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Skrela: "Ça va être la guerre"
Pour sa première saison à Clermont, David Skrela, passé par le Stade Français et Toulouse, s'est rapidement imposé comme une alternative crédible à Brock James à l'ouverture. Le triple champion de France (2004, 2007, 2011), vainqueur de la H Cup en 2010 sous le maillot du Stade Toulousain, sera un atout de poids pour Clermont qui tentera dimanche, sur la pelouse des Saracens, de se qualifier pour la première fois de son histoire pour le dernier carré de la H Cup.

David, c'est le premier grand rendez-vous de Clermont cette saison, son premier match de phases finales. Avez-vous noté un changement de comportement chez vos coéquipiers dans l'approche de ce match ?
Tout le monde a bien conscience que ce week-end, c'est un match à élimination directe. Dès le début de semaine, la concentration était au rendez-vous. Chacun a envie de jouer ce match, malheureusement, seulement 23 iront à Londres. Mais il y a beaucoup de concentration, beaucoup d'envie, beaucoup de détermination chez chacun pour essayer de bien préparer ce match et faire un résultat là-bas. La pression va monter petit à petit dans la semaine. Mais pour le moment, on s'attache surtout à être minutieux pour avoir le moins de surprises possibles dimanche.

Dans l'approche de ce match, retrouvez-vous ce que vous avez connu à Toulouse ?
La prise de conscience des joueurs est là. C'est une semaine particulière en termes de préparation. Mais comme j'ai pu en connaître quand j'étais à Toulouse. Tous les joueurs savent qu'il faudra en faire un peu plus que sur un match « classique » pour espérer passer en demi-finale.

Vous qui avez connu le Stade Toulousain, avez-vous la sensation que cette saison, plus encore que par le passé, l'ASM s'est rapproché du niveau d'exigence du club de la Ville Rose ?
Je n'ai pas connu Clermont avant mais quand je suis arrivé ici, je me suis vite rendu compte que les objectifs étaient aussi élevés qu'à Toulouse. Les moyens ont été mis pour essayer de les atteindre. Après, on sait que c'est compliqué, chaque année, d'aller chercher un titre. Mais les infrastructures sont présentes et il y a les joueurs pour aller chercher au moins un trophée cette saison. Tout est entre nos mains. Il n'y a plus qu'à gagner ces matches de phases finales.

"C'est mieux d'avoir le ballon pour mettre la pression sur l'adversaire"

Clermont n'a jamais atteint le dernier carré de la H Cup, battu à trois reprises en quarts de finale à l'extérieur. Pourquoi cette année pourrait-elle être la bonne ?
Le club a cette ambition d'être le plus souvent possible présent à ce stade de la compétition. Le club y était en 2010. Cette année, on y est. Et plus on joue ce genre de matches, plus on a une chance de les gagner. Je crois qu'on mérite amplement notre présence en quart de finale. Mais on a l'ambition d'aller plus loin. Le groupe est prêt.

L'ASM marche mieux à l'extérieur que la saison dernière. Comment l'expliquez-vous ?
Je crois que c'est le résultat d'une prise de conscience collective. Aujourd'hui, il n'y a plus de matches à l'extérieur et à la maison. Il faut essayer d'être performants tous les week-ends. Et on a la chance d'avoir un groupe riche, donc il y a beaucoup de turnovers. Les joueurs qui ne jouent pas le samedi se préparent pour le week-end suivant. Chacun apporte sa fraîcheur, son enthousiasme et surtout son envie de gagner. Ça nous arrive de perdre à l'extérieur, comme le week-end dernier à Biarritz (14-15), mais on met tous les ingrédients possibles pour gagner tous les matches. C'est souvent passé cette saison. Espérons que ça continue.

Votre défense est-elle votre gros point fort à l'extérieur ?
Oui mais on joue aussi... En Coupe d'Europe, c'est primordial de ne pas rendre le ballon parce que si on défend pendant 80 minutes, on risque au mieux d'être pénalisés, au pire de prendre des essais. Il n'y a pas que la défense dans ce genre de match, le système offensif est également très important parce que c'est mieux d'avoir le ballon pour mettre la pression sur l'adversaire.

Que savez-vous de cette équipe des Saracens ?
Je les ai joués il y a bien longtemps je crois avec Colomiers mais ce n'est plus la même équipe. C'est une grosse équipe, avec beaucoup d'individualités, qui a un jeu très direct. Elle est deuxième de son championnat. On sait que ça va être un match compliqué. Contre les Britanniques, on sait ce qu'il faut mettre pour gagner là-bas. Ça va être la guerre pendant 80 minutes.

Quel oeil portez-vous sur Owen Farrell, qui pourrait être votre vis-à-vis, présenté comme le futur Jonny Wilkinson et qui s'est révélé lors du dernier Tournoi des Six Nations ?
Je l'ai vu lors de France-Angleterre et j'ai regardé quelques vidéos de ses matches. C'est la nouvelle vague du rugby anglais, un nouveau talent. Il sera à surveiller. Mais il n'y aura pas que lui. Cette équipe possède de nombreux joueurs de très haut niveau. Ils ne sont pas là par hasard. On ne va pas se focaliser que sur un joueur.

Source: http://www.sports.fr...atureshome-page