Cédric, comment expliques-tu l’embellie que connaît actuellement l’ASM, après une première partie de saison très délicate ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela ne s’est pas fait en un jour. Il y a eu une phase de deux ou trois mois, qui est passée inaperçue mais qui a selon moi constitué une phase de transition entre le très mauvais et le plutôt bon de la période actuelle. Quand les résultats n’étaient pas là, il faut se souvenir que certains matchs nous ont échappé de très peu, notamment à l’extérieur. A Jean Bouin, contre le Stade français, on s’effondre dans les cinq dernières minutes, à Narbonne, l’équipe tient bon mais craque dans les arrêts de jeu, et à domicile face à Bourgoin, les Isérois arrachent le match nul sur leur dernière action. Ce sont des matchs où le groupe s’était énormément impliqué, et si la récompense n’était pas au bout, tenir le choc face aux gros calibres du championnat pouvait laisser penser que nous n’étions pas loin du compte.
Comment le groupe a-t-il traversé cette période ?
Les joueurs se sont certainement soudés devant cette accumulation de résultats contraires, car encore une fois, la manière était présente. Une fois que la victoire a été au rendez-vous, tout s’est enclenché plus facilement. Je ne suis pas loin de penser que l’équipe récolte aujourd’hui les retombées bénéfiques de cette période, car c’est à ce moment-là que le groupe s’est construit. Même si ce fut dans la douleur.
La victoire à Agen, au moins mentalement, a constitué un déclic ?
Indiscutablement. C’est ce match qui a tout fait basculer du bon côté, et qui a prouvé que le club était sur la bonne voie. De plus, ce succès, totalement inespéré au départ, a été quelque part obtenu grâce à notre état d’esprit. Et tous les joueurs ont compris depuis que sans cela, des lendemains moins souriants seraient de retour.
Quel est maintenant l’objectif pour la fin de saison ? Le club lorgne-t-il vers la sixième place, qualificative pour la Heineken Cup ?
On ne peut pas le cacher, car il s’agit d’un objectif d’une importance capitale. Mais personne au club ne se leurre : chacun sait que notre calendrier n’est guère favorable, puisque nous allons rencontrer les grosses écuries jusqu’à la fin de saison. Tout dépendra de notre capacité à hausser notre niveau de jeu pour maintenir cette dynamique de victoire. Je préfère rester prudent et je souhaite vivement que personne n’oublie d’où l’on vient et les mois difficiles que nous avons traversés.
D’un point de vue personnel, quel bilan peux-tu faire de ta saison ?
Cela fait maintenant un an que je suis à Clermont, puisque j’ai rejoint le club en cours de saison dernière. Depuis, j’ai quasiment joué tous les matchs en tant que titulaire jusqu’à décembre dernier. C’est là que j’ai eu un gros coup de fatigue et j’essaye de me remettre peu à peu dans le bain. Mais durant cette période, d’autres garçons en ont profité pour se montrer. Mais c’est évidemment tout le but d’une dynamique de groupe.
Quels souvenirs gardes-tu du match aller contre le Stade Toulousain (victoire de Clermont 26-22) ?
C’est un grand souvenir. On a pu voir une rencontre très correcte et quand on aime le rugby, on aime jouer face au Stade Toulousain. Le match avait été passionnant et le suspense était total jusque dans les derniers instants. Quant à nous, c’était l’une de nos prestations les plus accomplies, à un moment où pas grand-chose ne voulait nous sourire.
Quel regard portes-tu sur la saison accomplie par ton ancien club ?
Guy Novès résume bien la situation quand il affirme avant même le coup d’envoi de la saison que les dés sont pipés. Certes, le Stade n’est presque jamais sorti en championnat du quatuor de tête, et beaucoup d’équipe seraient satisfaites de vivre ce genre de situation. Mais à Toulouse, on ne peut s’en contenter. Certains points précieux ont été abandonnés en route, et quand on est entraîneur, on ne peut pas le vivre sans une certaine amertume. Guy bâtit un groupe performant et il est confronté à beaucoup de blessures, certes au même titre que d’autres équipes, mais aussi à l’absence des internationaux, ce qui est forcément préjudiciable.
Comment envisages-tu ton premier retour aux Sept Deniers pour cette 25ème journée du Top 16 ?
Je ne l’appréhende pas en tout cas de façon angoissante. Je n’ai jamais vécu de préparation de match en anticipant trop l’évènement, de toute façon. Aujourd’hui, je ne sais pas si je serai dans le groupe pour cette rencontre. Beaucoup de paramètres vont entrer en ligne de compte, et je ne les maîtrise pas tous. Je suis en fin de contrat à la fin de la saison, et ma présence ou non à Clermont l’année prochaine entrera en ligne de compte. L’entraîneur pourrait en effet être incité à faire jouer des garçons qui feront partie de l’aventure 2005-06. Bref, il est encore un peu tôt pour évoquer ma présence lors de ce déplacement.
Aujourd’hui, quels souvenirs gardes-tu de tes années passées au club ?
L’aventure sportive m’aura apporté énormément de satisfactions, car je faisais partie de l’effectif lors des deux derniers titres remportés par le Stade : le championnat en 2001 et la Coupe d’Europe en 2003. Aujourd’hui, la page sportive s’est refermée, mais la page humaine continue. Beaucoup de garçons du club, directement ou indirectement, font toujours partie de ma vie. Le Stade a été pour moi la meilleure école, et ce club m’a permis de grandir au moment où, parallèlement au rugby, je traversais beaucoup de choses ma vie. Et ça, je lui en serai éternellement reconnaissant.

Interview Cedric Soulette
#1
Posté 12 avril 2005 - 16:28
#2
Posté 12 avril 2005 - 16:47
Si on lit entre les lignes .......... Soulette devrait partir à la fin de la saison ?....
Comment envisages-tu ton premier retour aux Sept Deniers pour cette 25ème journée du Top 16 ?
Je ne l’appréhende pas en tout cas de façon angoissante. Je n’ai jamais vécu de préparation de match en anticipant trop l’évènement, de toute façon. Aujourd’hui, je ne sais pas si je serai dans le groupe pour cette rencontre. Beaucoup de paramètres vont entrer en ligne de compte, et je ne les maîtrise pas tous. Je suis en fin de contrat à la fin de la saison, et ma présence ou non à Clermont l’année prochaine entrera en ligne de compte. L’entraîneur pourrait en effet être incité à faire jouer des garçons qui feront partie de l’aventure 2005-06. Bref, il est encore un peu tôt pour évoquer ma présence lors de ce déplacement.
#3
Guest_rugbysolidarite_*
Posté 12 avril 2005 - 17:07
#4
Posté 12 avril 2005 - 18:55
en tout cas, bien belle interview

#5
Posté 12 avril 2005 - 19:30

