C'est dû à une prise de conscience collective. Il y avait tellement de frustration que tout le monde est arrivé prêt et avec de l'envie dès juillet. On a eu de la chance d'avoir une longue intersaison... Et ça nous a fait un bien fou.
D'un point de vue personnel, à trente-trois ans, vous semblez aussi retrouver plus d'efficacité ?
J'arrive à prendre du plaisir. C'est ce que je cherchais par rapport à l'an dernier. J'avais envie de montrer que j'avais un avenir ! Beaucoup ne l'ont pas vu, mais j'ai traîné toute la saison dernière cette opération du cou... (due à une hernie cervicale, en septembre 2017, pour un retour sur le terrain en décembre 2017). Je n'ai pas eu de séquelles, juste un problème musculaire. Je me sentais bien, je suis reparti tambour battant. Mais j'ai repris un "pète" au premier match... J'en ai gardé une appréhension, flagrante sur ma façon de plaquer, d'aller au contact. C'était de la douleur mais aussi la mémoire du choc. Un peu psychologique. J'étais frustré. C'était compliqué. L'équipe ne tournait pas bien. Bref, la spirale infernale. Je n'ai commencé à retrouver des sensations que sur les toutes dernières rencontres.Avant cette blessure, vous faisiez partie du groupe équipe de France, vous étiez un cadre des Bleus époque Guy Novès...
Oui, je me sentais très bien. Et c'est arrivé comme un cheveu sur la soupe ! Après le premier match à domicile contre Toulon (2e j., 3 septembre 2017), le jeudi, sur un exercice de muscu, j'ai senti que je n'avais plus de force dans un bras. On a fait une image et on m'a dit que j'avais une hernie. J'ai pris des corticoïdes pendant trois jours, ce n'est pas passé et je me suis fait opérer. Je n'avais pas de douleur au cou, pas d'irradiation, aucun signe annonciateur.
«Je peux encore faire deux ans, facile !»
Malgré votre retour en forme, vous avez perdu vos galons de capitaine et n'êtes plus toujours titulaire. Comment le vivez-vous ?
Je suis compétiteur, j'ai toujours envie de jouer ! Je sais qu'on a beaucoup de qualité à mon poste... Mon rôle sur le terrain est différent, mais ma façon de me comporter reste la même. Je me prépare et j'aide au maximum, même si j'ai toujours envie d'être sur le terrain, surtout dans ces périodes de phase finale ! J'ai toujours un rôle de leader à jouer et je sais être un relais !
Vous serez en fin de contrat en juin. On vous annonce à Perpignan. Savez-vous déjà de quoi votre avenir sera fait ?
Je n'ai pas pris de décision. Il faut voir ce qu'on attend de moi, quel rôle et quelle longueur de contrat on me propose. Physiquement, je me sens super bien, je peux encore faire deux ans, facile ! Pour l'instant, Clermont ne me propose pas de grandes choses... C'est pour ça que je me donne le temps de la réflexion, parce que ça sera mes dernières années.»
(*) L'année dernière, Clermont a terminé 9e de la saison régulière en Top 14.