Skrela: "Au révélateur clermontois"
Skrela se dit prêt pour le rendez-vous de Montferrand comme pour les Bleus... (Maxppp) Skrela se dit prêt pour le rendez-vous de Montferrand comme pour les Bleus... (Maxppp)
David, vous pourriez être rappelé pour affronter le Pays de Galles en cas de forfait de Lionel Beauxis retenu mais incertain. Vous sentez-vous apte vous-même pour un retour en équipe de France (*)?
J'ai repris à Biarritz il y a trois semaines. Il me manquait un peu de rythme, j'étais un peu à la limite. Depuis, on a beaucoup travaillé durant dix jours de préparation. On a tout mis en oeuvre pour arriver fin prêts face à Montferrand, j'espère que ça va être le cas. Aujourd'hui, tout est OK, tous les voyants sont au vert en ce qui me concerne, je suis partant avec le club donc je le suis aussi pour l'équipe de France, mais il est sûr que plus je joue de matches, plus le rythme va revenir.
Avez-vous suivi les deux matches de l'équipe de France en Irlande et face à l'Ecosse ?
Bien sûr, je n'ai rien raté. En Irlande, c'est dommage parce que sur ce qu'on a vu, il y a eu du mouvement et un premier essai magnifique. Et puis face à l'Ecosse, je les ai trouvés un peu tendus, comme crispés, peut-être la pression du résultat. J'ai souffert avec eux et on a senti que c'était plus compliqué.
A ce poste d'ouvreur, Lionel Beauxis est revenu. Comment réagissez-vous lorsque Marc Lièvremont déclare qu'il est le grand n°10 de demain pour l'équipe de France ?
J'ai joué à l'automne, cette fois, c'est Lionel. Au final, je pense que c'est le meilleur qui jouera. C'est la règle du sport de haut niveau et il n'y a pas de soucis à avoir là-dessus. Lionel est capable de faire de grands matches, on sait quel très grand joueur il est, donc à moi si je veux retrouver ma place de faire de bons matches.
"La finale de l'an passé est oubliée..."
Et ça passe par ce choc face à Clermont dimanche, au Stadium...
C'est un grand rendez-vous. Clermont, actuellement, retrouve la forme et un très bon niveau depuis deux mois. On voit que cette équipe est en confiance. A nous de faire le gros match qui s'impose, d'abord parce qu'on joue à Toulouse, chez nous, devant notre public, et puis, dans une phase de progression, on reste bien placé en championnat, il faut le rester.
Ce match possède aussi un parfum particulier parce que c'est le remake de la finale du championnat l'an passé. Même si vous n'en étiez pas, ça compte ou pas du tout ?
Je crois que c'est complètement oublié aujourd'hui. Entre une finale et un match de saison régulière, ça n'a pas du tout la même saveur, ni la même atmosphère, même si on sait que ce sera chaud dimanche. Derrière, la saison ne sera pas finie, elle continue encore, donc, non, très franchement, on ne peut pas faire de parallèles, ne serait-ce qu'en termes d'intensité par rapport à la préparation et au match. Une finale, on sait qu'il y a un Bouclier au bout. Là, c'est un gros test pour nous, on va passer au révélateur montferrandais. A nous de nous préparer en conséquence...
Ce sont des matches, vous en avez fait l'expérience au Stade Français, compliqués à gérer après une trêve internationale et les retours des sélectionnés...
Là, on est parti pour un mois et demi compliqué entre ceux qui vont partir et ceux qui vont rester. Pour autant, on reçoit Montferrand, c'est une grosse affiche et je pense que tout le monde va être prêt et aura préparé ce match le plus sérieusement possible. Ça fait cinq ou six mois qu'on travaille ensemble et on ne va tout chambouler du jour au lendemain. Appuyons-nous sur ce que l'on sait faire et à nous, ceux qui étions restés au club durant ces quinze jours, de favoriser leur réintégration, mais on ne se fait pas de soucis là-dessus.
Ce match marque aussi vos retrouvailles avec votre public, au Stadium qui plus est, après la grosse désillusion vécue en Coupe d'Europe face à Glasgow. N'y a-t-il pas aussi l'envie d'effacer ce souvenir ?
Bien sûr parce que face à Glasgow, on était passé à côté de notre match, tout simplement. La semaine d'après, on était allé à Bath et on avait su arracher le match nul (3-3) qu'il nous fallait pour la qualification. Je crois que l'équipe sait ce qu'il va falloir impérativement mettre en termes d'intensité et d'envie pour gagner ce match-là. On est prévenus, on joue au Stadium un match particulier, mais tous les joueurs sont aussi rompus à ce genre de rendez-vous. Et on sent qu'il y a une concentration toute particulière durant la semaine.
Pour Toulouse, on le sentiment que ce début d'année 2009 a été plus compliqué à gérer après une première partie de saison menée tambour battant. C'est aussi votre avis ?
Il est certain qu'on avait vécu trois mois fastes d'octobre à décembre, où on était invaincus et on pratiquait un beau et bon rugby. Là, la reprise, c'est vrai, a été plus compliquée. Mais j'ai le sentiment justement que la trêve nous a fait du bien, la semaine de vacances, on s'est remis au boulot et on a vu ce qui n'allait pas dans notre jeu. On va essayer de mettre en application ce qu'on a détecté, ce qu'il fallait modifier pour redevenir performants comme on l'était en fin d'année 2008.
"Finir ma carrière à Toulouse"
On a beaucoup parlé des solutions dont disposait cette saison Toulouse à la charnière avec à vos côtés Fred Michalak, Jean-Baptiste Elissalde et Byron Kelleher. On se rend compte qu'avec les blessures, ce n'est pas de trop...
On avait commencé à trois la saison, avant que Fred n'arrive en novembre. Et puis je me suis blessé, ils n'étaient plus que trois. Là, c'est Byron, qui est indisponible un mois et demi (entorse du genou gauche), on n'est pas trop de quatre. Même Gaffie du Toit joue aussi, c'est la preuve qu'on a besoin de beaucoup de monde parce qu'on a aussi l'ambition d'aller au bout des deux compétitions. Tout le monde va jouer et tout le monde aura sa chance. Il y a le temps des blessures et après, à la fin, ce sont les meilleurs qui joueront. On le savait dès le départ, mais on savait qu'on aurait besoin de quatre joueurs, voire cinq, voire six...
Pour votre première saison à Toulouse, on, imagine que vous aviez peut-être rêvé d'un parcours moins semé d'embûches...
Je me suis beaucoup blessé, ça m'était peu arrivé jusque là dans ma carrière. Mais ça s'est ensuite mieux passé et j'ai pu jouer dans une période où l'équipe tournait bien. J'aurais aimé achever plus de matches, mais ça fait partie de la vie d'un rugbyman. J'espère que c'est bien fini et que je vais pouvoir réenfiler les matches pour pouvoir m'installer le mieux possible dans cette équipe.
Ce retour à Toulouse, n'était-il pas finalement écrit quelque part, vous qui aviez pour terrain de jeu à l'époque le vestiaire au côté de votre papa, Jean-Claude Skrela ?
J'ai vécu petit au milieu de ce Stade et des joueurs toulousains. Pour moi, c'était naturel d'être parmi eux, même si je sais que j'avais beaucoup de chance d'être dans le groupe en étant si petit. Par la suite, j'ai fait ma carrière, mais ce n'était pas programmé de revenir à Toulouse. Mais j'en ai eu l'opportunité et je connaissais Guy Novès. Je ne vais pas dire que c'était naturel, mais à 30 ans, je me devais de saisir cette chance pour finir dans ce club, qui continue d'être encore une référence en Europe. C'est ce que j'ai fait et je ne le regrette pas.
(*) Victime d'une déchirure à la cuisse gauche à la mi-décembre, l'ancien Parisien a effectué son retour au jeu le 31 janvier dernier, à Aguiléra, en tant que titulaire lors de la défaite (13-17) du Stade Toulousain face au BO.
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Edited by JB 03, 20 February 2009 - 13:41 PM.
Modif de la mise en forme.
