Atonio, Baille, retour au premier plan ?
Il y a des équivalences dans les parcours des piliers Cyril Baille et Uini Atonio en équipe de France depuis deux ans. Le premier, une des révélations de la tournée d'automne 2016 avant d'enchaîner les cinq matches du Tournoi 2017, a été bloqué dans son ascension par une grave blessure au genou et huit mois d'absence. Le second avait la confiance de Novès jusqu'au début du Tournoi 2017, où il a commencé à descendre dans la hiérarchie.
Jacques Brunel n'a jamais fait jouer les deux hommes. À gauche, Baille a vu passer devant lui Poirot, Ben Arous, Priso, tous trois dans la liste XV de France pour la saison prochaine, voire Sébastien Taofifenua. Revenu en forme avec Toulouse - couplé aux forfaits de Poirot et Ben Arous -, il a une carte à jouer face aux All Blacks, qui seront un sacré révélateur pour voir s'il est revenu à son meilleur niveau. Pour Uini Atonio, derrière Slimani et Gomes Sa dans la hiérarchie à droite, la situation est plus tendue : s'il se troue en Nouvelle-Zélande ou ne rassure pas sur sa capacité physique, sa place pour le Japon serait très fortement compromise. D'autant que la liste quinze de France a prouvé que le staff a aussi un oeil sur Malik Hamadache.
Uini Atonio et Cyril Baille, deux piliers qui veulent se montrer. (Papon/L'Equipe)
Lambey, enfin lancé ?
L'histoire de Felix Lambey avec l'équipe de France a bien du mal à débuter. Appelé par Guy Novès pour les tests de novembre dernier, le jeune deuxième-ligne de 24 ans avait dû déclarer forfait dès le début du rassemblement. Jacques Brunel comptait sur lui pour le Tournoi mais après avoir suivi les deux premiers matches en tribunes, il s'est perdu comme d'autres dans la nuit d'Édimbourg et a été écarté.
Entretemps, son niveau de performance n'a pas baissé à Lyon, où sa mobilité et sa technique fluide sont mises en avant. Sa première sélection est programmée pour cette tournée en Nouvelle-Zélande. Les Clermontois Iturria, Vahaamahina et Jedrasiak absents, il a une chance de s'exprimer. Sachant que Gabrillagues a marqué de gros points cet hiver et qu'il n'y a que trois ou quatre places à prendre à ce poste pour la Coupe du monde, le temps presse pour Lambey.
Felix Lambey, au centre, devrait connaître sa première sélection. (Mounic/L'Equipe)
Gourdon, le rebond ?
Révélé par la tournée en Argentine en juin 2016, Kevin Gourdon était devenu incontournable sous l'ère Novès: 12 titularisations sur 14 possibles entre novembre 2016 et novembre 2017. L'ancien sélectionneur appréciait sa qualité de déplacement dans un système de jeu qui se voulait ambitieux. Jacques Brunel, nommé dans l'urgence, l'a aligné en 8 contre l'Irlande mais il s'est blessé. Le nouveau staff a alors aligné une troisième ligne plus classique avec un huit puissant (Tauleigne), un coureur (Yacouba Camara) et un gratteur (Lauret) et ce système a donné satisfaction. Les trois «titulaires» sont absents en ce mois de juin, Picamoles a «pris du recul», Babillot et Galletier ne sont arrivés que mardi après avoir joué la finale du Top 14 donc le Rochelais a une ouverture. Derrière lui, les jeunes Babillot, Cancoriet, Sanconnie, Jelonch et autre Macalou poussent fort.
Kevin Gourdon voit sa place menacée dans le groupe France (Martin/L'Equipe)
Serin, une hiérarchie à bousculer
Baptiste Serin a reçu un premier message fort et pas vraiment rassurant en ne faisant pas partie de la liste XV de France. Seuls deux demis de mêlée en font partie, Parra et Couilloud, mais deux autres sont placés en liste de développement, Machenaud et Dupont car ils se remettent d'une rupture des ligaments croisés et n'ont pas besoin d'intersaison aménagée cet été. On peut donc placer le Bordelais numéro 5 dans la hiérarchie à son poste. Avec Parra, il va partager le temps de jeu en Nouvelle-Zélande et n'aura pas le droit à l'erreur. Il devra même se montrer brillant s'il veut faire réfléchir le staff. Il est loin le temps où il était titulaire pour les cinq matches du Tournoi 2017.
Belleau, faire oublier Edimbourg
Comme Lambey, Anthony Belleau a le passif d'Edimbourg dans son parcours en Bleu et cela n'a pas facilité son installation, lui qui avait tenu la route en novembre face à la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud pour ses débuts internationaux en novembre. Il a pour lui la chance que la concurrence ne soit pas épaisse à l'ouverture et que Lopez, Jalibert et Trinh-Duc soient forfait pour ces matches à l'autre bout du monde. Les places pour le Mondial devraient se jouer entre ces quatre-là, à moins que Plisson ne sorte la saison de sa vie, donc se faire remarquer en Nouvelle-Zélande, pour les bonnes raisons cette fois, ne serait pas une mauvaise idée.
Wesley Fofana, le trois-quarts centre de Clermont et des Bleus. (Mounic/L'Equipe)
Fofana, vraiment remis ?
Forfait pour le premier test samedi en raison d'une tendinite au genou, Wesley Fofana ne rassure pas pour le moment sur son état physique, lui qui a enchaîné rupture du tendon d'Achille (janvier 2017) et grave blessure aux cervicales cette saison. Alors que son association avec son coéquipier clermontois Rémi Lamerat semblait partie pour durer, elle a aujourd'hui laissé place à la doublette toulonno-rochelaise Bastareaud-Doumayrou, qui devrait être reconduite en Nouvelle-Zélande. Quand vous savez que Chavancy, Fickou, Lamerat et Penaud sont aussi sur la liste XV de France et que les récentes performances au centre de Vakatawa avec le Racing 92 n'ont pas dû laisser insensible Jacques Brunel, le chemin à parcourir s'annonce très tortueux. Surtout si les pépins physiques ne le lâchent pas.