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charnières de légende


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54 réponses à ce sujet

#16 Good Shvili

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Posté 04 février 2022 - 23:12

J'ai eu un beau jour (ou était-ce une nuit) l'immmmmmmense honneur d'avoir un exposé par Barry John lui-même sur le jeu de l'ouvreur en général (à 3 grammes je comprenais tout ce que me disait ce Monstre Sacré, qui culminait un peu plus haut)... il kiffait Merceron à un point!

#17 Arverne03

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Posté 05 février 2022 - 07:57

Rien à voir avec les charnières internationales de légende, mais pour moi  VAUR / ROMEU j'ai adoré !  ^_^



#18 marco43

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Posté 05 février 2022 - 09:43

chez casto, il y a tout ce qu'il faut, ok je sors.



#19 modeste

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Posté 05 février 2022 - 10:04

Lacroix Albaladejo 

La voilà la charnière de légende pour France- AFS en 1961 



#20 el landeno

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Posté 05 février 2022 - 10:21

Charnières françaises de légende : dans les années 2000, Élissalde-Michalak, l'imagination au pouvoir L'association demi de mêlée-ouvreur, c'est le coeur d'une équipe. Rencontres avec six charnières françaises qui ont écrit l'histoire (4/6) : celle formée par Jean-Baptiste Élissalde et Frédéric Michalak se caractérisait par sa créativité et sa complémentarité

Session visio du 5 janvier 2022. Par ordre d'apparition à l'écran (de l'ordi) : Frédéric Michalak, Jean-Baptiste Élissalde. Michalak : « Salut poulet ! » Élissalde : « Oh vieux ! Alors, vous jouez pas vendredi contre La Rochelle ? » M. : « Ben non. On a 21 cas de Covid. » É. : « Ah oui, quand même. C'est mort. » M. : « T'as beau te protéger, tu le chopes le truc. C'est sympa de jouer au rugby en ce moment. » É. : « De vivre. » Quand Jean-Baptiste Élissalde, 44 ans, coach des lignes arrières de Montpellier, et Frédéric Michalak, 39 ans, son alter ego à Toulon, tchatchent sur les vicissitudes du Top 14, on se sent comme un ailier sur son bord de touche : à l'écart. Alors on se tait. Et on apprécie. Toujours instructif d'entendre deux internationaux de ce calibre (Élissalde 35 sélections, Michalak 77) converser à bâtons rompus.

 
 

Quand ils jouaient ensemble, ces deux-là n'avaient pas besoin de parler pour se comprendre. C'était leur marque de fabrique à Toulouse, de 2002 à 2010, époque durant laquelle ils ont gagné ensemble, entre autres, la Coupe d'Europe 2005 face au Stade Français (18-12, ils marquent tous les points de l'équipe) comme en sélection, où Bernard Laporte les a associés 16 fois. Statistique fluette comparée à la cinquantaine de capes conjointes de la charnière irlandaise Murray-Sexton par exemple. Mais on relativisera en rappelant qu'entre 2000 et 2007, Laporte a eu tendance à changer de 9 et de 10 comme de tricot de corps.

Leur association, dont le vrai point de départ a été un France-Irlande du Tournoi 2004 (35-17), ne coulait pas de source, pas davantage que les duos Mignoni-Skrela ou Yachvilli-Delaigue, qu'on a vus surgir au gré des humeurs de Laporte. « Bernie » fluctuait, il fallait s'adapter. On se souviendra des lutins toulousains en raison de leur jeu vif, espiègle. Associés sous le maillot bleu, Elissalde (en 9) et Michalak (en 10) ont connu de francs succès. Citons les victoires contre l'Australie au stade Vélodrome de Marseille (26-16), et l'Afrique du Sud (26-20) au Stade de France à l'automne 2005. Mais il y en a eu tellement d'autres...

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« Ce qui jouait pour nous, c'était notre forme quand on évoluait à Toulouse et les automatismes qu'on y avait gagnés », se souvient Élissalde, ici (à dr.) en 2004 au côté de Michalak. (Photo Pierre Lahalle/L'Équipe)

 

Les bras croisés derrière la tête, Élissalde sourit à l'évocation de ces temps lointains : « Ce qui nous caractérisait, c'est que malgré le plan de jeu assez programmé de Bernard, on s'autorisait un couloir de liberté. Bien sûr qu'on pouvait sortir du cadre mis en place, mais attention danger quand même : si on se trompait, ça pouvait piquer ! Ce qui jouait pour nous, c'était notre forme quand on évoluait à Toulouse et les automatismes qu'on y avait gagnés. Ça devait réconforter Bernard. » On demande à Fred Michalak ce que leur entité apportait à la sélection tricolore. « Peut-être de la vitesse. Sûrement ce côté toulousain, jeu debout, en mettant un maximum de poids sur nos prises d'initiative. JB possédait du caractère aussi et de l'expérience. Rentrait également en ligne de compte tout ce qui se passait en dehors du terrain. »

Pour lui, la force d'une charnière réside également dans la complicité que les joueurs savent y placer. « L'amitié des hommes, leur intimité au sein du club dans lequel ils évoluent, la façon de prendre le jeu à leur main. Le tout réuni va forcément avoir une incidence sur leur performance et donc celle de l'équipe. Pour grandir ensemble, il faut aussi affronter les meilleurs du monde régulièrement. Se nourrir des réussites mais aussi des échecs. »

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Jean-Baptiste Élissalde, 44 ans et toujours de l'allant. (Photo Roberto Frankenberg/L'Équipe)

 

Les anciens Toulousains ont la particularité d'avoir tous deux quasiment autant au poste de 9 que de 10, avec talent et sans préempter l'un ou l'autre. À Toulouse ou en équipe de France, ils pouvaient échanger leur rôle en un éclair. « C'était aussi une de nos qualités avec Jean-Baptiste, outre qu'on butait tous les deux, rappelle Michalak. Ça nous permettait d'anticiper pour les placements ou replacements. Pour nous, c'était comme une sorte de sixième sens, quelque chose qu'on ne peut pas s'expliquer. » Elissalde la joue modeste sur son profil de demi de mêlée vintage : « Il ne me semble pas trop avoir pesé à ce poste. Quand tu vois Antoine (Dupont) maintenant, j'étais discret, on va dire. Je transmettais le ballon proprement, le plus vite possible en soignant ma passe ou mon jeu au pied, mais j'étais loin d'avoir les capacités physiques des 9 modernes. »

Qu'est-ce que Fred demandait exactement à « Jean-Ba » sur le terrain ? « Rien en particulier. La balle ! On avait un code entre nous. "Feu !" Je gueulais ça 40 fois jusqu'à avoir le ballon. » Élissalde : « Je précise. Il demandait des BONS ballons. » Michalak : « Rapides. Ici, juste en dessous des épaules. (Il montre l'emplacement avec ses mains). » Jouer avec le 9 ou le 10 dans le dos, ça avait une signification précise ? Élissalde : « Je me souviens de ce que mon père (Jean-Pierre Élissalde, ancien demi de mêlée international) me disait sur ces joueurs : "Ce sont des joueurs phares." Pas parce qu'ils brillent ou deviennent une balise sur le terrain, mais parce qu'ils éclairent. Tout devient plus simple quand tu as une charnière connectée. Ça éclaire le jeu. C'est plus simple pour les avants quand il s'agit d'avancer. Pour les trois-quarts aussi, car ils ont les ballons dans le bon tempo. Le nom qu'on a donné à cette entité, charnière, veut bien dire ça. Si là ça dérape, l'équipe, en général, joue à contresens. »

 


#21 RCV06

RCV06

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Posté 05 février 2022 - 10:29

Michalak aurait du être le Dupont de sa génération, Laporte l a gâché en le passant en 10.

D'une futur grand 9 il est devenu un 10 ordinaire.


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#22 el landeno

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Posté 05 février 2022 - 10:30

Charnières françaises de légende : dans les années années 2010, Parra - Trinh-Duc, la carte jeunes L'association demi de mêlée-ouvreur, c'est le coeur d'une équipe. Rencontres avec six charnières françaises qui ont écrit l'histoire (5/6) : Morgan Parra et François Trinh-Duc ont commencé tous les matches du Tournoi 2010. Une continuité inédite dans le Six Nations pour les Bleus, qui les conduira à un Grand Chelem.
 

C'est une histoire qui a démarré presque par accident, à l'hiver 2008 lors de la réception de l'Angleterre, pour s'étioler définitivement à l'été 2015, contre le même quinze de la Rose, longtemps, bien longtemps après la compétition qui avait modifié son destin, cette Coupe du monde 2011 qui avait fait de Morgan Parra et François Trinh-Duc des concurrents pour le même premier rôle. Mais n'oublions pas qu'entre tous ces soubresauts, le demi de mêlée et le demi d'ouverture ont formé, le temps d'un Tournoi, une charnière à succès, jusqu'à être la première de l'équipe de France à débuter ensemble tous les matches du Six Nations, pour mener les Bleus au Grand Chelem 2010, dernier titre en date des Tricolores.

 
 

Parra était un jeune 9 de 21 ans qui, selon Émile Ntamack, « impressionnait par sa fougue et sa justesse, à en avoir uni le paquet d'avants derrière lui ». Trinh-Duc était un 10 pas beaucoup plus âgé, 23 ans, qui, toujours selon l'ex-entraîneur des trois-quarts des Bleus, « s'envoyait sur le terrain, dans l'engagement en défense et sa capacité à porter le ballon au contact ». Mais le Toulousain rappelle que cet état de grâce n'était pas né subitement à l'hiver 2010, il était en gestation depuis deux ans : leur duo figurait déjà sur la première feuille de match de l'ère Marc Lièvremont, contre l'Écosse le 3 février 2008 (Trinh-Duc titulaire, Parra remplaçant pour un succès 27-6).

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Lors du Tournoi 2010, les deux jeunes Français, ci-dessus lors d'un test-match face à l'Irlande en août 2011, ont été associés pendant 352 minutes sur les 400 possibles.

 

« Notre chance, se souvient le demi de mêlée clermontois, c'est qu'on était arrivés dans un groupe d'expérience, appuyés par Didier Retière et Émile Ntamack, qui avaient fait jouer la fibre France jeunes. » Les adjoints de Lièvremont, en charge des avants et des arrières, étaient issus de l'équipe nationale des moins de 21 ans, où ils avaient dirigé Trinh-Duc puis Parra. « On pensait qu'ils devaient prendre le relais à plus ou moins court terme », resitue Ntamack. Titularisés une fois ensemble cette année-là, contre l'Angleterre (au Stade de France le 23 février 2008, 13-24), les deux jeunes ont le temps de se découvrir puisqu'ils ne se connaissaient pas avant, et d'apprivoiser l'environnement des Bleus. Notamment sa pression médiatique.

« J'étais très insouciant. À Montpellier, à l'époque, il y avait deux journalistes qui suivaient le club, on pouvait se livrer, c'était simple, compare Trinh-Duc. La première fois où je suis arrivé à Marcoussis, avec la presse, les télés et les radios, je n'étais pas prêt : on a senti qu'on était attendus. » Le Tournoi 2009 avait ensuite permis au duo une montée en puissance, avec trois titularisations communes. L'édition 2010 serait leur acmé, pendant laquelle ils sont restés ensemble sur les pelouses 352 minutes sur les 400 possibles. Émile Ntamack les voit encore peser sur la victoire contre le pays de Galles, au Millennium (26 février 2010, 26-20), « où on nous promettait l'enfer rouge, mais où François fait une super première mi-temps et marque un essai. On mène de 20 points à la pause et on s'arc-boute. »

Trinh-Duc se souvient de son interception, de celle d'Alexis Palisson aussi, mais les disqualifie presque (« pas très construites ») pour préférer parler du succès plus maîtrisé contre l'Irlande (13 février 2010 au Stade de France, 33-10). « On avait bien dominé, on était propres en conquête, on ne s'était pas fait peur, admet Ntamack. C'est vrai que c'était le succès le plus confortable. » Bien plus confortable que le dernier, contre l'Angleterre (12-10, à Saint-Denis le 20 mars 2010). « Un match de merde, soupire Parra. C'est là qu'on s'est rendu compte que le Grand Chelem était accessible. On a subi la pression au Stade de France, devant tout le monde. Et il a plu tout le match ! » Malgré les conditions et l'enjeu, ce sont eux qui inscrivent les douze points des Bleus. Trois buts de Parra, un drop de Trinh-Duc.

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François Trinh-Duc. (Photo Roberto Frankenberg/L'Équipe)

 

Qu'est ce qui rendait leur association si efficace ? « Les gros ! réplique Parra, en vrai demi de mêlée. En tout cas, il les faut... Je ne vois pas une charnière qui tourne sans eux. Après, notre entente et notre envie de jouer le même rugby. » Trinh-Duc rebondit : « Ce qu'on arrivait bien à faire avec Morgan, c'était trouver des solutions sur place en fonction de l'événement. On n'avait pas besoin de gamberger. Une charnière n'est rien sans ses avants, mais en match, avec notre capitaine ou les centres très expérimentés, on rectifiait et trouvait des réponses aux problèmes posés. »

La tournée d'été suivante, ponctuée par deux défaites en Afrique du Sud (17-42, le 12 juin) et en Argentine (13-41, le 26 juin), brisa l'élan de leur couple. « Des branlées, en plus ! regrette Parra. Là, tu te dis que c'est incroyable : au Tournoi tout se passe bien, et ensuite tu ne mets plus un pied devant l'autre ! » « On pensait avoir pas mal de certitudes, regrette Trinh-Duc, et après cette tournée elles étaient balayées. » Reste le souvenir, maintenant que les deux voient la fin de leur carrière approcher, de ce Grand Chelem 2010. « Fabuleux » pour Trinh-Duc, « un des plus beaux » pour Parra. Parce qu'il y avait eu un titre. Que l'équipe de France n'est plus parvenue à arracher depuis.

 
 


#23 Alex chocolatines

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Posté 05 février 2022 - 11:29

chez casto, il y a tout ce qu'il faut, ok je sors.

Vieille charnière, synonyme :  sorte de vieux gond   :P


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#24 clum63_

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Posté 05 février 2022 - 11:51

Il manque l'essentiel

 

Parra-Brock James


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#25 el landeno

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Posté 05 février 2022 - 11:54

Charnières françaises de légende : années 2020, Dupont-Ntamack, association de talents L'association demi de mêlée-ouvreur, c'est le coeur d'une équipe. Rencontres avec six charnières françaises qui ont écrit l'histoire (6/6): les Toulousains Antoine Dupont et Romain Ntamack forment ce que beaucoup considèrent comme la meilleure charnière actuelle dans le monde.

Quand il pénètre dans le salon de réception du stade Ernest-Wallon après l'entraînement du mardi 18 janvier, Romain Ntamack (22 ans, 23 sélections) nous confirme qu'il a bien pris note de toutes les charnières du quinze de France que nous lui avons soumises quelques jours auparavant. On aimerait bien connaître son avis sur ceux qui ont précédé son tandem avec Antoine Dupont (25 ans, 35 sélections), 15 fois son partenaire en équipe de France. Il avoue que, pour les plus anciennes d'entre elles, il a consulté le net. Par exemple, celle qui a associé Richard Astre à Jean-Pierre Romeu dans les années 1970 ne lui était pas la plus familière.

 
 

Alors que la discussion avec le jeune ouvreur toulousain dévie cette fois sur Jacques Fouroux, partenaire fétiche de Jean-Pierre Romeu lors du Grand Chelem de 1977, Antoine Dupont, qui vient de faire son entrée, s'intercale : « C'était un joueur et surtout un homme incroyable ! Malgré sa petite taille, il parvenait à mener des troupes de façon extraordinaire. C'est très inspirant pour moi qui joue au même poste. »

Ah. Et si on lui donnait la définition d'une charnière par le Larousse, soit l'« assemblage de deux pièces métalliques réunies par un axe autour duquel l'une des deux peut tourner », ça l'inspirerait également, « Toto » ? Il répond : « À l'endroit où nous sommes placés avec Romain, nous représentons l'axe de l'équipe. Nous sommes censés opérer la jonction entre les avants et les trois-quarts, deux familles de joueurs qui ont des profils aux antipodes, même si, au final, elles pratiquent le même sport. Au milieu de ces deux entités, on assemble. Donc, oui, cette définition de la charnière au sens littéral du terme s'adapte très bien à ce qu'on vit sur le terrain. »

« Tous les choix passent par nous. Tous les 9 et les 10 connaissent le poids de leur responsabilité »

Antoine Dupont

 
 
 

Ce terme de charnière, vous vous l'êtes approprié en grandissant en tant que joueur de rugby, ou, au contraire, ce mot vous était familier dès le plus jeune âge ?

Antoine Dupont : Ça fait partie du vocabulaire rugbystique. Gamin, à l'école de rugby, tu apprends à connaître que le 9 et le 10 forment la « charnière de l'équipe ». Petit à petit, ça te parle.

Romain Ntamack : Dès qu'on gravit peu à peu les échelons, qu'on commence à avoir des numéros dans le dos, on a plaisir à se dire : « Aujourd'hui, c'est moi qui joue à la charnière. » Pour ceux qui prétendent à ces postes, ça devient rapidement un objectif majoritaire.

Si on reste dans l'allégorie, une charnière, par exemple, de porte, c'est le mécanisme qui permet de l'ouvrir vers plein de possibilités... Ouvrir les portes aux autres, en équipe de France et à Toulouse, c'était donc votre destin. Aussi une lourde responsabilité ?

AD : Oui, parce que quasiment tous les choix passent par nous. Tous les 9 et les 10 connaissent le poids de leur responsabilité. Pendant longtemps, en équipe de France, on a eu du mal à installer une charnière pérenne. S'il y avait deux mauvais matches d'affilée, on changeait tout. Maintenant, c'est Romain et moi qui nous retrouvons à cette place. On a la chance de figurer dans un collectif qui fonctionne bien, avec des bons joueurs et des résultats. Quand tu joues à la charnière, tu sais que tu seras toujours pointé du doigt. C'est agréable quand tu gagnes, moins quand tu perds.

Vous avez donc la sensation d'être des « joueurs charnières », sans mauvais jeu de mots ?

RN : Quand on évolue à ce genre de postes, c'est qu'on a les qualités pour cela. Il faut certainement avoir une vision du terrain. On nous demande de grandes capacités d'adaptation et de la rigueur. Oui, on sent qu'on est des joueurs importants, mais parce que ce sont des postes importants.

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À respectivement 25 et 22 ans, Dupont et Ntamack, ici adversaires de l'Irlande lors du Tournoi 2020, ont déjà été associés 15 fois chez les Bleus. (Photo Alain Mounic/L'Équipe)

 

C'est amusant, excitant, valorisant, intéressant de jouer à ces deux postes dépendants l'un de l'autre ?

RN : C'est surtout que, quand on est habitué à jouer 9 ou 10, on touche 30, 40, 50 ballons par match ! À l'entraînement, si on te demande de changer de poste, tu en touches à peine trois ou quatre.

Ça vous repose...

AD : Ça nous fait chier ! (Ntamack rigole : « Ouais, c'est frustrant. ») À la charnière, tu es habitué à vivre des situations, à faire des choix. Il n'y a qu'à ces postes qu'on a autant de décisions à prendre.

Qu'est-ce qui a toujours fait et fera toujours la force d'une charnière ?

RN : Déjà le fait qu'elle évolue ensemble le plus souvent possible. Nous, on a la chance de jouer dans le même club. C'est donc plus simple quand on monte en sélection. Il faut apprendre à se connaître pour connaître les réactions de l'un ou de l'autre en fonction des situations qui sont proposées. Il faut du vécu commun pour arriver déjà à quelques automatismes.

Antoine, qu'est-ce qui fait la force de votre charnière ?

AD : Comme le dit Romain, on joue ensemble chaque week-end depuis maintenant trois saisons pleines. On compte 15 sélections communes. C'est déjà énorme à notre âge. On a aussi un caractère et un profil de joueur assez similaire, certainement lié à notre ADN au Stade Toulousain.

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Antoine Dupont. (Photo Roberto Frankenberg/L'Équipe)

 

Faut-il des caractères compatibles pour former un bon duo ?

AD : On a tous entendu parler de charnières tricolores qui ont très bien fonctionné et qui, pourtant, ne s'appréciaient pas en dehors du terrain. Si tu t'entends bien avec la personne, ça simplifie d'emblée les choses.

Qu'avez-vous en commun ?

RN : On est des passionnés. On aime jouer au rugby. Quand on partage cet état d'esprit, on a déjà fait un bon bout du chemin.

Cette complicité existe-t-elle également en dehors du terrain ?

AD : On a de la chance dans l'équipe de faire pas mal de choses ensemble. Nous nous sommes retrouvés en vacances l'été dernier, avec une dizaine de joueurs du Stade Toulousain. On fait beaucoup de trucs en dehors, des sorties, des restos. On a tendance à se regrouper. Je ne suis pas en coloc avec Romain, mais nous nous entendons vraiment bien aussi en dehors du rugby.

Si je vous demandais trois adjectifs pour vous caractériser l'un l'autre, dans la charnière que vous formez.

AD : Compétiteur. Exigeant. Et un adjectif pour dire qu'il a du mental. Euh... Déterminé, ça fonctionne, ça ?

RN : Ah merde, j'aurais dû passer en premier. (Éclats de rire commun.) Il est aussi compétiteur. Talentueux. Et bosseur.

« Quand on est à la charnière et que tous les joueurs font leur boulot, on voit plus clair »

Romain Ntamack

 
 
 

Quel a été votre meilleur match international en tant que charnière ?

RN : Il y a eu pas mal de bons moments, mais si je devais n'en garder qu'un ce serait le match du 20 novembre 2021, contre les All Blacks (40-25). Antoine avait de super ballons, ils sortaient vite. Franchement, il y avait beaucoup de solutions un peu partout, mais ce n'était pas que grâce à nous. Quand on est à la charnière et que tous les joueurs font leur boulot, on voit plus clair dans le jeu. On prend davantage d'initiatives. Ça devient plus simple. Parfois c'est un régal, comme ce jour-là.

Vous avez des codes entre vous pour annoncer telle ou telle sortie de balle ?

RN : Il existe en effet des mots adaptés à chaque situation, mais on ne les dira pas ici. Ça peut être n'importe quoi. (Il cherche.) « Chaise », par exemple (on lui rappelle qu'entre Frédéric Michalak et Jean-Baptiste Élissalde, « feu » était usité). Ah bon ? Ils disaient « feu », eux ? Ben, voilà, « feu ».

Romain, il aboie Antoine ? C'est un 9 qui parle ou qui est plutôt taiseux ?

RN : Je crois que je ne l'ai jamais entendu gueuler sur le terrain, même pas à l'entraînement. Quand tu as un message à faire passer et que tu le fais en hurlant, ça a tendance à exciter tes partenaires et c'est contre-productif. Antoine ne perd pas souvent le contrôle.

Une charnière doit-elle être inamovible, comme celle des Australiens George Gregan et Stephen Larkham, associés à 80 reprises, ou au contraire faut-il la faire bouger régulièrement selon une tradition française bien établie (Philippe Saint-André a testé 17 char­nières, Marc Lièvremont 16, Jacques Brunel 7) ?

AD : Tout dépend de la courbe de performance dans laquelle tu te trouves. Ce qui est sûr, c'est que le sélectionneur doit donner de l'assurance à la charnière qu'il a choisie.

RN : Si on s'est focalisé sur une charnière, qu'on a misé dessus, il faut l'essayer un temps et, si l'on n'est pas satisfait au bout de quelques matches, il ne faut pas hésiter à la modifier. Maintenant, si on change tout, tout le temps, c'est compliqué d'engranger de la confiance.

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Romain Ntamack. (Photo Roberto Frankenberg/L'Équipe)

 

Sur quels points pensez-vous pouvoir vous améliorer en tant que charnière ?

AD : Bah, sur tout. Il faut vivre les situations, s'y adapter, au fur et à mesure gérer ces money time où 70 % des matches internationaux se jouent. L'idée est d'arriver de mieux en mieux dans ces dernières minutes.

Y a-t-il une charnière dont vous vous inspirez, peut-être même qui vous a fait rêver ?

AD :(Légère moue.) Moi, je dois dire que le poste de 9 ne m'a jamais fait rêver.

C'est un scoop !

AD : Petit, je n'aspirais pas à jouer en tant que 9. Je ne me retrouvais pas dans les profils de demi de mêlée bons techniquement mais qui portaient très peu le ballon. Je savais que si on m'avait demandé de jouer ainsi, je n'aurais pas pris de plaisir. Ce n'est donc pas le poste de demi de mêlée qui m'inspirait, plutôt la personnalité des joueurs.

Quand même, il y a bien une charnière qui vous parle plus qu'une autre...

AD :(Il réfléchit.) Chez les Français ? Je ne sais pas moi, Cazalbou-Deylaud ? (Paire emblématique du Stade Toulousain des années 1990.) Au niveau international, quand ils sont champions du monde en 2015, Aaron Smith et Dan Carter forment la charnière d'une équipe qui roule sur tout le monde. Ils sont au sommet de leur art ensemble. Smith avec ses qualités de passe, son jeu autour des rucks. Et Carter qu'on pensait fatigué et finit meilleur joueur du monde.

Et vous, Romain ?

RN : La charnière Para - Trinh-Duc à leurs débuts, et de 2008 à 2011, année de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande. J'avais 11 ans quand ils font le Grand Chelem (en 2010). J'étais dans les tribunes au Stade de France contre l'Angleterre (12-10). Parra met tous les points au pied, Trinh-Duc un drop. Ils étaient jeunes et incroyables à voir jouer. C'étaient mes idoles, surtout Trinh-Duc dont j'imitais les gestes. C'était un rêve de pouvoir jouer contre des joueurs comme eux, et avec eux.

 


#26 Lourugby

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Posté 05 février 2022 - 13:03

George Gregan et Stephen Larkham formaient également une charnière extraordinaire en club comme en sélection. Un rugby très offensif et tourné au service de l'équipe.


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#27 Buckaroo

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Posté 05 février 2022 - 14:05

George Gregan et Stephen Larkham formaient également une charnière extraordinaire en club comme en sélection. Un rugby très offensif et tourné au service de l'équipe.

Oui, voilà. Pour moi, c'était sans doute la meilleure charnière de l'histoire. De toute manière, la charnière la plus huilée. Tout était extrêmement fluide entre eux.


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#28 marco43

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Posté 05 février 2022 - 14:16

Vieille charnière, synonyme :  sorte de vieux gond   :P

c'est vrai qu'à l'heure actuelle vous avez à toulouse associés les 2 meilleurs gonds du moments



#29 Alex chocolatines

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Posté 05 février 2022 - 14:54

c'est vrai qu'à l'heure actuelle vous avez à toulouse associés les 2 meilleurs gonds du moments

Nan ! ça marche pas ils ne sont pas vieux !  :fume:



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Posté 05 février 2022 - 14:55

J.GALLION (que j'aimais beaucoup) était associé à qui ?


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