
Un peu d'histoire, un peu d'humour... pour changer d'air
#1
Posted 08 June 2009 - 20:06 PM
a retardement. Par Michel Embarek, écrivain.
Les Clermontois l’ont enfin évité pour la dixième fois. Ouf ! Ils auraient pu affronter n’importe qui samedi soir, l’US Rodéo-sur-Juliette, le RC Pertuisien, même le CA Brive, le résultat aurait été identique. Mémoire longue et rancune tenace, Brennus. Surtout un 6 juin. Surtout contre des Catalans. Car tout remonte au 6 juin 1944, jour où le saint protecteur des enfants d’ovalie jura qu’il ne poserait jamais son bouclier en Auvergne avant que les bougnats aient perdu dix finales.
Quel crime avaient-ils donc commis pour mériter une telle sentence ? Aucun en vérité. Mais c’était comme ça à la Libération. Quelqu’un devait porter le béret. L’anathème fut jeté à la volée (et peut-être en léger état d’ébriété) sur toute une région. Vu du ciel et sans les moyens techniques de Yann Arthus-Bertrand, Clermont, Vichy, Aurillac, Brioude, Issoire, c’était du pareil au même. Brennus n’avait guère apprécié que, pendant la Seconde Guerre mondiale, les gros pardessus de la fédé du XV aient fumé le cigare à l’hôtel du Parc de Vichy, profitant d’une proximité certaine avec le «Maréchal Nouvoilà» pour faire les poches bien garnies du rugby à XIII.
Accessoirement, le président Albert Ginesty et sa camarilla avaient poussé le bouchon jusqu’à rayer le XIII, sport enfantin, gracieux et d’âme catalane, de la carte de France en lui retirant ses papiers d’identité. Depuis, dans les couloirs feutrés de la fédé, tout le monde comptait sur ses doigts à chaque Bouclier passé sous le nez des bonshommes Michelin.
Sur le coup de minuit, samedi, Brennus s’est offert une grande assiette de tripoux puis un demi saint-nectaire fermier en culbutant une bouteille de saint-pourçain. «J’avais dit, j’ai fait, a-t-il marmonné après avoir étouffé discrètement un rototo dans son poing. Les Jaunards reviennent quand ils veulent. Je ne garantis rien mais plus question de refuser de les suivre jusqu’à la place de Jaude.» Viril mais correct, Brennus.
Michel Embarek vient de publier les Anges sauvages (Pascal Galodé éditeurs).
http://www.liberatio...-jusqu-a-la-lie
#2
Posted 08 June 2009 - 21:33 PM
Clermont, l’anathème enfin bu jusqu’à la lie
a retardement. Par Michel Embarek, écrivain.
Les Clermontois l’ont enfin évité pour la dixième fois. Ouf ! Ils auraient pu affronter n’importe qui samedi soir, l’US Rodéo-sur-Juliette, le RC Pertuisien, même le CA Brive, le résultat aurait été identique. Mémoire longue et rancune tenace, Brennus. Surtout un 6 juin. Surtout contre des Catalans. Car tout remonte au 6 juin 1944, jour où le saint protecteur des enfants d’ovalie jura qu’il ne poserait jamais son bouclier en Auvergne avant que les bougnats aient perdu dix finales.
Quel crime avaient-ils donc commis pour mériter une telle sentence ? Aucun en vérité. Mais c’était comme ça à la Libération. Quelqu’un devait porter le béret. L’anathème fut jeté à la volée (et peut-être en léger état d’ébriété) sur toute une région. Vu du ciel et sans les moyens techniques de Yann Arthus-Bertrand, Clermont, Vichy, Aurillac, Brioude, Issoire, c’était du pareil au même. Brennus n’avait guère apprécié que, pendant la Seconde Guerre mondiale, les gros pardessus de la fédé du XV aient fumé le cigare à l’hôtel du Parc de Vichy, profitant d’une proximité certaine avec le «Maréchal Nouvoilà» pour faire les poches bien garnies du rugby à XIII.
Accessoirement, le président Albert Ginesty et sa camarilla avaient poussé le bouchon jusqu’à rayer le XIII, sport enfantin, gracieux et d’âme catalane, de la carte de France en lui retirant ses papiers d’identité. Depuis, dans les couloirs feutrés de la fédé, tout le monde comptait sur ses doigts à chaque Bouclier passé sous le nez des bonshommes Michelin.
Sur le coup de minuit, samedi, Brennus s’est offert une grande assiette de tripoux puis un demi saint-nectaire fermier en culbutant une bouteille de saint-pourçain. «J’avais dit, j’ai fait, a-t-il marmonné après avoir étouffé discrètement un rototo dans son poing. Les Jaunards reviennent quand ils veulent. Je ne garantis rien mais plus question de refuser de les suivre jusqu’à la place de Jaude.» Viril mais correct, Brennus.
Michel Embarek vient de publier les Anges sauvages (Pascal Galodé éditeurs).
http://www.liberatio...-jusqu-a-la-lie
1e truc écris depuis samedi qui fasse sourire à propos de la finale!
thanx !

#3
Posted 09 June 2009 - 07:44 AM
Clermont, l’anathème enfin bu jusqu’à la lie
a retardement. Par Michel Embarek, écrivain.
Les Clermontois l’ont enfin évité pour la dixième fois. Ouf ! Ils auraient pu affronter n’importe qui samedi soir, l’US Rodéo-sur-Juliette, le RC Pertuisien, même le CA Brive, le résultat aurait été identique. Mémoire longue et rancune tenace, Brennus. Surtout un 6 juin. Surtout contre des Catalans. Car tout remonte au 6 juin 1944, jour où le saint protecteur des enfants d’ovalie jura qu’il ne poserait jamais son bouclier en Auvergne avant que les bougnats aient perdu dix finales.
.......
Sur le coup de minuit, samedi, Brennus s’est offert une grande assiette de tripoux puis un demi saint-nectaire fermier en culbutant une bouteille de saint-pourçain. «J’avais dit, j’ai fait, a-t-il marmonné après avoir étouffé discrètement un rototo dans son poing. Les Jaunards reviennent quand ils veulent. Je ne garantis rien mais plus question de refuser de les suivre jusqu’à la place de Jaude.» Viril mais correct, Brennus.
Michel Embarek vient de publier les Anges sauvages (Pascal Galodé éditeurs).
http://www.liberatio...-jusqu-a-la-lie
Merci, ça fait un bien fou.
#4
Posted 09 June 2009 - 09:16 AM
Merci, ça fait un bien fou.
C'est clair, ça déconstipe ...

#5
Posted 09 June 2009 - 09:46 AM

#6
Posted 09 June 2009 - 09:51 AM
