
Lekip du 29/05
#1
Posté 29 mai 2007 - 15:33
Aurélien Rougerie, devenu cette saison le capitaine de l’ASM Clermont-Auvergne,
conduira son équipe samedi à Marseille,face à Toulouse en demi-finales du Top 14 de rugby.
Très attaché à sa ville, où ses parents Jacques et Christine furent des vedettes du rugby et du
basket dans les années 1970, il a re-signé à l’ASM jusqu’en 2010. Pour enfin brandir le
bouclier de Brennus place de Jaude ?
« POURQUOI AILLEURS ? Et pourquoi pas ici ? » Tout est dit,
peut-être. Aurélien Rougerie n’aime pas Clermont, il adore sa ville. Il
aurait donc choisi la facilité en signant trois ans de plus
(jusqu’2010) à l’ASM Clermont Auvergne ? À voir…
« Sincèrement, à Clermont, de par le passé des parents, les enfants Rougerie
partent avec un “ avantage †en notoriété », glisse Xavier Briot, un
de ses meilleurs amis. Mais ils démarrent aussi avec un poids : être
le fils de Jacques Rougerie, dit « le Cube », pilier ou talonneur de l’ASM
et une fois international, en 1973. « Avec tous les gens qui arrêtent
Aurélien dans la rue pour lui dire : “J’ai joué avec ton pèreâ€, cela devait
être une équipe de soixante joueurs… », rigole Julien Cardenas,
un autre intime de l’ailier. Aurélien est aussi le fils de Christine
Dulac, une des « Demoiselles » du Clermont Université Club, treize fois championnes
de France de basket et cinq fois finalistes de la Coupe
d’Europe dans les années 1970. « Ce n’est pas toujours
facile à vivre, sourit Aurélien. Maintenant, je suis fier de ce qu’ont fait
mes parents et j’espère que mes enfants, plus tard, le seront de ce que
j’aurai fait. » Longtemps, « Roro » – « un surnom affectueux à la maison
», dit sa mère, Marseillaise arrivée à Clermont en 1971 – est apparu
réservé, timide. « Je me suis ouvert sur les autres et sur moi-même »,
nous disait-il en avril (L’Équipe du 13 avril). Christine confirme : « En
famille, il commence à peine à se raconter et on découvre des choses
qu’on ne soupçonnait pas. » « J’étais, c’est vrai, un garçon renfermé,
confie le sculptural capitaine clermontois. Avec le recul, je me
rends compte que j’arrivais même à me méfier des gens. Heureusement,
je m’en suis aperçu, j’ai pu changer. » « C’est un enfant qui manquait
de confiance. Il ne bavardait pas en classe,mais n’intervenait pas,
témoigne Ginette Garzon, son institutrice enCM 2, à l’école Paul-Lapie,
à Chamalières. Il n’aurait jamais demandé un truc après la classe s’il
en avait besoin. Il était “ coincé â€. En tant qu’enseignante, j’aurais voulu
qu’il prenne de l’assurance. C’est un regret. » Roro se défoulait seulement
en gymnastique. « Ainsi, son tempérament sur le terrain ne me
surprend pas, assure Mme Garzon. Mais il le cachait. »
Comme il taisait son goût pour la vitesse, en voiture, à moto,
n’importe comment. « Avec lui, je me suis tapé toutes les concessions
de Clermont et des alentours le samedi après-midi, raconte Julien
Cardenas. Il me disait : “ Viens, on va essayer une voiture. †» Et ils fonçaient
dans la montée de la Baraque, cinq kilomètres de virages, au-dessus
de Clermont. C’est là que vivent les parents Rougerie. Enfant, Roro
dévalait cette Baraque… en skate. Une pure folie. « Bah, en skate, j’ai
fait de tout », se marre Rougerie, décontracté, en confiance, dans ce
vestiaire du stade Marcel-Michelin. « La vitesse… Il a besoin de cette
adrénaline », soupire Christine Dulac-Rougerie, sixième adjointe au
maire Serge Godart (PS), dans son bureau de l’hôtel de ville, sous un
poster d’Aurélien et de Pierre Mignoni, le demi de mêlée international de l’ASM.
Cette envie d’aller vite, Rougerie l’a encore en quittant le stade Michelin,
pour rejoindre Mathis et Louane, les jumeaux nés le 10 février. Mais, cette
fois, c’est au guidon de sa BMW K 12 KR qu’il assouvit sa passion.
« C’est la plus grosse moto sur le parking », rigole-t-il tandis que,
dans son dos, les Bib’s quittent l’usine à l’heure du déjeuner.
Longtemps, on le devine, Aurélien a rongé son frein. Il y avait, pêle-mêle,
la filiation, le manque de confiance, la présence de son frère aîné très
extraverti, Baptiste, vingt-neuf ans – le plus jeune, Victor, a, lui, dix-neuf
ans –, son gabarit aussi. Sa mère, grande (1,80 m) et blonde comme
lui : « Plus j’y réfléchis et plus je me dis que, physiquement, j’étais
comme Aurélien : encombrante et encombrée. Mais le monde sportif nous aide. »
« J’étais plus grand que tout le monde. Alors, à l’école, il fallait que
je me cale dans un coin, se souvient Aurélien. C’est de là qu’est venue ma
timidité. Et puis, l’institutrice me faisait peur. Elle était sévère. Maintenant,
c’est avec plaisir que je la revois. » « Aurélien m’a dit, après
coup : “ Je n’oublierai jamais ce qu’on a fait à l’école, les classes
vertes, tout ça... †», confirme Mme Garzon.
Ancré à Clermont, Roro en a pourtant été éloigné, à son corps défendant,
pendant quatre ans, de la cinquième à la seconde : expédié en pension à l’institution Saint-Pierre, à
Courpière, à 50 kilomètres de Clermont. Là-bas, ce timide « menait bien le dortoir à l’internat », selon
Louis Coustes, le directeur de l’époque, resté proche de la famille. « À l’internat, c’est lui qui lançait les
conneries, nous qui les faisions. Roro était plus malin », s’amuse Julien Cardenas. « C’est vrai qu’il y en a qui
se faisaient prendre plus que moi », s’esclaffe Aurélien, qui apprécie cette séquence nostalgie. Mais
attention : « On ne touchait pas à son dortoir ou à son équipe », certifie Louis Coustes. « Il était très à
l’écoute de ses camarades », ajoute Mme Garzon. Un capitaine en sommeil… Ses potes, pourtant, il les envoyait
parfois au casse-pipe. « Il y a dix ans, on allait dans une boîte de nuit à Orcines, à 200 mètres de chez moi.
Les parents étaient rassurés.On mettait cinq minutes pour y aller et une heure et demie pour revenir….
Quand on rentrait avec les copains qui dormaient à la maison parce que c’était plus pratique, je leur ouvrais
le portail, leur disais d’entrer et attendais qu’ils avancent… » Julien Cardenas prend le relais : « Pataud,
le chien de ses parents, voulait nous faire les mollets, il nous traumatisait. On attendait sur le toit de la R 25 de
son père. » Roro confirme : « Je faisais exprès, j’étais bien un enc… » Aujourd’hui, Aurélien amis Julien au
régime, le surveille :« Mais il est roublard et peut manger une salade devant moi le midi, puis une choucroute
en cachette. » Julien, tout en rondeurs, soupire : « Mais comment Aurélien peut-il avoir ce physique en
mangeant autant de Kinder… Qu’il est beau, le Norvégien ! » Ces deux là rigolent ensemble deux heures
chaque jour. Il y a aussi Xavier Briot, 2 mètres, 100 kilos, rencontré à l’époque du bac. « J’étais au lycée
Godefroy-de-Bouillon, lui à Saint-Alyre. On s’est connu grâce à une amie commune ; on a commencé à
manger ensemble le midi. Depuis, on se voit tous les jours. Moi, fils unique, j’ai trouvé un frère en Roro. »Un peu
comme Julien Cardenas, qui a perdu son père jeune et a croisé « une deuxième famille » . « Ma femme vous
le dira, je passe plus de temps avec lui qu’avec elle. Notre amitié est fusionnelle », reprend Xavier. Ces
trois-là, et quelques autres, fonctionnent de manière clanique. C’est récurrent chez Aurélien Rougerie,
même si le terme ne lui plaît pas. Mais il admet : « J’étais toujours méfiant, sur la défense. Alors, c’est
vrai que j’avais besoin d’un clan, comme vous dites. »
« Il faisait partie d’un groupe fermé, affirme ainsi Louis Coustes. Mais il n’était pas du tout méchant. Il avait
son sourire d’ange, genre “ cause toujours, tu m’intéresses â€. Mais il était attachant. »
Après la pension, Roro réussit le concours d’entrée au sport-études d’Ussel, en Corrèze. Formidable ?
Une catastrophe, pour lui… Il s’est présenté pour faire plaisir à Jacques, le père adulé. Ne disait-il pas, en
Espoirs, à Julien Cardenas : « Mon kif, c’est porter le maillot jaune et bleu, comme mon père » ?
« J’ai fait plaisir à mon père en allant à Ussel. C’était un honneur d’y être intégré. Mais je me suis vite rendu
compte que je ne tiendrai jamais le coup ; j’avais besoin de rentrer à Clermont, reconnaît Roro. J’avais
déjà fait quatre ans en internat et estimais avoir payé mes conneries. »
Il savait qu’il ne resterait qu’une semaine au sport-études. Christine, sa mère : « À Ussel, quand je l’ai vu
avec ses valises, j’ai compris qu’il n’y retournerait pas. » Parti trop longtemps de sa ville, Aurélien
avait besoin de s’y immerger à nouveau :« Clermont est agréable et j’y suis né. J’y ai des
attaches personnelles, dont ma famille, évidemment, qui est restée soudée ici, les amis que
je me suis fait au fil du temps. Et ma compagne Amandine est d’ici.
C’est comme ça et ce n’est peut-être pas un hasard. »
Est-il devenu le Rougerie le plus connu de Clermont ? Les avis divergent.
« La grosse différence, explique Jean-Marc Lhermet, manager de l’ASM, est que notre milieu
rugbystique est devenu plus médiatique. Mais ses parents sont des figures importantes de la vie clermontoise.»
« Roro est un bel ambassadeur de la ville. Il est le plus connu des Rougerie pour les jeunes,
même pour nos parents. Il les a dépassés », estime Xavier Briot.
Pour Aurélien : aucune hésitation. Bien entendu, « c’est le père, le chef de la tribu. » Celui qui préside « le
repas du dimanche, avec le bon rosbif ».
À propos de cette célébrité, Christine Dulac-Rougerie, fine politique, sourit :« Le père et le fils sont à
égalité. Sur la ville, c’est encore le père. Mais Aurélien, au plan national…»
En tout cas, le fils entrera, samedi à Marseille, à la tête des Clermontois, face aux Toulousains. Un capitanat
auquel rien ne semblait le prédestiner. Mais tous ceux qui le côtoient sont d’accord : c’est une bonne
chose. « Le capitanat l’a affirmé dans ce qu’il a de vrai, dit Ginette Garzon. Maintenant, il est lui. (Elle
insiste.) Il est vraiment bien. Il ose aller vers les autres. »
Jean-Marc Lhermet assure : « Il ne m’étonne pas, à partir du moment où il a dit oui. Il avait besoin de responsabilités
nouvelles à ce moment de sa carrière. » « Pour le capitanat, on en a discuté, rapporte sa mère. Je lui ai
dit : “ Si tu en as envie, tente-le.Mais tu dois vraiment en avoir envie, par rapport aux responsabilités, à la
lourdeur de la charge, au dialogue à instaurer. †»
Forcément, à deux matches au maximum de la fin du Top 14, l’ASM se reprend, comme tant de fois, à rêver
d’un bouclier de Brennus jamais ramené en Auvergne. Sept finales disputées, sept finales perdues !
Nouvelle icône de Clermont, « fils de », Aurélien Rougerie s’arrête sur ce fantasme : « Ce serait
un beau cadeau pour nous, joueurs, pour le club, qui court après depuis cent ans. Mais on n’en est pas là… »
À la terrasse du Bell’s, place de Jaude, au coeur de Clermont, Julien Gardenas regarde la statue derrière
nous et lâche : « Si Roro ramène le bouclier, Vercingétorix tombe de son piédestal. Et je suis prêt à apprendre
à danser la bourrée ! »
Qui a dit que c'était long???
#2
Posté 29 mai 2007 - 16:10

#3
Posté 29 mai 2007 - 16:29

#5
Posté 29 mai 2007 - 17:27


Merci Goully !! Euuh juste un truc , y' a des scans pas trop chers !!!



#6
Posté 29 mai 2007 - 17:38
J' arrive pas à lire ton scan Epo ????
![]()
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Merci Goully !! Euuh juste un truc , y' a des scans pas trop chers !!!![]()
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mouais, mais j'ai pas encore trouvé comment garder juste une page d'un pdf, puisque mettre le pdf complet du journal n'est pas très très légal...
#7
Posté 29 mai 2007 - 18:10
Tu ouvres le pdf avec Photoshop et tu sélectionnes ta page ; après tu "découpes" l'article choisimouais, mais j'ai pas encore trouvé comment garder juste une page d'un pdf, puisque mettre le pdf complet du journal n'est pas très très légal...
#8
Posté 29 mai 2007 - 18:14


#9
Posté 29 mai 2007 - 18:25
même pas besoin
tu utilises la touche "appareil photo" de ton lecteur PDF pour delimiter la zone que tu veux copier , et tu la colles dans n'importe quel outil qui va bien , Photoshop , paint etc ...
on va tester alors...

la prochaine fois j'hébergerai et mettrai directement l'image
Thx renard pour m'avoir ouvert la perspective d'une nouvelle fonction d'acrobat reader!!

#10
Posté 29 mai 2007 - 18:41

Et ces partiels, ça s'organise?

#11
Posté 29 mai 2007 - 18:44

#12
Posté 29 mai 2007 - 18:45
Ca fait chelou d'avoir des nouvelles via l'EQUIPE.
#13
Posté 29 mai 2007 - 18:55
on va tester alors...
Sans_titre.bmp 299,74 Ko 185 téléchargement(s)
la prochaine fois j'hébergerai et mettrai directement l'image
Thx renard pour m'avoir ouvert la perspective d'une nouvelle fonction d'acrobat reader!!
royal Man



#14
Posté 29 mai 2007 - 19:00
Comme quoi il en est capable!
Sinon c'est marrant mais j'ai eu la même instit que lui .... Ah Ginette ....!...
#15
Posté 29 mai 2007 - 19:22
Je ne connaissais pas non plus cette fonctionnalité d'Acrobat Reader, c'est nickel ; merci pour le tuyaumême pas besoin
tu utilises la touche "appareil photo" de ton lecteur PDF pour delimiter la zone que tu veux copier , et tu la colles dans n'importe quel outil qui va bien , Photoshop , paint etc ...
