Pelous, Grill, Lièvremont, Blanco, Magne, Skrela : l'opposition à Laporte s'active
Ils sont six, anciens joueurs et sélectionneurs, à avoir constitué un groupe de réflexion depuis un an. L'objectif ? Monter une liste pour les élections fédérales de décembre 2020.
Comme Grill, Serge Blanco et Fabien Pelous étaient eux aussi en tête de la liste Camou. « Au départ, il y a trois opposants, confirme Blanco. Ça commence là. On a joué notre rôle, et pas pour faire chier le monde. De facto, je fais partie de l'opposition en tant qu'élu de la FFR. Tout comme Florian Grill et Fabien Pelous. Les autres ont changé leur fusil d'épaule. » Grill acquiesce : « Nous sommes dans l'opposition, puisque en face il y a un fonctionnement clanique. Il n'y a pas d'autre choix que de se taire ou être contre... »
Élu de la FFR, Fabien Pelous appartient à ce groupe d'échange « sur ce que pourrait être l'avenir du rugby français ». (A. MOUNIC / L'EQUIPE)
S'agrégera rapidement l'ancien entraîneur national (2008-2011), Marc Lièvremont, qui ne souhaite pas s'exprimer pour l'instant. « J'appréciais ses prises de position, et je l'ai rencontré via l'association Culture rugby de mouvement témoignages », ajoute Florian Grill, président de la Ligue Île-de-France. Élu de cette Ligue, c'est tout naturellement que Jean-Claude Skrela - qui n'a pas voulu, lui non plus, faire de commentaires - constitue ce noyau dur. L'ancien entraîneur national (1995-1999) puis DTN « sillonne les départements à la rencontre des clubs. Il est sur le terrain et je travaille avec lui au quotidien », ajoute Grill.
Quant à Olivier Magne, il précise avoir « rencontré Florian Grill à sa demande, en novembre dernier. Nous échangeons sur ce que pourrait être l'avenir du rugby français. Sur une nouvelle gouvernance de la FFR, un nouveau projet et une éthique forte où il est question d'exemplarité. À titre personnel et sans vocation politique, je me suis engagé à apporter mes idées sur le jeu et la formation. »
«Il n'y a pas de liste. Liste, ça fait tronc commun, avec des gens qui tournent autour. Non, il y a juste des gars qui se retrouvent et échangent» Serge Blanco
Sur la base d'une rencontre mensuelle, dans une brasserie du XVe arrondissement de Paris, à Hendaye ou dans les locaux du comité d'Île-de-France, ce groupe des six se retrouve pour « travailler sur un projet », dit l'un d'eux. Même si ce think tank est plus connu sous le vocable «Liste Grill ». Ce que réfute un des participants : « Le mot liste est inapproprié. Il n'y en a pas. Et aucune tête n'émerge pour le moment. Nous ne sommes pas encore en ordre de bataille, et même loin d'y être. » Ce sera, d'ailleurs, l'enjeu des prochaines réunions. « Priorité au projet, assure cependant Florian Grill. Nous entrerons ensuite en campagne. Quant à la liste, elle sera formalisée à la fin. » Une prise de position qui trouve écho chez Olivier Magne : « Ce n'est pas une personne seule qui doit incarner notre projet mais un groupe d'hommes. Il faut envisager la présidence différemment. Quel sera le mode de direction ? Nous ne le savons pas encore. Mais ce qui est certain, c'est qu'il faut changer l'ancien schéma. »
Même si les six membres de cet aréopage imaginent à l'heure actuelle une gouvernance fédérale tricéphale, partagée plutôt entre Blanco, Grill et Pelous, ils devront, au moment d'annoncer un programme pour les élections fédérales qui devraient se tenir a priori en décembre 2020, présenter les listiers, du numéro 1 au numéro 40. « Rien n'est arrêté », assure Florian Grill. « Il n'y a aucune distinction entre nous par rapport à qui sera tête de liste ou pas,confirme Serge Blanco. Il y aura aussi d'autres noms qui ressortiront officiellement. Quand ce sera le moment de présenter une liste d'opposition. » Soit en juin prochain, soit fin novembre, après la Coupe du monde. R.E.
Au-delà de six « fondateurs », une soixantaine de personnalités se sont spontanément proposées, depuis plusieurs semaines, pour composer la liste, « des noms qui ne sont pas de nature à être cités aujourd'hui », glisse Blanco. Le problème, à terme, ne sera pas de savoir qui inclure mais plutôt qui choisir. Serge Blanco insiste : « Il n'y a pas de liste. Liste, ça fait tronc commun, avec des gens qui tournent autour. Non, il y a juste des gars qui se retrouvent et échangent. » Pour l'instant.
S'il s'en défend, le nom de Florian Grill revient avec insistance pour être numéro un. « Il ne veut pas être président de la FFR, assure un proche du dossier. Même si tout le monde met son nom en avant. Si Pierre Camou avait été réélu, il aurait été vice-président, et ça lui allait bien.» Alors, qui ? Pelous, président de la FFR ? Ou bien Serge Blanco ? « Ça fait des années qu'il circule, mon nom, hein ? », finit par rire l'ancien patron de la LNR et du Biarritz Olympique.
Modifié par JB 03, 20 mars 2019 - 07:30 .