Visiblement Bernard Foley ne fait plus réellement partie des plans de Cheika dans l'optique des phases finales. Il paie en cela une mauvaise année sportive où son animation et son jeu au pied n'ont pas été aussi décisifs que par le passé. Je suis très déçu pour ce joueur qui me plaisait beaucoup et qui a eu le mérite de porter l'Australie et les Waratahs pendant de longues années sans être toujours reconnu à sa juste valeur.
Son animation offensive était un régal pour les yeux avec une lecture du jeu frôlant la perfection et une gestuelle particulièrement juste. Sans se mettre réellement en valeur, il préférait toujours faire jouer ses partenaires en tirant le meilleur de leurs qualités individuelles. Même si ses qualités personnelles étaient remarquables grâce à une technique de distribution exceptionnelle et une belle aptitude à attaquer la ligne. Un registre ô combien différent de Barrett mais tout aussi efficace, on en parlerait bien plus s'il avait eu l'opportunité de guider le jeu des Blacks ou d'une franchise comme les Crusaders. Difficile également d'occulter un sang-froid poussé à l'extrême ayant offert de nombreuses victoires à son équipe.
Sa vision du rugby à VII est également intéressante, confirmant qu'il s'agit d'un levier de progression indispensable pour le XV : cette forme de jeu est plus exigeante, physiquement comme techniquement. Tu dois réagir plus vite, voir les espaces en un centième de seconde, identifier les intervalles et distinguer celles-ci des faux trous. Le VII est pour nous tous la meilleure des écoles, j'en suis aujourd'hui convaincu.
Alléluia ! j'en suis convaincu en termes de jeu, mais aussi d'extension du cercle des nations qui pratiquent le rugby.