Mathieu WARNIER, publié le samedi 21 mars 2020 à 19h55
Si Philippe Saint-André a surpris avec sa proposition de phase finale à 14 clubs, Christophe Urios a émis l'idée de conclure la saison avec huit clubs sans relégation.
Le Top 14 est dans la brume. Alors que les compétitions sont suspendues jusqu'à nouvel ordre, personne ne sait quand les joueurs pourront retrouver les pelouses et comment la saison de championnat va pouvoir se conclure. A cette fin, la Ligue Nationale de rugby a lancé plusieurs groupes de travail et Philippe Saint-André, désormais directeur du rugby de Montpellier, a lancé l'idée d'une phase finale avec tous les clubs pour désigner un champion. Se disant « surpris que Philippe Saint-André, arrivé au club depuis quinze jours seulement, donne son avis », l'entraîneur de l'UBB Christophe Urios a rejeté cette proposition. « Cette idée de phase finale impliquant quatorze clubs, je suis résolument contre ! Même si ce scénario nous ferait grâce, comme Lyon, du huitième de finale, assure l'ancien entraîneur de Castres dans un entretien accordé au quotidien L'Equipe. C'est simple, raisonner comme cela, c'est faire table rase des dix-sept matches précédents, c'est tirer un trait sur huit mois de travail. »
Urios propose une phase finale à huit équipes
Christophe Urios a même dégainé une contre-proposition, lui qui assure que « si on arrive à dégager trois dates, voire quatre en juin, ce sera déjà une grande chance, une très bonne chose ». Pour l'entraîneur de l'UBB, ce dont le rugby français a besoin, c'est « finir la saison, quelle que soit la formule retenue, valider un titre de Champion, déterminer les six clubs qualifiés pour l'Europe ». Pour cela, étant donné qu'il « existe une cassure entre les huit premiers et les six autres », il faudrait faire une phase finale à huit équipes sur trois week-end avec des quarts de finale, les demi-finales à Nice puis une finale au Stade de France, comme prévu initialement. « Je crois vraiment que ce ne serait pas idiot, vu le Championnat tel que l'on a vécu cette saison, je dis bien cette saison, ajoute Christophe Urios. Personne ne crierait au scandale. Tout le reste c'est de l'enfumage. »
Vers un Top 15 ou un Top 16 ?
En ce qui concerne le bas de tableau, l'idée du technicien girondin est tout aussi arrêtée : « Je suis favorable à ce qu'il n'y ait pas de descente. Pas de play-down. Evidemment. » Une idée qui se justifie par la situation économique des clubs, mis en difficulté par l'interruption brutale des compétitions pour une durée encore indéterminée. Si les joueurs pourraient faire des efforts niveau rémunération, un maintien de l'intégralité des clubs dans l'élite pourrait être une bouée de sauvetage. Quant aux montées, Christophe Urios ouvre la porte à « un Top 15 voire un Top 16 la saison prochaine ». « On ne peut pas priver certains clubs de Pro D2, qui ont fait ce qu'il fallait sur le terrain, qui ont beaucoup travaillé, ont pris des engagements sportifs en termes de recrutement, des engagements économiques en termes de partenariat, d'accéder à l'élite », justifie l'entraîneur de l'UBB. Des propositions qui pourraient recevoir un écho favorable, notamment du côté des clubs en difficulté au classement.