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charnières de légende


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54 réponses à ce sujet

#1 el landeno

el landeno

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Posté 04 février 2022 - 20:29

Charnières françaises de légende : dans les années 1970, Astre-Romeu ou les rendez-vous manqués L'association demi de mêlée-ouvreur, c'est le coeur d'une équipe. Rencontres avec six charnières françaises qui ont écrit l'histoire (1/6) : Richard Astre et Jean-Pierre Romeu étaient les joueurs les plus brillants de la décennie 70. Ils n'ont pourtant joué que très peu ensemble.

Ce n'est pas une charnière manifeste, de celle qui aurait marqué l'histoire du Quinze de France. Elle a plutôt été furtive. Et pourtant, elle apparaît d'une grande évidence car elle concerne deux des plus grands joueurs, à ces postes, de leur époque. Surtout, elle s'avère d'un grand naturel quand on les écoute parler l'un l'autre, évoquer leurs souvenirs. Car Richard Astre et Jean-Pierre Romeu possèdent une longue histoire commune.

 
 

Astre constituait certainement le demi de mêlée le plus brillant des années 1970 avec Max Barrau ; Jean-Pierre Romeu était également le meilleur à l'ouverture. Cette charnière aurait donc pu connaître de nombreuses sélections. C'est du reste ce qui s'est passé durant toute leur jeunesse, Astre-Romeu, tous deux nés en 1948, c'était la charnière de leur génération. Ils formaient le numéro 9 et le numéro 10 de l'équipe de Midi-Pyrénées en Coupe Taddéï, ce qui, dans le rugby des années 1970, signifiait énormément. C'était un comité qui comptait autant de joueurs que l'Écosse.

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Jean-Pierre Romeu. (Roberto Frankenberg/L'Equipe)

Richard Astre n'était pas encore biterrois, il jouait à Toulouse, au TOEC, avec Jean Salut et Élie Cester. Jean-Pierre Romeu, né à Thuir, évoluait à Carmaux où il avait travaillé à la mine. C'est ainsi qu'après les cadets, ils ont continué à jouer ensemble en équipe de France juniors, puis sont entrés, bras dessus, bras dessous, pour faire leur service militaire au Bataillon de Joinville, qui représentait alors l'élite absolue du sport français. C'était en fait la seule entité où les meilleurs d'une discipline avaient accès au professionnalisme.

« Pour la première fois de nos vies, on s'entraînait tous les jours », raconte Astre. « Le vendredi soir, on prenait ensemble le train de nuit gare d'Austerlitz. Richard s'arrêtait le matin à Toulouse, moi, j'avais encore une heure de trajet. » Les deux hommes s'entraînaient ensemble la semaine et s'affrontaient parfois le week-end. « Avec le Bataillon, on a été invaincus durant toute cette année-là », assure Astre.

« Notre entente était excellente, jouer avec Richard, c'était du pain bénit »

Jean-Pierre Romeu

 
 
 

« Notre entente était excellente, rappelle Romeu. Avec Richard, on jouait les yeux fermés. On s'entendait bien dans la vie. Oui, jouer avec Richard, c'était du pain bénit. » Pourtant, ces deux-là n'auront pas la carrière en bleu que leur talent et l'histoire leur promettaient. Astre connaît sa première sélection en équipe de France le 11 décembre 1971 face à la Roumanie (31-12).

Jean-Pierre Romeu débute sa carrière en Bleu à l'occasion de cette même affiche crépusculaire (le match avait lieu chaque année au coeur de l'hiver), mais en 1972, le 26 novembre (15-6 pour les Français), alors qu'il vient de signer à Clermont. « On me proposait d'entrer chez Michelin. »« Signer dans un club était alors un acte fort, rappelle Astre, car, en général, à cette époque, c'était pour la vie. » D'autant qu'il y avait alors la règle de la licence rouge, une interdiction de jouer pendant un an quand on quittait un club. Ce qui fut le cas de Romeu lors de la saison 1968-1969 au nom de cette absurdité réglementaire.

« Avec Fouroux, on avait une façon différente d'exercer notre capitanat »

Richard Astre

 
 
 

Astre s'engage à Béziers, club avec lequel il va dominer le rugby français durant dix années puisqu'il va remporter le Championnat de France à six reprises (1971, 1972, 1974, 1975, 1977 et 1978). Cela ne suffira pourtant pas pour l'associer durablement à Jean-Pierre Romeu au sein du Quinze de France. Un petit demi de mêlée d'Auch va venir occuper cette place grâce non pas à sa passe incertaine, mais à son charisme, son tempérament, sa faconde, son emprise sur les avants : Jacques Fouroux.

« Jacques était moins doué que Richard, convient Romeu. Mais il avait pris l'ascendant psychologique sur le Quinze de France. »« On avait une façon différente d'exercer notre capitanat, explique Astre. Jacques, c'était un rapport de force qu'il instaurait, des catharsis, il ajoutait de l'émotion. Moi, j'étais dans un commandement sur l'action, comment on va faire pour battre l'adversaire. Avec Jacques, nous avions des rapports très tendus mais il y a toujours eu du respect entre nous. »

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Richard Astre n'a joué que trois fois en équipe de France avec Jean-Pierre Romeu, dont ce match du Tournoi 1973 face à l'Angleterre (Astre tout à gauche, Romeu ballon en mains). (L'Equipe)

Astre et Romeu auront donc joué trois matches ensemble avec les Bleus. Astre n'est pas titulaire pour Angleterre-France à Twickenham lors du Tournoi 1973, le 24 février (14-6 pour les Anglais), mais il entre en cours de match sur blessure de Barrau et forme ainsi pour la première fois la charnière tricolore avec son ami de jeunesse.

Les deux joueurs ne se retrouveront ensuite qu'à deux reprises aux commandes du Quinze de France. D'abord, le 28 juin 1975 à Prétoria, où ils s'inclinent face à l'Afrique du Sud (33-18) puis au Parc des Princes, le 25 octobre 1975, où ils prendront le dessus sur l'Argentine (36-21).

Au fond, le plus grand match qu'Astre et Romeu ont livré ensemble, ils l'ont joué face à face. C'était bien entendu la fameuse finale du Championnat de France 1978. Ce 20 mai, l'ASM tient longtemps en échec Béziers avant que le génie d'Astre, auteur ce jour-là d'un match exceptionnel, fasse la différence (31-9). Cela ne portera pas le demi de mêlée pour autant durablement en équipe de France. Jacques Fouroux est décédé le 17 décembre 2005. L'amitié entre Jean-Pierre Romeu et Richard Astre perdure. « On partage toujours des parties de golf, sourit Romeu, et comme avec Béziers, c'est toujours Richard qui gagne. »

 
 

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#2 el landeno

el landeno

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Posté 04 février 2022 - 21:04

Charnières françaises de légende : dans les années 1980, le duo Berbizier-Mesnel donne un nouveau souffle L'association demi de mêlée-ouvreur, c'est le coeur d'une équipe. Rencontres avec six charnières françaises qui ont écrit l'histoire (2/6) : sélectionneur, Pierre Berbizier a mis en place des charnières remarquables. Joueur, il a gagné le Grand Chelem 1987 associé à Franck Mesnel, qui a contribué à révolutionner le poste d'ouvreur.

« Vous vous rappelez votre première association chez les Bleus ?

 
 

Franck Mesnel : Parfaitement. C'était le 8 novembre 1986. Jacques Fouroux, le sélectionneur de l'époque, me jette dans la fosse, contre les All Blacks, au Stadium de Toulouse (7-19). Jean-Patrick Lescarboura se pète et j'entre quasiment à la fin. Je débarquais de Saint-Germain-en-Laye, à un âge relativement avancé (25 ans), avec trois minutes et demie de rugby dans les pattes.

Pierre Berbizier : On n'a fait que quatre minutes ensemble. Tu avais joué à chamboule tout dans la défense des Blacks.

Votre vraie première expérience commune, ça sera ce que la presse avait appelé la « bataille de Nantes » (16-3), à la Beaujoire, une semaine plus tard. Que ressentez-vous en apprenant de la bouche de Fouroux que vous constituez la charnière qui va démarrer ce second test-match contre les Blacks ?

FM : Jacques m'avait rassuré. ''Je ne te prends pas comme ouvreur, mais comme joueur de rugby. Serge (Blanco) va faire les renvois pour te soulager'', m'avait-il dit. Il ne pouvait pas y avoir du Jean-Michel-à-peu-près sur ce truc-là. En plus, l'avenir prouvera que j'avais les pieds carrés. J'entends encore Jacques : ''Je ne te demande pas des choses compliquées. Monte des quilles et ça ira.'' En réalité, ça a été le rendez-vous de la connerie dessous. Il y avait du génie dans le système mis en place par Jacques et Pierre, je les associe toujours quand on évoque la stratégie de l'époque. Les Blacks s'attendaient à ce qu'on les contourne. En fait, on les a pris en plein milieu du terrain.

PB : Je retrouve Franck comme lorsqu'il avait 25 ans. ''Les pieds carrés''... Contre les Anglais, l'année d'après, tu mets deux drops à Twickenham ! (le 21 février 1987, pour un succès 19-15.)

FM : Il faut le noter, car ce sont les seuls de ma carrière.

« Il suffisait que je lui dise ''là !'', le ballon arrivait là »

Franck Mesnel

 
 
 

PB : Franck pense ne pas avoir la culture rugby. Nous, on le voyait comme une bombe atomique ! Au poste d'ouvreur, Fouroux cherchait des gars plutôt costauds, un 10 point d'appui ou milieu de terrain dans le genre du Toulousain Philippe Rougé-Thomas qu'il avait d'ailleurs essayé en tournée en Nouvelle-Zélande. Franck entrait parfaitement dans ce profil.

FM : Pierre facilitait mon adaptation. Dans son jeu, il mettait une application et une précision sur lesquelles je n'avais qu'à m'aligner. Il suffisait que je lui dise ''là !'' (il mime une hauteur avec ses mains), le ballon arrivait là.

À ceux qui ne vous ont pas vu jouer comment décririez-vous ce qui constituait votre jeu en tant que charnière ?

PB : On était un peu le mélange du feu et de la glace. Moi, un peu plus gestionnaire, lui avec ses qualités d'instinct dont l'équipe avait besoin, cette générosité qu'il a ensuite intégrée dans son propre fonctionnement de 10.

FM : J'ai eu assez vite la sensation qu'on arriverait à se sentir et à jouer les yeux fermés, objectif absolu que recherchent toutes les charnières. En revanche, il ne faut pas croire que ça s'improvisait. Nombre de situations de jeu ont été bossées à l'entraînement lors du Tournoi 1987. Il fallait apprendre à se connaître et j'avoue que j'étais un peu à la rue techniquement.

« Chaque ballon est important et le demi de mêlée va envoyer un trésor à son ouvreur. Le trésor que le 9 transmet au 10, il faut le faire fructifier »

Pierre Berbizier

 
 
 

Comment expliqueriez-vous le rôle d'une charnière ? Qui dicte le jeu, par exemple : le 9 ou le 10 ?

PB : C'est l'un et l'autre et c'est bien pour cela qu'on parle de charnière. Le demi de mêlée commande ce qui le précède, le demi d'ouverture ce qui lui succède. Quand tu as des ballons en avançant, le 9 est à la baguette. Au contraire, quand l'équipe a tendance à reculer, c'est plutôt le 10 qui dirige. La décision peut être prise indifféremment et c'est la communication entre l'un et l'autre qui va faire la différence.

Qu'est-ce que le 9 est en droit de demander à son 10 et inversement ?

PB : Quand on se représente ce qu'est la conquête, je dirais de respecter tout le travail qui a été fait avant lui. On n'imagine pas l'effort que font ces avants. Chaque ballon est important et le demi de mêlée va envoyer un trésor à son ouvreur. Le trésor que le 9 transmet au 10, il faut le faire fructifier.

FM : En tant que 10, je peux dire que le 9 est le patron des patrons. Je pense à deux charnières cultes des Gallois : Gareth Edwards et Barry John ou Gareth Edwards-Phil Bennett (internationaux gallois de 1967 à 1978). Eh bien, dans les deux cas, Edwards était plus boss que les autres. Les 9 ont déjà la capacité à pouvoir décider si ça se passe devant ou derrière.

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Auteurs du Grand Chelem en 1987, Pierre Berbizier et Franck Mesnel remportent à nouveau ensemble le Tournoi en 1989 (ici face à l'Écosse). (Jean-Claude Pichon/L'Equipe)

Pensez-vous que la charnière a une responsabilité spécifique envers le reste de l'équipe ?

PB : Complètement. Elle a la responsabilité de l'animation du jeu dans un souci de performance. Il faut faire avancer l'équipe d'une façon ou d'une autre en trouvant des solutions. C'est le poids de sa responsabilité. Elle doit trouver les solutions.

On sait que les 9 et 10 en France ont rarement l'opportunité de s'installer dans le temps en sélection. Comment l'expliquer alors que les Anglo-Saxons ou dans les nations du Sud, les charnières sont fixées quasiment une fois pour toutes ?

PB : La culture de ces équipes est davantage portée sur la charnière que chez nous. Les sélectionneurs ont en effet tendance à structurer les leurs. Chez nous, il y a toujours eu beaucoup de changements à ces postes. On n'a pas beaucoup de charnières à plus de vingt sélections. Est-ce bien ou pas bien ? Je constate qu'à chaque fois qu'on a joué ensemble avec Franck, les Tournois 1987, 1988, etc., on les a tous remportés. Je ne nous attribue pas le succès de l'équipe mais le fait d'avoir une continuité, une stabilité, notamment à la charnière, permet d'atteindre la performance plus facilement.

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Berbizier et Mesnel ont échangé sur leurs souvenirs de l'équipe de France des années 80. (Roberto Frankenberg/L'Equipe)

Pierre, quelle était votre conception de la charnière quand vous êtes devenu sélectionneur ? Quelles étaient aussi vos convictions ?

PB : Quand j'ai pris les rênes de l'équipe de France, une jeune génération émergeait avec Fabien Galthié, en 9, et Alain Penaud, en 10. Je pensais qu'ils allaient tout faire exploser. Finalement, ça n'a pas marché. Ces deux joueurs restaient de brillants individualistes mais, pour mener le jeu, il faut croire que ce n'était pas suffisant. J'ai connu davantage de succès avec Guy Accoceberry et Christophe Deylaud. Ils étaient peut-être moins forts physiquement qu'untel ou untel, tout ce que je sais c'est que leur association m'a fait avancer le groupe. Ils étaient tournés vers les autres. Une charnière ne peut qu'être tournée vers les autres. Humainement et techniquement. L'équipe, ensuite, le leur rendait bien. On sentait que tous les autres joueurs les voulaient.

« Albaladejo n'allait jamais au contact, on le préservait pour les buts. Aujourd'hui, le 10 est parmi les plus gros défenseurs de l'équipe »

Pierre Berbizier

 
 
 

Est-ce que ce qu'on demande à une charnière de haut niveau a fondamentalement évolué au fil des ans ?

FM : Sur le fond, de l'orientation, de la conduite du jeu, etc., la réponse est non. Sur l'individualité, en revanche, ça a beaucoup changé. Un 10, aujourd'hui, il faut qu'il fasse tout parfaitement. En 1987, Grant Fox a été champion du monde avec les All Blacks sans quasiment avoir réalisé un plaquage.

PB : Le couloir du 10 est devenu primordial tactiquement. C'est un endroit stratégique pour dégager différentes options. De notre temps, il commençait déjà à l'être et c'est pour cela que je dis toujours que Fouroux était un visionnaire. En mettant Franck Mesnel à ce poste, on a été maîtres du milieu de terrain. Du temps de Pierre Albaladejo, merveilleux ouvreur des années 1960, on jouait devant la défense, aujourd'hui, ce n'est plus possible. Albaladejo n'allait jamais au contact. Il disposait d'un troisième-ligne pour le protéger. On le préservait pour les buts. Il défendait très peu, voire pas du tout alors qu'aujourd'hui le 10 est parmi les plus gros défenseurs de l'équipe.

Qui forme à vos yeux la plus belle charnière tricolore de tous les temps ? L'une d'entre elles vous a fait plus particulièrement rêver ?

PB : J'ai plus envie de répondre : celle qui va nous faire rêver. Qu'Antoine Dupont et Romain Ntamack nous mettent des étoiles dans les yeux en devenant champions du monde. Ça ne sert à rien de se retourner sur le passé. On connaît ceux qui doivent être bons et sur qui il convient de se projeter. Maintenant la charnière mythique pour moi reste celle que Franck vient d'évoquer : Gareth Edwards et Phil Bennett.

FM : Ce choix est certainement lié au moment où on avait nos chakras très ouverts sur le rugby, quand on était mômes. Je n'ai pas connu Barry John ni ne l'ai vu jouer. Par la suite, j'ai essayé de le rencontrer tant j'en avais entendu parler. En vain, hélas ! Chez les Français, Jacques Fouroux et Jean-Pierre Romeu ont énormément compté pour moi.

PB : C'était une vraie charnière au sens de leur appartenance au sein du groupe. Jacques Fouroux et Jean-Pierre Romeu vivaient et jouaient dans une époque qui n'a strictement plus rien à voir avec aujourd'hui. Peut-être parce que Jacques n'est plus là (il est décédé en décembre 2005), j'éprouve une profonde tendresse à leur égard. »



#3 aymeric

aymeric

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Posté 04 février 2022 - 21:50

Charnière de légende ?!

Pas de soucis !

9 MATT DAWSON

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10 JONNY WILKINSON

 

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#4 TH69

TH69

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Posté 04 février 2022 - 21:53

Gareth Edwards et Phil Benett
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#5 el landeno

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Posté 04 février 2022 - 21:55

Charnières françaises de légende : dans les années 1990, le du Accoceberry-Deylaud faisait tomber les Blacks L'association demi de mêlée-ouvreur, c'est le coeur d'une équipe. Rencontres avec six charnières françaises qui ont écrit l'histoire (3/6) : en 1994, Guy Accoceberry et Christophe Deylaud mettent de l'huile de haute qualité dans leurs rouages pour vaincre à deux reprises les All Blacks sur leurs terres. Un exploit inégalé à ce jour

Les années 1990 ont vu fleurir les charnières de haut niveau. Restée dans toutes les mémoires, celle formée par Fabien Galthié et Christophe Lamaison, lamineuse des « invincibles » Blacks de Jonah Lomu à Twickenham, le 31 octobre 1999 (43-31), puis finaliste de la Coupe du monde six jours plus tard contre l'Australie (12-35).

 
 

Évidemment, le Mag aurait été honoré de reconstituer cette paire hors pair. Las, Galthié ne souhaite plus évoquer son image de joueur, son job aujourd'hui, c'est sélectionneur et le passé, le passé. Dommage. Galthié était incontournable au cours de cette décennie. Il évoluait avec Yann Delaigue ou Thierry Lacroix ou Alain Penaud, ce duo restant probablement le plus talentueux de l'époque. Mais, quand Penaud jouait avec Hueber, ça avait une sacrée gueule aussi, tout comme quand Philippe Carbonneau était associé à Thomas Castaignède. Pourtant, il faut s'arrêter sur « Acco »-Deylaud.

Guy Accoceberry et Christophe Deylaud, c'est à peine six sélections ensemble, mais sur ces six, deux ont marqué la Nouvelle-Zélande au fer rouge et instillé à jamais le doute dans la tête des Blacks au moment de rencontrer les joueurs au maillot frappé du coq. Le 26 juin et le 3 juillet 1994, les deux hommes, âgés respectivement de 27 et 29 ans, cornaquent les Bleus pour deux victoires insensées contre les All Blacks, d'abord au Jade Stadium de Christchurch (8-22), puis à l'Eden Park d'Auckland (20-23).

« Si l'on veut être tout à fait exhaustif, c'est trois », précise Guy Accoceberry, installé dans un fauteuil du château Saint-Marcel, à Boé, où le Sporting Union Agen effectue ses mises au vert. « Trois, car une semaine avant Christchurch, on avait déjà battu une équipe des All Blacks B très forte à Wanganui (25-33). Ça a été le match le plus dur de la série, âpre, violent. D'ailleurs, la moitié de cette équipe a ensuite effectué la Coupe du monde 1995 pour la Nouvelle-Zélande. »

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Sur le terrain (ici France-Galles en 1995), Christophe Deylaud (ballon en main) et Guy Accoceberry formaient une charnière humble et solidaire. (Denys Clément/L'Equipe)

L'histoire retiendra donc que, pour ses deux premières apparitions au sein de la « grande » équipe de France, « Acco » s'est payé à chaque fois le scalp des dieux du rugby. Pas mal pour un bizuth. Pas mal non plus son association avec Christophe Deylaud, vierge de toute titularisation avant Wanganui.

Appelés tardivement en équipe de France (à 27 ans), le demi de mêlée de Bègles et l'ouvreur du Stade Toulousain avaient en commun de ne pas céder à la pression, avec cette façon qui n'appartient qu'à eux de préparer une échéance majeure. Le 26 juin 1994, alors que certains de leurs partenaires commencent à se ronger les ongles dès 6 heures du matin, eux débarquent au repas de 11 heures, histoire de rester un peu plus longtemps au chaud sous leur couette. L'après-midi, la charnière fait le boulot pour le reste de l'équipe dans le silence assourdissant du Jade Stadium.

« Nous étions décrits comme les fourmis ouvrières de l'équipe de France et c'était bien vu »

Guy Accoceberry

 
 
 

Pour Christophe Deylaud, aujourd'hui âgé de 57 ans et entraîneur du SUA, « ça a marché avec Guy parce que, dans le fond, on partageait les mêmes valeurs : la solidarité, l'humilité. On n'était pas là pour jouer pour notre gueule et on aimait les gens naturellement. On respectait notre contrat moral qui était de lier chaque ligne de joueurs et d'appliquer au mieux la stratégie mise en place par "Berbize" (Pierre Berbizier, entraîneur de l'équipe de France de 1991 à 1995). »

Après les deux premiers matches, la presse néo-zélandaise se focalise sur la charnière française aux gabarits d'asticot. « Nous étions décrits comme les fourmis ouvrières de l'équipe de France et c'était bien vu, confie "Acco". On travaillait pour les autres. »« La chance qu'on a avec Guy, c'est qu'aucun des deux ne se sentait plus légitime que l'autre ou aspirait à prendre le pouvoir, enchaîne Deylaud. Il peut arriver que dans une charnière, l'un des deux joueurs se sente plus patron que l'autre dans leur entreprise commune. Avec Guy, on ne se sentait pas incontournables. » Accoceberry sourit : « On prenait ce qu'il y avait à prendre sans perdre de vue que le match qu'on venait de jouer serait peut-être le dernier. »

« Nous, on est des petits internationaux. On n'a jamais eu 110 sélections et on n'y prétendait pas »

Christophe Deylaud

 
 
 

Ont-ils le sentiment, avec ces deux (trois !) victoires en terre australe, d'avoir atteint leur Graal ? « Acco » : « On n'a pas remporté quatre Grand Chelems ou trois Tournois, donc on n'a pas de mal à dire que c'est ce l'on a accompli de mieux. » Deylaud : « Nous, on est des petits internationaux. On n'a jamais eu 110 sélections (lui, 16 capes ; Accoceberry : 19) et on n'y prétendait pas. Aujourd'hui, personne ne sait que la seule paire de demis qui a gagné trois fois de suite contre les All Blacks, chez eux, c'est nous. »

La confiance lie toujours les deux quinquas. Pour les besoins de la séance photo, Guy Accoceberry s'est tapé 300 km de voiture pour rejoindre son 10 de trois ans son aîné, en plein pic de vaccination, lui, le pharmacien à Mérignac, en Gironde. « Bah, c'est normal. Quand on jouait, Christophe me rassurait. Il me disait : "Guy, t'emmerde pas, envoie les ballons même s'ils sont mauvais." Quand tu as un 10 comme ça, tu joues les yeux fermés. C'était un patron naturel. Je lui dois bien ça. »

 


#6 Le vieux Tullois

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Posté 04 février 2022 - 21:55

A propos de l'évolution du rôle du 10, une anecdote ....

 

Pierre Villepreux a été l'invité d'une émission de France Culture "A voix nue" en 2007 : 5 entretiens de 30 minutes avec un journaliste.Il a eu le temps de raconter beaucoup de choses sur son enfance à Pompadour, sa jeunesse au CAB et sa carrière de joueur et d'entraîneur .....

 

Il a expliqué qu'il avait quitté le Stade Toulousain en 1975 pour aller pendant deux ans à Tahiti enseigner le sport et le rugby aux  Polynésiens  ...

 

A son retour à Toulouse en 1977, Skrela et Rives sont venus le voir et lui ont dit :

 

-Pierrot, cette saison on n'a personne pour jouer en 10, faut absolument que tu reviennes nous donner un coup de main!

 

Il a dit non ....  ils ont insisté et finalement Pierrot a craqué :

 

- Bon d'accord .... je veux bien, mais je suis  vieux, j'ai pas envie de me faire mal et je vous préviens je ne plaque pas !!

 

-Pas de problème, nous deux on plaquera à ta place ...

 

Et il a fait toute la saison sans plaquer ....


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#7 el landeno

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Posté 04 février 2022 - 21:59

?!



#8 l'exil

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Posté 04 février 2022 - 22:00

Pour moi on n'a jamais eu de 10 stratosphérique en edf. Du moins sur la période que je connais, ie depuis les annees 80. Des bons, voire très bons oui mais pas installés très longtemps et avec une influence +++ sur le jeu de l'équipe, comme ont pu l'être des Lynagh, Carter, etc...

Les meilleurs même sur de courtes périodes : Camberabero, Lamaison, ... Michalak eût pu figurer très haut selon moi s'il n'avait pas été assassiné après la CDM 2003.

#9 Good Shvili

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Posté 04 février 2022 - 22:08

Pour moi on n'a jamais eu de 10 stratosphérique en edf. Du moins sur la période que je connais, ie depuis les annees 80. Des bons, voire très bons oui mais pas installés très longtemps et avec une influence +++ sur le jeu de l'équipe, comme ont pu l'être des Lynagh, Carter, etc...
Les meilleurs même sur de courtes périodes : Camberabero, Lamaison, ... Michalak eût pu figurer très haut selon moi s'il n'avait pas été assassiné après la CDM 2003.

Romeu, Castaignède... Merceron!

Cette particularité de ne pas installer de charnière contrairement aux autres nations "majeures" est évoquée plus haut.

#10 Sushi

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Posté 04 février 2022 - 22:16

Pour moi on n'a jamais eu de 10 stratosphérique en edf. Du moins sur la période que je connais, ie depuis les annees 80. Des bons, voire très bons oui mais pas installés très longtemps et avec une influence +++ sur le jeu de l'équipe, comme ont pu l'être des Lynagh, Carter, etc...

Les meilleurs même sur de courtes périodes : Camberabero, Lamaison, ... Michalak eût pu figurer très haut selon moi s'il n'avait pas été assassiné après la CDM 2003.

Assez d'accord avec ça! Nos charnières ont souvent été déséquilibré en terme d'influence sur le jeu et le leadership sur l'équipe, en faveur du demi de mêlée  ! 



#11 RCV06

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Posté 04 février 2022 - 22:34

Pour moi on n'a jamais eu de 10 stratosphérique en edf. Du moins sur la période que je connais, ie depuis les annees 80. Des bons, voire très bons oui mais pas installés très longtemps et avec une influence +++ sur le jeu de l'équipe, comme ont pu l'être des Lynagh, Carter, etc...

Les meilleurs même sur de courtes périodes : Camberabero, Lamaison, ... Michalak eût pu figurer très haut selon moi s'il n'avait pas été assassiné après la CDM 2003.

T as bien fait de préciser B)
 



#12 steph

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Posté 04 février 2022 - 22:52

Perso, Farr-Jones et Lynagh, c'était exceptionnel.
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#13 Buckaroo

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Posté 04 février 2022 - 22:53

Merci pour les articles, et pour les anecdotes !

 

Et il a fait toute la saison sans plaquer ....

D'ailleurs, on le sait trop peu, mais Brock James a enseigné quelques années à Tahiti...


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#14 RCV06

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Posté 04 février 2022 - 22:59

A propos de l'évolution du rôle du 10, une anecdote ....

 

Pierre Villepreux a été l'invité d'une émission de France Culture "A voix nue" en 2007 : 5 entretiens de 30 minutes avec un journaliste.Il a eu le temps de raconter beaucoup de choses sur son enfance à Pompadour, sa jeunesse au CAB et sa carrière de joueur et d'entraîneur .....

 

Il a expliqué qu'il avait quitté le Stade Toulousain en 1975 pour aller pendant deux ans à Tahiti enseigner le sport et le rugby aux  Polynésiens  ...

 

A son retour à Toulouse en 1977, Skrela et Rives sont venus le voir et lui ont dit :

 

-Pierrot, cette saison on n'a personne pour jouer en 10, faut absolument que tu reviennes nous donner un coup de main!

 

Il a dit non ....  ils ont insisté et finalement Pierrot a craqué :

 

- Bon d'accord .... je veux bien, mais je suis  vieux, j'ai pas envie de me faire mal et je vous préviens je ne plaque pas !!

 

-Pas de problème, nous deux on plaquera à ta place ...

 

Et il a fait toute la saison sans plaquer ....

Surtout qu a la base Villepreux c'est un 15



#15 DOUDOU63

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Posté 04 février 2022 - 23:07

Surtout qu a la base Villepreux c'est un 15

Oui, sacré joueur d'ailleurs et quel coup de pompe....


Gareth Edwards et Phil Benett

D'ailleurs, concernant ce joueur formidable, il me semble avoir lu il a quelques années, qu'il a envisagé de venir à l'ASM dans les années 70!!!!! Pour être associé à ROMEU, en lisant l'article je me suis pincé et pourtant a priori c'est exact....J'imagine ce joueur exceptionnel, le meilleur du monde à l'époque chez nous au Michelin...Mais venir en France était compliqué pour des motifs personnels...Dommage..


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