Ooooooh Onc'Parigot, tu crois que Buckaroo va le lire en premier pour corriger les fautes de grammaire et les citations de Clemenceau ?
Jure, Clémenceau est un personnage de ton roman ? Une version cyborg, mi-homme, mi-Tigre ?
Voici, en exclusivité mondiale, un extrait de discours à la chambre prononcé par Cybermenceau :
"Messieurs, il y a deux jours, nous avons entendu dans cet hémicycle M. Furry nous entretenir de ses projets grandioses de colonisation interstellaire. Les races ailées ont sur les races aptères une prééminence qui, par un paralogisme des plus étranges, a tôt fait de se transformer en prérogative, et de là en devoir de colonisation. Voilà la thèse de mon éminent confrère. Qu’est-ce à dire ? Sous prétexte qu’elles ne peuvent voler, ces races seraient aussi incapables de commerce, de raffinement, d’érudition – bref, de ce que M. de Vol’Né nomme Civilisation ? Inférieurs, les Zorgs, à qui l’on doit la téléportation intergalactique et la tarte tatin meringuée ? Il me semble que les Blorgs, dont M. Ferry est un illustre représentant en même temps qu’un farouche thuriféraire, en étaient encore à coloniser leurs propres lunes que la race Zorgienne faisait déjà commerce de ses artefacts aux quatre coins de la galaxie. Inférieurs, les Zbeuls, dont on retrouvait les jonques sidérales dans la mer de Sirius quand les Blorgs peinaient à dépasser leur système solaire ? Inférieurs, les Vloufs, à qui l’on doit ce monument d’érudition qu’est l’Encyclopédia Tartatinis ? Bref, on le voit, messieurs, quand il s’agit de se prononcer sur les races aptères, M. Furry a tôt fait de se sentir pousser des ailes ! (rires et applaudissements sur divers bancs, à gauche)
Mais que l’on ne s’y trompe pas ; le projet de mon honorable confrère n’est pas qu’idéologique. D’ailleurs, l’idéologie chez ces messieurs du parti spatio-colonial a bien souvent un curieux son métallique (interruptions au centre. Très bien, très bien à gauche). En effet, il ne vous aura pas échappé que son intervention intervient dans le contexte de la découverte d’énormes réserves d’Arycap non raffiné* dans la Lune de Lo ren’zetti. Arycap qui, une fois nettoyé, pourrait s’avérer une source immense de profit pour notre industrie, tout autant qu’une source non moins immense d’embarras pour notre confédération. Car on ne ressort pas indemne d’une telle entreprise : quand l’iniquité se pare des habits du droit naturel, c’est le caractère national qui revient en penailles.
M. Furry et son parti veulent faire entrer leurs pléiades de cargos et de monumentales foreuses dans la Lune de Lor en’zetti, veulent y chasser les nombreuses populations autochtones qui y vivent en paix depuis des temps immémoriaux, le tout sous prétexte de civilisation. Eh bien messieurs, je dis quant à moi que ce serait non seulement inique (« Lo ren’zetti » est crié par un sénateur tout de rose vêtu), mais que cela reviendrait à imboire le contrat national du sang du mensonge. Je prie ces messieurs de bien vouloir me pardonner cette Philippique, mais il fallait que cela fut dit !"
*note du rapporteur : tout ce qui se trouve dans le système de Lor en’zetti est notoirement non raffiné.