
Si je grossis le trait, une fois n’est pas coutume



Comme aurait très bien pu l'écrire le lepoeeete, le monde à la couleur du regard que tu poses sur lui : Noir ? Blanc ? Gris ? Rose... pourquoi pas après tout ?
Et si nous essayions de mettre un peu de poésie et pourquoi pas d’humour voir d’amour autour des mots ?

A bien y regarder, la palette de ce forum oscille régulièrement du sombre morose à l’immaculée béatitude, la touche anti-maux version mots roses en quelques sortes…

Le ton est quelquefois donné sans nuance, au gré des humeurs et des humours, souvent haut en couleur ! Chacun peint et dépeint sa vision, dans son style préféré, en en remettant volontiers une couche. Est-ce à dire qu’il n’y aurait que des peintres dans la galerie cybervulcanesque ?

Que nenni ! Il existe une autre catégorie d’artistes, un curieux mélange de jaune et bleu, de plein et de vide, des virtuoses du faux col (n’y voyait aucune allusion à la secte des Goules…) Non je veux parler de ceux qui envers et contre tous s’obstinent à ne le voir qu’à moitié plein ou à moitié vide ce contenant, prolongement naturel de la main de tout VBA.

Le comptoir de notre bar préféré est régulièrement animé par ces piliers assoiffés de vérité. Les uns portant inlassablement des toasts (version Pravda) à la santé de dirigeants se glorifiant de comptabilité sans reproche, les autres ne rêvant que de faire trinquer (si si, c’est dans les cordes de certains…

A vrai dire j’ai l’impression que je m’emmêle un peu les pinceaux dans cette histoire, les peinturtuluteurs et les avinés manieurs de verre c’est pt’ être bien les mêmes… !

Bref, même si je ne me reconnais pas dans le rôle du méchant défaitiste, je ne vous surprendrais pas en vous disant que j’ai plutôt tendance à ne le voir qu’à à moitié vide ce foutu verre, surtout à chaque retour du stade


Et puisque vous semblez bien disposés, je vais tenter de mettre en mots mes états d’âme afin que certains comprennent mieux les maux qui me tourmentent, et évitent de me tailler un costard sur mesure de pourisseur maniaco pessimiste.

Quand même les habitués, ne trouvez vous pas que le Michelin aussi sonne bien creux? Pourtant il est souvent plein comme un oeuf ! Mais résonne tristement, comme une coquille vide. Peut être est-il trop plein de ces vieux, avides de valeurs d’un autre siècle, nostalgiques du temps ou on ne pensait pas seulement qu’à alléger leurs portefeuilles.


Heureusement, de temps en temps, les enfants sont là pour faire le plein d’enthousiasme parce que même le ciel se vide et ne peut retenir ses grains (sans doute les larmes des glorieux anciens qui ne reconnaissent plus leurs couleurs). Comme je les comprends, eux qui étaient rugbymen à mi temps mais enthousiastes à plein temps. Par tous les temps, sans intermittence, le spectacle était toujours sur le pré. Même le bois des tribunes vibrait au rythme des cœurs, avec passion, parfois même sans raison, parce que c’étaient eux, parce que c’étaient nous et que nous nous reconnaissions en eux, parce qu’on s’aimait tout simplement, en jaune et bleu.

Que tous les jeunes gens, à qui je parle d’un temps qu’ils ne peuvent pas connaître, veuillent bien pardonner les errements nostalgiques d’un passionné touché en plein cœur ! Que les autres, tous ceux pour qui l’amour du jeu est prétexte à partager, veuillent bien m’aider à surmonter ce passage à vide en m’invitant à partager la seule philosophie qui vaille : plaindre les verres quand il sont vides et les vider quand ils sont pleins.

Réflexion faite, je vais quand même attendre avant de noyer définitivement ma nostalgie, parce même Agen, j’arrive encore à y croire…

A propos, peut être que nous pourrions un jour nous retrouver autour de quelques verres pour noyer aussi cette prétendue fracture.

