Et l édito du Midol pour ta pomme, dans lequel ils réussissent la performance assez extraordinaire de ne pas citer le titre de ton bouquin Des pointures !
Le dit édito :
« Une fois nest pas coutume, permettez ici un pas de côté pour déborder en dehors de lactualité. Acceptez donc laugure dune pause momentanée, sorte dune invitation à la respiration, plutôt que davoir à commenter la qualification des Bleues en demie du Mondial néo-zélandais, la préparation des gars de Dupont avant la tournée, les décisions parfois incohérentes des arbitres en Top 14, le suspense du Pro D2, les résultats des treizistes dans leurs coupes du monde ou la fin de linvincibilité rochelaise à Deflandre Tout cela attendra bien, croyez moi.
Alors, prenons du temps. Ce week-end, au beau milieu de notre brouhaha traditionnel, sest joué un nouveau titre de champion de France. Celui du meilleur ouvrage de rugby 2022. Rien danodin à mes yeux : il concrétise un doux rêve porté par Philippe Folliot (sénateur, président de lAmicale des parlementaires du rugby qui talonne encore parmi les siens) et Jacques Verdier, mon prédécesseur aux commandes de Midol qui aimait autant la littérature que le rugby.
Il y a quelques années en arrière, tous deux avaient lancé lidée dun tel prix pour retrouver une forme de tradition mêlant notre sport et ses hérauts avec la chose littéraire et ses récits au souffle danthologie qui lont souvent magnifié.
Il était question de confirmer et transmettre lidée selon laquelle le rugby a quelque chose de différent à partager avec ses contemporains. Quil cultive un rapport à lhistoire et à laventure unique en leur genre ; un héritage mariant la rugosité dun sport de combat avec la beauté du geste et une finesse qui confinent parfois à lart.
Jacques nest plus là mais son héritage est toujours bien présent au sein du journal. Il se confirme encore avec ce prix littéraire relancé par lami Philippe au terme dune jolie contre-attaque depuis son en but tarnais. À ses côtés, Jean Colombier (prix Renaudot 1990 pour limmense "Béloni") dont le dernier ouvrage, "La Totale", est un roman de haute volée écrit par huit mains de rugbymen. Et Richard Escot, qui signa récemment avec Benoît Jeantet le précieux "Jeux de lignes, littérature et rugby". Assis autour deux à la table du jury, Laura Di Muzio, Pierre Berbizier, David Reyrat, Jean-Christophe Buisson, Max Armengaud, et votre serviteur. La transmission est assurée, Jacques aurait adoré.
Premier à sortir de la mêlée dune bonne vingtaine douvrages, Didier Cavarot. Lancien troisième ligne centre dIssoire est le papa de "Monsieur Rusigby". Son personnage et ses nouvelles font vibrer le monde amateur depuis quelques années déjà. Ne vous y trompez pas, sil se plaît dans "son monde", lauteur nous parle du rugby en général, avec pertinence et humanité (lire en page 30). Sans prétention mais avec un talent certain, lAuvergnat sest posé là ; il y a une forme de logique, dévidence et surtout de plaisir à le voir décrocher ce premier prix. Avec lui, la flamme est allumée.
Au moment où notre rugby crépite de toutes parts dans lattente du grand soir tricolore à lautomne 2023, cest un vrai bonheur de voir jaillir des librairies ce nouveau titre de champion de France quand le rugby des Séries a perdu une partie de ses Boucliers et donc de sa visibilité. Cela manquait clairement au paysage. Et cest un atout majeur sur le chemin de la transmission de notre culture, quand tout nest devenu quécran, vidéo et image. Ce poids des mots ne mest jamais apparu aussi précieux. »
J ai beau relire, nan rien
Que de chemin parcouru depuis les Zines fait avec Achille qui trainaient sur le comptoir du Chorus
Profite c est mérité, et continue de nous enchanter avec ta verve et ton humanité. Sans oublier de dire les choses qui se doivent d être dites, histoire de mettre en perspective la vision de ceux qui ne connaissent le rugby que par le prisme du sport pro et de la petite lucarne.