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Toute ressemblance avec des personnes ou des faits ayant existé… La mise à l’écart de Jono Gibbes et son remplacement la semaine dernière par Christophe Urios à la tête de l’ASM rappelle bien évidemment l’éviction d’Alain Hyardet et la nomination d’Olivier Saisset, lors de la saison 2004/-2005. Les époques sont différentes. Les circonstances aussi. Mais les dirigeants sont allés chercher deux techniciens au caractère trempé pour tenter de remettre l’équipe sur de bons rails.
À l’automne 2004, c’était la première fois que le club clermontois se séparait de son entraîneur en cours de saison. L’ASM n’allait plus recourir à cette extrémité jusqu’à cette année.
Les contextes, le timing des limogeages des deux coachs et de leur remplacement ont été différents. Alain Hyardet avait été écarté dès la troisième journée, fin août, après une troisième défaite en trois matchs en Top 16 à Bayonne (27-19) par le nouveau président René Fontés, qui venait de succéder à Jean-Louis Jourdan.
"L’équipe était alors en souffrance", se souvient Alexandre Audebert, l’ancien troisième ligne qui a vécu de l’intérieur ce premier changement de coach. Contrairement à cette année, le club avait attendu plusieurs semaines avant de nommer son nouveau coach. La nomination d’Olivier Saisset était intervenue début octobre seulement, alors que l’ASM avait été dirigée pendant cet intérim par un trio formé de Jean-Marc Lhermet, Jean-Pierre Laparra et Jean-François Gourragne. Elle avait plongé à la 15e et avant-dernière place au soir de la 9e journée après une nouvelle défaite au Stade Français (28-19).
Le “fameux” choc psychologique a immédiatement fonctionné avec une victoire dès le premier match avec Olivier Saisset aux commandes… contre Toulouse (26-22) au Michelin. C’était le déclic attendu et l’ASM avait terminé le championnat à la 7e place en décrochant une place en Coupe d’Europe inespérée à l’automne.
"L’arrivée d’Olivier Saisset avait été vécue comme un soulagement. Soulagement, car on connaissait l’homme, son caractère et ses compétences. Et aussi son charisme. Il manageait un groupe à l’ancienne mais nous avions besoin de ça à ce moment."
ALEXANDRE AUDEBERT
"On a senti un changement immédiatement, poursuit l'ancien troisième ligne. Il s’est attaché à nous faire travailler les basiques : conquête, défense, conservation. Des thèmes qui ont été remis au centre du village. Il avait su activer les bons ressorts. Il arrivait en terrain connu car beaucoup d’entre nous connaissait “l’animal”. On le surnommait d’ailleurs le Tigre, c’est dire. L’adhésion du groupe où il y avait beaucoup de joueurs expérimentés avait été totale et immédiate ». Avec les résultats que l’on sait au final.
Alexandre Audebert qui a vu l’équipe se délitait lentement cette saison n’a évidemment pas tous les éléments pour juger les raisons qui ont conduit l’ASM dans sa situation, à la 10e place, à 7 points du 6e. Mais l’ancien troisième ligne relève toutefois des similitudes entre les deux contextes et surtout dans le profil des deux coachs appelés pour jouer les pompiers de service.
"Christophe Urios ? C’est une chance pour l’ASM, estime l’ancien joueur. Il a ce “relief”, cette “gouaille”. Dans le rugby, on a besoin que ça soit blanc ou noir, sans demi-mesure. C’est un gars de terroir qui a déjà bien fonctionné à Oyonnax et à Castres. Un peu comme Clermont. C’est un personnage qui peut lui correspondre". Et, sous-entendu, lui permettre de rebondir.
Didier Cros (LM - 26/01/2023)
Olivier Saisset, ici avec Jean-Marc Lhermet, ne sera resté finalement qu’une grosse demie saison à l’ASM qu’il a redressée et conduite à une place euOropéenne.