Aller au contenu


Photo
* * * * - 4 note(s)

Commotion cérébrale


  • Veuillez vous connecter pour répondre
3399 réponses à ce sujet

#2506 Gai Novice

Gai Novice

    Joueur du Grand Chelem

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 8 882 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Noeux
  • Mon club:

Posté 30 août 2019 - 12:28

De la solidarité entre les "hauts salaires" dans une entreprise.
Il y a longtemps que le patronat sait gérer ça. On voit rarement de grèves des cadres sup' .
 
Petit hors sujet dans le hors sujet: Si la rémunération des joueurs était moindre, on verrait beaucoup moins d'étrangers dans les clubs et donc plus de jeunes.

Non. Cf la ProD2, la (les) Fédérale(s)

#2507 -franfois-

-franfois-

    Joueur de Fédérale 3

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPip
  • 1 334 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Grenoble
  • Mon club:

Posté 30 août 2019 - 14:09

Je ne suis pas convaincu par cette histoire de grève de joueurs.

Déjà dans une boite classique, il y a déjà parfois de tension entre les grévistes et les non-grévistes.

Dans un secteur concurrentiel comme le sport pro, c'est vraiment plus compliqué.

Les grévistes potentiels qui n'auraient pas le soutien de leur management se trouveraient en difficulté vis-à-vis des prochaines feuilles de match ou à l'approche des prolongations.

Les non-titulaires n'ont pas intérêt à faire grève au risque de disparaitre totalement des radars.

Les titulaires qui feraient grève perdraient du terrain face à la concurrence.

Les espoirs notamment qui ne demandent qu'à avoir du temps de jeu, et qui ne sont pas certains d'évoluer en top 14 (ni même en pro D2) à l'avenir seraient très fortement incités à ne pas se joindre au mouvement.

De même si un club fait grève, ça va le mettre en difficulté vis-à-vis des autres clubs. Du coup je vois difficilement des grévistes chez les releguables. Ni même chez ceux qui se battent pour le top 6 (et gagnent une participation à la coupe d'Europe).


Et comme dit par Arthur, personne ne bouge si ça veut dire gagner moins au final.

Les joueurs sont dans l'instantanéité et n'ont pas le temps ou l'occasion de prendre le recul. C'est compréhensible pour des jeunes à qui on martèle quotidiennement qu'ils feront carrière 15 ans et qui ont peu de temps de se projeter dans la peau d'un vieux cassé.


Je ne dis pas que c'est impossible, mais il y a de nombreux obstacles. Il faudrait un mouvement qui concerne une majorité de joueurs d'une majorité d'équipes pro, avec le soutien du management.

D'un autre côté si les joueurs et le management et donc les clubs sont à l'unisson, alors la LNR qui représente les clubs ne sera pas compliqué à convaincre. Donc pas besoin de faire grève.

 

C'est, normalement, le rôle d'un syndicat de joueurs. Dans les sports professionnels Nord-Américains, les syndicats de joueurs sont très puissants, au point de provoquer des arrêts dans les ligues. Mais généralement c'est pour des questions de salaires, pas de santé :crying:



#2508 George Abitbol

George Abitbol

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 22 907 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Créteil
  • Mon club:

Posté 30 août 2019 - 14:18

Ne m'oblige pas à parler de provale ou RTW.

J'essaye de rester poli et courtois.
  • -franfois- aime ceci

#2509 Rugby ?

Rugby ?

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 17 225 messages
  • Genre:Homme
  • Mon club:

Posté 30 août 2019 - 14:40

Non. Cf la ProD2, la (les) Fédérale(s)

C'est vrai.

Peut être peut-on imaginer que si les salaires baissaient, ça redescendrait en cascade sur les divisions inférieures.0

De toute façon, ce n'est pas une idée d'avenir, le sponsoring me  parait être en augmentation,...  tout au moins en haut de l'échelle.



#2510 Bru

Bru

    Joueur d'honneur

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPip
  • 813 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Bourbonnais émigré à Marseille
  • Mon club:

Posté 30 août 2019 - 15:53

Provale fait pas mal dans le pipeau il me semble. J'attends avant de confirmer mais j'avais été informé directement par eux d'une étude soi-disant en cours au sujet des commotions. Etude tellement utile pour les joueurs que, pour montrer l'intêret porté à leur santé, son existence est "secrète" et je n'en trouve pas une trace aprés plusieurs mois ! C'était peut-être pour calmer l'émoi du public suite aux  récents décés/accidents graves liés à la pratique. Wait and see, mais ça prend du temps. C'est le service du ministère chargé d'étudier l'affaire Altrad-Laporte qui doit faire le calendrier ...



#2511 George Abitbol

George Abitbol

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 22 907 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Créteil
  • Mon club:

Posté 07 septembre 2019 - 14:11

https://www.lequipe....6727#xtor=RSS-1


« Si rien n'est fait prochainement, un joueur professionnel pourrait mourir pendant un match, devant les caméras de télévision, et c'est seulement à ce moment-là que des gens lèveront leurs bras au ciel pour exiger que des mesures soient prises »


Mâchoire cassée, pose d'une plaque pour consolider son orbite oculaire, arrachement d'un tendon, ligaments du genou endommagés... Toutes ces épreuves ont contraint le troisième-ligne aile aux 74 sélections, dont 49 avec le brassard, à prendre sa retraite à 29 ans, il y a un an. « Je devais littéralement ramper sur mes mains et mes genoux, comme un bébé, pour monter ou descendre les escaliers après un match international »



Pour qu'un joueur tire la sonnette d'alarme, il faut qu'il ait arrêté sa carrière.
  • RCV06 et Pâquerette aiment ceci

#2512 Bru

Bru

    Joueur d'honneur

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPip
  • 813 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Bourbonnais émigré à Marseille
  • Mon club:

Posté 07 septembre 2019 - 14:15

S'il était dans un tel état, il ne devait pas tourner à la codéine pdt les matches a priori (mais il paraît que les pharmacies toulonnaises n'assurent pas les expéditions).



#2513 RCV06

RCV06

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 50 339 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Mandelieu la Napoule
  • Mon club:

Posté 07 septembre 2019 - 16:45

https://www.lequipe....6727#xtor=RSS-1


« Si rien n'est fait prochainement, un joueur professionnel pourrait mourir pendant un match, devant les caméras de télévision, et c'est seulement à ce moment-là que des gens lèveront leurs bras au ciel pour exiger que des mesures soient prises »


Mâchoire cassée, pose d'une plaque pour consolider son orbite oculaire, arrachement d'un tendon, ligaments du genou endommagés... Toutes ces épreuves ont contraint le troisième-ligne aile aux 74 sélections, dont 49 avec le brassard, à prendre sa retraite à 29 ans, il y a un an. « Je devais littéralement ramper sur mes mains et mes genoux, comme un bébé, pour monter ou descendre les escaliers après un match international »



Pour qu'un joueur tire la sonnette d'alarme, il faut qu'il ait arrêté sa carrière.

Itturia aussi le fait pour se coucher comme quoi ça prouve rien B)



#2514 Pâquerette

Pâquerette

    Supportrice en Toque

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPip
  • 1 401 messages
  • Genre:Va savoir
  • Mon club:

Posté 07 septembre 2019 - 20:28

 

[Extrait] "il a néanmoins estimé que « vous ne pouvez pas avoir deux gars entre 80 et 120 kilos qui se rentrent dedans à pleine vitesse et rendre cela sans risque », surtout pour ce qui est des plaquages. « Limiter les plaquages au torse ou plus bas a du sens, mais avec la force d'un genou quand le joueur sprinte, plonger sur le côté tête en avant, le plus bas n'est pas forcément le mieux » pour plaquer, a encore jugé le joueur."

 

 Quod erat demonstrandum... :ermm:



#2515 Rugby ?

Rugby ?

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 17 225 messages
  • Genre:Homme
  • Mon club:

Posté 08 septembre 2019 - 00:38

 

 Quod erat demonstrandum... :ermm:

Cab sera demonte parle puidedum.

 

 

nota bene; merdum  sepa lebon forum


  • Pâquerette aime ceci

#2516 Pâquerette

Pâquerette

    Supportrice en Toque

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPip
  • 1 401 messages
  • Genre:Va savoir
  • Mon club:

Posté 08 septembre 2019 - 14:35

Cab sera demonte parle puidedum.

 

nota bene; merdum  sepa lebon forum

 

 laughing.gif !



#2517 George Abitbol

George Abitbol

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 22 907 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Créteil
  • Mon club:

Posté 18 septembre 2019 - 20:04

Finalement tout va bien, vous pouvez reprendre une activité normale.

Top 14 : la LNR annonce une baisse du nombre de commotions cérébrales la saison dernière



#2518 Gai Novice

Gai Novice

    Joueur du Grand Chelem

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 8 882 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Noeux
  • Mon club:

Posté 18 septembre 2019 - 20:08

Une fois de plus on peut se satisfaire du commentaire démago et/ou constater que la prise au sérieux du problème a permis de marquer quelques points et de limiter les dégâts à défaut de tout régler là où yoréka selon ma boulangère.

#2519 George Abitbol

George Abitbol

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 22 907 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Créteil
  • Mon club:

Posté 21 septembre 2019 - 14:26

Santé : Sam Warburton critique le traitement des commotions cérébrales en France


  • Pâquerette aime ceci

#2520 el landeno

el landeno

    Joueur de TOP 14

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 4 900 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:dax
  • Mon club:

Posté 24 septembre 2019 - 21:41

Philippe Chauvin : «S'il avait été plaqué dans les règles, Nicolas serait encore là» Le père du joueur du Stade Français, décédé des suites d'un double plaquage ayant provoqué une fracture d'une vertèbre cervicale, annonce qu'il va porter plainte contre X pour homicide involontaire.

Depuis le 9 décembre dernier, la vie de Philippe Chauvin, de sa femme et de ses deux autres fils, est bouleversée. Ce jour-là, Nicolas, leur deuxième enfant, Espoir du Stade Français, reste au sol après avoir subi un double plaquage lors d'un match face à Bordeaux-Bègles. Trois jours plus tard, il meurt des suites d'une fracture de la deuxième vertèbre cervicale«Nous tentons de faire face et de continuer d'avancer, explique aujourd'hui le papa. C'est dur. Le décès de Nicolas a créé un immense vide et les choses n'ont plus le même intérêt pour nous. Heureusement, nous avons nos deux garçons (17 et 20 ans) qui ont encore beaucoup de choses à accomplir. Nous nous accrochons à cela et aux éléments très positifs des six derniers mois que Nicolas a vécus : son intégration au Stade Français, ses études, ses amis. C'est une satisfaction et un réconfort de savoir que son fils était heureux jusqu'à la dernière seconde de son existence, même si elle s'est arrêtée bien trop tôt et brutalement sans explication. »

 

Des explications, Philippe Chauvin en cherche. Ce passionné de rugby, ancien pratiquant, refuse que le décès de son fils, le troisième sur un terrain de rugby en France en 2018 (*), soit considéré comme un simple coup du sort. Il a monté un dossier, qu'il a montré à plusieurs responsables de la FFR, ainsi qu'aux policiers chargés de l'enquête sur la mort de Nicolas. Ces derniers viennent de décider de la classer sans suite. « C'est la décision qu'on redoutait », déclare Philippe Chauvin. Pour la première fois, il s'exprime dans un entretien et annonce qu'il va porter plainte contre X pour homicide involontaire.

«Qu'est-ce-qui vous motive à porter plainte contre X pour homicide involontaire ?»
Il me semble logique pour un père, pour la famille d'un défunt, de vouloir comprendre ce qui est arrivé lorsqu'une mort ne paraît pas normale. J'ai à ma disposition la vidéo (de l'action fatale) qui confirme ma démarche. Je me sens aussi le devoir envers Nicolas de tout faire pour que les faits et les responsabilités soient établis. Si je ne le faisais pas, ce serait une trahison envers lui. Je suis un ancien joueur de rugby, je suis passionné, j'ai entraîné mes enfants vers ce sport. Je ne le regrette pas mais ce qu'il s'est passé me fait réfléchir. Beaucoup de mes amis ont des enfants qui pratiquent encore ce sport, je leur dois aussi à eux. Perdre un enfant, c'est terrible, encore plus quand c'est à cause d'un problème qu'on aurait pu éviter. Je paie, et on le paiera toute notre vie avec ma femme, mais je ne veux pas que ça arrive à d'autres. Alors je prends mes responsabilités en allant plus loin avec cette plainte.

lire aussi

 

Vous avez évoqué cette vidéo de l'action... 
Je l'ai regardé le lendemain de l'enterrement. À vitesse réelle, on voit deux joueurs arriver à grande vitesse sur un joueur qui se saisit du ballon quasiment à l'arrêt. Si on découpe image par image, on voit un double plaquage, enfin plutôt une double collision, parce qu'il ne s'agit pas de plaquages. Les deux joueurs ne viennent pas pour tuer, mais dans l'idée de la destruction plutôt que celle du plaquage.

Quels éléments vous amènent à cette conclusion ? 
Pour un plaquage, il y a des règles. On se baisse pour prendre l'adversaire sous la ligne des épaules, on enserre l'adversaire, on l'accompagne au sol. Dans le cas de Nicolas, on a deux joueurs qui arrivent à grande vitesse, ne ralentissent pas et se gênent avant le plaquage. Ils n'ajustent pas leur position par rapport à la cible, et l'un des deux fracasse Nicolas avec un coup d'épaule à la tête comme s'il s'agissait d'enfoncer une porte. Il a été écrit qu'il était mort d'un arrêt cardiaque... J'y vois une forme de déni.

 

Pourquoi ? 
Tout le monde meurt parce que le coeur s'arrête mais, dans son cas, il s'est passé quelque chose avant. La réalité est qu'il est mort d'un arrachement de la deuxième vertèbre cervicale. C'est la fracture du pendu ou d'un accidenté de la route. Le choc a provoqué la fracture des cervicales, qui a entraîné une réaction : d'abord une paralysie de toute la partie du corps située sous la deuxième vertèbre, donc un arrêt des fonctions respiratoire et cardiaque, plongé dans une situation de coma. Il a été pris en charge rapidement, sur le terrain, il a été évacué dans un état grave, opéré, et monitoré avec un respirateur artificiel. Mais le cerveau n'avait pas été irrigué, les lésions étaient graves et irréversibles. À cause de cette forme de déni sur ce qu'il s'est passé, je me retrouve à devoir justifier une action en justice. Je suis désolé mais ma démarche me paraît juste et légitime.

«La réalité est qu'il est mort d'un arrachement de la deuxième vertèbre cervicale. C'est la fracture du pendu ou d'un accidenté de la route»

Vous avez partagé vos conclusions sur cette action avec des responsables de la FFR. Que vous ont-ils dit ? 
Tout le monde s'est accordé à dire qu'il ne s'agissait pas d'un plaquage. J'ai rencontré Bernard Laporte en tête à tête, je lui ai montré mon dossier et son point de vue a évolué. La réalité ne correspondait pas à ce qu'on lui avait rapporté dans un premier temps. Même constat de la part de Didier Retière (Directeur technique national) et Joël Dumé (ancien directeur national de l'arbitrage). Mais on est dans un système où l'on n'a pas prévu ce genre d'issues. Qu'arrive-t-il si la règle est transgressée et qu'il arrive ce qui est arrivé ? Je n'ai pas de réponse.

En l'occurrence, aucune procédure n'a été engagée envers les deux joueurs impliqués dans l'action...  
Quand j'ai vu Bernard Laporte et les cadres de la FFR, ils m'ont dit qu'ils ne voulaient pas lancer de commission de discipline parce que la justice avait ouvert une enquête. Par ailleurs, ils pensaient que la suspension prévue pour un tel geste, à savoir six semaines, paraîtrait indécente par rapport à la gravité des conséquences, que ce serait contre-productif, voire ridicule. Mais ne pas sanctionner quelque chose, c'est l'autoriser. Si défoncer la tête d'un joueur appartient au jeu, il faut le dire et il faut rapidement que le ministère de la Jeunesse et des Sports retire sa délégation de service public à la FFR. Une Fédération a une obligation : assurer la sécurité de ses pratiquants. Je ne crois pas qu'un coup d'épaule donné à la tête en étant lancé à 20 km/h préserve la sécurité.

lire aussi

 

Le but de votre plainte est donc qu'il y ait une sanction ? 

Si de tels gestes ne sont pas sanctionnés, si tout ce qu'il se passe sur le terrain reste sur le terrain, c'est rassurant pour les joueurs, en quelque sorte. Encore que la plupart d'entre eux sont là pour prendre du plaisir et n'ont pas des attitudes dangereuses, car ils gardent le contrôle et la maîtrise de leurs actes. Ces joueurs doivent être protégés des comportements déviants. Pour ne plus voir ces gestes, je pense au contraire qu'il faut dire aux joueurs que ça peut aller jusqu'à une procédure au pénal si un geste illégal a des conséquences irréversibles. Sur le terrain, un joueur est un citoyen qui doit respecter le Code civil et le Code pénal. Dans le cadre du sport, il y a des règles qui s'ajoutent. En rugby, c'est la règle 9, sur le jeu déloyal, et elle dit clairement que les joueurs engagent leur responsabilité sur un terrain.

Vous aviez beaucoup insisté sur la responsabilité des joueurs lors d'un colloque sur la santé dans le rugby, en février. 
C'est le sens premier de ma démarche. Je n'ai jamais considéré que le rugby était un sport d'irresponsables ou de brutes, mais qu'il fallait au contraire y être loyal, que ce sport demandait de la précision et de la maîtrise. Je porte plainte parce qu'il n'y aurait pas eu de décès si les deux joueurs avaient respecté le règlement. On a tous un libre arbitre, on fait tous des choix. Mais ça ne nous exonère pas d'assumer nos responsabilités. Je n'ai eu aucune explication, aucun regret, aucun message. Comme s'ils ne s'étaient pas rendus compte que leur attitude a entraîné la mort d'un autre joueur. Et peut-être même qu'autour d'eux, on leur a dit que c'était le jeu, qu'ils n'avaient rien fait de mal. C'est trop facile : regardez la vidéo, vos attitudes, la puissance que vous dégagez, comprenez votre responsabilité dans le décès de Nicolas ! Je peux entendre le caractère involontaire, mais il s'est passé quelque chose d'anormal, d'interdit. Et il faut s'expliquer.

Des commentaires ont pointé une faute technique de votre fils sur l'action, disant qu'il n'aurait pas dû se baisser. 
J'ai senti qu'on voulait qu'il soit à la fois victime et responsable. Quand il a reçu le ballon, Nicolas a eu un délai de 200 millisecondes pour réagir. C'est-à-dire rien, un temps à peine suffisant pour réagir lors d'un départ de sprint. Il a eu le réflexe, et je suis fier qu'il l'ait eu, de se regrouper, pour protéger ses organes, son foie, son coeur, parce que normalement le choc est là. Pas à la tête. Il n'avait pas d'autre choix que d'agir ainsi. En revanche, ses plaqueurs avaient le choix : de maîtriser leur vitesse, d'organiser leur geste défensif de la meilleure manière possible, de plaquer de manière appuyée mais sécurisée, pour l'un d'eux de ne pas plaquer et de gratter. Ils ne devaient pas intenter d'action pouvant nuire gravement à l'intégrité physique d'un joueur.

«Tout le monde se tient, on est dans la compromission générale. On veut préserver le spectacle. Mais attention, parce que le spectacle, ça peut aussi être la mort»

On a aussi remis en cause la catégorie Espoirs, qui permettait à des jeunes joueurs comme votre fils de croiser des joueurs aguerris. 
Il y existait des écarts de maturité considérables. Mais il ne faut pas se tromper de sujet. Nicolas n'était pas un gringalet (1,95 m, 95 kg), ni un débutant. S'il avait été plaqué dans les règles, il serait encore là. Qui aurait pu résister à ce qu'il a pris dans la tête ? Des experts que j'ai fait travailler sur le dossier ont estimé que ça équivalait à une énergie cinétique de plus de 3000 joules, en me disant que c'était monstrueux sur une vertèbre. À ce sujet, je suis surpris de voir que le seul dossier analysant cet accident, c'est le mien. Sinon, on se contente de dire : il y a eu un choc, et voilà. Pour un événement dramatique comme la mort d'un joueur, je trouve cela inconcevable.

Mais j'aimerais aujourd'hui que toute cette communauté du rugby se consacre pleinement à un retour d'expérience, à une analyse - à condition d'avoir vu la vidéo. Avec objectivité, sans complaisance. Mais on ne semble pas prêts à ça. Tout le monde se tient, on est dans la compromission générale. On veut préserver le spectacle. Mais attention, parce que le spectacle, ça peut aussi être la mort. On ne peut pas simplement dire que les choses ne vont pas se reproduire. Sam Warburton (ancien capitaine du pays de Galles) l'a dit : un jour, un joueur va mourir devant les caméras de télévision, ça arrivera. Tant qu'on ne fait pas respecter la règle, il peut y avoir d'autres issues tragiques comme celle de Nicolas.

Depuis le décès de votre fils, la FFR a convoqué un colloque international sur la santé des joueurs, des mesures ont été prises, d'autres testées. Qu'en avez-vous pensé ? 
Tout ce qu'a entrepris la FFR dans les écoles de rugby ou dans les divisions inférieures va dans le bon sens. Comme la réduction de la catégorie Espoirs à trois années. Il y a eu une prise de conscience. Mon message est : mettez encore des règlements, pourquoi pas. Mais n'échappez pas à la prise de décision. Quand il y a une action dangereuse pour l'intégrité d'un joueur, il ne faut pas hésiter, s'en remettre à des interprétations qui en deviennent parfois ridicules. On s'appuie désormais sur un arbre de décisions de World Rugby qui tient compte de circonstances atténuantes. Mais continuez et il sera trop tard pour éviter d'autres morts ! Avec les circonstances atténuantes, on admet certaines choses, et ça n'est pas possible. Pour mon fils, l'un des joueurs avait été pénalisé pour plaquage haut trois minutes avant la collision mortelle, et était toujours sur le terrain, certainement en raison de circonstances atténuantes. Les corps ont tellement évolué que des gestes dangereux peuvent devenir fatals. Il faut dissuader les gens de le faire. Une fois qu'ils auront compris qu'on ne peut plus contourner la règle, ils ne tenteront plus l'invraisemblable. Dans le cas de Nicolas, c'était inutile et gratuit.

Quel est votre rapport au rugby aujourd'hui ? 
C'est un sport que j'aime. Il fait partie de ma culture, de ce que je suis, je continue de le regarder, mais je m'interroge devant son évolution. Pour que ça reste un beau sport, la condition est que tous ses responsables soient réellement intransigeants sur l'application de la règle. S'ils ne le sont pas, ils sont complices de la dérive. Je veux que ce sport continue à procurer des émotions, mais pas comme celles que j'ai vécues. »

 

(*) Adrien Descrulhes (17 ans), un joueur amateur de Billom (Puy-de-Dôme), est décédé le 20 mai des suites d'un traumatisme crânien. Le 10 août, le centre d'Aurillac Louis Fajfrowski (21 ans) s'est éteint après plusieurs pertes de connaissance.

 


  • Pâquerette aime ceci




0 utilisateur(s) li(sen)t ce sujet

0 members, 0 guests, 0 anonymous users