Ca c'est la forme, si le fond est respecté je vois pas ou est le problème.
Pétain qui fait ses spectacles de Milice dans le stade de Vichy, que ce soit en noir et blanc ou colorisé ça change quoi, on risque de trouvé ça plus drole.
Perso je trouve que le colorisé bien fait a plus de force d’identification que le noir et blanc. Toute ma jeunesse j ai vu des images ou des films sur les guerres mondiales en noir et blanc et bien j ai trouvé ça beaucoup plus réaliste en couleur, c'est encore plus choquant car on s'imagine plus facilement que c'est proche de nous.
Dans la métode d'analyse d'un document historique la forme et le fond sont liés; si tu ne respectes pas l'intégrité du document tu lui fais perdre son caractère de document authentique et il n'a plus aucun sens pour un historien ....
Cela dit, la quasi totalité des gens qui réalisent des documentaires sont d'accord avec toi ... ils cherchent l'émotion et c'est sûr que la couleur ça parle plus à l'émotion qu'à la raison ... l'image filmée n'est plus considérée comme un document et elle devient une illustration du discours soutenu par le commentaire :
"Généralement, les archives sont juste là pour animer le cadre, abandonnant au commentaire le soin de porter le propos du film. Leur valeur de document s’y trouve détrônée par une fonction illustrative, qui privilégie leur caractère spectaculaire. Et les détournements d’images sont fréquents, comme le soulignent les documentalistes Anne Connan et Valérie Combard, familières de cette mémoire audiovisuelle qu’elles explorent à longueur de journée. « Les vues aériennes d’Auschwitz sont fréquemment utilisées pour figurer d’autres camps », relève la première. La seconde se souvient notamment d’« une archive utilisée en tant qu’image de la Shoah, alors qu’elle datait de 1947 et représentait des passagers d’un train ayant vainement cherché à émigrer en Palestine ». Une simple phrase de commentaire suffit à transformer Auschwitz en Treblinka ou à changer du tout au tout la perspective d’un voyage ferroviaire. C’est dire la fragilité sémantique de l’image…" François Ekjhjazer , Télérama 08/09/2009