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Le Leinster selon l'Exil

Voilà, voilà,… à peine digérées les agapes ayant suivi la démonstration en Angleterre qu’on doit se tourner vers l’étape suivante. Une étape jamais atteinte dans l’histoire du club : une ½ finale de H-Cup. Rien que çà, ou plutôt enfin ! Après 3 tentatives vaines, 3 assauts infructueux de stades étrangers (au sens hors Auvergne du terme), 3 ratés au tableau d’affichage final, 3 coups de couteaux dans notre petit cœur déjà alors fort endolori sur la scène nationale. On y est, on va y arriver, pourrait-on se dire. Ok mais on n’est pas seul à vouloir tirer les grandes oreilles de la grande coupe. Ils sont encore 3 à nous chercher des poux, 2 rouquins et un kilteux, 2 ex-lauréats et un puceau (tiens, comme nous…).

C’est d’ailleurs l’un des ex qui se dressera (le premier ?) sur notre route vers Twickenham et pas le moindre : le champion en titre, qui vient, qui plus est d’administrer une rouste mémorable à une phalange de néo grands chelemards du poireau (peut-être, pour leur trouver une excuse, tout juste dégorgés suite à leur triomphe continental). Bref, le Leinster, l’équipe qui fait actuellement référence au sein de la confrérie des grosses équipes européennes, confrérie dont une des places pourrait enfin nous être dévolue si nous poursuivons dans la voie que nous nous sommes nous-mêmes tracée.

Le Leinster de Joe Schmidt, ancien mentor décrié en son temps de la ligne de ¾ asémiste, le même qui a pourtant contribué à faire passer le club jaunard de l’ombre à la lumière, ou qui a en une seule saison terni l’aura que Michael Cheika avait à son arrivée au Stade Français et abaissé les états de service de l’Aussie en Irlande, au rang de simple réussite ponctuelle bien involontaire. Car l’équipe championne d’Europe en 2009 n’a plus rien à voir avec la machine de guerre de ces 2 dernières saisons…

Autant ça balbutiait presque en 2009, ça envoyait du Shane Horgan dans la meule pour avancer et ça comptait sur un minot (je ne connais pas la version irlandaise de ce terme) sans expérience mais avec un cul(ot ?) monstre pour les guider en finale, suite à la blessure de leur leader de jeu Argentin (Felipe Contepomi), autant là, ça ronronne.

Le minot a pris de la bouteille et gère l’équipe de main de maître malgré les considérations Laportiennes de son niveau apparemment bien insuffisant pour postuler en équipe de France… Ca ne joue plus par à coups mais toujours sur le même rythme… le leur… ça éparpille par petits bouts aux quat' coins du terrain, ça ne correctionne plus : ça dynamite, ça disperse, ça ventile.

L’effectif est connu, pas besoin de trop le rappeler… juste peut-être la 1ère ligne, moins connue mais terriblement efficace, du moins en club car semblant souffrir pour certains du syndrome Rougerie dès qu’il s’agit d’enfiler le maillot de l’équipe nationale.

Donc, cette 1ère ligne :
- Cian Healy (photo ci-dessus) : l’homme dont les biceps ont triplé de volume en quelques saisons. Alors c’est délicat pour se gratter le genou ou se lacer les chaussures mais quand ça agrippe le pilier adverse, c’est plutôt pas mal
- Richard Strauss : bon sud af, ex-international, mangeur d’enfants
- Mike Ross : pilier à l’air plutôt gentil mais terriblement fourbe dès qu’un homme situé à ses côtés a le malheur de crier « engage ».

Ce trio de danseuses a juste marché sur la 1ère ligne des Blues le WE dernier. Cette dernière n’est peut-être la plus réputée au monde mais Gethin Jenkins a néanmoins reçu un sms explicite d’un certain MB, juste après le match : « je romps unilatéralement ton pré-contrat et j’engage Cian Healy ».

Donc, déjà là il faudra être costaud et on aura certainement plus de mal à faire la loi que lors de la rencontre au final amicale disputée à Vicarage Road dimanche après-midi.
Ensuite pèle mêle, on peut citer parmi les scarificateurs de l’équipe les Cullen, Heaslip (pitié, faites que Galthié ne commente pas notre match), O’Brien, l’homme qui est rentré de Nouvelle Zélande à la nage pour se flageller suite à l’élimination Irlandaise en ¼ de finale de la CdM, Kearney, … quelques artistes aussi (mais toujours montés sur grosses guiboles, c’est la norme là bas) : Sexton, O’Driscoll, D’arcy, Fitzgerald ou Nacewa, voire même, allez, on va aussi le citer, Reddan.
Bref ça fait peur sur le papier … et aussi sur le terrain.

Ah oui j’oubliais… L’an passé, le Leinster avait Hines (ci-dessus en train de se chamailler avec Jacquet) dans leur cercle des poètes disparus. Il est parti pour venir chez nous. Ils l’ont remplacé par Browne du CAB et également par un double mètre du nom de Toner. Apparemment ces fillettes ne convenaient pas car ils sont juste allés chercher comme joker médical Brad Thorn… le SEUL joueur au monde à faire peur à Jamie Cudmore.
Du coup, il a pris les scarificateurs sous son aile protectrice et a mis en place quelques tactiques de jeu adaptées à sa vision du rugby : le cadrage déblaiement, la fourchette à 5 doigts ou encore le jeu de la honte (c’est un jeu qui consiste à courir après un défenseur, même si c’est toi qui a le ballon).
Bref, il y avait une petite faiblesse, un petit creux. C’est devenu une montagne… A ce titre, je milite pour que la notion de joker médical soit revue et corrigée : « tout joker médical devra forcément être moins bon que le joueur qu’il remplace. Le jugement sera rendu par le prochain adversaire de l’équipe concernée. »

Tout çà pour dire que ça ne va pas être simple, même très compliqué. A se demander si les Saracens n’ont pas fait exprès de perdre pour éviter d’en prendre une belle face aux Irish ! Bon, maintenant, on a quand même des arguments à faire valoir…

Non, aucun ? Si : le groupe de l’ASM n’a peut-être jamais été aussi étoffé et homogène que cette saison. Facile de s’en rendre compte en regardant l’impact qu’ont eu les blessures sur le rendement de l’équipe jusqu’à présent. La confiance n’a semble-t-il jamais été aussi forte mais cette confiance serait inutile sans l’expérience tirée des campagnes précédentes, celle là même qui donne à l’équipe toutes les clés pour aborder un RdV de cette dimension avec les bonnes armes. Le socle est posé : les 2 équipes se connaissent, leurs mentors se connaissent, les publics se respectent. Tout est réuni pour se régaler.

La clé résidera fatalement dans notre capacité à les empêcher de jouer en avançant ; dans notre capacité à être les premiers et à être efficaces dans les rucks, et par delà cette phase de jeu, à jouer debout ; dans notre capacité à gagner nos ballons et à les exploiter intelligemment. Bref, de la littérature mais un idéal à toucher du doigt pour exister et les battre.

Voilà pour l’aspect global du collectif et des nécessités dont tout un chacun se doutait bien… Si on entre rapidement dans l’individuel, les quelques duels qui vont valoir leur pesant de cacahuètes :

- Cian Healy vs Dato Zirakashvili : l’imberbe (ben oui forcément car avec les bras écartés comme ils sont, m’étonnerait qu’il puisse se raser, or il est toujours glabre) contre le barbu. La clé de ce duel est dans la capacité de Zirakashvili à irriter la peau de midinette de l’Irlandais : s’il a l’oreille en chou fleur, ne pouvant ni la toucher, ni l’arroser d’eau froide (toujours la théorie des bras mal positionnés) pour se soulager, il n’entendra plus les commandements en mêlée, laquelle sera toujours pénalisée par l’arbitre.

- Brad Thorn vs Jamie Cudmore : donc LE seul gars au monde, en short ou pas qui impressionne notre bûcheron… On l’a trouvé… Comme tout bon ado, Jamie finira bien par vouloir décrocher son poster du mur de sa chambre, non ? Autant que cela se fasse à Bordeaux.

- Jonathan Sexton vs ch’sais pas qui : là, le duel sera fatalement gagné pour nous car soit c’est Brock qui joue et l’ado prépubère qui sert d’ouvreur au Leinster ne pourra s’empêcher de penser qu’il a en face de lui le mec qui n’a pas su faire gagner son équipe il y a 2 ans ; soit c’est Skrela qui joue et là, à partir de la 3ème minute, Sexton sera obnubilé par l’incompréhension de voir Skrela ENCORE sur le terrain. Bref, dans les 2 cas, il va déjouer.

- Brian O’Driscoll vs Aurélien Rougerie : + indécis car O’Driscoll (je trouve de plus en plus qu’il ressemble à Franck Dubosc) est frais après une saison quasi blanche suite à la CdM. Pour autant, après avoir revisionné le dernier match France – Irlande, O’Driscoll va tenter tout le match d’intercepter les passes de Rougerie et ainsi créer des espaces énormes dans lesquels nos ailiers s’engouffreront avec appétit.

- Joe Schmidt vs Vern Cotter : c’est Cotter qui aurait pu devenir coach des blacks, pas Schmidt qui l’aurait suivi pour être juste son adjoint. Pas de match sur ce coup…

Bilan : autant sur l’aspect global qu’au niveau des duels à venir, nous sommes dans les clous. Verdict à Bordeaux… comment on dit « good game » en Irish ?

publié le mardi 24 avril 2012 à 15h10 par NicolasTheRock

13 Commentaires

  1. Avatar

    Zirakashvili à encore une chance s'il se met à la technique des noeuds marins...à moins qu'Healy ait abandonné les lacets pour se mettre aux Velkro... Sinon, description cultissime, bravo.

  2. Avatar

    Tres drôle, mais < c'est incroyable que tu as l'écrit, c'est scandaleux... il n'a jamais joué pour l'Afrique du Sud...

    <> en Irish, c'est <>, je l'ai dit a plusieurs d'Auvergnois aprés les victoires de 2010 et 2011... ils vont l'entendre encore en 2012.

    Merci d'un fana du Leinster.

  3. Avatar

    à Coniossosse : Match vu "rassure" toi...
    sinon à Cardiff jouent notamment G. Jenkins, B. Davies, L. Halfpenny, J. Roberts, S. Warburton (tous 2 blessés pour ce match), L. Williams, Cuthbert, ... soit des internationaux gallois ayant remporté le Grand Chelem cette année...
    Bref ?

  4. Avatar

    Il faut faire pisser l'exil dans une petite fiole et apporter ça à l'agence contre le dopage, il y a nécessairement quelque chose de pas net.
    Que la perf' des Jaunards soit au niveau de ta prose, on devrait passer un sacré cap !

  5. Avatar

    "Tout çà pour dire que ça ne va pas être simple, même très compliqué. A se demander si les Saracens n’ont pas fait exprès de perdre pour éviter d’en prendre une belle face aux Irish ! Bon, maintenant, on a quand même des arguments à faire valoir…"
    Bien sûr que l'ASM à de très solides arguments à faire valoir puisqu'elle joue sur les 2 tableaux au niveau des demies et ça c'est quand même une performance que beaucoup de clubs envieraient. Cela dit, l'ASM peut également terminer l'année 2012 en faisant "chou blanc" comme le grand St Toulousain en 2006. Histoire de rappeler que rien n'est gagné d'avance et avant le coup de sifflet final.

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