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Règles au rugby


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247 réponses à ce sujet

#196 gregouarrrr

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Posté 16 juillet 2021 - 21:08

Une autre future règle me laisse dubitatif quant à son efficacité :

quand une équipe, par exemple sur un ballon porté, entrera dans l'en-but s'en pouvoir aplatir et donc marquer l'essai, le jeu reprendra avec un renvoi en drop sur la ligne d'en-but pour l'équipe défendante,

alors qu'auparavant il y avait mêlée à 5 pour l'équipe attaquante.

Je doute fort que cet aménagement de la règle dissuade les attaquants de faire des ballons portés ou d'enchainer les picks and go pour marquer en force au "petit" risque en cas d'échec 

de redonner le ballon au camp défendant ....

ce risque là existait deja ....

 

là ou je n etais pas d accord, ds le cas où l equipe qui attaque fait un en avant, l equipe qui defend aplatit dans l en bas, resultat ... melée pour le defense ... j aurais preferé un renvoi normal des 22 ...

 

pour les renvois normaux du centre de terrain, pkoi ne laisse t on pas la liberté de le jouer aussi à la main ? 


Pourquoi faire simple quand tu peux faire compliqué.

 

Ca me semblait simple :

1: d'interdire le "ping pong" plus simplement en limitant à un aller-retour les échanges de jeu au pied

2: Interdire le "petit train" de joueurs sur les dégagements

 

Cette règle du 22/50 est franchement super compliquée...ca va phosphorer dans les staffs pour inventer des contournements plus alambiqués les uns que les autres.

 

Pour la quasi fin de la mélée à 5, c'est pas mal par contre là. A conditions que tu mettes beaucoup plus souvent des jaunes au défenseur qui trichera au bord de sa ligne pour ramener le ballon chez lui.

comment veux tu interdire le ping pong ??

 

y aura toujours des melées a 5 si tu rentre le ballon dans l en but 

 

pour :

 

DÉBLAYAGES INTERDITS SUR LES MEMBRES INFÉRIEURS 

je suis un peu dubitatif ...

 

 

et j ai pas compris l autre regle :) 



#197 tekilapaf

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Posté 18 juillet 2021 - 21:17

ce risque là existait deja ....
 
là ou je n etais pas d accord, ds le cas où l equipe qui attaque fait un en avant, l equipe qui defend aplatit dans l en bas, resultat ... melée pour le defense ... j aurais preferé un renvoi normal des 22 ...
 
pour les renvois normaux du centre de terrain, pkoi ne laisse t on pas la liberté de le jouer aussi à la main ? 

comment veux tu interdire le ping pong ??
 
y aura toujours des melées a 5 si tu rentre le ballon dans l en but 
 
pour :
  DÉBLAYAGES INTERDITS SUR LES MEMBRES INFÉRIEURS 
je suis un peu dubitatif ...
 
 
et j ai pas compris l autre regle :) 


Pour interdire le ping ping tu colles une mêlée en faveur de l équipe qui réceptionne le troisième échange.

Ce qui veut dire qu elle a intérêt à savoir relancer des le premier, mais qu il lui reste une chance si elle ne peut relancer le premier.

La tu obliges vraiment l équipe à avoir du monde en rideau. Bien sûr elle dégagera au bout de trois passes, mais c'est une avancée déjà.
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#198 Alex chocolatines

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Posté 18 juillet 2021 - 23:16

Mouais mais déjà qu'on arrive pas a appliquer les regles de façon uniforme et indiscutable, si on rajoute des paragraphes au bazar ........ ça va devenir velu pour suivre ! On a pas fini de s'engueuler sur les fofo !! 



#199 Arverne03

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Posté 19 juillet 2021 - 10:23

Mouais mais déjà qu'on arrive pas a appliquer les regles de façon uniforme et indiscutable, si on rajoute des paragraphes au bazar ........ ça va devenir velu pour suivre ! On a pas fini de s'engueuler sur les fofo !! 

 

S'engueuler peut être pas, mais d'être d'une opinion différente...................certainement ! On fait tout pour que les règles soient interprétées; faut pas s'étonner des conséquences !  :rolleyes:



#200 el landeno

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Posté 13 août 2021 - 07:09

Le rugby cherche à devenir plus offensif avec de nouvelles règles

Pour tirer sur ses rêves d'expansion et vers une universalité un peu moins circonscrite, le rugby travaille ardemment à son attractivité. Il est aussi soucieux de la santé de ses joueurs, devenue un enjeu de survie et d'image. La difficulté, pour quiconque approche ce sport, c'est qu'il répond à toutes ces injonctions en adaptant voire en bouleversant régulièrement des règles que même les joueurs professionnels ne maîtrisent pas toutes.

Parmi les cinq nouveautés officiellement validées par World Rugby et entrées en vigueur le 1er août, deux d'entre elles apparaissent les plus promptes à changer, sinon la phase du jeu, au moins certains paramètres.

 
 

La première, baptisée règle des 50 : 22, rendra la possession à l'équipe attaquante dont le botteur trouvera une touche indirecte depuis sa moitié de terrain dans les 22 mètres adverses ou depuis ses 22 mètres dans la moitié de terrain adverse.

La seconde, dite du coup de renvoi sous les poteaux, contraindra l'équipe qui aplatira dans son propre en-but à un coup de pied de renvoi sous ses poteaux, depuis la ligne d'essai, plutôt que depuis ses 22 mètres, soit une perte d'autant de territoire.

1. L'inspiration du XIII

Malgré les différences majeures entre les deux sports, notamment sur l'importance et les circonstances de la possession de balle, ces nouvelles lois, largement inspirées du rugby à XIII, devraient avoir quelques incidences similaires.

Récompenser l'esprit d'initiative

Louis Bonnery, consultant rugby à XIII pour beIN, s'amuse des redondances de l'histoire : « Le XV qui emprunte des règles du XIII, cela n'a rien de surprenant. C'est chronique, régulier et historique (rires). Alors pourquoi le XIII invente ces règles et pourquoi le XV les copie ? » Il dit « chez nous » pour évoquer sa discipline fétiche : « Nos préoccupations permanentes sont : l'accélération du jeu, la suppression des temps morts et l'incertitude maximum dans les choix offensifs, lesquelles obligent à une adaptation permanente du système défensif. »

Et ont donc contribué à la qualité du jeu. L'autre volonté du législateur treiziste est de récompenser l'équipe avec l'esprit d'initiative ou alors la prouesse technique. Dans la règle du 50 : 22, « l'important devient la remise en jeu et la rapidité avec laquelle elle est jouée pour profiter de l'avantage », précise-t-il. Chez les cousins des quinzistes, rappelons que les possessions offensives sont limitées à six tenus. Si la dernière munition n'a pas été convertie en points, il faut alors rendre la possession à l'adversaire. La maîtrise technique et tactique de ces petits jeux au pied, qui permettent donc de conserver le ballon, est devenue génératrice de points.

« Après comment vont-ils s'en servir à XV ? Chez nous, quand un joueur réussit un geste pareil, c'est en règle générale très difficile à négocier pour la défense, parce que l'équipe perd un terrain considérable, qu'elle est soumise à la rapidité de l'attaque. Souvent, cela se termine par un essai à la sortie », précise l'ancien international à XIII (1969).

À l'épreuve du temps

Franck Azéma, désormais ex-manager de Clermont, fait souvent quelques crochets par la franchise des Dragons Catalans, à Perpignan : « À XIII, on ne peut pas dire que cette règle soit beaucoup utilisée alors qu'elle existe depuis longtemps. Mais cela peut se comprendre parce qu'ils n'ont pas envie de perdre la possession. À XV, il n'y a pas la notion des 6 tenus. Dans le pire des cas (si le ballon ne sort pas), vous parviendrez à mettre une grosse pression sur l'adversaire. »

À XIII toujours, le principe du renvoi sous les poteaux suit la philosophie établie : favoriser l'équipe attaquante en laissant sous pression la défense. « Lorsque l'équipe défendante concède un renvoi sous ses poteaux, elle rend la possession à l'adversaire qui obtient un nouvel avantage offensif. Chez nous, le ballon doit faire au minimum 10 mètres. Des équipes jouent court, parfois, pour essayer de récupérer le ballon, mais c'est un risque, observe Louis Bonnery. Si le ballon ne fait pas dix mètres, l'arbitre donne une pénalité face aux poteaux au camp d'en-face. »

C'est à l'approche de la ligne de marque que les treizistes ont le plus recours au pied, justement pour exploiter cette règle souligne Azéma : « Sur le 5e tenu, ils aiment jouer rasant pour bloquer l'adversaire dans l'en-but. Ils le font d'ailleurs sur toutes les chaînes de tenus. À XV, vous l'aurez quand même moins, parce que c'est toujours bien de garder la possession comme vous n'êtes pas limités en nombre de phases de jeu. »

2. Les joueurs, vraiment protégés ?

Étrennées, cet hiver, au sein du laboratoire permanent Super Rugby, ces nouvelles règles n'ont pas spécialement rendu fous leurs cobayes, même si quelques scores ahurissants laissaient imaginer l'inverse. « Historiquement, les scores sont déjà fleuves là-bas, avec ou sans la règle, note Rémi Bonfils, commentateur des matches de l'autre hémisphère pour Canal +. Sur le papier, je me disais que les joueurs allaient beaucoup exploiter cette règle des 50 : 22, mais les Sudistes ne l'ont pas utilisée des masses. D'abord ce n'est pas un geste si évident à réaliser et puis ils ont une grosse culture du jeu à la main. »

Reste que la seule fois où l'ex-talonneur international a été témoin de l'exploitation de la règle, l'équipe attaquante a marqué : « Il y a eu un ballon porté puis un essai. Donc l'objectif a été atteint. Mais ce n'était pas l'idée de départ. C'était de l'improvisation totale. »

L'ancien Parisien, en revanche, a été séduit par la règle des renvois sous les poteaux : « Et cela s'est souvent soldé par une pénalité, voire un essai. Parce que cela veut dire que l'équipe qui a aplati dans son en-but, sauf à avoir un coup de pied de plus de 50 mètres en drop, reprend la marée dans son camp et craque plus facilement. »

« Cela ouvre le jeu, cela force une équipe qui défend à ne pas simplement aplatir »

Rémi Bonfils

 
 
 

Celui qui entraîne désormais les avants du centre de formation du Stade Français trouve l'opportunité de rejouer intéressante, même si elle peut aussi naître de la frustration d'une occasion ratée par l'attaque : « De ce que j'ai pu voir derrière mon écran, cela ouvre le jeu, cela force une équipe qui défend à ne pas simplement aplatir. »« Avant, le jeu au pied de pression, même bien exécuté, ne récompensait pas l'offensive, continue Bonfils. Alors que là, un petit coup de pied bien réalisé dans l'en-but, la défense n'est plus privilégiée par un renvoi aux 22. Elle doit trouver une solution et peut rester sous pression. C'est même un peu plus cohérent. »

En revanche, l'idée que ces nouvelles règles influent sur le nombre de chocs laisse, pour l'heure, les spécialistes perplexes : « Cela dépendra beaucoup du profil des équipes, suggère Franck Azéma. In fine, nous verrons peut-être les statistiques de collisions baisser. » Pour Rémi Bonfils aussi, ce n'est pas un coup sûr : « À la limite, je me dis l'inverse. Un renvoi aux 22 mètres conduisait souvent à une séquence de ping-pong. Là, l'équipe attaquante va récupérer un ballon offensif sur les 50 mètres. » Avec la possibilité de pilonner à nouveau le mur adverse.

3. L'application au Top 14

Le recul est un peu court pour imaginer comment ces règles seront exploitées en Championnat. Y aura-t-il une recrudescence de chandelles dans les en-but ou à proximité pour contraindre la défense à concéder un renvoi sous les poteaux ? Ces renvois seront-ils joués par ceux qui les tapent pour les récupérer ou le plus loin possible ? Quant aux 50 : 22, les équipes vont-elles détacher un joueur de plus dans le champ profond et donc déplumer leur premier rideau ou s'adapter au profil de l'équipe adverse ?

« Cela va inciter les joueurs à plus utiliser le pied »

Franck Azéma, ancien entraîneur de Clermont

 
 
 

« Cette règle est intéressante, pose le manager de Castres Pierre-Henri Broncan. En fait, elle l'est surtout sur les turnovers, quand l'équipe qui vient de perdre le ballon n'est pas organisée pour défendre sur un jeu au pied long. Elle peut aussi devenir une option quand le jeu se situe dans la zone 40-50, dans son propre camp, sur les phases arrêtées et notamment les mêlées. En revanche, dans le jeu structuré, le fond de terrain était déjà assez bien couvert, avec en général deux joueurs décrochés. Ce sera dur d'en profiter. Peut-être demandera-t-on à ces joueurs en couverture de se tenir plus près de la ligne de touche ? J'ai beaucoup regardé le Super Rugby et cela n'a pas changé grand-chose. »

Pour Franck Azéma, des attitudes pourraient évoluer : « Cela va inciter les joueurs à plus utiliser le pied et avoir plus d'alternance dans les formes de jeu, notamment dans les espaces derrière. En mettant en place cette règle, on va obliger les équipes en attaque à aller chercher ces espaces-là. Défensivement, cela obligera les équipes à couvrir un peu différemment. On a beaucoup vu les défenses prendre le dessus ces dernières saisons, si vous avez la possibilité de récupérer le lancer en touche, cela va demander à être encore plus vigilant sur la façon de fermer les extérieurs, être un peu moins agressif et avoir une couverture du terrain différente. »

4. Avantage aux meilleurs

Le profil technique des équipes, au moins pour celles qui disposent de la main-d'oeuvre qualifiée, pourrait aussi changer avec l'utilisation d'un centre avec des qualités d'ouvreur (les fameux 5/8es). « J'imagine que l'on pourra s'amuser à prendre un peu plus le milieu du terrain et, avec un joueur capable de jouer au pied de chaque côté, aller chercher les espaces dans les angles, anticipe Azéma. Mais je ne vois pas les équipes se forcer si elles n'en ont pas les moyens (techniques ou humains). En revanche, les équipes qui sauront l'utiliser, cela peut être intéressant. Il y a déjà de plus en plus d'équipes qui utilisent des 5/8es. En Top 14, il y a des garçons qui lèvent la tête et qui seront à même de le faire : Camille Lopez (Clermont) aime ça, et un "Jipé" Barraque (Clermont) est capable d'épauler son 10. L'équipe de France aussi a des joueurs capables de faire ça. »

« Ce coup de pied indirect change tellement le disque dur des joueurs »

Rémi Bonfils

 
 
 

Selon Rémi Bonfils, la règle du 50 : 22 est un tel bouleversement des habitudes des joueurs qu'il va falloir du temps avant de constater les premiers changements : « Ce coup de pied indirect change tellement le disque dur des joueurs que, dans le feu de l'action, entre le moment où l'on perçoit l'ouverture, la prise de décision et la réalisation du geste, il faut une très grande qualité technique pour le réussir. Dans les premiers mois, on ne le verra pas si souvent. Après, peut-être que je me trompe. » Premiers éléments de réponse dès le 4 septembre pour la reprise du Top 14.

Une première expérience mitigée
Le premier match international à s'être disputé avec les nouvelles règles fut l'acte 1 de la Bledisloe Cup entre la Nouvelle-Zélande et l'Australie (photo ci-dessous), samedi dernier à Auckland (33-25). La règle du 50 : 22 y a fait une apparition plus que timide puisqu'on n'a pas dénombré le moindre coup de pied indirect en touche rendant la possession à l'équipe ayant tapé depuis son camp. En revanche, il n'a fallu attendre qu'une vingtaine de minutes pour voir un coup de renvoi depuis la ligne d'en-but. Après un coup de pied à suivre dans l'en-but du Wallaby Andrew Kellaway aplati par l'ailier all black Seve Reece, l'ouvreur néo-zélandais Richie Mo'unga a dégagé son équipe depuis sa ligne d'essai, rendant la possession à l'Australie, qui a obtenu ensuite une pénalité manquée par son buteur. En revanche, le dernier test entre l'Afrique du Sud et les Lions s'est joué selon les anciennes règles, par souci de cohérence avec les deux premiers affrontements, disputés en juillet.
 

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Posté 19 août 2021 - 18:07

Pour compléter l'article posté plus haut, voici un très court entretien de Christophe Buron avec Benson Stanley traitant de la règle des 50:22:

 

L’entraîneur clermontois, chargé de la défense, Benson Stanley, s’exprime sur les principales règles modifiées depuis le 1er août. La première, baptisée règle des 50 : 22, va imposer de nouvelles organisations défensives.
 

Combien d’équipes useront de cette nouvelle rampe de lancement qu’offre la règle dite des 50 : 22 ? Une règle qui rendra la possession à l’équipe attaquante dont le botteur trouvera une touche indirecte depuis sa moitié de terrain dans les 22 mètres adverses.

 

« Pour moi, c’est déjà un casse-tête pour la défense, estime d’emblée le spécialiste de ce secteur Benson Stanley. On est obligé de protéger de nouveaux espaces sur le troisième rideau sans pour autant trop se démunir sur le premier. Les attaques sur mêlée, par exemple, vont donner un jeu d’échecs sur lequel il faudra être en capacité de s’organiser et identifier les espaces libres ».

 

Jeu au pied, défense sur le troisième rideau et touches indirectes : que va changer la règle du "50-22" en rugby ?

Nul ne sait encore quel impact réel aura ce changement de règle. Défensivement, les équipes mettront-elles un joueur de plus dans le champ profond ? « Le rugby est devenu assez fermé, constate Benson Stanley, avec beaucoup de densité sur le premier rideau. Je comprends le sens de cette règle, même si en défense, c’est une nouvelle problématique ».

 
Moins de mêlées... plus de tempo

Autre changement, la règle du coup de renvoi sur la ligne d’en-but, lorsqu’un attaquant entre dans l’en-but sans aplatir ou commet un en-avant dans l’en-but ou qu’un défenseur aplatit dans son propre en-but. Jusque-là, ce type de situation débouchait sur un renvoi aux 22 mètres pour la défense ou bien une mêlée à cinq mètres pour l’attaque.


Pour Benson Stanley, cette règle est plutôt « une bonne chose qui va sans doute amener moins de mêlées et plus de tempo. On peut passer dix minutes en mêlée par match, l’idée est d’avoir un jeu avec plus de ballon à jouer, mais aussi plus de fatigue et plus d’espaces ». Sur un coup de pied offensif, quand le ballon entrera dans l’en-but, la défense aura donc intérêt à relancer plutôt qu’aplatir. « Il faudra être capable d’enclencher de bonnes contre-attaques » confirme le technicien néo-zélandais.

 


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#202 l'ours des tavernes

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Posté 28 août 2021 - 20:41

explication en image :

 

 

du coup la vidéo est sur YouTube de 3/4 jours sur la chaine de canal+ sport...



#203 el landeno

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Posté 03 septembre 2021 - 19:40

Le 50 : 22, la nouvelle règle du Top 14 qui peut faire « basculer des matches » Parmi les nouvelles règles que le Top 14 va découvrir, celle des touches indirectes trouvées dans les 22 mètres adverses, qui rendent le lancer à l'équipe du botteur, intrigue le plus ses acteurs.

Bien sûr, dans le flot de nouvelles règles qui, à intervalles réguliers, bousculent le quotidien du rugby, certaines sont accueillies avec soulagement. C'est le cas, cette année, de l'évolution qui interdit à deux joueurs de se lier autour d'un coéquipier porteur du ballon pour percuter la défense adverse. « Je trouve ça super, se félicite ainsi le trois-quarts briviste Thomas Laranjeira, parce que ça piquait, la zone de collision était importante. » « On est contents, parce qu'il y avait de ces impacts, abonde l'arbitre Romain Poite. Nous, on l'aurait même généralisée : seul le porteur du ballon devrait pouvoir aller au contact, sans partenaire pré-lié. »

 
 

Mais plus que ce changement, qui vise à préserver la santé de ses acteurs, c'est la nouvelle règle du 50 : 22 (lire ci-dessous) qui intrigue le plus le Top 14. « Je l'ai pratiquée en match amical, et j'ai pu constater que c'est la règle du 50 : 22 qui va nous mettre le plus en difficulté, nous les arbitres, se projette Poite. Il faudra avoir une concentration particulière sur l'histoire de l'action, savoir si le ballon est rentré dans les 50 m, etc. »

Comme les sifflets, les joueurs pressentent que cette adaptation à l'une des spécificités du XIII va le plus bouleverser leur quotidien. Peut-être pas tout de suite, imaginent certains. « Il y aura un choix des équipes : est-ce qu'on occupe ? Est-ce qu'on joue ? Tout le monde est un peu dans le flou. On verra sur les quatre, cinq premières journées comment cela se passe », estime le Biarrot Ilian Perraux.

Penser à la défense

Certaines équipes ont, malgré cette incertitude, commencé à réfléchir aux changements impliqués par cette règle. À l'UBB, on l'a travaillée à l'entraînement et Cameron Woki estime que le club « est prêt », et compatit avec « les équipes qui n'ont pas l'habitude et vont devoir s'adapter ».

Le premier réflexe de ceux qui ont consacré du temps au 50 : 22 a été de penser défense. « Il va falloir avoir une adaptation sur la couverture du terrain, beaucoup communiquer entre l'arrière et les ailiers. Les ailiers auront sans doute une position plus décrochée de la ligne défensive. Ça risque d'ouvrir des espaces sur les extérieurs, juge Laranjeira. Il y aura surtout une zone du terrain où il faudra être vigilant : entre les 40 m adverses et les 50 m. »

Ça va faire basculer des matches

Thomas Laranjeira, arrière de Brive

 
 
 

Dylan Cretin, lui, a aussi noté, après les séances « au tableau noir et à l'entraînement » à Lyon, que le rôle défensif du demi de mêlée en serait aussi modifié : « Il devra combler plus d'espaces et ne pourra donc pas défendre autant dans la ligne. » Le troisième-ligne calcule une autre conséquence tactique : « Ça devrait aussi inciter les équipes à moins se débarrasser du ballon. Certaines cherchaient surtout à se dégager au pied avant de mettre un gros rideau défensif pour récupérer le ballon. Maintenant, avec cette nouvelle donne, le ballon pourrait revenir comme un boomerang et les mettre en difficulté. Ça va sans doute les pousser à plus tenir le ballon. »

Mais en observant ses coéquipiers mettre en pratique cette règle à l'entraînement, Thomas Laranjeira a commencé à réfléchir à son impact offensif pour, peu à peu, y déceler un intérêt. « Nous, à Brive, on a des droitiers, des gauchers, c'est bien, jubile-t-il en imaginant comment faire peser la menace partout. Et il y a des opportunités, à certains moments, de l'utiliser, ça peut être une arme ! » De quelle nature ? « Psychologique », traduisent la plupart.

« Tu es dans ton camp, et avec juste un coup de pied tu te retrouves dans une situation super positive, poursuit Laranjeira. Ça va faire basculer des matches. Et je me mets à la place de l'équipe qui va encaisser une touche indirecte, perdre le lancer et se retrouver sous pression dans ses 22 m... Ça va être lourd à accepter. » Et, pour ceux qui seront bien préparés, d'autant plus tentant à utiliser.

Comment le jeu pourrait changer
 

 

 

Le 50 : 22, plus de pied ou plus de passes ?

La règle : si un joueur, depuis son propre camp, et après une phase de jeu commencée dans son propre camp, trouve une touche indirecte dans les 22 m adverses, son équipe récupérera le lancer en touche.

Les conséquences possibles sur le jeu :

- Plus de coups de pied tactiques visant la touche dans les 22 m adverses ;

- des troisièmes rideaux défensifs renforcés, et donc plus d'espaces à exploiter dans les premiers rideaux pour l'attaque ;

- des montées défensives moins rapides des ailiers, et donc plus de possibilités de déplacer le ballon sur la largeur pour l'attaque.

- le centre du terrain délaissé par le troisième rideau défensif afin de couvrir les touches, et donc plus de possibilités de jeu au pied offensif dans l'axe

Le renvoi d'en-but, moins de pénaltouches et plus de relances ?

La règle : si un défenseur aplatit dans son en-but après un coup de pied adverse, ou si une équipe entre dans l'en-but adverse sans marquer, un renvoi sera tapé depuis la ligne d'en-but, qui devra franchir la ligne des 5 mètres et ne pas sortir en touche directement.

Les conséquences possibles sur le jeu :

- moins de pénaltouches et de séries de percussions à proximité des lignes ;

- plus de coups de pied offensifs dans l'en-but adverse ;

- plus de tentatives de relance depuis l'en-but.

Les « nouveaux » rucks, moins de percussions et plus de turnovers ?

Les règles : interdiction à un groupe de deux joueurs ou plus de se lier au porteur de balle avant une percussion ; un joueur peut se lier au porteur de balle avant une percussion, mais il doit rester sur ses appuis et entrer dans l'axe du ruck ; interdiction pour les soutiens offensifs de déblayer en ciblant les jambes des défenseurs adverses. Sanction dans ces trois cas : pénalité.

Les conséquences possibles sur le jeu :

- moins de phases de percussion autour des rucks ;

- davantage de grattages défensifs



#204 el landeno

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Posté 09 septembre 2021 - 06:05

Le débat sur les sanctions pour plaquages dangereux en rugby est relancé Depuis plusieurs années, les cartons rouges pour plaquages dangereux se multiplient, que ce soit en Top 14 ou lors des matches internationaux. Il y est question de marche à suivre pour les arbitres mais aussi d'interprétation. Le carton rouge infligé au Rochelais Will Skelton dimanche soir a relancé le débat sur une présumée sévérité des sanctions.

 

Will Skelton était à peine sorti du terrain que deux camps se sont dressés face à face. Une injustice voire un scandale d'un côté, une sanction logique de l'autre. Le deuxième-ligne australien de La Rochelle, assistant plaqueur sur l'action incriminée, a été expulsé dimanche soir pour ce que l'arbitre Jonathan Dufort a qualifié de charge à l'épaule avec un contact direct à la tête du Toulousain Richie Arnold. À chaud, sur le plateau du Canal Rugby Club, Marc Lièvremont a défendu la position du camp « rouge » en évoquant la « vitesse, l'intensité et une forme de violence » dans le geste de Skelton alors que Sébastien Chabal trouvait la sanction « dure » car « le joueur (plaqué) se baisse, le contact n'est pas avec l'épaule de Skelton mais son bras... » Ce dernier argument a également été évoqué par le manager rochelais Ronan O'Gara au milieu de propos incendiaires contre M. Dufort lors sa conférence de presse d'après match.

 
 

Qui a tort, qui a raison ? Tout le monde ! On force un poil le trait mais la variable d'interprétation est telle sur ces situations qu'une sanction objective à 100 % semble impossible. Lundi, chez nos confrères d'ActuRugby, le patron des arbitres français Franck Maciello reconnaissait que « la sanction aurait pu être baissée d'un cran » (carton jaune), tout en comprenant la décision de M. Dufort.

Joint dans la semaine, le DTN a précisé sa pensée : « C'est un jeu déloyal, il y a en effet un contact avec la tête mais il y a des circonstances atténuantes qu'il faut établir. Ce n'est pas une charge à l'épaule car le contact se fait au niveau du biceps du plaqueur et son adversaire se baisse car il est plaqué. Peut-être que la qualification de la charge à l'épaule n'est pas la bonne. Mais comme l'arbitre considère que c'en est une, son raisonnement derrière est le bon : charge à l'épaule avec le bras en arrière - contact avec la tête - pas de facteur atténuant clair et évident - carton rouge. »

Après avoir défini le type de jeu déloyal mis en cause - ce qui dans le cas de Skelton n'est déjà pas évident (charge à l'épaule ou pas charge à l'épaule ?) -, le protocole arbitral mis en place par World Rugby demande ensuite aux arbitres de répondre à trois questions pour définir le niveau de sanction (voir ci-dessous). Si la première - « Y a-t-il eu contact à la tête/cou du porteur de balle ? » - est plutôt facile à résoudre grâce aux images, la deuxième pour évaluer le degré de dangerosité (force ? Vitesse ? Projection ?) et la troisième sur les facteurs atténuants (attitude du plaqueur, du plaqué, début de la zone de contact, visibilité...) donnent au corps arbitral un rôle majeur dans l'interprétation de l'action et donc la prise de décision.

« On a un sport compliqué à arbitrer, souffle Grégory Patat, l'ancien entraîneur des avants de La Rochelle. Sur les plaquages hauts, les rucks, les mêlées... Tout est sujet à interprétation, même si le protocole arbitral est clair. Après, on a suffisamment prouvé au niveau médical les dégâts que peuvent engendrer des chocs à la tête pour accepter et comprendre l'intransigeance du corps arbitral sur ce type d'action. »

Ce qui n'est pas toujours évident à chaud si l'on se rappelle par exemple les commentaires qui ont accompagné l'expulsion de l'ailier australien Marika Koroibete lors du troisième test de juillet contre la France ou encore la frustration des Bordelais et leur manager Christophe Urios après le carton rouge infligé à Ulupano Seuteni quelques semaines plus tôt en demi-finales du Top 14 face à Toulouse. Le centre de l'UBB avait infligé un K.O. à Romain Ntamack sur une montée en pointe et un choc tête contre tête. Sur Canal +, le consultant Sébastien Chabal, encore lui, n'avait pas caché son incompréhension : « On voit que le Bordelais est pris dans son élan, qu'il essaye de contourner Ntamack et que les deux joueurs entrent finalement en contact tête contre tête. Il faut arrêter de parler de violence, c'est de l'intensité. » Le côté non intentionnel du geste de Seuteni avait également été évoqué dans la soirée alors que l'arbitre, M. Trainini, s'était tenu à l'arbre décisionnel en ne retenant - logiquement - aucun facteur atténuant.

« Ce qui m'embête le plus dans ces situations, c'est qu'on se demande pourquoi le joueur fait ça. Skelton, il peut laisser Arnold tomber et tenter de gratter le ballon au sol [...] Ce sont des cartons rouges stupides, des exemples de mauvaises habitudes prises par certains joueurs »

Erik Bonneval, ancien ailier international

 
 
 

« Il faudrait même arrêter avec les circonstances atténuantes, pousse l'ancien troisième-ligne Olivier Magne, à l'opposé d'un Chabal sur l'éventail argumentaire d'un tel sujet. Contact avec la tête, ce devrait être rouge et longue suspension, point barre. La règle est claire et les joueurs n'ont pas l'excuse du "je n'ai pas fait exprès" ou "je ne savais pas". Quand tu y vas avec l'épaule, que tu veux plaquer haut, tu sais ce que tu fais et ce que ça risque d'engendrer alors tu connais la règle. Un joueur ou un entraîneur qui me dit le contraire, soit il n'a pas joué au rugby, soit c'est un menteur. Si tu veux marquer ton adversaire, être rugueux, tu peux le faire autrement tout en plaquant plus bas. Il faut complètement annihiler ce genre de gestes en étant intransigeant dessus. »

« Ce qui m'embête le plus dans ces situations, c'est qu'on se demande pourquoi le joueur fait ça, se demande de son côté Érik Bonneval, l'ancien trois-quarts centre du Stade Toulousain. Skelton, il peut laisser Arnold tomber et tenter de gratter le ballon au sol. Seuteni et Koroibete, s'ils se baissent de 20 centimètres, ils sont dans la règle et vu comme ils arrivent lancés, ils broient les côtes du mec en face. Ce sont des cartons rouges stupides, des exemples de mauvaises habitudes prises par certains joueurs. »

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Les trois questions que doit se poser l'arbitre (L'Equipe)

« Les arbitres, ils sont quatre sur le terrain à se concerter, ce qui limite la marge d'erreur, poursuit Grégory Patat. Le gros du travail, c'est au niveau technique, avec les joueurs, qu'il faut le mener. On sait pourquoi on plaque haut : des collisions que l'on veut plus marquantes dans ce qui reste un sport de combat et cet avantage que cela peut offrir pour ralentir les ballons voire les arracher. Le boulot, et je pense qu'il est fait partout, c'est sensibiliser les joueurs sur la maîtrise qu'il faut avoir et leur donner des outils techniques pour les accompagner. C'est trouver ce compromis entre la domination de l'adversaire et la conservation, primordiale, d'une maîtrise. »

Mission impossible ? « Au niveau des staffs et des arbitres, les messages passent auprès des joueurs, j'ai le sentiment que les pratiques vont dans le bon sens, il faut que ça continue, conclut Patat. Le risque zéro n'existera jamais mais on a les armes pour le limiter. » Et réduire par la même occasion au strict minimum ces débats qui reviennent à chaque décision arbitrale ou presque sur ces contacts au-dessus de la ligne des épaules.

 


#205 marco43

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Posté 09 septembre 2021 - 08:29

désolé mon décodeur spécial "nouvelles règles" vient de me lâcher. je verrais samedi sur place, ça sera peut être plus clair;



#206 el landeno

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Posté 22 septembre 2021 - 06:09

La nouvelle règle des 50:22 favorise les situations en attaque Si l'instauration de cette nouvelle règle n'a pas bouleversé en profondeur les stratégies lors des premiers matches cette saison, elle a en revanche ouvert des espaces sur les phases statiques et multiplié les possibilités pour l'attaque.
Pas une révolution dans le jeu...

Un rappel de la règle en préambule : si un joueur, depuis sa moitié de terrain, trouve indirectement une touche dans les 22 mètres adverses, le lancer revient à son équipe. Généralisée cet été, cette nouveauté a pour but majeur de forcer les équipes qui défendent à renforcer leur couverture dans le troisième rideau et ainsi dégarnir leur première ligne de front. « Les systèmes défensifs étaient tels qu'il était devenu difficile de franchir et de surprendre la ligne adverse », explique David Darricarrère, l'entraîneur des trois-quarts de Castres, qui fait partie de ceux qui ont vu cette nouvelle règle d'un bon oeil. C'était moins le cas du manager de Toulouse Ugo Mola avant la reprise : « Je n'y vois pas un bienfait tourné vers le spectacle et l'offensive, craignait-il, incluant dans sa réflexion l'arrivée d'un drop d'en-but (voir par ailleurs)J'ai bien peur qu'on voit plus de jeux au pied stratégiques que des envolées. Je suis prêt à accepter de me tromper si tel devait être le cas. »

 
 

Le début de saison tend à prouver qu'il n'y a pas surabondance de coups de pied. La saison dernière, il y avait en moyenne 45,2 coups de pied par match, contre environ 49 sur les trois premières journées. En attendant de voir si l'arrivée des conditions automnales peut gonfler cet écart statistique, le discours général dans le Top 14 laisse espérer le contraire. « On a travaillé certaines choses spécifiques dans notre jeu au pied mais on n'a pas mis en place des stratégies pour se dire "il faut taper et chercher un 50 : 22'', assure par exemple le demi d'ouverture du LOU Léo Berdeu. Taper tout le temps, c'est non, car le fond du terrain est toujours bien couvert. Il faut d'abord jouer les coups, garder le ballon et imposer des séquences... »

S'il n'y a pas d'avancée, les équipes peuvent alors tenter le coup du 50 : 22 - mais elles sont loin de réussir le coup à chaque fois - ou alors passer par du jeu au pied plus classique. « Ce que l'on voit beaucoup plus, selon Darricarrère, ce sont les coups de pied dans l'axe profond. Les joueurs en couverture sont plus proches des lignes avec cette nouvelle règle, donc vous pouvez taper dans l'axe. Le ballon va rouler, ça permet à votre défense de monter plus facilement, de gagner du temps puis de mettre la pression sur le botteur pour récupérer une bonne touche dans le camp adverse. »

... Mais une arme utile sur les phases statiques...

Là où la règle du 50 : 22 a nettement changé les perceptions tactiques et redonné vie à des mouvements presque disparus dans cette zone du terrain, c'est sur les lancements derrière les touches et surtout les mêlées, « où le surnombre numérique est tel que j'appellerais presque ça un penalty », en sourit Darricarrère. L'essai en première main des Lyonnais face à Clermont lors de la première journée en est le plus bel exemple. Le calcul est simple : avec deux joueurs détachés pour coller aux lignes dans leurs 22 mètres, la défense est en sous-nombre face à une ligne d'attaque complète.

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Lyon-Clermont (28-19, 1re j.)
Derrière une mêlée presque sur la ligne médiane, Charlie Ngatai (cercle rouge) est servi en deuxième attaquant. Face à lui le premier rideau clermontois est trop resserré et se fixe sur le premier joueur à la gauche de Ngatai. Au fond de l'image, l'ailier clermontois (cercle vert), ''coincé'' au départ de l'action par la couverture de sa ligne dans ses 22 mètres, commence à monter.
La sautée de Ngatai, parfaitement exécutée dans la course de Toby Arnold (cercle bleu) élimine ''facilement'' le premier rideau. L'Australien fixe l'ailier clermontois et sert Dumortier sur sa gauche. Essai imparable où la recherche des espaces libres sur les extérieurs se combine à une exécution technique parfaite.

« À Lyon, l'erreur vient plus de nos centres, notre premier rideau est très resserré et on se fait déborder sur la passe sautée de (Charlie) Ngatai (le centre du LOU), explique Xavier Sadourny, l'un des adjoints de Jono Gibbes à l'ASM. Dans ces situations, la défense est obligée de contrôler, donc il faut presque accepter de perdre la ligne d'avantage mais surtout ne pas se faire franchir sur ce premier temps de jeu. » Les défenses ont visiblement bien compris le message, à l'instar de celle du MHR contre Toulouse samedi dernier, où, à deux reprises, les bonnes lectures de Geoffrey Doumayrou et Arthur Vincent ont permis de fermer le couloir des quinze mètres.

Le plus gros casse-tête est pour les joueurs en couverture. S'ils montent trop tôt, ils peuvent être piégés dans leur dos. Trop tard et ils peuvent se retrouver face à plusieurs joueurs lancés. « Il y a une part de bluff dans ces situations, je fais semblant de monter, mais je reste, ou inversement, poursuit Sadourny. On fait encore plus appel à l'intelligence des joueurs. Ça vaut aussi pour l'équipe qui attaque. C'est vraiment enrichissant dans la construction tactique du joueur car cela ouvre tellement d'opportunités... »

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Toulon-Montpellier (24-24, 1re j.)
Autre situation entre Toulon et Montpellier lors de la première journée. Derrière une touche, Gela Aprasidze (cercle rouge) est servi en premier attaquant. Regardez l'espace dans le dos du premier rideau toulonnais, qui pourrait être exploité au pied avec un par-dessus. C'est peut-être ce qui perturbe l'arrière toulonnais (hors de l'image) qui anticipe ce genre de geste et avance.
Il est finalement piégé par le long coup de pied du Montpelliérain dans son dos. Jules Danglot, cercle vert, n'a lui non plus pas bien anticipé le long de la ligne et la touche indirecte est trouvée dans les 22m du RCT. Il reste alors trois minutes à jouer et le MHR va camper dans le camp de Toulon jusqu'à l'essai égalisateur de Zach Mercer après la sirène.

Le dos du premier rideau sur un coup de pied voire son axe sur un retour intérieur peuvent être fragilisés avec cette inévitable infériorité numérique. « Finalement, cette règle vous ouvre des palettes en plus dans le jeu au pied offensif tout en favorisant le jeu à la main, selon Darricarrère. On est dans l'essence de ce sport qui est de trouver des espaces et de les exploiter intelligemment. »

... et les turnovers

L'autre avantage de cette nouvelle règle concerne les ballons perdus, où l'équipe qui cafouille est encore en position offensive donc théoriquement sans couverture dans le fond du terrain. « Cela fait plusieurs saisons que l'on met nos joueurs en éveil là-dessus car c'est aussi le moment où l'adversaire est le plus désorganisé, explique Darricarrère. Cette règle nous a fait mettre un focus particulier car ça peut faire très mal dans les têtes. Le pied était déjà utilisé sur les turnovers mais maintenant il y a cette volonté de viser les coins du terrain. En quelques secondes, vous pouvez passer d'une situation défavorable à une situation très favorable. »

« Avant, quand vous récupériez le ballon dans votre camp, vous pouviez être tenté de l'éloigner du danger avec une ou deux passes avant de taper. Maintenant, le message c'est de taper le plus vite possible, insiste Sadourny. Et quand on attaque, on veille à moins perdre le ballon. Sur une passe un peu risquée, il faut privilégier la sécurité, passer au sol. »

Un nouveau profil d'attaquants ?

Vous l'aurez compris, cette règle enrichit les options de jeu au pied. Encore faut-il avoir les joueurs pour bien les exécuter, en dehors de la charnière, pour mieux brouiller les pistes. Revenons sur l'essai lyonnais face à Clermont. En deuxième attaquant, après le demi d'ouverture Léo Berdeu, Charlie Ngatai sème le trouble dans la défense adverse. « Tant qu'il n'a pas lâché la balle, on peut s'attendre à tout, reconnaît Sadourny. Il a un super pied, de super mains, une bonne lecture du jeu. Bref, il est illisible et nous fait d'ailleurs très mal avec sa passe sautée. C'est un profil de joueur important dans un effectif. »

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Montpellier-Toulouse (15-17, 3e j.)
Ici, lors de Montpellier-Toulouse, le week-end dernier, apparait clairement l'avantage numérique offert sur phase statique par la règle du 50 : 22. Hors de l'image, deux défenseurs montpelliérains couvrent leur ligne dans leur vingt-deux mètres pour éviter de concéder une touche. Le demi de mêlée du MHR (cercle rouge) anticipe de son côté un départ sur le fermée, leurré par son vis-à-vis Antoine Dupont (cercle jaune) une seconde plus tôt.
Au départ de l'action, le demi de mêlée du Stade a donc cinq attaquants disponibles grand côté, contre quatre défenseurs montpelliérains. En deux passes, les Toulousains iront d'ailleurs chercher Lebel mais la défense du MHR va bien glisser pour stopper l'ailier toulousain.

Encore plus avec la règle du 50-22 ? « On ne va pas chercher à jouer systématiquement avec deux ouvreurs mais il faut développer chez les trois-quarts une certaine technique au pied, ça devient encore plus important, estime Darricarrère. Un centre ne peut plus passer à côté de cette option à mon avis. » « Pas forcément du 22-22 (de ses 22 mètres aux 22 mètres adverses), précise Sadourny. il faut plus travailler sur la précision et la régularité. » L'exemple qui revient souvent est celui de Toulouse avec la triplette Ntamack à l'ouverture, Holmes au centre, Ramos à l'arrière, qui a d'ailleurs commencé dans cette configuration les trois premiers matches de la saison. Un atout de plus dans le jeu déjà bien garni des champions de France et d'Europe en titre.

 

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Posté 02 décembre 2021 - 13:11

Nouvelle règle àlakon : 

 

A priori en tant que défenseur sur un ruck on peut pivoter jusqu'à se mettre complètement en travers, du moment qu'on reste lié et que le point d'entrée est légal



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Posté 02 décembre 2021 - 13:21

Nouvelle règle àlakon : 

 

A priori en tant que défenseur sur un ruck on peut pivoter jusqu'à se mettre complètement en travers, du moment qu'on reste lié et que le point d'entrée est légal

Déja que c'est plus sifflé les entrées sur le côté (ou très peu) ça promet !



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Posté 12 décembre 2021 - 19:53

Apres 6 mois, ce serait pas globalement un echec ces nouvelles regles ? J'ai l'impression que ca a ajoute de la complexite pour rien au final, parce que les equipes ne s'en servent pas trop / n'en beneficient quasiment jamais ?



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Posté 12 décembre 2021 - 20:18

Tu parles du 50/22 ?

 

Si les équipes n'en bénéficient pas souvent parce qu'un joueur supplémentaire est déroché en 3e rideau et que ça crée plus de brèches et plus de spectacle, c'est pas forcément un échec. Après je ne saurais pas évaluer si c'est objectivement le cas. Surtout que d'un match à l'autre, rien n'est pareil.






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