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J?r?me Thion : "J'ai du mal ? r?aliser"


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Posté 24 octobre 2003 - 11:59

J?r?me Thion : "J'ai du mal ? r?aliser"


J?r?me Thion, 26 ans, 6 s?lections, a connu la m?me trajectoire qu'Imanol Harinordoquy. S?lectionn? par surprise en ?quipe de France, le deuxi?me ligne n?o-biarrot s'est impos? imm?diatement. Jusqu'? prendre la place d'Olivier Brouzet dans l'?quipe type de Bernard Laporte. Il peut devenir une des nouvelles stars de cette ?quipe de France.


> Le portrait de J?r?me Thion [ suite ]


Du basket au rugby


? J?r?me Thion, vous int?grez l'?quipe de France il y a quatre mois et d?s le troisi?me match de Coupe du monde, vous faites partie de l'?quipe type...

Je vis ?a correctement. Il y a suffisamment de pression sur les matches, sur la comp?tition pour que je me prenne la t?te avec ?a. ? comprendre le comment du pourquoi. Mais c'est vrai que cela me plairait de savoir pourquoi Bernard Laporte m'a int?gr? aussi vite. Je n'ai pas encore os? lui demander. Mais j'esp?re qu'il ne m'a pas s?lectionn? pour mes qualit?s de basketteur. (rires)



Vous avez pass? plusieurs ann?es au centre de formation de l'Elan b?arnais. Pourquoi n'avoir pas continu? dans le basket ?

Parce que je savais qu'il ?tait impossible de jouer au plus haut niveau. Je jouais ailier fort mais il me manquait 6 centim?tres pour pouvoir esp?rer (Thion mesure 1m99). Je suis pass? d'un sport ? l'autre assez naturellement. Durant les six derniers mois de ma formation, j'allais m'entra?ner en cachette. Je cachais mes crampons au fond de ma voiture. Je ne pouvais pas en parler avec mes parents car je m'?tais investi totalement dans le basket et que j'avais d?laiss? mes ?tudes. Alors, quand j'ai d?cid? de me mettre au rugby, j'ai eu un peu peur de la r?action de mes parents. Mais comme je suis assez t?tu....



Qu'avez-vous fait ensuite ?

J'ai jou? au Racing puis je suis all? ? l'AS Montferrand. Cela ne s'est pas tr?s bien pass?. L'entra?neur australien (Tim Lane) avait d?cid? que je n'avais pas assez d'exp?rience et m'a laiss? dans mon coin. Je suis donc parti pour Perpignan o? Olivier Sa?sset, l'entra?neur, m'a v?ritablement fa?onn?.


?tes-vous surpris par votre ascension aussi fulgurante ?

Il y a quatre ans, ma femme m'avait offert un bouquin. C'?tait un album souvenir de la Coupe du monde 1999. Sur la premi?re page, elle avait marqu? : "La prochaine, tu y seras". Ca m'avait bien fait rigoler. Et puis je me souviens aussi de la premi?re interview que j'ai accord?e. Je jouais au racing et le journaliste m'avait demand? quels ?taient mes objectifs futurs. J'avais r?pondu que c'?tait de jouer en Top 16 et de porter un jour le maillot de l'?quipe de France. De retour ? l'entra?nement, mes potes s'?taient bien foutu de moi. Alors oui, ?tre arriv? si vite peut surprendre. J'ai du mal ? r?aliser ce qui m'arrive. Mais je le r?p?te, depuis que je suis arriv? en ?quipe de France, le plus dur, c'est d'y rester.



O? pouvez-vous encore progresser ?

J'ai encore une bonne marge de progression. C'est difficile de l'?valuer en termes de pourcentage. Mais que ce soit en d?fense ou en attaque, j'ai encore beaucoup de choses ? apprendre. Depuis le d?but de la Coupe du monde, j'apprends tous les jours. L'environnement, les ?changes avec les anciens te font ?norm?ment progresser.



Tr?s bien int?gr?


Vous ?tes l? depuis si peu de temps et pourtant on a l'impression que vous ?tes l? depuis si longtemps.

La principale appr?hension que j'avais, ?tait de savoir comment les anciens allaient nous accepter. En fin de compte, si je me suis int?gr? aussi vite, c'est surtout gr?ce ? leur accueil. Le petit "tribunal" mis en place depuis le d?but de la Coupe du monde par les anciens m'a aid? ? conna?tre tous les joueurs. Cela a ?t? plus facile pour communiquer. Sinon, je suis tr?s pote avec Olivier Milloud et S?bastien Chabal. Et puis, je ne suis pas insociable. Je m'adapte rapidement. Aux interviews, au syst?me de jeu, ? la pression... Il y a ?norm?ment de param?tres ? int?grer quand tu passes ? la dimension sup?rieure.



Quel est votre plus grand souvenir depuis le d?but de la comp?tition ?

La Marseillaise qui a pr?c?d? le match contre les Fidji reste l'image que je retiens depuis le d?but de la comp?tition. Il y a tout qui passe dans la t?te au m?me moment. On pense ? la fiert? que peuvent ressentir tes proches quand il te regarde ? la t?l?vision avec le maillot de l'?quipe de France sur les ?paules. On ne se retient pas de pleurer. Personnellement, j'ai vraiment ressenti, ? ce moment-l?, que j'?tais ? la Coupe du monde.



Qu'avez-vous pens? de votre prestation face aux Fidji ?

Cela s'est bien pass? puisque ce match m'a permis de gagner ma place contre l'Ecosse.



Mais encore...

C'est difficile de parler de soi. Je ne vous dirais jamais que j'ai fait un super match et que je suis le plus fort. Contre les Fidji, je dirais que j'ai jou? un match "s?rieux dans l'ensemble." J'ai jou? avec beaucoup d'application. En plus, j'ai touch? deux ou trois ballons au large par mi-temps. J'?tais tr?s content. M?me si j'ai eu du mal ? me mettre dans le match. J'ai commis une faute au sol durant les premi?res minutes et j'ai connu un gros passage ? vide. J'ai mis dix minutes ? me remettre et ? ?tre enfin satisfait d'une action.

J'ai fait le vide. Il faut essayer de ne plus penser ? la connerie que tu viens de faire.



Quelles sont vos relations avec Bernard Laporte ?

J'ai l'impression d'?tre dans sa ligne de mire (rires). Depuis le d?but de la semaine, il n'arr?te pas de me "pourrir" durant les s?ances vid?o durant lesquelles on analyse nos entra?nements. Il me recadre sans cesse. Mais je sais que son attitude, qui peut devenir pesante, est d?lib?r?e. Il veut me faire progresser. C'est de la critique positive. Tout le monde a du passer par l? (rires). Sinon, nos rapports sont strictement hi?rarchiques. Je n'ai pas d'intimit? avec lui. Je ne vais pas lui raconter une blague pour le faire marrer. J'ai encore du mal ? aller vers lui, ? lui parler. Il m'intimide mais j'apprends ? le conna?tre.



De gros moments de fatigue


Comment se passe votre vie quotidienne ?

J'ai bien conscience que participer ? une telle aventure est exceptionnel. C'est quand m?me la Coupe du monde ! Ce n'est que du bonheur. Mais ?a ne m'emp?che pas d'avoir quelques coups de blues. Surtout le soir, quand j'ai ma femme au t?l?phone. La s?paration est vraiment pesante. Elle a d?m?nag? ? Biarritz, mon prochain club et elle ne conna?t pas encore grand monde. Elle vit quelques grands moments de solitude. C'est difficile de lui expliquer ce que je vis, elle ne peut pas ressentir grand chose. Cela fait trois mois que l'on vit en vase clos, qu'il y a ?norm?ment de gens autour de nous toute la journ?e. Je n'ai pas l'habitude. Mais ce n'est que quatre mois dans une vie.



Est ce que la proportion travail-d?tente depuis le d?but de la Coupe du monde vous convient ?

En ce moment, il y a pas mal de r?cup?ration car, physiquement, on a bien charg? la mule jusqu'? la semaine derni?re. Mais il y a quand m?me de grands moments de fatigue. Du lundi au samedi, on fait 8 heures de vid?o, 10 heures d'entra?nements, il y a la pression... Quelquefois, c'est vraiment dur. Alors, d?s qu'on peut, on essaye de s'?vader. On va se prendre un caf? en terrasse d?s qu'on peut et le jeudi matin, on a quartier libre. On va ? Sydney, pour d?couvrir un peu l'endroit o? on se trouve et parler d'autre chose que de rugby. ?




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