Le demi de mêlée clermontois (30 ans), remis de sa blessure à la cuisse (élongation) qui l'a fait manquer la fin du Tournoi avec les Bleus, l'a d'ailleurs reconnu : «On a commis beaucoup d'approximations et de fautes bêtes, et par moments on a joué à l'envers.» En allant à l'affrontement alors qu'ils auraient parfois dû occuper le terrain, les Jaunards se sont compliqué la tâche. Sanctionné d'un carton rouge pour un plaquage à l'épaule au niveau de la tête du talonneur béarnais Lucas Rey (22e), Flip Van der Merwe a même laissé ses partenaires à quatorze pendant une heure.
C'est à ce moment-là que l'ASM s'est réveillée. «On est repartis avec un peu plus de simplicité, en mettant plus d'intensité et de vitesse pour débloquer le score», explique Parra. Les essais de Fritz Lee (32e) et Rémy Grosso (50e) ont permis aux Clermontois de desserrer les dents. Mais la réponse immédiate de Votu (54e) et les ballons bêtement perdus sur les touches ou dans les rucks ont ramené la pression sur les hommes de Franck Azéma.
«Je me régale avec ces mecs» - Morgan Parra
Dans cette situation tendue, l'apport du capitaine Parra a été primordial. «On voit les leaders émerger dans ces moments-là, salue son entraîneur. Morgan a assumé son rôle, tel qu'on le connaît. Mais je n'avais pas vraiment de doutes.»Fin lecteur du jeu, le numéro 9 a distillé de bons ballons haut pour inverser la pression et faire souffler ses avants. On l'a aussi beaucoup vu discuter avec l'arbitre, comme à son habitude. «C'est un échange permanent», sourit-il. Auteur de onze points au pied (4 sur 7), Parra a réalisé un match plein, malgré des petites imprécisions.
«Je suis très heureux de retrouver ce stade, ce public, savoure-t-il dans les couloirs du stade. Je me régale avec ces mecs, dans cet environnement que je connais depuis des années. Pour moi, le plaisir reste le plus important.» Du plaisir, justement, en a-t-il pris avec le quinze de France, lui qui a été écarté, après la déroute en Angleterre (44-8), alors qu'il avait remis en cause la qualité des entraînements ? Au moment de faire le bilan du Tournoi, le demi de mêlée (71 sélections) a semblé un peu gêné : «On a été dans le dur, mais il faudra essayer de trouver du positif avant d'aller à la Coupe du monde», a-t-il lâché juste avant de s'éclipser. Partant certain pour le Mondial japonais (20 septembre - 2 novembre), début février, il n'est aujourd'hui plus tout à fait sûr d'y participer.