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Bio banding a l’asm


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17 réponses à ce sujet

#1 frednirom

frednirom

    le Var est dans le fruit.

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Posté 17 octobre 2019 - 18:35

http://www.lequipe.f...banding/1070452
Si quelquun peut avoir larticle .

#2 Le Marseillais

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Posté 17 octobre 2019 - 18:43

Ouf, en lisant le titre, j'ai cru que c'était du Viagra bio.


  • dim50, Siflex, wallis et 1 autre aiment ceci

#3 Sushi

Sushi

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Posté 17 octobre 2019 - 19:04

Ouf, en lisant le titre, j'ai cru que c'était du Viagra bio.

On interprète souvent selon ses besoins! :rolleyes:


  • Myril, cocotte 63, Le Marseillais et 3 autres aiment ceci

#4 JB 03

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Posté 17 octobre 2019 - 19:42

On interprète souvent selon ses besoins! :rolleyes:

Absolument pas, le Marseillais a recours à la corne de rhinocéros.

 La poudre l'a déçu, en revanche, on m'a dit qu'il était ravi de la greffe.

 

@Fred, j'avais entendu parler de ce projet mis en place à l'ASM, mais impossible de me rappeler quand et dans quelle circonstance. 'tain de syndrome d'Aloïs. 



#5 Le Marseillais

Le Marseillais

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Posté 17 octobre 2019 - 19:51

Je préfère m'abstenir  :P

 

Il me semble que j'ai déjà entendu parler de ce principe dans le club ou joue mon fils, je vais rechercher.


  • JB 03 aime ceci

#6 el landeno

el landeno

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Posté 17 octobre 2019 - 19:53

laissez moi rentrer du boulot !!!

 

 

Le bio-banding, la méthode qui révolutionne la formation Des protocoles d'entraînement de jeunes qui tiennent compte de la maturité physique plutôt que de l'âge. C'est le bio-banding, méthode révolutionnaire qui donne enfin leur chance aux petits gabarits. Un vent nouveau venu d'Angleterre qui commence à souffler en France.

Dans le bureau des entraîneurs de l'Académie de Bournemouth, club de football anglais de Premier League, un immense poster fait maison indique l'âge biologique de chacun des 150 jeunes des catégories U12 à U18 du centre de formation, nom et photo à l'appui, ainsi que tout un tas d'informations disposées autour d'une courbe dont le pic montre le moment de la puberté. « Les blessures liées à la croissance, les fragilités osseuses ou les douleurs au genou. » Ben Bradley, responsable depuis 2013 des départements SportScience et préparation physique du centre de formation, a introduit les critères d'évaluation du bio-banding* en 2015. Aujourd'hui, en Angleterre, même s'ils ne vont pas aussi loin que les pionniers de Bournemouth ou son voisin du Southampton FC, tous les clubs de football, et certains de rugby comme Bath, évaluent leurs jeunes à l'aune de cette méthode scientifique, conscients que les biais de sélection dus aux différences de maturité sont effarants. Car dans la plupart des disciplines, les late maturers, ceux qui se développent tardivement, ont près de vingt fois moins de chances de signer un contrat professionnel un jour.

 

Référence du bio-banding au Royaume-Uni, Sean Cumming, chercheur à l'université de Bath, explique : « Tous les sports collectifs sont concernés, mais aussi le tennis, l'athlétisme, le cyclisme, la natation... Il a été démontré que pour les gabarits normaux ou à maturité tardive, il faut être extraordinaire, non pas pour être le meilleur, mais simplement pour rester dans le système ! Et cela dès l'âge de 11 ans... Les early maturers vont entrer plus facilement dans les centres de formation, où ils vont bénéficier d'un entraînement de pointe, d'un suivi médical, nutritionnel. Tandis que les late maturers, même les plus doués, resteront à la porte sans bénéficier de ces avantages. C'est un cercle vicieux... »Le phénomène est d'ailleurs inversé dans les disciplines d'endurance, la gymnastique, danse classique, où les late maturers, ceux qui ont un développement tardif, prennent l'avantage.

Le bio-banding, c'est quoi ?
Le bio-banding est une technique d'évaluation, d'entraînement et de regroupement des jeunes sportifs en fonction de critères liés à la croissance et à la maturité plutôt que par catégories d'âge. L'universitaire britannique Sean Cumming en a notamment édicté les principes.Le bio-banding distingue trois catégories : early maturers (EM), normal maturers (NM) et late maturers (LM), soit les enfants à maturité précoce, normale ou tardive. Celle-ci est calculée en fonction de l'âge moyen de la puberté : 12,8 ans pour les filles ; 13,8 pour les garçons. Ceux qui sont pubères un an en avance (ou plus) sont les early maturers, ceux dont la puberté arrive un an plus tard (ou plus) sont les late maturers et les autres sont les normal maturers.Pour déterminer leur catégorie, tous les trois mois, les jeunes sportifs sont mesurés, en position debout et assise, pesés, et ces données sont entrées dans un logiciel avec leur âge et la taille de leurs parents. Le résultat est émis en pourcentage de la taille adulte définitive (avec une marge d'erreur estimée à moins de 2 %).Pour les entraînements et les compétitions, ces catégories sont ensuite affinées et les jeunes sportifs sont regroupés en fonction de leur développement, exprimé en pourcentage de la taille adulte définitive estimée (par exemple moins de 75 %, de 75 à 80 %, de 80 à 85 %, de 85 à 95 % et au-delà de 95 %).

En 2014, Cumming a d'abord été sollicité par la Lawn Tennis Association (LTA). « La majorité de leurs jeunes étaient des early maturers qui stagnaient autour de 18-20 ans, car ils n'avaient pas développé assez de qualités techniques et psychologiques pour réussir à très haut niveau. » Surtout, à partir de la catégorie U14, les statistiques de 2015 et 2016 montrent que les jeunes joueurs de tennis late maturers ont carrément tous été éjectés du système élite ! « Un U12 en retard physiologiquement peut se retrouver opposé à un U14 qui a une maturité de 16 ans. Depuis trois ans, dit Cumming, nous avons mis en place des matches bio-banding, en regroupant ceux qui en sont à 85 %-90 % de leur taille adulte par exemple. » En Angleterre, où les scientifiques aident les Fédérations qui les sollicitent à trouver des solutions pour ne plus égarer leurs jeunes talents en route, les résultats du bio-banding sont visibles. « Depuis deux-trois ans, cela devient plus facile de rester dans le système des académies, assure Ben Bradley. On a énormément travaillé pour transformer la façon de penser de nos entraîneurs. C'était un immense travail car la facilité, quand on observe des gamins de 14 ans, c'est de ne voir que ceux qui ont une puissance physique. On a changé leurs objectifs pour qu'ils voient les gamins à travers des prismes différents. »

Trois apprentis du foot anglais sur quatre sont nés avant juillet

Le constat de base est spectaculaire, comme l'explique Sean Cumming : « Quand on regroupe les jeunes sportifs, on le fait par catégorie d'âge. Le problème, c'est qu'il peut y avoir des variations énormes. La puberté arrive en moyenne à 13,8 ans pour les garçons (12,8 pour les filles) mais, chez certains, c'est bien plus tôt ou bien plus tard. Dans les catégories U14, U15, U16, les plus touchées, on peut se retrouver avec des jeunes qui, au même âge, ont jusqu'à cinq ans d'écart en termes de maturité physiologique ! »

Entre 6 et 12 ans, le premier indicateur objectif à prendre en compte est le mois de naissance car, à cet âge, la différence de morphologie est très souvent à l'avantage des natifs de début d'année. Dans les petites catégories, certains sont irrémédiablement éliminés sur ce seul critère. « À l'école de foot de Bournemouth, nous accueillons les enfants à partir de U9, explique Ben Bradley, et nous demandons aux recruteurs de faire attention à cette réalité. Jusqu'à 12 ans, ceux qui sont nés dans le premier quart de l'année sont physiquement et cognitivement en avance. Quand les jeunes sportifs arrivent dans les centres de formation, il y a déjà eu une large sélection à cause de cela. » Les chiffres sont affolants. En voici quelques-uns : en 2016, 75 % des joueurs de football appartenant aux académies des clubs anglais de Premier League étaient nés dans les six premiers mois de leur classe d'âge (45 % en janvier, février et mars). Ces dix dernières années, sur trente joueurs issus du centre de formation du FC Barcelone, la Masia, vingt-deux ont vu le jour en début d'année. En rugby, les statistiques de la saison 2015-2016 en Top 14 et Pro D2 montrent que 260 joueurs professionnels sont nés en janvier, moitié moins en décembre.

Oxlade-Chamberlain, un cas d'école

Pendant huit ans, James Bunce a été responsable de la préparation physique du Southampton FC. En 2007, pour sa première année, il s'occupe des jeunes de l'Académie et un des joueurs de l'équipe U14 l'intrigue : « Il était maigre, il n'avait pas encore commencé à se développer, et il pouvait faire des choses incroyables avec le ballon quand il n'était pas sous pression. Mais en match ou quand il rencontrait une opposition physique, il envoyait la balle n'importe où et on aurait pu se dire que c'était le joueur le moins talentueux de l'équipe. »

Alex Oxlade-Chamberlain, qui compte aujourd'hui 33 sélections avec l'équipe d'Angleterre, pousse Bunce à faire quelque chose d'extrêmement rare à l'époque : sous-classer un joueur. « C'est une décision que nous avons prise avec ses parents et ses entraîneurs. Le bio-banding n'existait pas à l'époque. Au lieu de l'envoyer en U15, on l'a maintenu une année de plus en U14. Cela lui a laissé le temps de se développer et de ne pas être submergé par la pression que générait cette grande différence de gabarit entre lui et certains autres. Et quand la puberté a pointé son nez, il avait 16 ans et il était tellement bon qu'il est directement passé en U18 et en équipe première (où il fera ses débuts à 16 ans et 199 jours). » Aurait-il eu la même carrière (Southampton, Arsenal, Liverpool) s'il n'avait pas été sous-classé à 14 ans ?

Après cette expérience, Bunce s'interroge : « Combien d'Alex y a-t-il dans notre club, dans le foot et dans le sport en général ? Combien de gamins manquent une carrière à cause de ce développement tardif qui est juste une question d'ADN ? » Sept ans plus tard, en 2014, devenu directeur de la performance de la Premier League, Bunce introduit le bio-banding dans les clubs anglais grâce à l'aide d'un panel de scientifiques internationaux, dont Cumming. Puis, en 2017, il s'exile aux États-Unis où la Fédération de football, US Soccer, lui demande d'introduire ce concept à l'échelle nationale. Depuis 2018, 20 000 jeunes footballeurs et footballeuses américains, répartis dans 200 académies d'élite, sont formés en utilisant les principes du bio-banding.

En Europe, les Fédérations suisses et belges ont suivi le même chemin. Avec un éloquent succès pour les Belges : Kevin de Bruyne et Thibaut Courtois ont ainsi pu bénéficier d'une filière spécialement conçue pour les joueurs à maturité tardive, au sein de leur fédération. « Entre 16 et 20 ans, les jeunes footballeurs en retard de maturité et non conservés par les centres de formation des clubs ont été regroupés dans des sélections B, raconte Sean Cumming, où ils ont pu participer à des compétitions, bénéficier des mêmes installations et programmes que ceux des équipes A, tout en ayant le temps de mûrir tranquillement. » Quelques années plus tard, De Bruyne et Courtois sont des incontournables dans leurs clubs respectifs (Manchester City et Real Madrid) comme en équipe nationale.

Entraînements et compétitions spécifiques

La répartition grâce au bio-banding n'a rien de systématique. Sean Cumming insiste : « L'idée n'est absolument pas de supprimer les catégories d'âge. Car les développements cognitif et psychologique se font au rythme de l'âge chronologique, pas biologique. Les enfants doivent toujours être confrontés par rapport à ces éléments. Mais il est nécessaire de leur proposer autre chose, sur des temps définis, souvent au cas par cas, pour ne pas laisser s'installer les disparités physiques... »

Ainsi, à Bournemouth, par exemple, les jeunes suivent un programme normal, basé sur l'âge chronologique, la majeure partie du temps. Mais, environ tous les mois et demi, ils ont droit à des entraînements bio-banding pendant toute une semaine. Et depuis 2016, une fois par saison, les clubs les plus portés sur le sujet organisent un tournoi, quatre ou cinq académies qui s'affrontent, durant un ou deux jours, en ayant composé des équipes basées sur l'âge physiologique. Les dimensions des terrains diffèrent, les temps de jeu aussi. « Nous opérons aussi certains ajustements, au cas par cas, explique Ben Bradley. Au quotidien, le coach n'ordonne plus des exercices de un contre un pour des gamins qui ont un écart physiologique important. On fait un point toutes les six semaines, chaque joueur bénéficie d'un suivi complètement individualisé. De temps en temps, pour certains matches ou entraînements, les late maturers sont placés dans la catégorie inférieure et les early maturers vont avec les plus âgés, pour être challengés physiquement... »

Car le système sert aussi les plus précoces, insiste Cummings : « Les early maturers sont surpris, une fois leur croissance terminée, de n'avoir plus les qualités suffisantes pour progresser à haut niveau. Ils ont avancé sans opposition pendant des années, grâce à leur physique dominant, et ne savent pas ou peu gérer la difficulté... »

Ce suivi individualisé permet aussi d'éviter certaines pathologies inhérentes au développement physique, notamment autour de l'âge du pic de croissance. « La transformation du corps, précise Bradley, diminue la coordination. Les os longs comme le fémur grandissent très vite, plus vite que les muscles et les tendons. Cela provoque des douleurs, des pertes d'équilibre. » Autour du pic de croissance, les jeunes de Bournemouth ont alors un programme modifié, voient beaucoup moins le ballon pour passer du temps dans un gymnase, à marcher sur une poutre, pieds nus, pour travailler leur équilibre en douceur.

Un profond impact sur le leadership

Les changements induits par le bio-banding ne sont pas toujours faciles à intégrer, pour les jeunes ou leurs parents. Sam Scott, responsable du secteur SportScience du club, qui a introduit le bio-banding chez les Saints dès 2014, a compris deux ans plus tard qu'il fallait « préparer les enfants à ces changements, à accepter l'échec, la compétition accrue » induits par les nouveaux protocoles. « Quand on fait descendre un joueur de catégorie, estime Scott, il ne doit pas le vivre comme une punition. C'est important de prendre le temps de parler avec lui, de l'aider à comprendre les bénéfices qu'il va en retirer... » Les résistances viennent parfois même des plus petits (ou de leurs parents), qui pensent qu'en restant avec des plus forts et plus grands, ils vont mieux apprendre à s'accrocher ou à se battre. Alors qu'en réalité, martèle Cummings, « les statistiques sont formelles : beaucoup d'entre eux sont laissés sur le bord de la route, avant même l'entrée en centre de formation... »

 

À Southampton, le bio-banding a fini par entrer dans les moeurs, assure Sam Scott : « Mais tous ne voient pas toujours un des impacts les plus incroyables du bio-banding : l'amélioration, que ce soit pour les précoces ou les tardifs, de leur leadership. » Sean Cumming en est persuadé : le système classique, outre l'injustice sportive faite aux late maturers, entrave aussi, pour tous, le développement du mental. « Dans leur groupe d'âge, les grands ne sont pas challengés et ils sont souvent désignés capitaine à cause de leur facilité physique qui les fait passer pour des sportifs talentueux alors qu'ils n'ont même pas à se battre pour aller chercher la balle. Et les plus chétifs ne se sentent pas en confiance pour prendre le commandement. Le bio-banding permet de rééquilibrer cela. » Et de citer l'exemple d'un jeune en U15, à Everton, un des meilleurs de sa catégorie d'âge.

« Son entraîneur l'avait mis avec les U14, pendant une semaine, et le gamin avait rapidement été le voir : "Ce n'est pas adapté pour moi, c'est trop facile." Mais le coach lui a parlé : "Tu te trompes, nous avons besoin que tu deviennes un leader, un mec qui motive les autres et, dans ta catégorie, tu ne fais pas ça. On te met avec les plus jeunes pour que tu apprennes cela : communiquer avec les autres, prendre des responsabilités." Le joueur a compris et il s'est éclaté. »Sean Cumming conclut : « Bien sûr, il est question de remettre de l'égalité dans le système. Mais le bio-banding est bénéfique pour tous. »

* Expérience publiée en juin 2019 dans la revue scientifique « Human Biology » : « Bio-banding in academy football : player's perceptions of a maturity matched tournament », B. Bradley, D. Johnson, M. Hill, D. McGee, A. Kelly, S. Cumming and R. Malina.

 
L'école de rugby de Clermont pionnière du bio-banding Les techniques du bio-banding, cette méthode qui révolutionne la formation en tenant compte de la maturité physique plutôt que de l'âge, commencent à intéresser les clubs professionnels français, surtout en rugby. Exemple à Clermont, pionnier sur ces sujets à l'initiative du coach et spécialiste de physiologie Freddy Maso.

À l'ASM, le responsable de la section omnisports et du centre de formation en rugby est un curieux. Freddy Maso, enseignant-chercheur à l'Université de Clermont, a longtemps eu l'oeil rivé sur un microscope pour essayer de comprendre les mutations du système nerveux « en observant des oeufs de grenouille ». Revenu dans la « vraie vie », au milieu des enfants, Maso constate le décrochage des plus petits gabarits à l'école de rugby. « Dans ce sport, le physique est vraiment un facteur prépondérant et où il y a deux années d'âge par catégorie. Cela donne des écarts énormes. Il y a quelques années, pour gagner le tournoi du week-end, les éducateurs alignaient les éléments les plus performants. Des enfants abandonnent à cause de ça ou se retrouvent en difficulté. »

 

« Faites attention au plus petit ; dans cinq ans, ce sera peut-être lui le meilleur »

Les statistiques du centre de formation étayent son intuition : « Depuis 2003, sur les 107 rugbymen sortis de notre centre de formation, 83 sont nés dans les six premiers mois de l'année et, parmi eux, 45 % en janvier, février ou mars. »D'autres études sur le sujet, comme les travaux de Sean Cumming, dans différents sports, confirment le constat : il en ressort que les sportifs nés en octobre, novembre ou décembre ont vingt fois moins de chances de signer un contrat professionnel.

« Depuis, je m'efforce de faire prendre conscience de cette réalité aux coaches de l'école de rugby et du centre de formation », explique Maso qui ne cesse de répéter : « Faites attention au plus petit ; dans cinq ans, ce sera peut-être lui le meilleur. » En 2016, il convainc les coaches de garder un jeune pilier né le 27 décembre un an de plus en catégorie cadets, et un an plus tard, il lance une expérience grandeur nature, d'abord sur quatre-vingts enfants de l'école de rugby nés entre 2004 et 2007.

Aujourd'hui en juniors, Tom Moulin, 16 ans, jeune demi de mêlée au tout petit gabarit, se souvient. « À l'époque, je mesurais 1,59 m et j'étais arrivé à l'ASM cette saison-là, en U14 deuxième année. Dans mon équipe, il y avait un joueur, Enzo, qui mesurait 1,92 m et d'autres gars assez costauds. Quand je les avais vus, je m'étais dit : la saison va être longue. » En effet, Tom ne joue pas souvent en tournoi et pour les matches les plus importants, en Super Challenge, les entraîneurs ne l'emmènent jamais.

En 2017, Freddy Maso met sur pied trois mini-tournois bio-banding avec les clubs partenaires de l'ASM, comme Issoire ou Cournon. Tom, un des plus âgés du groupe, y joue avec les moins matures. « Les gamins étaient répartis en trois catégories, - 90 % de la taille adulte, - 95 % et + 95 %, explique Maso. Et cela a donné l'occasion à un petit joueur comme lui de se montrer sous un autre jour. »Tom rigole : « Ces fois-là, le grand Enzo avait été mis avec les U16 ! Aujourd'hui, trois ans après, il n'a grandi que d'un centimètre. » Tom, lui, en a pris douze, mesure 1,72 m avec une taille adulte estimée à 1,80 m. Il est conscient que l'expérimentation menée par l'école de rugby de l'ASM lui a permis d'être conservé en U16 et de continuer à poursuivre son rêve : devenir un joueur pro. « Je ne me sens plus à l'écart comme il y a trois ans. »

Depuis cette première fois, tous les trois mois, les enfants de l'école de rugby de l'ASM sont mesurés selon la méthode du bio-banding par l'un des entraîneurs, Franck Chaput, afin de déterminer dans quel groupe de maturité ils se situent, par rapport à leur taille définitive. En 2018, ils ont commencé par s'entraîner sur trois périodes de trois mois, d'abord par groupe d'âge chronologique (la normale), puis par maturité et enfin par année scolaire (de juillet à juin). À chaque fois, les enfants sont équipés de GPS et filmés. Les données récoltées sont assez parlantes, et soulignent les différences entre âges « chronologique » et « biologique », en termes de déplacement (1 860 m contre 2 160 m parcourus en 2 x 15 minutes de match par les plus développés), de fréquence cardiaque (160 battements/m contre 170 pour les late maturers), comme d'impacts (+ 30 % de plaquages, + 50 % de rucks pour les plus forts).

Cette saison, des U8 aux U14, les jeunes rugbymen nés entre 2005 et 2012 ont été répartis en quatre groupes : ceux qui sont à moins de 75 % de leur taille adulte, ceux entre 75 et 80 %, ceux entre 80 et 85 % et ceux entre 85 et 95 %. Sept jeunes, au-delà des 95 %, ont été placés avec les cadets. Pendant la deuxième moitié de la saison, de février à juin, ils se sont entraînés selon ces règles, retrouvant juste leur catégorie d'âge pour les matches du week-end.

Ce n'est pas forcément évident à mettre en place. « On a dû faire signer aux parents des autorisations, raconte Maso. Au rugby, on est assuré pour jouer dans sa catégorie d'âge, pas dans une autre. » Le père d'Arthur, un joueur de U14, apprécie la démarche, après que son fils a été placé dans le groupe 80-85 %. « Il évolue avec des gabarits plus proches du sien, cela lui a permis de reprendre confiance car il craignait d'aller au contact. Cela le pousse aussi à être plus moteur, à tirer les autres puisqu'il a un an de plus que la plupart. »

Une réponse à la dérive tout-physique dans le rugby

Désormais, Freddy Maso, qui est en contact avec la Fédération française, intéressée par la démarche, attend l'autorisation pour aller plus loin, dans un sport où, sauf exception médicale, il ne peut y avoir de surclassement ou sous-classement. « Je suis certain que cette méthode, élargie au niveau national aux écoles de rugby et aux centres de formation, pourrait être une réponse à la dérive du tout-physique dont on parle beaucoup dans notre sport ces derniers mois. »

 

  • JB 03, Jesus Hans Hubert Vorme, l'exil et 11 autres aiment ceci

#7 frednirom

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Posté 17 octobre 2019 - 20:09

Merci !

#8 ASM34

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Posté 17 octobre 2019 - 20:14

Ouf, en lisant le titre, j'ai cru que c'était du Viagra bio.

Tu confonds bio-banding et bois bandé  :w00t:


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#9 JB 03

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Posté 17 octobre 2019 - 20:22

Merci el landeno, article très bien construit et riche d'enseignements. :flowers:



#10 el landeno

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Posté 17 octobre 2019 - 20:28

de rien. je trouve çà passionnant et je suis fier que l'ASM soit à la pointe sur ce thème



#11 inASMweTrust

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Posté 17 octobre 2019 - 20:28

Je ne savais pas que c'était d'actualité chez les footix. Je savais que ça marche en partie comme ça en NZ. Comme évoqué rapidement, ça pose la question des catégories et de la possibilité d'en sortir, car le cadre reste très rigide.

#12 George Abitbol

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Posté 17 octobre 2019 - 20:43

Pour ceux qui se demandaient, le nom vient du fait d'organiser les jeunes en groupes en fonction des critères biologiques.

 

Bandes sur critères biologiques => Bio-banding.

 

 

Et pour ceux qui ne se demandaient pas, ben c'est le même prix. :P


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#13 bazooka

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Posté 18 octobre 2019 - 08:35

Ouf, en lisant le titre, j'ai cru que c'était du Viagra bio.

 

C'est comme ça qu'on ramasse un coup de trique



#14 Tibaldo

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Posté 18 octobre 2019 - 10:26

Une chose qui devrait être faite depuis longtemps en France..!!

 

Enfin des réflexions intelligentes!


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#15 inASMweTrust

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Posté 18 octobre 2019 - 10:41

Pour ceux qui se demandaient, le nom vient du fait d'organiser les jeunes en groupes en fonction des critères biologiques.

 

Bandes sur critères biologiques => Bio-banding.

 

 

Et pour ceux qui ne se demandaient pas, ben c'est le même prix. :P

Merci maître Capello. Un peu de culture intercalée entre des jeux de mot pourris, ça égaye notre journée ! 


Une chose qui devrait être faite depuis longtemps en France..!!

 

Enfin des réflexions intelligentes!

 

le souci, c'est la rigidité des catégories d'âge. C'est un véritable cauchemar de faire sortir un gamin de sa catégories, même un M10 de 65 kg qui devrait jouer avec les M12 au moins, il faut des papiers, des dérogations, des certificats médicaux, des attestations du comité départemental, des commissions ad hoc, etc etc. 


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