Urios, Lancaster, Collazo, Bru... la valse des entraîneurs sur les bancs du Top 14 Le marché des entraîneurs du Top 14 a rarement été autant en ébullition. Il promet d'animer les coulisses du rugby français ces prochains mois.
C'est un feuilleton tout aussi palpitant que celui qui se joue chaque week-end sur les terrains du Top 14, sauf qu'il reste bien à l'abri des regards, caché dans les coulisses. Le marché des entraîneurs anime depuis plusieurs semaines le quotidien des clubs et il devrait encore agiter les nuits de plusieurs dirigeants du Championnat pendant de longs mois, et jusqu'à la saison prochaine, de nombreux managers voyant leur contrat s'achever en juin 2024.
Bru, Lancaster, Labit... ils ont déjà signé
Sous le feu des projecteurs après le départ de son manager Christophe Urios en novembre, l'UBB, mal en point en Top 14, prépare déjà le prochain exercice. L'arrivée de Yannick Bru pour prendre les commandes de l'équipe est d'ores et déjà actée. Actuellement dans le staff des Sharks, l'ancien manager de l'Aviron Bayonnais débarquera à Bordeaux cet été pour quatre ans. Il a réglé les dernières questions sur son avenir lors du match de la franchise sud-africaine à Chaban, le 16 décembre.
Bru pourrait ramener avec lui quelques spécialistes : Noel McNamara et Akvsenti Giorgadze, qui s'occupent respectivement de l'attaque et des avants des Sharks. L'actuel directeur de la performance des Bleus, Thibault Giroud, rejoindra également le staff girondin l'an prochain, après sa signature avortée au Racing.
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Justement, au Racing, on sait déjà depuis le début de la saison qui sera l'entraîneur l'an prochain : Stuart Lancaster, ancien sélectionneur de l'Angleterre (2011-2015) et coach à succès dans le staff du Leinster, va remplacer Laurent Travers, qui prendra lui la présidence du directoire du club. L'avenir des adjoints reste plus flou, notamment celui de Rory Teague, débarqué cet été, qui avait signé une année plus une autre en option.
Chez le voisin parisien aussi, on a décidé de vite s'organiser. Adjoints dans le staff du quinze de France, Laurent Labit et Karim Ghezal formeront le duo d'entraîneurs du Stade Français l'an prochain, à la place de Gonzalo Quesada, qui avait manifesté sa colère d'apprendre la nouvelle dans les journaux en octobre.
Alors que son contrat courait jusqu'en 2024, un accord a finalement été trouvé pour le libérer. Son nom circule pour reprendre la sélection argentine ou intégrer le staff des Bleus (voir par ailleurs). Entraîneurs adjoints au Stade Français, Laurent Sempéré, Julien Arias, Kobus Potgieter, Paul Gustard et James Kent sont liés jusqu'en 2024. Vont-ils tous rester ? Ou seulement certains d'entre eux ?
Labit a multiplié les rendez-vous depuis quelques semaines pour échanger en interne aussi bien avec les joueurs qu'avec les techniciens en place. Selon nos informations, l'Anglais Gustard pourrait s'inscrire dans la durée, avec un contrat aligné sur ceux de Labit et Ghezal. L'autre interrogation au sein du club parisien concerne Morgan Parra, arrivé l'été dernier à Jean-Bouin. Le demi de mêlée aux 71 sélections pourrait-il lui aussi intégrer l'encadrement ? L'hypothèse existe en interne. Et si oui quand ?

Rona O'Gara a prolongé jusqu'en 2027 avec La Rochelle. (N. Luttiau/L'Équipe)
À La Rochelle, là aussi, c'est réglé et officiel. Après quelques semaines de suspense quant à sa possible nomination à la tête du quinze de la Rose, Ronan O'Gara a finalement prolongé jusqu'en 2027 avec le club maritime. « J'aimerais laisser une trace ici », a-t-il glissé après la victoire des Maritimes contre Northampton en Coupe des champions mi-décembre.
Ses adjoints Sébastien Boboul, Romain Carmignani, Donnacha Ryan et Gurthrö Steenkamp sont eux sous contrat jusqu'en 2024. Les Toulousains ne devraient pas voir beaucoup de mouvement au sein de leur staff non plus. Comme O'Gara à La Rochelle, Ugo Mola a prolongé jusqu'en 2027, tandis que ses adjoints (Bouilhou, Poitrenaud, Thuéry, Lacombe, Kaino) ont tous encore au moins une année de contrat.
Bayonne, Castres, Toulon... prime à la stabilité ?
Auteur d'un excellent début de saison avec l'Aviron Bayonnais, Grégory Patat devra sûrement chercher un remplaçant à Antoine Battut, entraîneur de la touche sous le coup d'une procédure judiciaire pour avoir frappé un personnel soignant au mois d'août. La place laissée vacante par Battut, actuellement en arrêt maladie, n'a depuis jamais été officiellement comblée. Un peu plus à l'est, du côté de Pau, Sébastien Piqueronies gardera bien ses fonctions de manager de la Section, bien qu'il ait écopé d'une suspension de dix semaines pour un mauvais geste envers l'arbitre du match des Béarnais contre les Cheetahs, mi-décembre.
À Castres, Pierre-Henri Broncan est sous contrat jusqu'en 2024, tout comme David Darricarrère et les autres adjoints. Malgré un classement inquiétant (10e) pour un finaliste de Top 14, des résultats catastrophiques à l'extérieur et une réunion au sommet pour remettre les choses à plat après les 53 points encaissés à La Rochelle le 26 novembre, le staff castrais ne semble pas menacé.
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Sur la Rade, à moins d'un départ en équipe de France, le duo Azéma-Mignoni ne devrait pas bouger, les deux hommes sont sous contrat jusqu'en 2026. Au sein du staff, James Coughlan, en charge de la défense, pourrait ne pas être conservé, Maxime Petitjean (jeu au pied), lui, sera sans doute reconduit. Mais à Toulon, où est récemment arrivé l'ouvreur international gallois Dan Biggar, le dossier des joueurs a la priorité sur celui des entraîneurs.
Montpellier, Clermont, Lyon... en quête d'adjoints
Bien que secoué en interne par le départ de son entraîneur des avants Olivier Azam début novembre et des relations plus fraîches entre le président Mohed Altrad et le directeur du rugby Philippe Saint-André, le MHR est encore loin d'imaginer une révolution dans son staff, d'autant que « PSA », Jean-Baptiste Élissalde, entraîneur principal, et Alexandre Ruiz, en charge de la défense et des attitudes au contact, sont sous contrat jusqu'en 2025.
Alors que le directeur du centre de formation Joan Caudullo assure l'intérim auprès des avants, au moins jusqu'à la fin de la saison, la question actuelle à Montpellier concerne surtout un renfort externe dans le staff actuel. Christophe Urios pourrait-il s'y intégrer ? C'est une tout autre question, d'autant que son nom circulerait aussi en Auvergne.

Jono Gibbes pourrait ne pas s'éterniser à Clermont si les résultats continuent d'être mauvais. (A. Mounic/L'Équipe)
À Clermont, Jono Gibbes est sous contrat jusqu'en 2024 mais les mauvais résultats actuels de l'ASM le placent dans une position délicate. Si la mauvaise série auvergnate s'étend, elle pourrait être fatale au manager néo-zélandais. L'entraîneur des trois-quarts Xavier Sadourny a, lui, déjà quitté le club en début de semaine. Un premier fusible qui peut en appeler d'autres ?
Du côté du LOU, plusieurs noms sont revenus pour épauler Xavier Garbajosa, afin de remplacer Kendrick Lynn, l'entraîneur en charge des trois-quarts lyonnais, qui rentrera chez lui en Nouvelle-Zélande cet été. Certaines rumeurs ont notamment évoqué la piste menant au Toulousain Clément Poitrenaud et même Frédéric Michalak.
Toulon souhaiterait conserver l'expertise de l'ancien international, mais ce dernier attendrait une réelle proposition de contrat. Le profil du Sud-Africain Alan-Basson Zondagh, entraîneur en charge de l'attaque écossaise après deux saisons à Toulouse (2019-2021), serait davantage à l'étude du côté de Gerland.
L'interrogation Christophe Urios
Après son éviction de l'UBB, Christophe Urios a choisi de prendre le temps de la réflexion quant à son avenir. « J'y vais par étapes, confiait-il à La Montagne le mois dernier. Le rugby, c'est fini pour le moment, mais c'est uniquement une pause. J'ai besoin de me poser, de faire le point et de savoir ce que j'ai vraiment envie de faire. Où, comment et avec qui. J'espère trouver un banc en juin prochain pour la prochaine saison. »
Ainsi, l'ancien manager de l'UBB a refusé le poste offert par Brive pour remplacer Jeremy Davidson, remercié en octobre. Le CAB a depuis signé Patrice Collazo (pour 18 mois) comme manager sportif, pour venir superviser le staff en place, et l'entraîneur Arnaud Mela. Montpellier, là où il est né, pourrait faire partie des pistes pour Urios, qui se rapprocherait par la même occasion de son domaine viticole du Château Pépusque, à 1 h 30'environ en voiture. Mais aucun contact n'aurait encore été établi entre le technicien et le champion de France en titre. Clermont pourrait-il tenter sa chance si la situation de Jono Gibbes venait à se tendre ? Il est encore trop tôt pour le dire. L'avenir d'Urios (57 ans) sera la grande attraction chez les managers dans les semaines ou mois à venir.
Des conséquences pour les Bleus
Le remue-ménage sur les bancs du Top 14 n'est pas sans répercussion sur le staff du quinze de France. La plus évidente d'entre elles concerne Laurent Labit et Karim Ghezal, respectivement entraîneur de l'attaque et de la touche, qui ont signé au Stade Français. Thibault Giroud, le directeur de la performance, a lui aussi décidé de partir après la Coupe du monde 2023, et a trouvé un point de chute du côté de Bordeaux.
Alors que William Servat (mêlée) et Shaun Edwards (défense) ont prolongé, et que Raphaël Ibañez devrait bientôt en faire de même, le sélectionneur Fabien Galthié, sous contrat jusqu'en 2027, devra trouver des remplaçants pour l'après-Mondial. Devant, les noms de Laurent Sempéré (Stade Français) et Arnaud Mela (Brive) circulent. Pierre-Henry Broncan intéresserait aussi le sélectionneur. En attaque, les profils de Frédéric Charrier (UBB), Pierre Mignoni (Toulon) et Gonzalo Quesada (Stade Français) ont été évoqués.
Pouah quelle horreur cet article...
Que du sable....