Top 14 - Castres
McIntyre: "Jouer tous les week-ends"
Après plusieurs semaines de tractation, Cameron McIntyre a officialisé son départ pour Castres, où il devrait arriver dans quinze jours. A 25 ans, cet espoir du rugby néo-zélandais (1,91 m, 91 kg), sélectionné avec les Junior All Blacks l'été dernier, veut découvrir de nouveaux horizons et gagner du temps de jeu. Notre correspondant en Nouvelle-Zélande Matt McIlraith l'a rencontré et interrogé notamment sur sa vraie-fausse arrivée à Clermont.
Vous deviez rejoindre Clermont-Ferrand à l'intersaison, puis êtes finalement resté en Nouvelle-Zélande. Que s'est-il passé ?
Je m'étais engagé à aller à Clermont. J'avais signé une lettre d'engagement fin avril, mais je devais d'abord obtenir de la NZRFU qu'elle me libère de mon contrat, qui finissait à la fin de la saison néo-zélandaise. Mais c'est devenu problématique lorsque j'ai été sélectionné avec les Junior All Blacks. La Fédération n'a plus voulu me lâcher. Je ne pouvais plus rien faire. J'avais toujours envie de partir, mais j'étais bloqué par mon contrat.
Mais votre attirance pour la France est restée forte, puisque vous venez de signer en faveur de Castres. Pourquoi tenez vous à jouer à vivre dans ce pays ?
Quelques amis à moi y jouent. Un dans un petit club professionnel, un autre dans un club amateur. Ils me parlent tous les deux avec enthousiasme du style de vie et français et de la qualité du rugby. Ils adorent ça, et les entendre m'a donné envie de tenter ma chance. Rejoindre une équipe comme Castres qui dispute la Coupe d'Europe est aussi très attirant. Après avoir joué la meilleure compétition de Provinces de l'Hémisphère Sud (le Super 14, NDLR), je voulais découvrir la H Cup pour comparer (il ne sera pas qualifié pour la 1ère phase de la Coupe d'Europe, NDLR).
Avez-vous vu des matchs de Coupe d'Europe à la télévision ?
Quelques-uns, à la télévision néo-zélandaise. J'ai reconnu quelques noms de grands joueurs. C'est à l'évidence la meilleure compétition européenne, ce sera un grand challenge de pouvoir la disputer. Castres ne me permettra pas seulement de connaître quelque chose de nouveau, je pourrai aussi jouer au plus haut-niveau.
Etre la doublure de Daniel Carter à Canterbury vous laissait peu de chances de jouer. Dans quelle mesure cela a t-il pesé dans votre choix de rejoindre la France ?
Cela a eu son importance. Ce n'est pas la seul raison, mais c'est un facteur. Je voudrais jouer tous les week-ends, et aussi pouvoir donner le coup d'envoi des matchs. Je n'avais pas souvent cette chance en Nouvelle-Zélande. J'ai pris beaucoup de plaisir avec les Crusaders. Mais parce que je n'aurais pas voulu les affronter et parce que j'ai toujours souhaité jouer à l'étranger, j'ai refusé d'aller dans une autre équipe néo-zélandaise.
Vos sélections avec les Junior All Black montrent que les sélectionneurs vous suivaient. Partir pour Castres a dû être une décision difficile à prendre ?
Cela a peut-être été la plus dure de ma carrière. C'était gratifiant de savoir que les sélectionneurs s'intéressaient à moi. J'étais à une marche des All Blacks, mais c'était une marche immense. Il ya plusieurs joueurs du squad au-dessus de moi aux postes où je joue, peut-être cinq ou six. Donc il faut être réaliste. Je sais que je pourrai m'améliorer en jouant plus souvent, mais je dois quitter Canterbury pour ça. C'est pour cela que, pour ma femme Shanna et moi, partir en France à ce moment-là de nos vies était une opportunité à ne pas laisser passer. Il me reste quelques années de rugby. Castres me donnera la chance de maximiser ce temps.
Que savez-vous de Castres ?
Que c'est l'un des gros clubs français, qui a eu une forte influence néo-zélandaise ces dernières années. Je connais Carl Hoeft, avec qui j'ai joué chez les Highlanders "Hoefty" est un mec bien. Sa présence à Castres va m'aider à m'intégrer, à l'équipe comme au style de vie français.
Propos recueillis par Matt McIlraith
[Publié le 25/10/2006]
Source rugbyhebdo.fr
Et si la fédé NZ l'avait bloqué juste pour "emmerder" Cotter...
C'est plausible ou pas a votre avis?