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[chopine]

Bravo à M. Gastou qui parle des (vrais) supporters montferrandais flowers


Jean-Christophe Gastou: "la pression monte"


Jean-Christophe Gastou arbitrera la finale Stade Français-Biarritz. Deux équipes qu'il connaît bien pour les avoir dirigées à deux reprises cette saison. A 43 ans, il vivra sa première finale de première division et s'en prend à ces spectateurs qui font des arbitres les exhutoires de leur médiocrité.

8/6/2005
par Nicolas LAVALLEE

- Samedi, vous allez vivre votre première finale de TOP 16. Etes-vous déjà tendu pour cet évènement?
Non, pas du tout. Le gros moment d'émotion a été lorsque j'ai été contacté par René Hourquet, le président de la Commission centrale d'arbitrage. Lorsqu'il m'a dit que toutes les parties, Ligue, Fédé et clubs étaient d'accord pour que je sois l'arbitre de la finale. Je l'ai appris avant le déroulement des demi-finales. Pour le moment je ne ressens aucune pression particulière. Ca va monter vendredi je pense...C'est ma première finale en tant qu'arbitre de champ mais j'avais déjà fait la touche avec Joël Dumé lors de la finale entre Paris et Toulouse.

- Vous avez du regarder les demi-finales alors ?
Bien sûr mais je les ai regardées différemment. Je me suis plus attaché aux aspects techniques et aux phases essentielles du jeu: touches, phases statiques et placages notamment. Ce type de rencontre se joue sur des détails...

- Prenez-vous cette nomination comme une consécration ?
Comme une récompense plutôt. Cela fait 23 ans que je suis arbitre, dont 10 ans en haut niveau. J'ai surtout le sentiment d'avoir parfaitement appliqué les consignes d'avant saison.

- Est-il moins difficile d'arbitrer des équipes constituées d'internationaux ?
Je ne dirai pas cela. Une équipe "facile" à arbitrer est une équipe qui maîtrise bien son jeu. Montferrand était sans doute plus difficile à arbitrer en début de saison qu'en fin de saison, par exemple.

- Vous évoquez Montferrand où vous avez été bousculé à la fin du match...
En rentrant à ma voiture, alors que le match était terminé depuis longtemps et que Clermont avait gagné, mes assesseurs et moi nous sommes retrouvés face à une petite bande de spectateurs. Sur le coup nous n'avons pas eu peur, c'est plus tard, dans la voiture...Heureusement que Privat et Miguel sont intervenus sinon je ne sais pas ce qui aurait pu se passer.

- Avez-vous le sentiment depuis 10 ans que le public devient moins respectueux à votre égard ?
Le rugby touche aujourd'hui un nouveau public grâce à la médiatisation qui est faite de ce jeu et à sa qualité. Nous n'avons pas l'habitude de jouer des matchs de phase régulière dans des stades pleins. Ces nouveaux venus n'ont pas l'éducation des supporters traditionnels qui est celle de considérer l'arbitre comme un élément du jeu. Pour les nouveaux venus, il faut absolument que l'équipe supportée gagne. De n'importe quelle manière. Si l'équipe perd il faut alors absolument un fautif. L'arbitre est tout désigné...Quand comprendront-ils qu'en sport il y a toujours un vainqueur et un vaincu? Quand comprendra t-on qu'un seul Brennus est décerné à la fin du championnat?

- Qui doit régler ce problème? La Ligue? La fédération? Les clubs? Les groupes de supporters ?
C'est le travail de tout le monde. Sur le terrain on n'a sans doute jamais été autant respectés par les joueurs. Par contre, des entraîneurs ou des dirigeants ont des comportements inadmissibles. Là il faut être intransigeants car ce sont eux qui légitiment les violences éventuelles de spectateurs.
Attention, certains supporters sont très bien et j'ai été très touché par les marques de sympathie reçues par des supporters montferrandais à l'issue de mon agression là-bas...- On a le sentiment qu'un supporter pardonne à ses joueurs de rater des choses faciles mais qu'on ne pardonne rien à l'arbitre...
Tout à fait! Le jeu demande faute. Les supporters pardonnent à leur buteur de rater 4 pénalités aisées mais si nous on loupe un en-avant on va subir tous les lazzis du monde! Ce buteur qui failli va t-il être attendu à la sortie des vestiaires et se faire insulter par des responsables de club? Non! Nous, c'est facile on est seuls...Nombre de grands joueurs et entraîneurs m'ont dit qu'ils ne pourraient jamais être arbitres. L'idéal ce serait que tous ces gens qui ont la haine ou qui donnent des leçons aient le courage de venir arbitrer au moins une fois.

[le Sampaud]

C'est bien qu'il l'ai souligné, d'autres auraient déja oublié.