Accord FFR-LNR : les Bleus de Galthié seront bien 42 pour le Tournoi
La FFR et la LNR ont officialisé mardi leur accord. Fabien Galthié, le sélectionneur de l'équipe de France, aura le nombre de joueurs souhaités pendant le prochain Tournoi.
Fabien Galthié en rêvait, la FFR et la Ligue nationale de rugby l'ont fait. Les instances du rugby français ont officialisé mardi l'accord pour la mise à disposition de 42 joueurs pour le prochain Tournoi des Six Nations. Le sélectionneur pourra ainsi égrener, le 8 janvier, les noms des 42 joueurs - contre 31 auparavant - qui participeront au stage préparatoire à France-Angleterre (le 2 février) à partir du 19 janvier à Nice. Galthié souhaitait avoir ce squad étoffé pour mettre toutes les chances de son côté d'avoir en permanence suffisamment d'éléments pour s'entraîner à 30, compte tenu des blessures, états de fatigue, mises au repos...
Dans les faits, Fabien Galthié libérera 14 joueurs le jeudi après l'entraînement, les mettant à disposition de leurs clubs pour s'y entraîner ou participer au Top 14 en cas de doublons (un pendant le stage de préparation, le 25 janvier, un pendant la compétition, le 22 février, Galles-France). Pour parvenir à cet accord, les discussions ont été âpres depuis près de deux mois. Après un premier échec, la LNR et les représentants des clubs (Éric de Cromières, Didier Lacroix et Alain Tingaud) sont ainsi revenus vers la FFR avec une nouvelle proposition : diminuer le tarif de l'indemnité de mise à disposition pour les onze joueurs surnuméraires (de 1 700 euros par jour et par joueur à 1 300 ou 1 400 euros) et l'indexer aux performances du quinze de France.
En conséquence de quoi les clubs seraient gagnants en cas de Grand Chelem (1,85 million d'euros versés par la FFR à la LNR) ou de victoire dans le Tournoi (1,25 million d'euros). En revanche, ils ne toucheraient rien en cas de mauvais classement. Cette diminution de l'indemnisation se justifie notamment par le statut particulier des joueurs surnuméraires rendus à leur club le jeudi.
« Cet accord est une étape importante en vue de la Coupe du monde en France en 2023 »
Bernard Laporte, président de la FFR
L'accord annoncé au dernier jour de l'année ne vaut que pour le prochain Tournoi des Six Nations. « Les échanges vont se poursuivre dès les prochaines semaines pour consolider ce nouveau mode d'organisation pour les trois prochaines saisons et la Coupe du monde 2023 avec l'objectif commun de finaliser ces discussions pour le mois de juin prochain », affirme Paul Goze, président de la LNR, dans le communiqué rédigé en commun avec la FFR. De son côté, Bernard Laporte, le patron de la FFR, écrit : « Cet accord pour le Tournoi des Six Nations 2020 est une étape importante pour la concrétisation de ce projet en vue de la Coupe du monde en France en 2023. Sa clef de voûte, un intéressement aux résultats du quinze de France, s'inscrit parfaitement dans notre vision d'un modèle solidaire au service du rugby français et de ses équipes nationales. »
Dans la deuxième quinzaine de janvier, la LNR et la FFR doivent se revoir pour évoquer la suite, notamment une cogestion de la préparation des internationaux, le renforcement des échanges entre les clubs et le staff des Bleus. On en parle depuis vingt ans et on n'en a pas vu le bout de la queue... Les belles promesses terminaient très vite en fâcheries, sur fond d'intérêts discordants. Raphaël Ibanez, nommé manager de l'équipe de France, aura un rôle primordial à jouer dans ce rapprochement. Il y a deux ans, déjà, il militait pour, qu'à l'image du rugby anglais les clubs et la Fédération bénéficient d'un outil commun d'informations sur les joueurs. La FFR et la LNR parlent aujourd'hui de « la mise en place d'un GPS commun aux équipes de France et aux clubs. »
Enfin, une petite ligne, la dernière du communiqué, devrait provoquer de longues discussions dans les années à venir : « Mettre en place un intéressement du secteur professionnel à la Coupe du monde 2023 ». Si on comprend bien, les clubs - via la LNR - pourraient récupérer de la monnaie du Mondial organisé en France. Bon courage !