Cudmore : « Ma réputation est exagérée » « Squamish, où j’ai grandi, [...] Il fallait être un dur pour survivre. Je cognais d’abord, je posais les questions après. »
« comme on ne se laissait jamais faire, c’est devenu un peu compliqué. Ça m’a suivi longtemps. J’ai été obligé d’assumer. Mais je n’ai jamais été inculpé. J’ai fait ces huit mois de prison parce que la police voulait mettre la pression sur moi. Mais, chez nous, ça ne se faisait pas de balancer sur les autres. Le jour même de ma sortie de prison, je suis parti jouer au rugby. Ce sport m’a aidé à faire le bon choix. J’avais beaucoup d’énergie mais je ne la dépensais pas toujours de la meilleure façon. Avec le rugby, j’ai trouvé comment canaliser mon agressivité. »
« Je n’ai jamais commis de gestes lâches. Les autres joueurs me connaissent. [...] J’ai fait des choses dures mais jamais par derrière, jamais des fourchettes ou de trucs comme ça. [...] Bon, c’est vrai, j’ai entendu dire qu’il valait mieux jouer avec moi que contre. [...] pour moi, je suis innocent mais arbitres pensent le contraire. Avec eux, j’étais présumé coupable. C’est compliqué à partir du moment où on a une certaine réputation. C’est comme si j’avais déjà un carton jaune avant même de rentrer sur le terrain... Une certaine notoriété, ça peut aider mais c’est parfois contraignant (sourire). La preuve que cette réputation est exagérée, je n’ai pris que cinq cartons rouges en quinze saisons. Dont deux dont j’ai été blanchi. Ça ne fait donc que trois cartons (rires). Si tu regardes les autres bad boy, ils ont des scores bien plus élevés… »
« J’ai rencontré un psychologue du sport qui m’a dit : «
tu peux taper quelqu’un mais, avant, il faut que tu aies fait dix bons plaquages, dix bons portés de ballon. Après tu peux. » Tout le monde me disait «
faut pas faire ça Jamie, ce n’est pas bien ». Mais je le sais bien ! Simplement, c’était dans la réaction. Et tu ne peux pas empêcher la réaction. Lui, il a été la première personne à me dire «
vas-y, tu peux le faire. Mais, il y a toujours un mais, à condition d’avoir fait tout le reste avant. » Du coup, je n’avais plus besoin de me battre. Il allumé la lumière et je le remercie mille fois. Grâce à lui, j’ai pu faire cinq six ans de carrière de plus. »
« Clermont a clairement un problème. La zone de confort. Ce n’est pas une critique seulement envers les joueurs. C’est plus comment l’ensemble du club est dirigé. Tout est trop facile. Tu perds un match et, le lendemain, tout le monde te tape sur le dos en te disant «
ce sera mieux la semaine prochaine »… Au fur et à mesure, à force d’entendre ça après chaque défaite pendant des années, dans ton subconscient, tu tombes dans le confort. Tu te dis «
ça va pas piquer le lendemain » Je n’ai toujours pas compris cette attitude. Mais les gens ont le droit de ne pas être contents après une défaite et de le dire ! Et la semaine d’après tu bosseras plus dur pour que ça ne se reproduise pas… Pour moi, c’est la seule explication à tant de finales perdues. Pas le jeu, les joueurs, qui sont très forts, mais cette complaisance inspirée par le sommet. Les dirigeants disent «oui, oui, on veut gagner. Mais sont-ils vraiment là pour le faire ? Je n’en suis pas convaincu. »
« Ça fait plus de dix ans que je suis en France. Ma femme et moi avons construit nos vies ici. Nos deux enfants sont nés ici. A chaque fois qu’on rentrait au Canada, on se disait «
je suis pressé de rentrer à la maison ». On a donc réalisé qu’on était français, même si mon accent est dégueulasse (rires). On est content de vivre ici, ma femme a plusieurs sociétés, la France nous a offert une très belle vie. On a donc a demandé la nationalité. Et nous sommes très fiers de l’avoir obtenu. »
Je vous invite à aller lire l'article complet (qui parle également de sa reconversion et de l'épisode sur les commotions).