Aller au contenu


Photo
- - - - -

France NZ 2011


  • Veuillez vous connecter pour répondre
16 réponses à ce sujet

#1 el landeno

el landeno

    Joueur de TOP 14

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 4 896 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:dax
  • Mon club:

Posté 20 octobre 2021 - 17:51

Série retour sur la finale de la Coupe du monde France-Nouvelle-Zélande 2011 (2 /4) : une défaite d'un point et la vie pour y penser Du vestiaire avant la finale à la troisième mi-temps, les Bleus vivent une soirée inattendue et frustrante. Ils passent si près de battre la meilleure équipe du monde.
La finale 2011, dix ans après
Le 23 octobre 2011, la France passait tout près de décrocher le premier titre mondial de son histoire, battue d'un point par les All Blacks en finale de la Coupe du monde, à l'Eden Park d'Auckland (8-7). Dix ans après, nous vous proposons de revenir sur ce match épique au travers de plusieurs articles déjà publiés ou inédits. Voici le programme :
Mardi Les Bleus seuls au monde avant la finale (1/2)
Mercredi : Un point et la vie pour y penser (2/2)
Jeudi : Dusautoir et Harinordoquy plongent dans la boîte à souvenirs
Vendredi : Stephen Donald, un héros venu de loin
 
 

Ils sont désormais seuls dans le vestiaire de l'Eden Park. Marc Lièvremont, le sélectionneur, est monté dans les tribunes. Leur parvient le murmure de la foule. Une foule avec un goût âcre dans la bouche, qui attend le sacre annoncé des All Blacks. Les joueurs ont reçu de France, ces jours derniers, foule de messages d'encouragements, comme si, après s'être agacé de son parcours chancelant en poules, le pays s'était pris d'affection pour cette équipe foutraque et son entraîneur sans faux-semblant. Après avoir traversé ces semaines de chaos, failli mourir dix fois, s'être engueulé autant, voilà cette équipe désormais en finale de la Coupe du monde. Seule mais debout entre ces murs de l'Eden Park, prête à se battre jusqu'au dernier sang face à la légende de ce jeu. Aurélien Rougerie, 76 sélections, s'adresse aux autres. « Je n'échangerais aucun de vous contre un joueur australien, un Black, un Irlandais. C'est avec vous que je veux jouer cette finale ! »

Quelques minutes avant le coup d'envoi, l'arbitre entre dans le vestiaire des Français. Le Sud-Africain Craig Joubert vérifie les crampons, donne ses ultimes consignes. Marc Lièvremont et Joël Jutge, conseiller des Bleus pour l'arbitrage, sont allés le rencontrer la veille. Jutge, aujourd'hui responsable des arbitres de la Coupe du monde, avait prévu des extraits vidéo notamment sur Richie McCaw. Joubert a refusé de les voir. Il a passé toute la semaine à son hôtel avec Paddy O'Brien, le patron des arbitres, un Néo-Zélandais. « J'aimais bien Joubert, raconte Lièvremont, c'est un bon arbitre et un bon mec. Je lui ai dit : "Craig, on sait, toi et moi, que les Blacks sont la meilleure équipe du monde. Ça fait deux mois que tu es dans ce pays, je ne vais pas te dire ce que tu as à faire..." Il m'a répondu : "Marc, je te le dis, les yeux dans les yeux, ce sera quinze noirs contre quinze blancs !"»

Une invitation au combat

Les deux équipes se joignent dans le couloir qui mène à la lumière... Côte à côte. Dans leur vérité nue. « Cet instant m'a paru durer une éternité, se souvient Imanol Harinordoquy, j'avais une impression de force et de sérénité, comme si le temps s'était arrêté. » Lièvremont, attend en tribune, serein, habité. « Je croyais depuis toujours en notre destin. » « En rentrant sur la pelouse, se souvient Dimitri Yachvili, je n'ai vu que du noir, le stade était entièrement noir. » Les Blacks se positionnent pour leur traditionnel haka. « On voyait qu'ils attendaient quelque chose de nous, se souvient Harinordoquy. Ils n'étaient pas concentrés comme d'habitude. » Les Français se prennent alors par la main et forment un V.

Cette attitude, que s'est appropriée l'armée néo-zélandaise, équivaut à une invitation au combat dans la culture maorie. Une idée soufflée par l'officier de liaison des Bleus, qui est néo-zélandais. « On voulait montrer qu'on existait, que l'on avait de la testostérone et qu'on ne s'enlèverait pas », dit Harinordoquy. Les joueurs français se rapprochent des Blacks et dépassent la ligne médiane. « Certains poussaient pour aller plus loin, poursuit-il. Si je regrette un truc sur cette finale, c'est de ne pas avoir avancé quelques mètres de plus. »

La FFR recevra une amende de 1 000 dollars « pour franchissement de ligne », raconte le président de la fédération, Pierre Camou * : « Des supporters de France et du monde entier nous ont gentiment écrit pour nous aider à régler la note mais on a payé. »

 

« L'avantage et l'inconvénient de ce genre d'action, résume Harinordoquy, c'est qu'ensuite faut pas prendre 40 points »

 

 
 
 

« L'avantage et l'inconvénient de ce genre d'action, résume Harinordoquy, c'est qu'ensuite faut pas prendre 40 points. Sinon, tu passes pour une trompette. » Dès le début du match, on voit qu'il n'en sera rien. « L'idée principale consistait à tenir le ballon, coller au score et mettre la pression sur Piri Weepu car on savait qu'il pouvait déjouer », explique Lièvremont. « On avait vu que lorsqu'une équipe tenait les ballons et les envoyait vite derrière, ils étaient gênés, poursuit Yachvili. Mais il fallait avoir des ballons... »

« Et des ballons propres, précise Pascal Papé. Pour cela, les zones de ruck devaient être notre territoire... » Il faut savoir interpréter les litotes... « On s'était dit que McCaw et Kaino ne feraient pas leur loi, poursuit Papé. Dès le départ, on l'a fait savoir. Les premières minutes, ça piquait de partout. » Les deux flankers blacks vont passer une soirée en enfer. « Sur chaque ruck, il fallait les pointer », avoue Yachvili.

50f8e.jpg
 
Julien Bonnaire et Lionel Nallet réservent un traitement de faveur à Richie McCaw. (A. Mounic/L'Équipe)
Les rucks, des zones de non-droit

Il se dit que Richie McCaw est né hors jeu, tout du moins joue-t-il avec génie de la règle pour pourrir les ballons adverses. C'est à l'arbitre d'être vigilant. Mais l'aura du capitaine des Blacks le paralyse. Philippe Saint-André qui commente le match pour RMC, glisse à Laurent Depret à ses côtés : « C'est mort, Joubert ne s'adresse pas aux deux capitaines de la même façon, il dit "Richie" à McCaw et "capitaine white" à Dusautoir. » Comme Joubert n'intervient pas sur les rucks, ceux-ci vont ressembler à des zones de non-droit où s'exerce toute sorte de violence. Où l'on ne fait pas de prisonnier. « Franchement, convient Papé, dans la dureté sur les phases de combat, ça fait partie des plus grands matches que j'ai joués, peut-être le plus grand. »

« On lui a tout fait. Je me revois marcher sur son avant-bras qui traînait où il ne devait pas et regarder Joubert droit dans les yeux »

Un joueur du quinze de France

 
 
 

Devant l'inaction de l'arbitre, les Français décident de signifier à McCaw les limites du permis et du défendu. « On lui a tout fait, raconte un joueur, c'était d'une violence rare, je me revois marcher sur son avant-bras qui traînait où il ne devait pas et regarder Joubert droit dans les yeux... Il n'a rien dit. » Comme Josh Kronsfeld en 1999, McCaw est châtié mais ne bronche pas. Et ne se montre pas ingrat en retour. À la 15e minute, il « éclate » l'arcade sourcilière de Morgan Parra d'un maître coup de genou dans un parfait timing qui empêche de siffler la faute à vitesse réelle. Du grand art.

Quelques instants après, sur une touche, les Blacks marquent un essai grâce à une combinaison appelée « teabag », sachet de thé, à la suite d'une analyse vidéo de l'actuel coach des Blacks, Steve Hansen. Mais les Français tiennent le match et vont même monter en puissance. Parra, les yeux tuméfiés doit sortir. François Trinh-Duc le remplace. Il a été mis sur le banc pour son manque d'implication. Le Montpelliérain a ruminé mais s'est montré bon camarade. « L'attitude de François, de tous ceux qui ne jouaient pas, a été exemplaire, note Yachvili. Ce jour-là, on était vraiment une équipe, une grande équipe ! »

fd7ef.jpg
 
Morgan Parra, visage tuméfié, sort à la 23e minute après un déblayage violent de Richie McCaw. (B. Papon/L'Équipe)

 « J'étais content d'être sur le banc, dit Trinh-Duc, certains n'avaient pas cette chance. Lorsque Morgan sort, c'est très malheureux pour lui, mais t'es un peu égoïste, t'es heureux de jouer. J'ai tout donné, on nous avait expliqué que la France n'avait rien à faire ici et moi non plus. Quand je rentre, je sens les Blacks timorés, on voyait qu'il fallait tenter des coups. » Les Français prennent peu à peu possession du match et bousculent leurs adversaires. « On savait qu'au rugby, les Blacks étaient meilleurs, dit Yachvili, mais nous, on avait la folie. » 8-0 à la mi-temps. « L'atmosphère était très sereine, raconte Trinh-Duc. On n'avait pas l'impression d'être dans un vestiaire de finale de Coupe du monde. » Papé : « On se sentait forts. » Yachvili prend la parole : « On continue à les agresser, à leur mettre des coups de casque. »

La France plus forte physiquement

La domination physique française est maintenant manifeste. « Marc m'avait demandé d'avoir notre pic de forme au moment de la phase finale, raconte Julien Deloire, le préparateur physique. On a donc continué à travailler pendant le premier tour si bien qu'on est passés très juste... » Mais le pari est payant. « Et puis, paradoxalement, explique Yachvili, on a libéré notre rugby sur ce match. » C'est ainsi que les Français inscrivent un essai par Dusautoir. Trinh-Duc transforme. Un seul point les sépare des Blacks. À la 65e minute, une pénalité est enfin sifflée, en leur faveur, à 48 m des poteaux. Yachvili, blessé, ne peut plus taper dans un ballon. « Damien Traille est sur le terrain, raconte Trinh-Duc, tout le monde se regarde. Je ne sais plus exactement comment on a décidé. » « C'est peut-être un péché d'orgueil de François, note Lièvremont, car j'avais pris Damien aux dépens de Cédric Heymans pour son jeu au pied long. » « Je n'y ai pensé qu'après, dit Papé. Je me suis dit : "Merde, il y avait Damien..." » Mais il n'est pas venu prendre le ballon pour la tenter.

 

d8c03.jpg
 
François Trinh-Duc, remplaçant, fait une excellente rentrée. Il échappe ici au plaquage de Piri Weepu. (B. Papon/L'Équipe)

La pénalité est largement manquée. « Dès lors, on savait que Joubert ne sifflerait plus, lâche Yachvili, il baissait les yeux. » Il est souvent d'usage qu'un arbitre ne décide pas du sort d'un match dans les ultimes minutes. « Kaino prend la balle sur le côté dans un ruck, raconte Harinordoquy, je regarde Joubert... » Dans le dernier quart d'heure, les Français bousculent aussi les Blacks en mêlée. « Ils se relèvent plusieurs fois, soupire Nicolas Mas. Mais rien. » Lui comme les autres n'en dira pas davantage sur l'arbitrage. Pas même Lièvremont. « Non, ce n'est pas là-dessus que l'on a perdu, je regrette surtout quelques coups qu'on n'a pas joués ou mal. Et sur la fin, je regrette de ne pas avoir fait sortir plus tôt le ''Yach''. » « J'étais mort », confirme celui-ci. « Je rêvais que le gamin entre et nous fasse gagner », dit Lièvremont à propos de Jean-Marc Doussain (20 ans alors), qui a connu sa première sélection en finale de la Coupe du monde. Las, il commet un en-avant qui sonne le glas des Français.

« Quand le mec est meilleur, tu lui serres la main, mais là, c'est le pire sentiment que tu peux éprouver en sport : avoir la certitude que tu as été le meilleur et avoir néanmoins perdu »

François Trinh-Duc

 
 
 

Peu après, Joubert siffle la fin de la rencontre. Pierre Camou ne verra jamais cet instant. « J'étais dans les entrailles du stade. Les officiels étaient venus me chercher pour le protocole. » Lorsqu'il arrive sur la pelouse, il ne voit chez les siens que tristesse et désolation. Le colosse Nallet est en pleurs. « À cet instant, tu es fragile, authentique, dit Yachvili. Moi, je suis allé remercier Marc. » Les joueurs errent, hagards. « Quand le mec est meilleur, tu lui serres la main, explique Trinh-Duc, mais là, c'est le pire sentiment que tu peux éprouver en sport : avoir la certitude que tu as été le meilleur et avoir néanmoins perdu. » « Au fond de moi, se souvient Yachvili, il n'y a que du beau. Bien sûr, j'ai un fort sentiment d'injustice mais je me dis aussi que si on n'est pas champions du monde, c'est qu'on ne le méritait pas. Nous avons été dignes et la plus grande équipe du monde était championne. Les choses étaient à leur place. »

Quinze millions de téléspectateurs

Il est presque midi en France, 15 millions de personnes sont devant leur écran. « Je n'ai jamais regardé ce match, assure Trinh-Duc. Et je ne le ferai jamais, ou bien quand cela ne me fera plus mal. » Aucun joueur ne l'a revu. La plupart des Français n'échangent pas leur maillot. « D'habitude tout le monde cherche à changer son maillot avec un Black, raconte Papé. Eux voulaient. Mais pas nous. Parce que, ce soir-là, le maillot mythique, c'était le blanc. »

Le protocole ne se préoccupe guère des vaincus. Les Néo-Zélandais perdent un peu le sens de la convenance, comme le suggère Camou : « La dimension culturelle et historique que représentait ce match pour eux a pris le pas sur le sport. » Le lendemain, pour la remise des trophées, il n'y aura aucun mot pour l'équipe de France. « Alors on a foutu le bordel et on a gagné la 3e mi-temps », sourit Yachvili. « On est partis dans un bar sur le port jusqu'au petit matin, détaille Harinordoquy. Et tout d'un coup, des centaines de supporters d'autres pays, des Gallois, des Irlandais, se sont mis à chanter la Marseillaise. Ç'a été ça notre reconnaissance, celle du peuple du rugby. »

Juste après la finale, ce fut une morne soirée. « J'avais trop de frustration pour me saouler la gueule », lâche Papé. Quelques-uns finissent tout de même par faire ouvrir le pub en face de l'hôtel. En traversant la rue, Trinh-Duc torée les voitures comme Gabriel Fouquet (Jean-Paul Belmondo) dans le film « Un singe en hiver ». À l'étage, sur la terrasse, les Berjalliens laissent s'écouler la nuit au fil de leur amitié. Celle qui les a menés de leur adolescence au stade Pierre-Rajon à cette finale à l'Eden Park. Il y a plus de silences que de mots. Lionel Nallet attrape sa bière et lâche, dans un soupir : « Tout de même ce McCaw. » Le respect, c'est ce qui reste quand tout s'est écroulé. Un autre jour se lève sur Auckland.

 

 


  • Boulard, ZACH, Bon Chasseur et 2 autres aiment ceci

#2 modeste

modeste

    Joueur de TOP 14

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 3 688 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:gerzat
  • Mon club:

Posté 20 octobre 2021 - 18:11

C est oublier qu'on a volé la demi finale 



#3 Lima

Lima

    Equipe de France

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 7 522 messages
  • Genre:Va savoir
  • Mon club:

Posté 20 octobre 2021 - 18:45

Encore merci pour le partage.

 

Les témoignages sont prenants, l'histoire toujours vivace.



#4 Guest_Laduree_*

Guest_Laduree_*
  • Invité

Posté 21 octobre 2021 - 08:32

Encore merci pour le partage.
 
Les témoignages sont prenants, l'histoire toujours vivace.


J'arrive même pas à avoir une once d'émotion...

Peut être s'ils avaient interviewés Bonnaire ou Roro...

#5 bazooka

bazooka

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 12 371 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Cournon
  • Mon club:

Posté 21 octobre 2021 - 08:38

Pour moi, et définitivement, depuis ce jour, les Blacks ne sont plus ce qu'ils étaient.


  • Myril, Bon Chasseur et leberger aiment ceci

#6 Lima

Lima

    Equipe de France

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 7 522 messages
  • Genre:Va savoir
  • Mon club:

Posté 21 octobre 2021 - 08:42

J'arrive même pas à avoir une once d'émotion...

Peut être s'ils avaient interviewés Bonnaire ou Roro...


Chacun aura vécu cette finale à sa façon. Si elle ne te rappelle rien de fort cest comme ça.

Moi cest un événement sportif qui ma marqué, comme 2006 en foot ou 2013 avec lASM.

Jaimais cette équipe, avec des joueurs authentiques (je ne dis pas quil ny en a plus), qui ont vécu la bascule avec le professionnalisme. Le scénario de cette coupe du monde était chaotique pour nous, et ça rend cette finale encore plus belle et le résultat finalement logique au regard du parcours.

#7 Bon Chasseur

Bon Chasseur

    Joueur de TOP 14

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 4 162 messages
  • Genre:Homme
  • Mon club:

Posté 21 octobre 2021 - 09:48

C'est malheureux des matches comme ça car ça laisse des traces longtemps après. N'importe quel autre match, si l'arbitre prend des décisions surprenantes, ça passe, pour le grand public du Rugby en général, ça passe. Mais la finale de la coupe du monde... l'arbitre est dores et déjà dans le viseur par défaut, et là, il livre une des performances les plus inédites du Rugby moderne. Sur littéralement toutes les phases du jeu.

 

Une coupe du monde, c'est une histoire. Il y a des protagonistes, avec des obstacles, des évènements forts, des surprises, des rebondissements... et puis un dénouement final qui donne toute sa signification à tout le reste de l'aventure. Mais là, ce dénouement final est embarrassant, fortement ambigu, étrange. Ca a malheureusement transformé une certaine vision idéaliste et puissante du Rugby pour beaucoup. Ca n'a pas fédéré le peuple Rugby, ça ne l'a pas fait rêver. Ca n'a pas généré du beau. Au contraire.



#8 Mammoth

Mammoth

    Joueur de TOP 14

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 3 228 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Pariswansea
  • Mon club:

Posté 21 octobre 2021 - 10:39

C'est malheureux des matches comme ça car ça laisse des traces longtemps après. N'importe quel autre match, si l'arbitre prend des décisions surprenantes, ça passe, pour le grand public du Rugby en général, ça passe. Mais la finale de la coupe du monde... l'arbitre est dores et déjà dans le viseur par défaut, et là, il livre une des performances les plus inédites du Rugby moderne. Sur littéralement toutes les phases du jeu.

 

Une coupe du monde, c'est une histoire. Il y a des protagonistes, avec des obstacles, des évènements forts, des surprises, des rebondissements... et puis un dénouement final qui donne toute sa signification à tout le reste de l'aventure. Mais là, ce dénouement final est embarrassant, fortement ambigu, étrange. Ca a malheureusement transformé une certaine vision idéaliste et puissante du Rugby pour beaucoup. Ca n'a pas fédéré le peuple Rugby, ça ne l'a pas fait rêver. Ca n'a pas généré du beau. Au contraire.

 

Ca laisse des traces pour nous français, tout comme la 1/2 de 1995, mais hors NZ et français je pense que ce match n'a pas laissé un souvenir impérissable. J'étais à Londres ce jour là j'ai vu le match dans un pub de bon matin, au milieu d'anglais qui forcément supportaient globalement les Blacks, ils n'ont bien sur pas vécu le match avec la même intensité et une fois celui-ci terminé ils sont vite passé à autre chose, comme s'ils venaient de regarder un match tout à fait lambda.

 

Mais bon pour ma part je me suis toujours refusé à revoir ce match.


  • Bon Chasseur aime ceci

#9 Bon Chasseur

Bon Chasseur

    Joueur de TOP 14

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 4 162 messages
  • Genre:Homme
  • Mon club:

Posté 21 octobre 2021 - 14:34

 

Ca laisse des traces pour nous français, tout comme la 1/2 de 1995, mais hors NZ et français je pense que ce match n'a pas laissé un souvenir impérissable. J'étais à Londres ce jour là j'ai vu le match dans un pub de bon matin, au milieu d'anglais qui forcément supportaient globalement les Blacks, ils n'ont bien sur pas vécu le match avec la même intensité et une fois celui-ci terminé ils sont vite passé à autre chose, comme s'ils venaient de regarder un match tout à fait lambda.

 

Mais bon pour ma part je me suis toujours refusé à revoir ce match.

C'est vrai il ne faut pas être trop rangé d'un côté ni de l'autre. Mais ce n'est pas non plus un match qui a laissé indifférent le monde Rugby. C'est un des rares matchs où il y a un parti pris des neutres, j'ai souvent lu ou entendu des aveux de non-français, très divers, disant que Joubert était une honte pour le Rugby ou du moins que l'arbitrage était abusé. Des commentateurs (dont Neil Francis, ex-int'l IRL) l'ont même exprimé à la télé par ex. Beaucoup de neutres étaient très francophiles en voyant ce qu'il se passait sur ce match, je me rappelle de la communauté en-ligne de 2011 qui était globalement franco-sympatisante. Ca a généralement été vécu comme une injustice et un jour pas très glorieux pour le Rugby. D'ailleurs les All-Blacks 2015 sont très largement plus célébrés que les AB 2011, et c'en est une des raisons, au moins inconsciemment.



#10 Un jaune dans un ballon

Un jaune dans un ballon

    Joueur de Pro D2

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 2 658 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Clermont
  • Mon club:

Posté 21 octobre 2021 - 14:42

Juste :

 

Joubert salaud !!



#11 Mammoth

Mammoth

    Joueur de TOP 14

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 3 228 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Pariswansea
  • Mon club:

Posté 21 octobre 2021 - 15:46

C'est vrai il ne faut pas être trop rangé d'un côté ni de l'autre. Mais ce n'est pas non plus un match qui a laissé indifférent le monde Rugby. C'est un des rares matchs où il y a un parti pris des neutres, j'ai souvent lu ou entendu des aveux de non-français, très divers, disant que Joubert était une honte pour le Rugby ou du moins que l'arbitrage était abusé. Des commentateurs (dont Neil Francis, ex-int'l IRL) l'ont même exprimé à la télé par ex. Beaucoup de neutres étaient très francophiles en voyant ce qu'il se passait sur ce match, je me rappelle de la communauté en-ligne de 2011 qui était globalement franco-sympatisante. Ca a généralement été vécu comme une injustice et un jour pas très glorieux pour le Rugby. D'ailleurs les All-Blacks 2015 sont très largement plus célébrés que les AB 2011, et c'en est une des raisons, au moins inconsciemment.

 

C'est possible, de mon coté je ne l'ai pas perçu comme ça à l'époque. D'ailleurs je peux te dire qu'au pub où j'étais les britanniques autour de moi n'étaient pas emplis de compassion à notre égard suite à l'arbitrage défavorable du père Joubert, j'irais même jusqu'à dire qu'ils étaient bien content qu'on l'ait dans le fondement (mais la réciproque aurait été tellement vraie :D ). Ce qui n'a pas empêché de boire des pintes avec eux  (dès 10 h du matin)



#12 el landeno

el landeno

    Joueur de TOP 14

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 4 896 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:dax
  • Mon club:

Posté 21 octobre 2021 - 16:49

La finale de la Coupe du monde France-Nouvelle-Zélande 2011 (3/4) - Harinordoquy et Dusautoir : « On savait qu'il ne sifflerait jamais... » Avec leurs tempéraments différents, les deux troisième-ligne revisitent la finale de la Coupe du monde 2011 perdue par la France contre la Nouvelle-Zélande (8-7) il y a dix ans.

Toisés par le phare blanc de la Grande Plage de Biarritz, Thierry Dusautoir et Imanol Harinordoquy sont attablés à la terrasse de l'Hôtel du Palais. Dix ans après la finale de la Coupe du monde face aux All Blacks (défaite 8-7), en Nouvelle-Zélande, les deux amis, partenaires de troisième ligne, ont accepté de revisiter cette nuit moins inoubliable que les semaines qui l'ont précédé.

« Avez-vous revu la finale ?
Imanol Harinordoquy : Seulement la deuxième mi-temps pendant le confinement. Comme c'était en cours, je suis resté (sourire). Quand tu vis les choses tu te dis : "C'était énorme !" et quand tu le revois... Je ne sais pas si c'est le temps ou que l'on a un regard plus critique, mais je ne nous ai pas trouvés fantastiques (rires).
Thierry Dusautoir : Pareil. Pourtant, je me souviens d'un match dur, qui tapait fort, et là... Peut-être aussi que le rugby a évolué et qu'on est habitués à autre chose. Mais comme Imanol, je me suis dit que ça n'était pas un si grand match.

Dix ans plus tard, que provoquent ces deux petits points qui vous séparent de l'éternité ? 
T.D. : Là, en discutant, me remonte la frustration des dix dernières minutes. Quand on a compris qu'on pourrait y aller autant qu'on le voudrait, il (l'arbitre) ne sifflerait pas. Tu tapes, tu tapes, tu tapes, et tu as la rage qui monte.
I.H. : Les All Blacks récupèrent le ballon, tu sais qu'ils vont jouer à cache ballon et que c'est fini. On allait dans les rucks comme des débiles, mais on savait qu'il ne sifflerait jamais. Et ça c'est horrible. À ce moment, je me suis vraiment senti impuissant.

Pour les supporters, M. Joubert, l'arbitre, est devenu une cible. 
I.H. : Je me souviens d'une mêlée aux trente mètres face aux barres où l'on avance, donc je garde le ballon dans les pieds et il gueule "play on !" pour ne pas mettre de pénalité. Là aussi, j'ai compris. Mais on savait dès le départ qu'il faudrait être beaucoup plus forts.
T.D. : On nous parle souvent de l'arbitrage, mais c'est aussi parce qu'on était au maximum de ce que l'on pouvait faire. On aurait été nettement au-dessus, on n'en aurait pas parlé. Avec la compétition que tu viens de traverser, tout le monde te crache dessus (défaite contre les Tonga en poules, victoire à l'arraché contre Galles en demies, en supériorité numérique), tu sais, en plus, qu'il y a un a priori négatif...

François Trinh-Duc a une pénalité lointaine pour passer devant, mais la rate... 
T.D. : Je ne m'en souviens même pas. La frustration vient du fait qu'on les mettait sous pression, mais ça ne basculait pas. Et je ne voyais pas la solution. Des pénalités plus proches, je sais qu'on en a provoquées, mais on ne les a jamais eues. 
I.H. :
 Les gens disent que Damien (Traille) aurait dû la prendre. Mais elle ne passe pas loin à droite. Il avait la distance. Et puis il faut aussi reconnaître que les All Blacks nous dominent en première mi-temps. (Piri) Weepu en manque trois. Les regrets viennent du fait qu'à un moment, on les a fait douter. On a senti qu'ils avaient peur comme lors du quart de 2007 (20-18, à Cardiff). On a commencé à se dire que c'était peut-être pour nous... 
T.D. :
 On prend un essai à la con en touche (15e) et je me dis que c'est vraiment idiot. Mais l'équipe n'a pas baissé la tête. Elle a basculé : "OK, prochaine action." Mentalement, on était ailleurs.

Quand vous pensez à ce jour-là, qu'est-ce qui vous revient en premier ? 
I.H. :
 L'entrée sur le terrain et le haka. J'ai revu plusieurs fois ce haka et le "V" que nous avions fait, les sentiments restent aussi intenses que ce jour-là.
T.D. : Moi c'est plutôt l'arrivée dans le tunnel et l'entrée dans l'arène. Là, tout était sombre. C'était très hostile aussi. Les gens ne nous encourageaient pas vraiment sur le trajet en bus. 
I.H. :
 C'est vrai. Autant le match était devenu un gros brouillard, autant cette entrée sur la pelouse, la faible lueur au bout du tunnel, et nous, habillés tout en blanc, tout petits, au milieu d'un océan de noir. Seuls contre tous.

1211d.jpg
 
Avant-match plein de tension et de défi entre les All Blacks et les Bleus, tout de blanc vêtus, qui ont décidé de répondre au haka par un « V », main dans la main. (A. Mounic/L'Équipe)

Ce "V" face au haka a été l'autre surprise de la finale. 
I.H. : On a décidé de le faire au réveil musculaire. Et contrairement à ce que j'ai pu lire, on ne l'a jamais répété.
T.D. : Si, le matin, dans la salle là... 
I.H. :
 Voilà, au réveil musculaire.
T.D. : On a dit qu'on se mettait comme ça.
I.H. : Donc on ne l'a pas répété, on a dit : "on se met comme ça", et point.
T.D. : (Rires.) La veille du match, Didier Retière (adjoint de Marc Lièvremont) me dit d'aller voir notre officier de liaison. Nick m'avait expliqué cette formation militaire qui signifie à l'adversaire qu'on est prêts au combat. Donc on se réunit et on dit : "Bon, on se tient la main." Et Roro (Rougerie) dit : "Non, non, on met la main sur l'épaule du mec de devant." Mais instinctivement, on s'est tous pris par la main. Sauf Roro qui a sa main sur l'épaule du gars devant lui, mais tient la main de celui derrière (rires). Ce que je veux dire, c'est qu'avec l'intensité du moment, on n'avait même pas besoin de discuter des heures, juste de sentir le copain derrière nous.
I.H. : Le grondement du stade a été énorme. Après, c'est le match qui fait que ce moment-là est magnifique. Si on en prend quarante, on est ridicules.

On retrouve beaucoup de témoignages sur la virulence du match. 
I.H. : On était prêts à ne rien accepter. Mais il n'y avait pas de plan anti... Même si notre bon Richard (McCaw) en a pris plein la tronche. J'ai en tête une action où il sort d'un regroupement où il a chargé. Il repart en trébuchant, il marche, tu te dis qu'il est cané et puis il commence à trottiner et finit en sprint. C'est McCaw... Tu l'aimes ou pas, mais il ne se sortait jamais.
T.D. : À force, on avait identifié leurs leaders et, comme tu es dans un engagement total, tu tabasses. Mais on n'était pas dans une volonté d'agression. En fait, je réalise que j'ai peu de flashes de l'action. Mes souvenirs de cette Coupe du monde ne me ramènent pas à la finale, mais d'abord à toute la période que l'on a vécue à partir de la défaite contre les Tonga (14-19, trois semaines plus tôt). C'était vraiment génial. Physiquement et mentalement, on se sentait seuls au monde et on s'en est nourri. C'est ce parcours, parfois peu glorieux, qui fait qu'on est arrivés dans de telles extrémités.
I.H. : Avant la finale, on avait travaillé sur le : pour quoi et pour qui on est là ? Et même si on avait ce sentiment de solitude sur place, on était habités par notre histoire.
T.D. : La première phase fut une souffrance, personnelle notamment. Ensuite, ç'a été un bonheur. On allait manger ensemble, on prenait plaisir à partager, à réfléchir au jeu qu'on allait mettre en place. On regardait les mecs à côté de nous et on savait que c'était du haut niveau, et on ne voulait pas rentrer à la maison avec le sentiment de honte ressenti après les Tonga. Pendant l'apéro-tempête (le lendemain midi), on s'est parlé, souvent de choses qui ne faisaient pas plaisir. J'ai pris cher. Mais ce n'était pas grave. Tout ce cheminement a été aussi important que l'engagement qu'on a mis sur la finale. Après, la réalité, c'est qu'on n'est pas champions du monde.
I.H. : Après les Tonga, on a dit qu'on mettait à la poubelle tout ce qu'on avait fait pendant quatre ans. On a formé de petits groupes de travail au sein desquels chaque leader a contribué à son domaine de prédilection. Contre les Anglais (19-12 en quarts de finale), on est partis avec deux lancements en touche et deux en mêlée. Ce qui a été magique, c'est qu'on ne savait jamais qui allait jouer à part "Titi", parce qu'il était capitaine. C'était compliqué à vivre. Là, on s'est dit que titulaire ou porteur de boucliers à l'entraînement, on allait tous s'y filer pour le copain. Les mecs qui ne jouaient pas avaient une énorme responsabilité, même par rapport à ceux qui allaient jouer. Sauf que ça, une semaine avant, ça n'existait pas.

afa96.jpg
 
Imanol Harinordoquy lance Thierry Dusautoir (6) à l'assaut des All Blacks avec, au soutien, Damien Traille (22). Au fond, de g. à dr., Jean-Baptiste Poux , Dimitri Yachvili et Lionel Nallet. (A.Mounic/L'Équipe)

La rupture avec le staff a-t-elle aussi été un moteur ? 
T.D. : Elle venait de plus loin. De la défaite contre l'Australie (59-10, novembre 2010). On était en rupture, mais je ne voulais pas le montrer au groupe. Du coup, cela m'a un peu isolé. Puis ç'a fini par se voir, en conférence de presse, parce que je ne cautionnais plus certaines choses. Mais on a collectivement réussi à faire "reset". Malgré nos difficultés, notre force était aussi d'avoir réalisé un Grand Chelem (2010). On n'était pas des caves. 
I.H
. : On mettait en place des options et si quelqu'un n'était pas à l'aise avec un truc, on ne le faisait pas. On a simplifié au maximum. On croyait en nous. Après, en rugby, quand tu avances devant, tout devient plus simple. Et ce qu'on a fait contre les Anglais après avoir joué comme des chèvres la phase de poules...
T.D. : La construction de nos trois matches était basique, mais c'était un besoin. À sa prise de fonction, le staff avait voulu un jeu volumineux. Lors du premier Tournoi, on avait interdiction de taper depuis nos 22 mètres. C'était très long. Et fatigant. Selon moi, ta forme de jeu est un outil qui doit t'amener à la victoire. À partir du moment où ça ne marche pas...
I.H. : On a ce désaccord, parfois, avec Titi. Lui me dit : "Tu imagines si on avait travaillé sur un projet de jeu cohérent et continu pendant quatre ans ? On aurait pu être champions." Je lui réponds que non. Je ne crois pas à la préméditation, le "j'ai fait exprès que le groupe se rebelle contre moi". Mais je maintiens que si ça ne s'était pas passé comme ça, on n'aurait pas été
à deux points d'être champions. Cette rébellion nous a permis d'aller si loin. On était peut-être des sales gosses finalement (sourire).
T.D. : Sur l'instant, je n'ai pas apprécié l'épisode des "sales gosses". Tu as une équipe de caractère. Il en faut à un moment pour faire de belles choses. Elle n'était pas simple à gérer et je sais de quoi je parle. Quand Marc (Lièvremont) parle des sales gosses, il pointe des mecs qui sont sortis alors qu'ils ne jouaient jamais. Forcément, ils étaient tendus et leur seule soupape c'était ça. Le reste de l'équipe est resté à l'hôtel. 
I.H. :
 Et ils avaient largement notre aval d'autant que leur investissement était énorme.
T.D. : Cette phrase a foutu les boules à tout le monde. C'était injuste. Et là où je n'étais pas content, c'est qu'on avait besoin de tout à ce moment-là sauf de ça.

Le contexte local était très dur aussi... 
I.H. : Il y a un truc qu'on n'a jamais dit et qui m'a bien gonflé, c'est qu'à la cérémonie officielle il n'y a pas eu un mot pour les Français.
T.D. : Ah oui ?
I.H. : Tu ne t'en souviens pas ? On s'est barrés.
T.D. : On était bien fatigués aussi (rires)...
I.H. : Pas un mot pour nous. Si, Titi a eu son titre (de meilleur joueur du monde). Il ne nous a jamais remerciés d'ailleurs.
T.D. : J'aurais partagé la prime s'il y en avait eu une.
I.H. : OK, on était éméchés, mais ça reste un scandale.

Vous êtes la génération qui a été la plus proche d'être championne du monde. Quel héritage a laissé cette finale ? 
I.H. : Ce point blanc au milieu de la marée noire dont je parlais plus tôt. Cela résume bien cette aventure incroyable et ses trois dernières semaines. On était minables
et on a vécu un truc magnifique en se nourrissant les uns des autres.
T.D. : On s'est servi de tout. Parce que ce n'est pas l'organisation du rugby français qui a mené à ça. C'est un groupe de mecs qui a fait le constat qu'il valait mieux que ce qu'il était en train de montrer. Ce match est une allégorie du rugby français. Je vais extraire la génération actuelle et ce qui est mis en place autour. À l'époque, tu avais les joueurs, le talent, mais tu n'avais pas l'organisation pour exprimer collectivement leur potentiel. Avec ces qualités-là et de l'envie, tu fais des choses, mais tu n'es pas champion du monde, parce que cela demande autre chose en termes de préparation et d'anticipation. C'est là que je ne suis plus d'accord avec mon copain (sourire). Mais aujourd'hui, les planètes semblent s'aligner.
I.H. : Ces deux petits points qui nous manquent sont représentatifs de tout ce qui n'avait pas été fait avant. Jusqu'en 2019, tu préparais une Coupe du monde deux mois avant. Aujourd'hui, il y a des volontés sportives et politiques que je n'ai jamais connues en tant que joueur pour que l'équipe de France soit championne du monde. Après, pendant dix ans, on a quand même gagné un Tournoi sur deux. Je tiens à le rappeler (il se marre). Et c'est vrai que quand tu as ces résultats, tu te dis que c'est dommage de ne pas être champion du monde. »

 

  • ZACH et Lima aiment ceci

#13 Bon Chasseur

Bon Chasseur

    Joueur de TOP 14

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 4 162 messages
  • Genre:Homme
  • Mon club:

Posté 21 octobre 2021 - 22:24

 

C'est possible, de mon coté je ne l'ai pas perçu comme ça à l'époque. D'ailleurs je peux te dire qu'au pub où j'étais les britanniques autour de moi n'étaient pas emplis de compassion à notre égard suite à l'arbitrage défavorable du père Joubert, j'irais même jusqu'à dire qu'ils étaient bien content qu'on l'ait dans le fondement (mais la réciproque aurait été tellement vraie :D ). Ce qui n'a pas empêché de boire des pintes avec eux  (dès 10 h du matin)

Et bien sans doute des deux. J'ai ce souvenir d'une sympathie générale envers le XV de France. Même que certains s'étonnaient à dire "pour une fois, je suis avec les Bleus". Mais il a dû y voir une quantité similaire de gens qui trouvaient ça pas du tout problématique.

 

Mais pour rajouter un peu à la discussion, je pense que ce XV de France était sympa aux neutres parce qu'ils étaient tellement inconstants. S'ils avaient été plus constants, ils auraient été plus craints et donc immédiatement moins sympathiques. C'était un conte de fée attachant qq'part, cette équipe bordélique avec les joueurs qui se prennent en main, une génération farcie de joueurs que n'importe quelle autre nation aurait bien voulu avoir chez eux, qui fait une coupe du monde en montagnes russes, un capitaine pas du tout superstar en Dusautoir...



#14 aymeric

aymeric

    Quasi-Modo

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 12 701 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:63
  • Mon club:

Posté 23 octobre 2021 - 19:01

Incroyable d'être toujours dessus 10 ans après.

Il y a quelques éditions de coupe du Monde qui sont passées depuis.

Il est peut être temps de passer à autre chose non ? Surtout pour une finale perdue.

Je n'ose pas imaginer si vous gagnez une coupe du Monde, dans 200 ans on en parlera toujours autant avec vous.. :w00t: Ah là là ces joueurs Français...

#15 Bon Chasseur

Bon Chasseur

    Joueur de TOP 14

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 4 162 messages
  • Genre:Homme
  • Mon club:

Posté 23 octobre 2021 - 19:38

Incroyable d'être toujours dessus 10 ans après.

Il y a quelques éditions de coupe du Monde qui sont passées depuis.

Il est peut être temps de passer à autre chose non ? Surtout pour une finale perdue.

Je n'ose pas imaginer si vous gagnez une coupe du Monde, dans 200 ans on en parlera toujours autant avec vous.. :w00t: Ah là là ces joueurs Français...

ça fait couler de l'encre, ça agite les gens, ça vend... et nous, les fans, on ne résiste pas à chaque fois !






1 utilisateur(s) li(sen)t ce sujet

0 members, 1 guests, 0 anonymous users