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Se lever du bon pied


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#1 Guest_totoche_*

Guest_totoche_*
  • Invité

Posté 10 octobre 2003 - 18:24

L'?quipe de France affronte les Fidji pour son premier match de la Coupe du monde 2003, samedi (12h30, HF). Obligation de gagner bien s?r, mais il est indispensable d'y ajouter la mani?re pour se fabriquer des certitudes.

Image IPB

Valider des choix


L'oeil fi?vreux, les Bleus grattent la moquette comme des pitt-bulls qu'on aurait tenus en laisse depuis trop longtemps. Ils ont la bave aux l?vres, pr?ts ? bondir sur leur premier lunch australien. Ils ont ?t? trop longtemps gard?s en otage dans leur chenil dor?, le Novotel BCBG de cette ville de Brisbane qui offre, comme ?troit terrain d'?vasion, un jardin botanique et une longue rang?e de pubs dans Queen Street interdits aux "surv?ts" lycra et aux claquettes en plastique de joueurs d?sormais professionnels. Sevr?e de comp?tition, impatiente de se laisser griser par les premiers frissons d'un challenge d?finitif pour lequel elle trime depuis deux mois, l'?quipe de France s'ennuie ? mourir depuis son arriv?e en catimini au Queensland. ? Il me tarde de d?buter, avoue Fr?d?ric Michalak [Lire son interview], mais pas trop t?t non plus car il nous reste beaucoup de choses ? travailler. ? Son ?nergie d?bordante, le XV de France l'a report?e sur ses entra?nements quotidiens, les plus s?rieux et les plus appliqu?s qu'il ait accomplis depuis belle lurette.



Tant mieux. Car avant de passer au premier crash-test, elle vit des temps encore incertains. Il n'est qu'un refrain sur toutes les l?vres. Celui du ? on ne sait pas o? en est, encore moins o? on va ?. M?me s'il ne faudra pas tirer de plans sur la com?te (? Ce match ne conditionnera aucunement la suite de la comp?tition. Chaque match se suffit ? lui-m?me ?, selon Fabien Pelous), la c?r?monie d'ouverture contre les Fidjiens doit r?soudre une premi?re inconnue de l'?quation qui commande sa capacit? future et son envie ? se faire plus mal que les Anglais, les Blacks et les Australiens r?unis. Samedi soir, dans le tr?s british Sun Corp (rebaptis? Lang Park pour la Coupe du monde) de Brisbane, on aura une petite id?e de la puissance de la cylindr?e de cette ?quipe de France qui a tout de m?me pris un m?chant coup sur la carrosserie lors de son dernier match officiel. C'?tait ? Twickenham contre les Anglais (14-45), grandissimes favoris de la comp?tition. Comme pour confirmer la pr?sence de ces vilains nuages qui s'amoncellent au-dessus des Bleus et de leur cornac depuis le Grand Chelem de 2002. Bernard Laporte jouit n?anmoins, et jusqu'? nouvel ordre, du b?n?fice du doute.



En fait de remise en cause, le s?lectionneur aura plusieurs choix ? valider sur le terrain. La s?lection de Tony Marsh d'abord, d?cr?t?e pour offrir du temps de jeu au centre du XV de France avant les matches d?cisifs. Sa forme physique est optimale mais il n'a pas jou? au niveau international depuis pratiquement un an. Il faudra, du m?me coup, l?gitimer la mise ? l'?cart de Damien Traille, pourtant consid?r?, depuis trois saisons, comme le r?gulateur des lignes arri?res et qui laisse le jeune Fr?d?ric Michalak orphelin dans son r?le de buteur. Valider le pari Nicolas Brusque, bless? en d?but de semaine et qui manquera peut-?tre de peps au moment de s'intercaler dans la ligne d'attaque. Valider, enfin, le jeu des Bleus qui devra r?v?ler des indices positifs quant ? sa nouvelle pertinence puisque, nous dit-on, il a ?t? raval? cet ?t? par Jacques Brunel, le m?ticuleux adjoint de Laporte. Plus d'alternance et moins de recherche syst?matique de la largeur, mise au point de lancements originaux sur deux ou trois temps de jeu... Des tas de petites retouches, histoire de renouer avec l'excellence du syst?me labellis? "Grand Chelem 2002". ? Il ne nous manque pas grand-chose pour revenir ? ce niveau ?, scande Jacques Brunel. On jugera surtout la capacit? des joueurs ? s'affranchir des sch?mas pr?fabriqu?s pour donner de la chair autour de la th?orie de jeu ?labor?e par Laporte. En clair, le syst?me ne vaudra que s'ils savent en sortir.

Frapper un grand coup


Mais peut-on attendre monts et merveilles d'une ?quipe qui se l?ve toujours du pied gauche le matin des ?ch?ances mondiales ? Toutes les Coupe du monde pr?c?dentes se sont d?roul?es aux accords discordants d'un premier ?pisode soporifique et brouillon (?cosse en 1987, Tonga en 1995, Canada en 1999). Si Rapha?l Ibanez (66 s?lections) a ?t? pr?f?r? ? Yannick Bru (8 s?l.), si Jean-Jacques Crenca (28 s?l.) garde une longueur d'avance sur Olivier Milloud (10 s?l.), c'est que l'exp?rience doit immuniser l'?quipe contre une d?convenue majuscule et lui r?server, d?s le premier match, le fauteuil du premier de poule. Pour peu que la conqu?te fran?aise retrouve de la vigueur et permette de jouer en avan?ant, que l'organisation d?fensive r?cup?re toutes ses vertus herm?tiques, que la vitesse propulse id?alement les attaques et que la pr?paration physique ? rallonge de Daniel Servais ait laiss? un peu de jus, il ne pourra pas arriver grand-chose aux Bleus. M?me face ? une ?quipe assez myst?rieuse (? Nous n'avons visionn? que deux cassettes des Fidjis ?, explique Laporte), mais tr?s joueuse, impr?visible en un-contre-un et qui travaille comme une forcen?e la m?l?e ferm?e.



Au contraire, il serait plut?t question de frapper un grand coup pour se remettre les id?es en place et fixer celles de ses adversaires directs. Pulv?riser les Fidji serait de bon aloi pour pr?parer sereinement la suite des ?v?nements. Il sera n?anmoins difficile de r??diter l'exploit de novembre 2001. Dans les frimas de Saint-?tienne, des Fidjiens transform?s en bonshommes de neige aux doigts gourds n'avaient pas pes? plus lourd qu'un kilo de flocons face ? des Fran?ais d?sopilants (77-10 et 12 essais inscrits par la France). En revanche, il ne faudra pas tomber dans la facilit? du match de poule 1999 (28-19) qui faillit ?chapper aux Bleus dans les ultimes secondes.



Plut?t que de livrer le match parfait trop t?t, il faudra confirmer au tableau d'affichage que l'?tat d'esprit des Bleus est le bon. Qu'ils sont partis pour bien vivre ensemble un mois et demi. ? Depuis notre arriv?e, on vit beaucoup de moments forts, clame Fabien Galthi?, et nous ne sommes surtout pas sous pression. ? Il est des fusions qui marchent (1987 ou 1995) et des groupes mort-n?s (1991 ou 1999). Avec ces Bleus cuv?e Laporte, on pencherait davantage pour le premier cas de figure. M?me si les 30 se sont fatalement divis?s en trois familles depuis l'annonce de la composition d'?quipe, avec les titulaires, les rempla?ants et les "coiffeurs", l'union fera la force un bout de temps encore. Surtout si, comme convenu, tous les joueurs sont amen?s ? participer aux matches de poule qui les opposeront, apr?s les Fidji, au Japon, ? l'?cosse et aux ?tats-Unis. Avant de passer ? tout autre chose.




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