Sur le premier, on est d'accord, c'est lui qui met la première pique dans l'axe et qui permet à Médard de finir tranquillement le travail quelques temps de jeu après. Sur le second c'est moins vrai, le travail est fait avant et surtout Fofana se fait aspirer comme un bleu ce qui libère l'aile, Caucau ou pas, tout ailier normal aurait marqué cet essai. Du coup, utiliser Caucau au centre semble être une belle tentation pour Novès... Mais la défense du match contre le stadium n'est pas celle qu'il aura devant lui au vélodrome, on peut faire confiance à Jules pour imaginer ce qu'il faut pour contrer cette option (car lui aussi il y aura pensé, on peut en être certain).
Pour ce qui est de la compo de l'ASM, il faut attendre l'annonce officielle, on joue peut-être au poker menteur entre les deux... Si on peut penser que le XV de départ est celui annoncé, le banc reste quand même à confirmer.
Enfin, ce n'est pas parce qu'il y aurait 6 avants sur le banc qu'il n'y aura pas de jeu au large. Souvenons-nous du Leinster, qui présente peut-être la façon dont l'ASM tentera de jouer demain (pu
n, c'est demain
J-1
) : début de match, on gère la pression comme on peut avec des joueurs solides mais peut-être moins mobiles, à la 50ème, on sort des joueurs plus toniques et perforateurs pour prendre la profondeur en zone 0 ou 1, créer deux ou trois temps de jeu avec des sorties de balles rapides avant d'ouvrir sur les 3/4 et aller à dame !
.
Facile à dire, plus difficile à faire, la vitesse de sortie de balle d'une part et de passe de Morgan d'autre part (qui va devoir monter en régime sur ce match) seront décisives. Mais je ne vois pas comment on peut battre Toulouse autrement qu'avec cette approche. Attaquer à tout va, ouvrir dès le premier temps de jeu serait à mon avis suicidaire.
La première période face au BO a montré ce qu'il ne fallait pas faire... Avec la qualité du contre toulousain, ça pourrait effectivement faire mal d'attaquer à mauvais escient. Mais je doute que l'on ait droit à 80 mn calquées sur la seconde période, d'une part parce que c'est trop prévisible et d'autre part parce que le ST a aussi du répondant devant... J'ai hâte de voir ce que Cotter va nous sortir de son chapeau pour déstabiliser le ST.
Sur lequipe.fr
Les frères ennemisGuy Novès et Vern Cotter seront opposés en demi-finale du Top 14 (vendredi, 21h). Les managers de Toulouse et de Clermont partagent la même exigence et détestent l'échec.C'est l'histoire de deux hommes indissociablement liés à la réussite de leur club. Comment, effectivement, envisager les réussites du Stade Toulousain et de Clermont, sans évoquer Guy Novès et Vern Cotter. Deux hommes liés par une inextinguible soif de succès, une inexorable volonté et par une haine commune de l'échec.
Les insomnies de Guy NovèsA 57 ans, Guy Novès va donc vivre sa vingtième demi-finale de championnat. Un record. Une longévité dont il paie néanmoins le prix fort. Le «
Gitan », comme l'on surnommé ses joueurs, ne dort pas bien. Ses nuits sont hantées par le stress généré par l'exigence suprême qui est la sienne. «
On dort très bien quand on est joueur. Le coach, lui, prépare, exécute et analyse l'entraînement. Après les matches, il réfléchit à ce qui a marché ou pas. Il pense à l'équipe, pense pour l'équipe. Pas à lui. On devient insomniaque... ». Mais dès que le jour revient, Novès sait trouver les mots pour tirer le meilleur de ses joueurs. Paternel sans chercher à les infantiliser, il veille sur eux et fait en sorte de les mettre dans les meilleures conditions. Depuis 680 matches, même si l'intéressé en réclame plus de 900 (en comptant les matches des juniors), son exigence s'est conjuguée à merveille avec la devise du Stade Toulousain, «
Tendre vers l'excellence ».
Les coups de gueule de Vern CotterCette obsession du détail, Guy Novès la retrouvera chez son vis-à-vis, vendredi soir. Car si Vern Cotter partage une histoire plus récente avec Clermont (il est arrivé en 2006),
le Néo-Zélandais n'a pas tardé à imprimer sa marque au club auvergnat, comme il peut le faire avec son bétail à l'autre bout du monde (!). Directif à la limite de l'intransigeance, Cotter a réussi à transfigurer les Clermontois au point de les qualifier, au minimum pour les demi-finales du Top 14 depuis qu'il est à la tête de l'équipe. Si la prise en main ne s'est pas fait sans heurts, «
La moindre connerie à l'entraînement était sanctionnée d'une séance supplémentaire de physique », se rappelle Mario Ledesma, Cotter a su mettre de l'eau dans son vin et nouer un dialogue constructif avec ses joueurs. Au point de les mener au titre au terme de la saison dernière. Sur un nuage, les Clermontois ont eu du mal à redescendre sur terre cette saison. Mais Cotter a su faire une nouvelle fois évoluer le jeu de l'ASM dont les velléités de jeu au large étaient devenues trop prévisibles.
L'exigence, la performance et la haine de l'échec sont donc les moteurs communs des ces exceptionnels meneurs d'hommes que sont Guy Novès et Vern Cotter. Pas étonnant qu'ils se retrouvent parfois en dehors des terrains pour des parties de chasse où la compétition ne doit pas forcément s'effacer derrière l'amitié. -
Bertrand LAGACHERIE