Quand un journaliste lui a fait remarquer qu'il était difficile de ne pas penser qu'ils payaient leur déclaration, Brunel a répondu : « Qu'est-ce que je peux répondre à ça ? Je vous dis que non et vous dites le contraire. Moi, je ne peux rien vous dire de plus. Interrogez-les, vous verrez bien ce qu'ils vous diront. »Mais évidemment, Parra et Lopez n'étaient pas là pour répondre. Pour finir, dans une sortie qui paraîtra lunaire à tous ceux qui ont écouté Parra dans les couloirs de Twickenham, le sélectionneur a même remis en cause la véracité des critiques du duo de l'ASM, manière d'attaquer le travail des journalistes : « Je connais trop le contexte, comment les choses sont enveloppées, tournées, modifiées pour me laisser perturber par ce genre de truc. » On notera que Bernard Laporte a, lui, été perturbé, par ce qu'il a lu, vu ou entendu, au point de réprimander les joueurs vendredi soir.
Un duo pourtant attendu de longue date par Brunel
Malgré tous ces efforts, et aussi un peu à cause de cette dernière phrase, Jacques Brunel a eu du mal à convaincre. Parra et Lopez ne sont même pas sur le banc, mise à l'écart trop abrupte pour ne pas éveiller le soupçon. Surtout le duo était attendu de longue date par le sélectionneur. Au moment de les lancer enfin ensemble, en début de Tournoi, Brunel assurait que c'était « le moment, même si c'est plus tard qu'on aurait voulu », disait d'eux qu'ils étaient « une évidence », vantait leur « complicité au-dessus de la moyenne ».
Deux matches plus tard, les voilà en tribunes. Existe-t-il des arguments sportifs valables à ce changement de statut ? Réponse double. Les deux Clermontois ont coulé à Twickenham, dans des proportions supérieures à certains de leurs collègues. Mais c'est avec eux que l'équipe de France a disputé sa meilleure mi-temps du Tournoi contre le pays de Galles (16-0 à la pause), Parra et Lopez assurant alors parfaitement leur rôle, entre gestionnaire et accélérateur du jeu. Après avoir été très patient pour les associer, Brunel l'a été beaucoup moins pour les maintenir. Dans ce contexte, l'hypothèse d'une sanction disciplinaire, qui pourrait se justifier, persiste. Et apparaît même la plus certaine.