Il y a des jours comme cela où tout semble triste et sans saveur. Il y a des jours comme cela où on regarde un rêve se métamorphoser en cauchemar comme quand la chouffe devient de la kro, où quand les spots lights et l’éthanol du dance floor bonifient beaucoup trop la réalité, quand la pluie s’invite pour la seule semaine des vacances en Espagne. Bref il y a des jours où on n’a pas envie de rire et croire en la magie de la vie. Ce 1 avril 2018 fut un jour comme celui ci. Une vaste blague qui était aussi drôle que celle de tonton à la fin du repas de famille, quand il file une métaphore vaseuse pour se moquer des femmes car, il cache au fond de lui la frustration de ne plus en toucher une depuis qu’il s’est fait planter, il y a déjà 6 mois. Une blague qui a bien fait rire les 80 supporters du club des Ciels Blancs qui se demandent si l’ASM ne serait pas une troupe de saltimbanques qui les émerveillent depuis quatre années. Ils peuvent le penser. Ils peuvent se sentir forts d’être les seuls survivants de cette coupe d’Europe et représenter fièrement le top 14 face à la league celte.
Ce match conclue une saison dite « noire » par l’ensemble des médiats. Le revers de cette médaille que l’on espérait depuis tant de temps.
Alors que faut il en penser de ce fameux revers ? La fin d’une belle histoire ? La vengeance d’un destin impitoyable qui daterait de l’antiquité ? L’esprit de la loose que notre chère patrie entretient dans tous ses sports sauf en biathlon et au handball ? Un complot racingotoulonomontpellerien ? À vrai dire beaucoup d’encres 2.0 ont coulé pour exprimer le désespoir, l’injustice vis à vis d’un arbitrage favorable au Racing (encore une fois comme par hasard), le nombre de blessés, les railleries des supporters adverses, la modestie bien cachée des racingmen et de leur président et ce pas de chance que l’ASM semble entretenir avec passion.
Maintenant que les conclusions de cette saison sont faîtes, que le bulletin n’est pas très probant, que faut il retenir ? Que nous sommes des supporters qui cesseront de supporter des perdants…
Vous pouvez jeter les bras après tout ce n’est que du sport. Ou alors regarder cela autrement. Nous avons eu souvent des fous espoirs déçus. Nous avons souvent cru toucher les étoiles pour voir le vaisseaux s’écraser. Nous avons dû regarder avec amertume toutes ces pages nous présenter comme une équipe de maudits. Nous avons beaucoup versé de larmes sur la place de Jaude ou échangé des mots comme « l’année prochaine c’est la bonne ! » (en se disant qu’elle risque de se terminer comme la précédente). Alors qu’est ce qui fait la différence avec un club comme le Racing mise à part le palmarès ?
Que malgré tous ces déboires nous sommes toujours là, que si le sport retient souvent les victoires, ici sur cette terre auvergnate subsiste un petit esprit de résistance à la résilience, aux concours de quéquettes (en dehors des 3ème mi temps) et aux statistiques. Il subsiste l’espoir, l’espoir de jours meilleurs, l’espoir de rêver à voir ces guerriers abattus se relever encore et encore pour atteindre un jour leurs objectifs. Il subsiste la fierté de ne pas avoir honte de porter du jaune aux quatre coins de l’Europe. Il subsiste l’amour pour ce club qui nous donne mille frissons chaque années, qui nous fait tant espérer, qui nous fait tant désespérer, qui nous fait tant crier de colère ou de joie, qui nous fait tant dépenser, qui nous fait tout simplement vivre.
Alors laissez passer l’orage de la déception, étouffez la haine de la défaite, noyez les « de toute façon on est maudit », et continuer à venir dans l’entre du stade Michelin, ne lâchez pas cette ferveur car c’est celle ci qui écrit année après année la légende jaune et bleue.
N’oubliez pas :
« Les volcans se réveillent toujours un jour! »