Bien mieux implantée géographiquement que le Top 14 puisqu'elle irrigue la Normandie et la Bourgogne en passant par la Provence et la Bretagne, la Pro D2 débute ce soir (21 h) par une affiche qui donnera immédiatement le ton : l'ancien pensionnaire du Top 14 reçoit le plus solide prétendant à la montée. Biarritz contre Oyonnax à Aguilera : autant dire que le résultat de ce coup d'envoi indiquera qu'elles sont les ambitions basques et, d'abord, si le BO, en proie à des remous depuis deux saisons, a digéré sa descente.
Des objectifs que le président Jean-Baptiste Aldigé précise prudemment : « Nous avons une équipe pour bien figurer mais il serait irréaliste d'annoncer la remontée immédiate. En revanche, nous serons en bonne position au moment où ça va compter ». C'est-à-dire parmi les qualifiés à la phase finale.
Une remontée qui s'annonce d'autant plus compliquée que la guerre picrocholine que livre la mairie biarrote au club a laissé la pelouse d'Aguilera en jachère depuis le 15 juillet faute de personnel municipal pour l'entretenir, et privé un temps le stade d'eau et d'électricité. Sans oublier l'épisode des licences, bloquées par la FFR et mises à disposition seulement mardi dernier après la promesse de l'Association de régler le solde dû pour la saison passée.
Constant au sommet de la Pro D2 (3e de la saison et régulière lors de l'exercice précédent et battu en demi-finales par Bayonne) et favori à la montée cette saison, Oyonnax a, de son côté, redoublé d'efforts en recrutant Steve Mafi (London Irish, ex-Castres), Filimo Taofifenua et Joe Ravouvou (Bayonne), ainsi que Gavin Stark, qui affrontera son ancien club. Même si, sur le papier, Biarritz part avec un avantage, sa marge paraît étroite. En effet, les Basques ont perdu de nombreux joueurs clés, tels le talonneur Lucas Peyresblanques et le flanker Mathieu Hirigoyen, partis vers le Stade Français, tandis qu'Antoine Erbani (Agen) et James Hart (Mont-de-Marsan) ont rejoint des rivaux directs pour la qualification.
Cette première affiche, mordante, illustre un combat acéré pour les six premières places. « Le Championnat est très compact, cette saison. Il n'y aura pas de ventre mou. Ce ne sera pas un marathon, comme précédemment, mais une série de sprints, annonce Xavier Péméja, l'entraîneur de Nevers. Mis à part les promus, quatorze équipes peuvent espérer finir dans le top 6, là où auparavant il n'y en avait que sept ou huit... »
Les points de bonus départageront les candidats à la phase finale, un calcul que ne manque pas d'intégrer l'entraîneur de Nevers : « La saison dernière, nous avons fini quatrième en ayant gagné moins de matches que le septième car nous sommes allés chercher le bonus défensif quand nous perdions et le bonus offensif lors de nos victoires... »
« Aucun club, comme ce fut le cas avec Bayonne la saison dernière, ne dispose d'un effectif hors du lot
Xavier Péméja, entraîneur de Nevers
Les candidats à l'accession au Top 14 de la saison passée - Mont-de-Marsan, Oyonnax, Nevers, Colomiers et Carcassonne - n'oublient pas à quel point Aix-en-Provence et Montauban sont proches d'eux. Et tous se méfient de Vannes, revanchard après une saison manquée, autant que d'Agen et de Rouen, renforcés par un recrutement judicieux. « Mais aucun club, comme ce fut le cas avec Bayonne la saison dernière, ne dispose d'un effectif hors du lot » signale Péméja, attentif aux transferts durant l'intersaison.
Embouteillage à prévoir, donc, pour ces onze clubs qui ne cachent pas leur ambition. Promus en remplacement de Bourg-en-Bresse et de Narbonne, Massy (trois fois relégué immédiatement après son accession lors des quatre dernières saisons) et Soyaux-Angoulême, tenteront, pour leur part, d'éviter le fond du tableau. Dans cette lutte pour le maintien pourraient s'agréger Béziers, Grenoble et Aurillac, qui marquent le pas depuis quelques saisons.
Barrages : 12 mai 2023
Demi-finales : 19 mai 2023
Finale : 26 mai
Access match : 4 juin