9 réponses à ce sujet

[Dooley]

La vérité concernant le rapport de Desproges au cancer, vous la découvrirez dans l'ouvrage Desproges Portrait publié en 2000 par Marie-Ange Guillaume dans le passage allant de la page 163 à la page 173...
Vous y apprendrez que contrairement à la légende, ce n'est pas de SON cancer que Desproges riait lors de ses spectacles: c'est celui de sa belle-soeur que l'artiste avait en tête, à l'exception du texte de scène intitulé On n'est pas des boeufs*... Lorsque Desproges consulte suite à d'étranges douleurs dorsales, les médecins choisissent de ne pas l'alarmer même si le mot cancer est prononcé; lui choisit de croire qu'une petite intervention suffira effectivement à éloigner définitivement la bête immonde... Sa femme, en revanche, est déterminée à connaître la vérité et apprend rapidement que l'avancement de la maladie est déjà dramatique et qu'il n'en a que pour quelques mois... Elle décide alors de lui mentir jusqu'au bout, au prix de subterfuges parfois hallucinants eu égard à l'état de fatigue inhérent à la maladie et forcément très handicapant pour un homme de scène...
La fameuse dépêche de l'AFP - "Desproges est mort d'un cancer. Etonnant, non?" - n'a pas été non plus, contrairement à ce que beaucoup croient, rédigée par Desproges, mais par son pote Jean-Louis Fournier (que Dungannon évoque dans un autre sujet) "à la façon de"...
On apprend aussi dans ce livre que la célèbre phrase "J'aurai jamais de cancer, je suis contre" est un emprunt qu'il a fait à sa propre femme: c'est ce que cette dernière lui avait répliqué alors qu'il la "tannait" pour qu'elle modère sa consommation "industrielle" de cigarettes... Il avait peur qu'elle attrapât un... cancer!

* Dans le texte de scène On n'est pas des boeufs, Desproges, se croyant faiblement atteint, écrit: "Ainsi caracolais-je de radioscope ordinaire en médecin communal, par un matin d'automne époustouflant d'insignifiance où m'agaçait un point de côté. [...] C'était pas un point de côté, c'était un cancer de biais. Y avait à mon insu, sous-jacent à mon flanc, squattérisant mes bronches, comme un crabe affamé qui me broutait le poumon. Le soir-même, chez l'écailler du coin, j'ai bouffé un tourteau. Ca nous fait un partout." Comme disait Gainsbourg, pas dégueu quand même!... D'autant plus savoureux - si je puis dire - que l'humoriste est authentiquement allé manger un crabe au resto...
Bref, sur le sujet du cancer et de la mort en général, Pierre Desproges n'était pas du tout un héros; c'était au contraire un trouillard absolu, ce qui, en l'occurrence, n'est pas blâmable le moins du monde, selon moi qui connais bien le sujet...
Méfions-nous donc des légendes!

[luern]

ce n'est pas blamable d' être un trouillard ?, bravo belle confidence

Monsieur,

Pensez-vous que le cancer finalement fut une chance pour vous, en tant que source d'inspiration sarcastique?



Pierre Desproges
Jeune homme de bonne famille,

D'abord, j'ai arrêté de penser. Il y a bien longtemps. Ça perturbe mes neurones déjà considérablement malmenés par la téquila de la veille au soir. Inutile de leur en infliger plus, ils n'ont pas besoin de cela. Et puis, il est bien connu que la chimio décime un peu plus les rangs de ces besogneux de l'intelligence. Alors, c'est décidé, dès les premiers symptômes, je les noie dans le formol.

Le cancer? Malheureux! Parles pas de ça, ça porte malheur.

Bon, trêve de conneries. Surtout que Priscilla arrive, elle va encore me reprocher de lui piquer ses bons mots. En effet, j'ai arrêté de fumer il y a bientôt 10 ans. Ça arrive. Oui, je fumais un peu: deux paquets de Gitanes Maïs sans filtre par jour. Passeport cylindrique pour Villejuif. Alors j'ai arrêté. Surtout que je suis monogame, alors vous comprenez, les gitanes, surtout par paquets...

Mais pas Priscilla, à mon grand désespoir. Je veux dire: Priscilla n'a pas arrêté de tirer sur la tige... pouf, pouf, de fumer, pardon. Donc, pendant ces environ 10 ans, je l'ai régulièrement envoyée chez différents chamans pour lui passer l'envie de se saturer les poumons de jus de Camel. Voyant l'infructuosité des résultats obtenus, je lui ai demandé si elle n'avait pas peur de se choper un crabe mal placé. Ce à quoi elle a répondu: «De toutes façons, j'aurai pas le cancer, je suis contre.» Et c'est moi qui l'ai eu. Tout récemment. Dieu, si je tiens ton inexistence, je te le ferai payer.

Vous comprenez donc que c'est l'idée du cancer qui me travaillait. Pas le cancer lui-même, je crois que je n'aurai pas le temps d'en profiter. Réfléchissez: dans mon premier spectacle, je disais: «J'ai pas d'cancèreuh, j'ai pas d'cancèreuh...». Je ne l'avais pas. Même si j'en ai tant ri, je n'en avais pas. À tel point que l'on croit maintenant que je l'ai porté toute ma vie.

Cela fait si longtemps maintenant que j'attendais mon cancer. Me voilà rassuré, je vais partir avec lui.

Pierre Desproges

[dungannon92]

Rire de son cancer ne faisait pas de Desproges un héros. C'était simplement l'expression de son désespoir, de sa trouille peut-être aussi. Cela fait un moment que je ne me suis pas replongé dans son "oeuvre" (trop lue, à une époque), mais il me semble que le cancer (et la mort, du coup) y occupe une place plus importante que le seul texte de scène cité (dont le fameux "Noël au scanner, Pâques au cimetière" de L'Almanach).

[Dooley]

Rire de son cancer ne faisait pas de Desproges un héros. C'était simplement l'expression de son désespoir, de sa trouille peut-être aussi. Cela fait un moment que je ne me suis pas replongé dans son "oeuvre" (trop lue, à une époque), mais il me semble que le cancer (et la mort, du coup) y occupe une place plus importante que le seul texte de scène cité (dont le fameux "Noël au scanner, Pâques au cimetière" de L'Almanach).

Déclaration de Marie, l'une des filles de Desproges: "J'en ai marre que les gens disent qu'il a ri de son cancer jusqu'au bout, j'en ai marre de 'mon père ce héros'. Ca les arrangent qu'il soit un héros. Il faut dire la vérité."
Comme tout le monde, Desproges n'avait pas peur de la mort à proprement parler, mais du passage de la vie à la mort, de la perspective de laisser les siens dans le chagrin, de l'atroce agonie, aussi, sans doute, qu'induit quasiment systématiquement un cancer...
"L'état de mort ne me gêne pas, c'est le fait de passer de la vie à la mort qui me gêne. Une fois que je serai mort, pas sûr que j'aurai envie de revenir..."
Paraphrasant Desproges, un foetus aurait déclaré: "Une fois que je serai né(e), pas sûr(e) que j'ai envie de rester..."

[Croquemuche]

Ces tentatives visant à nous expliquer le rapport qu´entretenait Desproges avec sa maladie sont vraiment mediocres. Pas la peine de prendre la fille en caution et la belle soeur en otage

Pour comprendre Desproges, faut deja savoir l´ecouter

Peut on rire de tout ?

http://www.kewego.fr...yROoafYv8e.html

[lepoeeete]

Ces tentatives visant à nous expliquer le rapport qu´entretenait Desproges avec sa maladie sont vraiment mediocres. Pas la peine de prendre la fille en caution et la belle soeur en otage

Pour comprendre Desproges, faut deja savoir l´ecouter

Peut on rire de tout ?

http://www.kewego.fr...yROoafYv8e.html

le tribunal des flagrants délires, put.. qu'est-ce que c'était bon comme émission

[Dooley]

Ces tentatives visant à nous expliquer le rapport qu´entretenait Desproges avec sa maladie sont vraiment mediocres. Pas la peine de prendre la fille en caution et la belle soeur en otage

Pour comprendre Desproges, faut deja savoir l´ecouter

Peut on rire de tout ?

http://www.kewego.fr...yROoafYv8e.html

"Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet"... J'aime beaucoup cette phrase de Georges courteline...

[lancien]

il est une image à jamais là quelque part, et elle ne sera jamais détruite...il y a des gens comme ça à qui on pardonne tout, et en savoir plus sur eux n' apporte rien, et n' enlève rien

[JAFF 43]

il est une image à jamais là quelque part, et elle ne sera jamais détruite...il y a des gens comme ça à qui on pardonne tout, et en savoir plus sur eux n' apporte rien, et n' enlève rien

snif, snif

[dungannon92]

il est une image à jamais là quelque part, et elle ne sera jamais détruite...il y a des gens comme ça à qui on pardonne tout, et en savoir plus sur eux n' apporte rien, et n' enlève rien

Malheureusement il n'a eu aucun successeur. Mais c'est vrai qu'il ne vieillit pas, le bougre, même si la plupart des références sont incompréhensibles pour les moins de 30 ans.

le tribunal des flagrants délires, put.. qu'est-ce que c'était bon comme émission

Sa façon de concasser PPDA est notamment grandiose...