
Je crois qu'en plus des déficits techniques et physiques qui peuvent handicaper nos joueurs dans le championnat, c'est aussi un problème d'organisation et de philosophie de notre compétition domestique qui se pose.
Je trouve que de manière globale, les matchs du Top 14 sont assez emmerdants à suivre, avec une priorité absolue donnée aux résultats pour une prise de risque minimum. La plupart des équipes paraissent jouer la peur au ventre, avec la crainte de se découvrir et en corollaire une prise de risque minimum et une ambition en termes de jeu réduite à la portion congrue. On peut toujours objecter que certaines équipes comme la Rochelle, en dépit d'un classement périlleux, continuent à pratiquer un jeu relativement ambitieux. À l'autre extrémité, on peut voir un Racing enchaîner des matchs d'un ennui total avec défi physique systématique affrontement bille en tête et coups de pompe à répétition.
Je serais bien incapable de dire à quoi cela est dû, est-ce une pression supplémentaire par rapport aux autres compétitions, un enjeu financier trop pressant ? Je me le demande, mais ce qui est certain c'est qu'à jouer avec le frein à main on ne développe certainement pas les qualités techniques, la fluidité et la variété de jeu pas plus que l'intelligence de jeu de ceux qui sont sur le pré. C'est d'autant plus regrettable qu'on peut voir certains clubs évoluer de manière complètement différente entre le championnat et la coupe d'Europe, voire même entre un match à domicile et à l'extérieur (suivez mon regard...).
Pour reprendre un petit peu l'aspect physique de la préparation, il me semble qu'avec Tim Lane et à l'arrivée de Vern Cotter, l'ASM bénéficiait d'un avantage physique sur ses adversaires avec des joueurs capables d'imposer un rythme important sur 60 minutes pour ensuite déborder l'adversaire lorsque celui-ci commençait à être marqué par la fatigue physiquement et aussi au niveau de sa lucidité. ce n'est pas le sentiment que j'ai cette année, je trouve même que nous sommes physiquement plutôt moyens. Que ce soit en termes d'impact physique, notre mêlée ne fait pas trembler grand monde, nos rucks sont régulièrement pollués parce que nous déblayages manquent de virulence ou que les soutiens sont trop tardifs, on a rarement des placages offensifs.
je me suis un peu éloigné du sujet initial en prenant davantage en considération la situation montferrandaise et celle du Top 14 que le rugby international.