Je ne comprends toujours pas l'intérêt d'effectuer une comparaison entre les entraîneurs alors que de telles disparités existent au niveau des moyens.
Si on compare ces derniers, Fabien Galthié dispose :
- d'une préparation physique multipliée par deux pour ses internationaux
- d'un réservoir de joueurs français beaucoup plus importants du fait du durcissement des règles en matière de JIFF
- d'un staff deux à trois élargi
- de progrès considérables en matière de formation (avec notamment deux générations championnes du monde)
- d'une crise sanitaire qui a permis deux mois de préparation physique pour les bleus (du jamais vu) après plusieurs mois de repos (du jamais vu également)
- près du double du nombre de semaines consacrées aux rassemblements de l'équipe de France
Il faut par exemple se souvenir que, du temps de PSA, les internationaux devaient retourner en club durant le tournoi des 6 nations pendant que les internationaux étrangers restaient avec leur sélection pour s'entraîner et se reposer !!!!!!!! C'est absolument surréaliste.
Mais pour répondre plus spécifiquement à tes questions :
Je répète, et il faut y répondre forcément à ça, que les joueurs français individuellement gagnent leurs duels sur ces années là, le pb est collectif et pas individuel et pas un qcq pb de disponibilité ou de fatigue puisqu'ils gagnent les duels.
Il y avait clairement des lacunes d'entraînement au temps de PSA, on se souvient tous de la préparation du mondial 2015 qui tournait presque exclusivement autour du Wattbike.
Cependant, le rendement collectif découle des automatismes et de la teneur des entraînements. Au temps de PSA, il y avait près de deux fois moins de semaines consacrées aux bleus donc forcément les automatismes et le rendement collectif diminue. En outre, la fatigue des joueurs empêchaient la tenue des séances à haute-intensité si chères à Galthié et justifiait un turn-over qui empêchait le développement d'une structure de jeu. Enfin, le fait de compter deux à trois fois moins d'adjoints réduisait l'expertise apporté lors de ces séances.
Si on revient plus précisément sur l'importance de la préparation physique et du temps de repos :
- Les nations étrangères avouaient cibler spécifiquement les dernières minutes pour accélérer car les bleus n'y étaient plus physiquement (voir un ancien article du Rugbynistere qui détaillait précisément ce point)
- Certains joueurs comme Picamoles, Machenaud, Médart ou Szarzewksi déclaraient qu'ils étaient totalement cramés physiquement avec les sélections :
https://www.lerugbyn...-0103141022.php
Picamoles disait lors du championnat anglais que c'était la première fois qu'il attaquait une saison en se sentant vraiment reposé
- Ryan Crotty avait dit à Anthony Belleau qu'une nation ne pouvait pas être performante si les joueurs jouaient autant : http://www.blog-rct....ck-ryan-crotty/(je ne retrouve plus l'article de lequipe qui détaillait plus précisément cet échange mais on en voit bien la teneur tout de même dans l'extrait du blog RCT)
- Fabien Galthié et Bernard Laporte ont ciblé en priorité le développement d'une intersaison élargie (10 semaines) car c'était une des clés du rugby moderne (voir interview donnée à France 2 peu après sa prise de fonction)
- Je mentionne à nouveau le cas de l'Angleterre dont les résultats ont considérablement chutés cette année. Eddie Jones et la Commission chargée de contrôler ce dernier après ces mauvais résultats ont avancé cet élément en premier.
- D'un point de vu historique, la France a souvent gagné le tournoi des 6 nations suivant la tournée des Lions car c'était précisément l'année où ces équipes bénéficiaient d'une intersaison plus courte (2010, 2006, 2002, 1998...).
le discours comme quoi les Français jouaient des tonnes plus que tous les autres était en fait factice: les Anglais jouaient tout autant, et eux se blessaient énormément aussi (certaines tournée ils sont décimés).
C'est faux. Les anglais jouaient autant que les internationaux français mais avec 5 semaines de récupération supplémentaires. 5 semaine entièrement dédiés au repos ou à la préparation physique alors que les français, même s'ils ne jouaient pas forcément le weekend, devaient assurer les entraînements et donc fournir de l'énergie sans pouvoir en récupérer. Par conséquent, l'écart est énorme. Et je ne parle même pas des Celtes ou des nations du Sud qui bénéficient de 2,5 à 3 fois plus de préparation physique qu'au temps de PSA pour un calendrier près de deux fois plus léger.
On notera d'ailleurs que les celtes sont nettement moins performants en coupe du monde, tournoi où chaque équipe bénéficie d'une préparation physique relativement similaire.