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Article LM / Sport Auvergne aujourd'hui :
Après le Top 14, Clermont passe à la Challenge Cup avec la réception de Northampton ce samedi (21 heures). Une bascule européenne qui implique un autre type d'arbitrage. Et ce n'est pas spécialement pour déplaire au club auvergnat.
Trois. Face à La Rochelle, dimanche dernier, en Top 14, l'ASM a réalisé une performance rare en ne concédant que trois petites pénalités durant le match. Cette discipline exacerbée, pas si fréquente ces derniers mois en championnat, personne à Clermont ne veut s'en gargariser alors que se profile ce samedi un retour sur la scène européenne.
« Trois pénalités c'est super, explique Benjamin Kayser. Mais sans vouloir offenser personne, ça ne va pas être arbitré de la même manière ce week-end. Si cela avait été le cas, on n'aurait pas eu trois pénalités dimanche et les Rochelais auraient peut-être eu 20 fautes de plus et trois cartons jaunes beaucoup plus tôt. La coupe d'Europe, ce n'est pas le même sport, c'est un arbitrage différent. On a l'expérience et la mémoire pour se souvenir de ça. On est prévenus. »
« On en a beaucoup parlé aux joueurs »
Franck Azéma, le manager sportif clermontois, confirme : « On en a beaucoup parlé aux joueurs. Samedi, il faudra être encore plus rigoureux sur la discipline et pourtant on l'a été face à La Rochelle en championnat. En coupe d'Europe, ce ne sont pas les mêmes références. C'est déterminant d'être précis dans ce domaine. »
Mais en quoi cet arbitrage européen est-il différent ? « Il favorise l'attaque et a horreur des mauvais côtés du Top 14, c'est-à-dire les touches, les mêlées ou les rucks à la limite où on juge plus l'envie que la règle. Là, en Europe, c'est la règle, point. Les arbitres ont envie de voir des grands matchs », analyse Benjamin Kayser.
Un style d'arbitrage qui convient bien à l'ASM
Les arbitres anglo-saxons seraient donc davantage dans la règle que dans son esprit, comme l'avait aussi décrypté il y a quelques semaines Didier Bès, responsable à l'ASM d'un secteur très surveillé par les hommes en noir, celui de la mêlée : « En coupe d'Europe, il y a moins d'interprétation, on est dans la règle pure et simple. On reçoit par exemple des consignes avant les matchs et on sait précisément à quoi s'attendre. Et en général, ça reste dans la logique de ces consignes. »
Plus intransigeants et à cheval sur le règlement, moins dans le décryptage, ... les arbitres européens ont peut-être le sifflet plus facile que leurs homologues français mais cela ne semble pas perturber l'ASM pour autant. Au contraire, à en croire les statistiques, on aurait tendance à penser que Clermont s'accommode même plutôt bien de ce zèle du sifflet qui favorise l'attaque. Pour trouver trace d'un match européen de l'ASM à plus de 10 pénalités, il faut par exemple remonter loin en arrière, en l’occurrence 19 rencontres, avec le déplacement à Exeter en octobre 2016 (13 pénalités). Mieux : sur la même période, malgré l'âpreté de certains chocs, le club auvergnat n'a été davantage sanctionné que son adversaire qu'à deux reprises : à Exeter donc (13 pénalités contre 5) et aux Saracens en décembre 2017 (9 contre 8).
La preuve d'une discipline plus affirmée sur la scène européenne où la rigueur est pourtant plus importante. Franck Azéma y voit surtout une vigilance accrue de la part de ses joueurs, très briefés sur le sujet dans la semaine précédant le match. « Je ne sais si ça nous convient mieux. Je pense qu'on est un peu plus concentrés et en éveil sur cet aspect. »
A vérifier dès ce samedi face à Northampton avec l'Irlandais John Lacey au sifflet...