BEZIERS-MONTFFERAND: 22-3

- Béziers en patron -

Comme le soulignait fort justement Bernard Viviès après la rencontre: « Avec une bonne mêlée, un buteur et une grosse défense, il ne pouvait rien leur arriver. Il  suffit d'ajouter un peu de jeu et la recette est parfaite ». Présent au titre de
 sélectionneur et d'entraîneur de France A, Viviès a apprécié à sa juste valeur la   performance biterroise. Une performance d'autant plus remarquable qu'elle a été   réalisée devant Montferrand, un des favoris pour le titre de champion de France et
 dans la course à ce bouclier européen, synonyme pour son vainqueur de Coupe d'Europe.

L'ASM a en effet utilisé pas moins de quatre piliers, pour tenter de se défaire sans  y parvenir de la mainmise du pack biterrois et d'un cinq de devant exceptionnel. Fort devant, performant dans l'axe comme au large, les Biterrois ont rapidement mené au score pour faire le break peu avant la mi- temps. Réduits à 13 (deux cartons blancs) en fin de première période, les Biterrois n'ont pas cédé et construit leur victoire sous les assauts désordonnés des Auvergnats. Lesquels, malgré une large domination territoriale en deuxième période, n'ont jamais pu trouver la faille, face à la superbe défense des locaux mais aussi à cause d'un
nombre incroyable de maladresses, mauvais choix et mauvaises passes.

Les meilleurs.- Liebenberg, Shveldizé, Heath, Privat, Hall, Lafforgue, Mac Ilroy, Villaplana, Dieudé, Dubois et Viard. A l'ASM, Magne, Dongieu, Troncon et Nadau.

Jean-Marc PIQUEMAL

FICHE TECHNIQUE

A BEZIERS (samedi 19 h 30). AS Béziers Hérault bat AS Montferrand 22 à 3 (mi-temps 19-3)
Béziers: 1E Noel (18e), 4P (2e, 8e, 27e, 31e) et 1T Dourthe, 1D (79e) Labit.
Montferrand: 1P (20e) Merceron
Arbitre.- M. Yates assisté de MM. Rowden et Hamlin (Angleterre).
Temps frais, pas de vent, 5000 spectateurs environ.
Cartons blancs.- Balue (35e) et Noel (38e) à Béziers.
Blessés.- Lafforgues (genou), Viard (contracture), Magne (points de suture à l'arcade sourcillaire), Gommard (cocard).

BEZIERS: Dourthe puis Labit (52e); Escalle (cap), Viard puis Dourthe (52e), Aué, Noel puis Sans (80e); (o) Dubois, (m) Balue; Gommard puis Dieudé (75e), Martinez, Dieudé puis Castel (47e); Privat, Hall puis Villaplana (62e); Lafforgue
puis Heath (17e), Shvelidze, Liebenberg puis Mc Ilroy (63e).

MONTFERRAND: Nadau, Marlu, J. Bory, Ngaumo, Rougerie; (o) Merceron, (m) Troncon (cap); Dongieu, Magne, Audebert; Thion puis Barrier (66e), Lecomte, Burnell puis Galasso (m- t), Caputo, Reidy puis Tolofua (m-t).


Olivier Magne : « Il manque un patron »

Malgré une arcade à peine recousue et une panne d’électricité dans le vestiaire, Olivier Magne a pris le temps de nous répondre sur l ‘étonnante contre-performance de son équipe qui a pourtant comme objectif principal de remporter ce Bouclier européen, lequel délivre à son vainqueur un billet pour la Heineken Cup.

Midi Olympique. - Comment expliquez vous cette défaite et surtout la manière dont elle a été concédée ?
Olivier Mange.- Une chose me parait limpide, on ne peut pas jouer en reculant. Au lieu de faire les bon choix, on fait les mauvais, au lieu de jouer juste, on joue à l’envers et la défaite est d’une logique implacable.

M.O. - Un pack archi dominé explique t’il à lui seul les raisons de cet échec ?
O.M. - Ce n’est pas la seule explication, mais historiquement, l’ASM a toujours eu des repères par rapport à ses avants. Si on n’a pas un paquet performant, on ne peut pas avoir des trois-quarts performants.

M.O. - Mais le jeu de l’ASM a paru décousu ?
O.M.-  Parce qu’il manque un vrai patron de jeu. Un type comme Albert Cigagna. On demande à Alessandro de tout faire, mais il ne peut pas tout faire. Entre les difficultés de son poste. La barrière de la langue qui pénalise quantité de joueurs y compris les entraîneurs, il est difficile de faire adhérer tout le monde en même temps à un projet de jeu. J’éprouve d’ailleurs les mêmes difficultés qu’Alessandro quand je veut intervenir. Lorsque j’observe le jeu biterrois, je cvois un pack qui tue le nôtre, de bonnes conquêtes en touches, une croisé pour un essai, un jeu qui gagne. Nous sommes loin de tout cela.

M.O. - Quelles sont les solutions à votre avis ?
O.M. - Nous sommes encore dans le tunnel. Les solutions sont forcément collectives. L’ASM a des joueurs de qualité et je ne doute que nous allons y arriver. Mais compte tenu des enjeux de la saison, la question est de savoir si nous avons le temps.
Recueilli par Jean-Marc PIQUEMAL