L'actualité sera lourde demain à Toulouse, où les dossiers sensibles de la baisse des salaires et du marquee player seront inévitablement évoqués...
Déjà, il ne faut pas confondre le dossier de la baisse du salary cap et les baisses de salaire auxquelles ont consenti les joueurs. Il faut vraiment dissocier tout cela. La baisse du salary cap s'inscrit dans une politique à long terme, celle des salaires dans un contexte particulier. Et ce serait une traîtrise que de profiter de la bonne volonté des joueurs pour abaisser le salary cap.
On vous suit...
La baisse du salary cap correspond à un constat, que la crise de la covid 19 a contribué à mettre en lumière, et qui était que nous vivions au-dessus de nos moyens. Il s'agit donc de réduire ce train de vie, sachant en outre que nous allons connaître des difficultés en termes de partenariat et de billetterie. À un moment donné, il s'agit d'équilibrer la balance entre les dépenses et les recettes, c'est juste une question de bon sens.
En ce qui concerne le marquee player, vous semblez faire partie du camp de ses opposants ?
J'y suis même résolument et farouchement opposé. Tant qu'on n'aura pas réussi à faire respecter le principe du salary cap à tout le monde, tant qu'on aura dans le circuit d'énormes tricheurs, ce n'est pas la peine de leur offrir des possibilités supplémentaires de tricher. J'imagine trop bien la situation... En imaginant un marquee player à 3 millions d'euros, il n'est pas difficile d'en rémunérer un un million et demi, et de se servir de l'argent restant pour créer une société écran et payer d'autres joueurs par des moyens détournés... On en peut pas prendre ce risque tant que notre modèle économique ne parviendra pas à maîtriser le salary cap. Et ce n'est qu'une raison parmi d'autres pour lesquelles je m'y oppose.
Quelles sont-elles, alors ?
D'abord, je dirai que même en ayant le meilleur manager du monde, je pense qu'il sera très difficile de gérer une saison avec un seul joueur payé dix fois plus que les autres. Ce n'est peut-être pas impossible, mais il n'empêche que dans un sport collectif comme le rugby, ça reste difficile. Et la dernière raison, qui est plus personnelle, c'est que je n'y crois pas. Je ne crois pas aux stars préfabriquées, aux stars vendues par le monde économique ou la télé. Les stars, pour moi, elles sont élues par leurs coéquipiers, sans qui elles ne seraient rien. En bref, pour être clair et précis : ce marquee player, c'est beaucoup d'inconvénients pour peu d'avantages.
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Peut-être que depuis Juillet, les "tricheurs" dont parlait EdC ont disparu. Je ne vois que ça...