voila un gars qu'il est bon,pour le consultant,je préfère Lapinou et au bord du terrain,Costes.je trouve qu'isabelle attire la pluie.
Toi, tu rêves d'un concours de T-shirt mouillé !
petit cadeau aux fans
Le Monde 15-16 mars 2015
Isabelle Ithurburu, le cœur en Ovalie
Depuis 2012, la journaliste anime " Jour de rugby " et fait " le bord de terrain " les soirs de match sur Canal+
Imaginez près de 20 000 personnes reprenant en chœur votre prénom. Et quel chœur ! Isabelle Ithurburu n'est sans doute pas près d'oublier le 9 mai 2014, jour où, lors de la mi-temps du match de barrage Stade toulousain - Racing-Métro 92, le public d'Ernest-Wallon, à Toulouse, se mit à chanter " Isabelle, Isabelle… " Pourtant, il lui aura fallu quelques minutes pour prendre la mesure de ce moment rare : " Je n'ai pas saisi tout de suite ce qui se produisait. Ce n'est qu'après la coupure publicitaire, quand les chants ont repris que j'ai compris qu'il s'agissait de tout le stade. " Un moment éminemment chaleureux et d'autant plus fort qu'il a permis à cette trentenaire au parcours atypique de se sentir légitime dans son rôle de journaliste. " Pas forcément en technique pure, précise cette perfectionniste, mais auprès des abonnés et du public, certainement. Leur affection, ce soir-là, m'a rassurée sur un point : je n'ai volé la place de personne. "
Il n'aura fallu qu'une Coupe du monde – celle de 2011 où, pour la première fois, elle est apparue sur les antennes de Canal+ aux côtés d'Eric Bayle, directeur de la rédaction chargé du rugby – et deux saisons de Top 14 pour que les amateurs de rugby adoptent celle qui anime, depuis 2012, " Jour de rugby " et fait " le bord de terrain " (les interviews) les soirs de match. Exercice qu'elle préfère entre tous. " Je me sens comme à la maison, donc plus naturelle et spontanée. " Au point de faire resurgir son accent chantant du Sud-Ouest.
Née pour l'état civil à Pau, le 23 février 1983, Isabelle Ithurburu est née au rugby un soir de novembre 1999, lors de la victoire du XV de France sur les All Blacks en demi-finales de la Coupe du monde. Jusqu'alors, la Paloise regardait les matchs du Tournoi des cinq nations pour profiter de son père, d'ordinaire happé par son travail d'épicier.
" Ce match fut pour moi une véritable révélation, en particulier pour l'esthétisme de ce sport. Après ça, je suis allée régulièrement au stade. " Sans penser qu'un jour elle conjuguerait cette passion avec le métier de journaliste.
" Infosport, une vraie école "
Car, pour l'heure, l'adolescente porte son dévolu sur la culture basque (celle de son père) dont elle apprendra un temps la langue, la danse – seul sport, dit-elle en riant, qu'elle a pratiqué – et les chants.
Si elle évoque avec plaisir les petits bals de village où elle se produisait l'été avec son frère, son titre de Miss Pau-Béarn 2001 remporté à 18 ans, qui lui permit de s'ouvrir aux autres et d'offrir un voyage à sa mère, elle conserve en revanche un souvenir plus cuisant de son passage à la " Nouvelle Star ", en 2007. " Chanter jusque-là était un jeu, en plus je ne pensais pas passer les sélections. Et puis, je me suis retrouvée à Baltard et me suis effondrée. Je n'avais pas évalué le direct, le public, le jury et les critiques devant des millions de personnes. "
Eliminée dès le premier prime, elle retourne à Aubagne (Bouches-du-Rhône) où, après des études de commerce international, elle vend de l'huile d'olive. Avant d'être embauchée dans une entreprise d'import-export, à Paris. C'est là qu'à la faveur d'un dîner avec des amis rugbymen, elle apprend qu'Infosport cherche de nouvelles têtes, non-journalistes. Recrutée, la jeune femme, qui ne veut pas jouer les simples " speakerines " demande à être formée à la rédaction. Ainsi, pendant trois ans, elle fera ses " classes " à travers différents magazines (" Sports dimanche ", " L'Edition du soir "…), prenant goût au direct. " Infosport fut une vraie école pour moi. Il y avait une bonne ambiance. On travaillait et on se serrait les coudes. "
Son passage en 2011 sur Canal+, lors de la Coupe du monde de rugby, ne lui fera pas relâcher ses efforts, au contraire, tiraillée qu'elle est par un complexe d'illégitimité. Eric Bayle, qui lui sert de " coach ", se souvient : " Elle est arrivée sur la pointe des pieds, a observé, écouté et appris. Cela a tout de suite fonctionné. Aujourd'hui, elle a pris de l'assurance et a mûri. " Après être revenue sur Infosport, en 2012, elle retourne sur Canal pour assurer la présentation de " Samedi Sports ", après le départ de Darren Tulett sur BeIN Sports, avant de céder sa place à Nathalie Iannetta. Isabelle Ithurburu ne cache pas sa profonde admiration pour celle qui a ouvert la voie à nombre de journalistes sportives à la télévision. " Au-delà de ses compétences, elle a été pour moi, un modèle d'assurance à l'antenne. Elle ne se démontait jamais et mettait tout le monde d'accord. "
Lorsqu'on souligne qu'elle est aujourd'hui son pendant pour le rugby et qu'elle a, à sa manière, " ouvert la voie " à d'autres comme Clémentine Sarlat, qui officie sur France 2 lors du Tournoi des six nations, elle s'exclame avec fraîcheur : " Si c'est le cas, c'est très bien. " Et de citer aussitôt Cécile Grès à L'Equipe ou Fanny Lechevestrier sur France Bleue, moins exposées médiatiquement. " Ma nouvelle notoriété me gêne un peu face à ces filles qui écrivent depuis longtemps sur le rugby. "
Humble, comme le souligne Eric Bayle, Isabelle Ithurburu ne se voit pas de sitôt lâcher le ballon ovale. Entre le Top 14, la prochaine Coupe du monde en septembre et la préparation d'un nouveau magazine de rugby en clair le dimanche lancé à l'automne, les yeux de la Paloise pétillent. D'autant que la saison prochaine, avec la probable montée de son club de cœur, la Section paloise, en Top 14, elle pourrait revenir véritablement à la maison. On imagine sans peine l'accueil que le stade du Hameau de Pau réservera à cette lumineuse enfant du pays.
Christine Rousseau