11074 replies to this topic

[Alex chocolatines]

Bon en gros Galthié et ses datas n'a pas convaincu    

[ronite]

Atonio devrait jouer le tournoi 2024 d'après Rugbyrama.

Je ne sais pas si ça a été débattu avant mais à chaque fois que je vois Houkpatin bien qu'il soit Castrais et que je ne puisse m'empêcher d'ajouter "à glace" quand j'entends son nom, je m'étonne qu'il n'ait pas été plus essayé en EDF. Une idée en la matière ?

[Lourugby]

Je ne sais pas si ça a été débattu avant mais à chaque fois que je vois Houkpatin bien qu'il soit Castrais et que je ne puisse m'empêcher d'ajouter "à glace" quand j'entends son nom, je m'étonne qu'il n'ait pas été plus essayé en EDF. Une idée en la matière ?

 

Je pense qu'il ne collait pas aux attentes du staff car après avoir effectué plusieurs stages et une sélection, il a ensuite été écarté au profit d'autres droitiers, dont certains moins forts sur le papier comme Aldegueri. Pourtant, il est vrai qu'en Top 14, il était et demeure clairement devant. Avait-il des difficultés à faire-valoir ses qualités dans le jeu de Galthié, à tenir les entrainements à haute intensité, à performer avec les autres joueurs de première ligne... c'est difficile à dire de l'extérieur.

 

Mais cela arrive. On peut par exemple citer Arthur Retière, qui était impressionnant en championnat fut un temps, et avait donc été convoqué... pour ne plus jamais être appelé ensuite, y compris lorsque Galthié avait du constituer un groupe élargi pour la fameuse coupe des nations. Alors que les performances du joueur continuaient d'être de qualité en Top 14. Parfois, les performances sportives ne collent pas au niveau au-dessus ou dans un jeu différent.

[leberger]

https://www.rugbyram...us-11590094.php

 

pas une bonne chose tellement il semblait modérer le Fabien ...

[Y&B]

https://www.rugbyram...us-11590094.php
 
pas une bonne chose tellement il semblait modérer le Fabien ...

Ouais, si Ibanez se casse, le Galthié risque de reprendre ses mauvaises habitudes

[Arverne03]

Ouais, si Ibanez se casse, le Galthié risque de reprendre ses mauvaises habitudes

 

Y'a des chances ! 

[Bon Chasseur]

https://www.rugbyram...us-11590094.php

 

pas une bonne chose tellement il semblait modérer le Fabien ...

clairement. J'espère que qq'un d'autre prendra le relai dans ce rôle.

[Bougnat et Breton]

XV de France : Ibanez ne devrait plus être le manager des Bleus

 

article

XV de Fran

Guillaume Marion, Media365, publié le lundi 20 novembre 2023 à 09h45

 

En poste depuis 2019, Raphaël Ibanez devrait prochainement ne plus être le manager du XV de France, d'après une information du Midi Olympique. Ses relations avec Fabien Galthié ne seraient plus aussi bonnes qu'avant.

On se dirige tout droit vers un nouveau départ au sein du staff du XV de France. En effet, alors que les deux adjoints Laurent Labit et Karim Ghezal ont rejoint le Stade Français et que le directeur de la performance Thibault Giroud est lui parti à Bordeaux-Bègles après la Coupe du monde 2023, c'est cette fois Raphaël Ibanez qui semble plus que jamais sur le départ. Manager des Bleus depuis 2019, ce dernier formait alors un duo intéressant avec Fabien Galthié, mais ce sera bientôt de l'histoire ancienne, selon une information du Midi Olympique. Après s'être bien entendus lors des premières années, les deux hommes ont eu quelques désaccords récemment, notamment lors de la préparation du Mondial, et les fonctions de l'ancien talonneur devraient rapidement changer. « Ce n'est pas un secret que la lune de miel entre les deux hommes est largement consommée, qu'elle appartient désormais au passé », a notamment confié un proche à ce sujet.

 

Ibanez intéresserait des clubs du Top 14

D'après le bi-hebdomadaire, Ibanez devrait donc à l'avenir avoir « un rôle plus transversal » au sein de la Fédération française de rugby, qui aimerait éviter de le licencier car cela coûterait cher. En clair, ce dernier ne sera a priori plus le manager du XV de France mais aura d'autres prérogatives, possiblement auprès de l'équipe de France féminine et/ou des jeunes. Pour le président de la FFR Florian Grill, l'intéressé va garder « les missions qui sont les siennes auprès du XV de France, dans le lien avec les partenaires, le travail transversal avec les autres équipes de France et avec les clubs pros ». Toujours selon Midi Olympique, la situation d'Ibanez est scrutée de très près par certains clubs du Top 14. Même s'il se voit plutôt continuer avec la FFR, l'ancien talonneur est un proche de Bernard Laporte, qui vient d'être nommé directeur du rugby à Montpellier par Mohed Altrad. Pourrait-il le convaincre de rejoindre le MHR ? Affaire à suivre.

[el landeno]

après le skuds de son beauf Richard Dourthe qui n'ont pas dû aider ou qui traduisait de vrais discordances internes

[el landeno]

Le plan stratégique de la LNR pour 2023-2027 mise sur la continuité La Ligue nationale, associée à la Fédération, a présenté son plan stratégique pour la période 2023-2027 avec quelques nouveautés, mais surtout un mot d'ordre, la continuité, pour permettre au rugby français de rester un acteur majeur.

Avant de célébrer la Nuit du rugby à l'Olympia, les responsables du rugby français se sont donné rendez-vous hier matin au siège de la Ligue nationale de rugby à Paris, dans le XVIIe arrondissement, pour dévoiler le plan stratégique de l'institution jusqu'en 2027. L'occasion notamment pour René Bouscatel, le président de la LNR, et Jean-Marc Lhermet, le vice-président de la Fédération, d'affirmer une nouvelle fois « l'excellente relation » qui unit les deux organisations. Et de présenter les grands axes communs qui doivent permettre au rugby professionnel français de « s'inscrire durablement comme une référence mondiale ».

 

 

La mise à disposition des internationaux

Il semble loin le temps où la Fédération et les clubs ne parvenaient pas à s'entendre pour libérer les joueurs du quinze de France. Depuis la signature de la convention FFR/LNR en 2020, le sélectionneur Fabien Galthié dispose d'une marge de manoeuvre inédite, avec notamment 42 internationaux sous la main pour préparer les rencontres des Bleus.

Conservera-t-il ce luxe pour son second mandat ? « Le cadre de la convention est fixé et ne changera pas » jusqu'en 2027, a affirmé Bouscatel. Mais du côté des clubs, ça commence à grincer. Certains estiment que les efforts consentis en vue de la Coupe du monde à la maison ne devraient pas être normalisés ces quatre prochaines années.

Une réunion aura lieu en décembre, entre la Fédération, les présidents et les staffs des clubs du Top 14, afin de tirer le bilan de cette convention et d'y apporter éventuellement quelques ajustements. Fabien Galthié y dévoilera son nouveau projet (et peut-être une nouvelle flèche du temps).

« L'objectif n'est pas de réduire la voilure par rapport à l'équipe de France, a prévenu Lhermet. Au contraire, c'est essayer de continuer à travailler main dans la main en y mettant un maximum de moyens pour que cette équipe de France reste sur le toit du monde, de façon à viser beaucoup plus loin, et notamment le titre en 2027. Forcément, ça nécessite un engagement de toutes les structures derrière l'équipe de France. »

 

 

Le vice-président de la FFR a ajouté qu'il écoutait « toutes les remarques », reconnu que les résultats positifs des Bleus ces dernières saisons existaient aussi « grâce aux clubs qui ont permis ça », tout en affirmant que ces derniers devaient aussi entendre « ce dont le staff (des Bleus) a besoin pour franchir un cap ».

La Fédération a trouvé en Grégory Alldritt, présent lors de cette conférence, un avocat de poids. Le numéro 8 international, au repos jusqu'en janvier, a tiré un « bilan positif » de la convention : « C'est le succès d'une structure, ce fonctionnement a bien marché et il a besoin d'être de nouveau soutenu ces quatre prochaines années, qui seront encore plus difficiles. C'est une bonne nouvelle de continuer avec ce même format, de travailler à 42. Il ne faut pas remettre en question tout ce qui a été fait. »

La santé, grande priorité

Un large pan de la présentation de la LNR a porté sur la question de la santé des joueurs et des entraîneurs, aussi bien physique que mentale. Sylvain Blanchard, médecin du Racing, a répété la nécessité d'une « transversalité » entre les acteurs du rugby pour prévenir les risques et accompagner au mieux les blessures. Deux millions d'euros seront ainsi alloués au secteur médical, avec notamment le déploiement progressif d'un programme de prise en charge des risques psychosociaux.

« On a amorcé la chose avec une cellule psychologique pour accompagner plus d'une centaine de joueurs en détresse au moment du Covid, a rappelé Mathieu Giudicelli, directeur général de Provale, le syndicat des joueurs. Il faut aller encore plus loin, et se pencher sur le problème des addictions. »

« On n'a plus le temps de se régénérer, a témoigné Alldritt. Il faut qu'on arrive à trouver ce temps-là. Le gel du salary-cap (10,7 M€ jusqu'en 2027) est une bonne chose, pas pour que l'on touche de meilleurs salaires mais pour que les effectifs puissent être suffisamment étoffés, afin que tous les joueurs aient des périodes de repos nécessaires. »

L'arbitrage de plus en plus pro

LNR et FFR se sont engagées à financer un plan de performance de l'arbitrage à hauteur de 2 millions d'euros par saison jusqu'en 2027. Une bonne nouvelle pour Tual Trainini, arbitre en Top 14 et au niveau international : « C'est une marque de reconnaissance qui va dans le sens de la sécurisation de notre profession, qui va nous permettre d'oeuvrer dans l'excellence en travaillant sur les détails. » « Les arbitres ont été les laissés-pour-compte de la montée en puissance du professionnalisme », a reconnu Lhermet.

Ce plan de performance prévoit ainsi une revalorisation des rémunérations des arbitres, une meilleure communication avec les clubs via une plate-forme d'échanges. « Il a aussi pour objectif une meilleure structuration et une meilleure évaluation des arbitres. » Afin que les sifflets français, représentés par le seul Mathieu Raynal lors de la dernière Coupe du monde, retrouvent leur place au centre du terrain international.

[Bon Chasseur]

truc qui a rien avoir, mais c'est possible de voir le pourcentage de la contribution des utilisateurs par topic ? Genre, je parie que certains utilisateurs font plus de 50% de certains topics lol

[Alex chocolatines]

truc qui a rien avoir, mais c'est possible de voir le pourcentage de la contribution des utilisateurs par topic ? Genre, je parie que certains utilisateurs font plus de 50% de certains topics lol

Y a meme des topic ou Ptopto dépasse les 90 % 

[Gourine63]

truc qui a rien avoir, mais c'est possible de voir le pourcentage de la contribution des utilisateurs par topic ? Genre, je parie que certains utilisateurs font plus de 50% de certains topics lol

J'avais 99% de contribution sur le topic "blagues racistes et misogynes" mais bon signalement Pharos tu connais.

(Le 1% restant c'était des j'aimes de la part de la hyène)

[el landeno]

Yannick Larguet, l'une des victimes de Bastien Chalureau, se confie à « L'Équipe ». Il ne supporte plus l'hypocrisie générale sur la question du racisme dans le rugby. Bastien Chalureau a été jugé en appel le 14 novembre. Huit mois de prison avec sursis ont été requis. La décision a été mise en délibéré au 16 janvier.

Ancien joueur de rugby, notamment à Colomiers et Agen, Yannick Larguet (43 ans) est l'une des deux victimes qui, le 31 janvier 2020, ont croisé, à Toulouse, la route et la violence de Bastien Chalureau. Longtemps silencieux, il a décidé de parler. Pourquoi ? La semaine dernière, il a assisté au procès en appel de son agresseur, condamné en première instance à six mois de prison avec sursis pour violence et injures racistes.

 

 

Lors de cette audience, Bastien Chalureau a à nouveau nié avoir prononcé de tels propos, ce qu'il répéta le lendemain auprès de L'Équipe, assurant que les victimes mentaient. Une position inacceptable pour Yannick Larguet, qui ne supporte plus d'entendre que ce qui s'est passé dans la soirée du 31 janvier n'était qu'une banale « bagarre de poivrots ». S'il a souhaité prendre la parole, c'est aussi pour lutter contre l'idée que le racisme n'existe pas dans le rugby. « Ce n'est pas vrai. »

« Votre statut de victime a été reconnu lors du premier procès de Bastien Chalureau. Pourtant, vous avez tenu à être présent lors du procès en appel. Pourquoi ?
Depuis le début, on a beaucoup entendu Bastien Chalureau, il a pu s'exprimer à plusieurs reprises. Les faits qui se sont produits sont suffisamment graves pour suivre l'histoire jusqu'au bout. J'étais assez curieux de voir comment il allait se défendre cette fois-ci, car ses versions ont changé.

C'est-à-dire ?
Si on fait un flashback, sa première version, c'est : "Larguet me court après dans la rue pour m'agresser, je me défends, il est moins fort que moi, je lui casse la gueule, c'est comme ça." Puis arrive la confrontation, avec l'utilisation des images des caméras de surveillance. On le voit qui m'assène un violent crochet du droit par-derrière. Il est mis devant la réalité, il change de version et reconnaît les violences, sur moi et Nassim Arif. Mais sur ces caméras, il n'y a pas de son. Donc, il a la possibilité de défendre l'absence de motifs racistes.

Quel était votre sentiment en sortant de cette audience ?
Mitigé. Je suis déçu par sa version, sa manière de présenter les choses, des mots qu'il a employés, sa façon de banaliser certains points. Mais j'ai été soulagé par les propos de l'avocat général, son angle d'attaque. Il a bien compris l'affaire, a rappelé les vérités importantes de l'histoire. Si j'avais eu un droit de parole ce jour-là, je pense que j'aurais utilisé le même vocabulaire.

 

 

« Quand on se fait frapper par-derrière en rentrant dans un parking, en se faisant traiter de bougnoules, ce n'est pas une bagarre. C'est de la couardise la plus extrême »

 

 

 

 

Pourquoi parler maintenant ?
Je me suis tu durant la Coupe du monde, même si j'ai été extrêmement sollicité. Le Mondial en France est une chance inouïe, supporter et préserver l'équipe de France était ma priorité. Je m'efforçais aussi de protéger ma famille. Mais là, ce n'est plus possible. Quand je lis dans vos colonnes dernièrement (le 17 novembre) qu'il affirme que les victimes mentent et quand j'entends que cette histoire, ce n'est rien d'autre qu'une bagarre, qu'une altercation...

Entre les lignes, ça veut dire que c'était une bagarre de nuit, entre des rugbymen ivres. Ce n'est pas la vérité. Quand on se fait frapper par-derrière en rentrant dans un parking, en se faisant traiter de bougnoules, ce n'est pas une bagarre. C'est de la couardise la plus extrême. Dans une bagarre, il y a deux personnes face à face qui veulent en découdre. La sémantique est importante. Là, c'est une agression motivée.

lire aussiBastien Chalureau après son procès en appel : « J'ai eu un craquage total »

Une agression à caractère raciste ?
Exactement. Mais quel intérêt pour moi de tout inventer ? Quel intérêt ? Mon fils jouait au Stade Toulousain à l'époque des faits, le club l'a pris en charge, il ne voulait plus aller à l'entraînement, il était traumatisé et avait peur de croiser cette personne sur les terrains. "Papa, est-ce qu'il va me frapper ?'' Le responsable de la formation, Yoann Faure, a été fabuleux, il a créé une cellule autour de l'enfant pour le remettre en confiance. Mais il aurait pu arrêter le rugby. Sans parler du soutien professionnel de ma direction à la région Occitanie qui m'a vu dans le creux de la vague.

 

Yannick Larguet en février 2020, après son agression. (Valentine Chapuis/La Dépêche du Midi/MaxPPP)

Lors de l'audience, le procureur général a sous-entendu que le Stade Toulousain et son président avaient essayé d'étouffer l'affaire. Qu'en pensez-vous ?
Je n'emploierai pas ces termes. Didier Lacroix, le président, m'a appelé rapidement le lendemain pour prendre des nouvelles, il était en vacances à l'étranger. Il a pris très au sérieux cette affaire en me consacrant régulièrement de son temps à cette période. Mais il ne m'a jamais demandé de ne pas porter plainte. Jamais. Il m'a simplement proposé de parler avec Bastien Chalureau, d'échanger, d'écouter ce qu'il avait à dire, d'agir en fonction de mon ressenti. Je n'avais pas du tout, à ce moment-là, envie d'entendre Bastien Chalureau.

« Bastien Chalureau m'a appelé. Pas de son plein gré, mais il l'a fait le lendemain. Mais à aucun moment, il ne s'est excusé. Lui, il voulait savoir comment on pouvait s'arranger, régler l'affaire sans qu'elle s'ébruite »

 

 

 

 

Mais il vous a appelé ?
Oui, pas de son plein gré, mais il l'a fait le lendemain. Mais à aucun moment, il ne s'est excusé. Lui, il voulait savoir comment on pouvait s'arranger, régler l'affaire sans qu'elle s'ébruite. Tout de suite, j'ai compris que ça n'allait pas bien se passer. À la fin de notre conversation, je lui ai dit : "Mais j'irai au bout. Et tu oublies de t'excuser. On n'est pas des rugbymen qui se sont battus. J'ai arrêté ma carrière à 30 ans, j'ai 40 ans. Je ne suis plus rugbyman, je suis cadre de la fonction publique, je suis marié, j'ai trois enfants."

Cette précision vous tient à coeur...
Oui, car le fait que je sois un ancien rugbyman est un pur hasard. Il aurait dit quoi s'il avait croisé deux jeunes joueurs d'origine maghrébine du TFC ? Lors de la première audience, il a quand même évoqué que je portais plainte pour un motif financier, pour créer la polémique et pour récupérer de l'argent. Le juge lui a rappelé que je gagnais plus d'argent que lui à l'époque des faits.

Encore une fois, j'irai au bout. Je suis franco-gabonais, une mère noire, un père blanc, châtain aux yeux bleus, Nassim est franco-algérien, son père algérien, sa mère est blanche et blonde, on a été élevé dans le respect de l'autre, dans la tolérance, l'ouverture sur le monde, sur les autres, sans oeillères. Nassim est chef d'entreprise. Alors, le côté poivrots qui se battent, c'est non, on a passé l'âge. Bastien Chalureau a dit qu'il avait reçu des menaces de mort, que sa famille avait souffert. Moi aussi, nous aussi. On a reçu des menaces proférées par des jeunes d'extrême droite : "On va vous péter la gueule, à coups de barres à mine, on en a fait d'autres." Des insultes qui évoquent la mort de Martin Aramburu quand même. Quand tu reçois ça, que tes enfants entendent tout et n'importe quoi à l'école, sèchent le lycée et quittent l'internat pour rester à la maison et se sentir préservés... Mes enfants n'ont rien demandé.

« Il faut aussi absolument fuir cette vérité qui n'en est pas une : "Le racisme n'existe pas dans le rugby." Ce n'est pas vrai. Demande aux gamins de couleur, à certains professionnels »

 

 

 

 

Étiez-vous en état d'ébriété au moment des faits ?
Non, il ne faut pas inverser les rôles. D'ailleurs, quand j'ai été agressé, je me suis rendu immédiatement au commissariat, en voiture, pour déposer plainte. J'étais dans les règles, on m'a simplement suggéré de soigner mes plaies et de voir un docteur avant d'être entendu car j'étais en sang. Lui, en revanche, a reconnu des problèmes d'alcool.

Ce soir-là, il a quand même reconnu, après avoir dit qu'il avait bu une dizaine de verres, qu'il avait ingurgité à lui seul une bouteille de vodka, une autre de whisky et de la bière. Ses deux amis, ceux qui l'accompagnaient, Tudor Stroe et Victor Moreaux, nous ont demandé de partir, de passer notre chemin parce qu'il était incontrôlable.

Quand les pompiers sont arrivés, ils ont demandé l'intervention rapide des policiers et ont signalé son état d'ébriété avancé. Et pour rappel, Victor Moreaux a dû le frapper et le mettre K.-O., d'où la présence des pompiers, pour qu'il arrête. Digne d'un mauvais film de science-fiction. J'étais défiguré et malheureusement mes enfants m'ont vu.

Dans sa version des faits, il avance que vous l'avez chambré un peu plus tôt dans la soirée.
C'est hallucinant ! Lors de cette soirée, je ne l'ai jamais croisé. À aucun moment. Lui, il dit qu'on s'est vu, qu'on s'est parlé, que je l'aurais chambré en lui disant : "Tes crampons n'abîment pas trop les pelouses." Il dit quand même qu'il a réagi pour répondre à cette phrase. Vous imaginez ? Même si je l'avais croisé et que j'avais dit ça, c'est complètement disproportionné et c'est un danger pour la société avec ses 2,02 m et 130 kg de l'époque. "Il m'a chambré, dit que je joue pas beaucoup, je l'emplâtre jusqu'à la mort." Rassurant...

Il reconnaît l'agression, mais nie farouchement le mobile raciste.
Putain, à 40 ans, se faire traiter de bougnoule... J'ai repensé à ma mère, à mon père, à ce que j'entendais quand j'étais plus jeune, à Bourg-en-Bresse, quand je jouais avec mon frère, que mon père était sur le bord du terrain et qu'on entendait, quand je traversais le terrain pour aller marquer : "Attrapez-le, le négro." Dès l'âge de 6 ans, j'ai vu mon père filer des gifles sur le bord du terrain pour défendre ses enfants du racisme. Aujourd'hui, je suis adulte. Mais "les bougnoules, les boucaques ", j'ai trop entendu ces mots-là. Je ne laisserai pas passer ça.

Le coup m'a fait mal, mais il me fait cent fois moins mal que l'insulte. Mais l'insulte... Je venais de perdre ma mère, ma mère noire... Je me suis dit : "Tu ne peux pas laisser passer ça ", pensant également au futur de mes enfants. Comme diraient mes amis du groupe Origines Contrôlées (autrefois Zebda), Mous et Hakim : "Y'a pas d'arrangement." Ils m'ont envoyé un message d'ailleurs, le lendemain... "Y'a pas d'arrangement." Ils savent de quoi on parle. C'est un sujet grave et je m'exprime pour moi, ainsi que toutes les personnes de couleur et de culture différente.

Qu'avez-vous ressenti quand Bastien Chalureau a enfilé pour la première fois le maillot de l'équipe de France en novembre 2022 ?
J'ai halluciné, mais encore une fois, si la polémique avait éclaté à ce moment, j'aurais répondu : "Je suis choqué, mais je ne suis pas le seul." J'ai été choqué par le silence, par cette hypocrisie latente des médias, des instances, et, enfin, par le côté anachronique et tardif de la polémique. Je connais bien certains membres du staff des Bleus, et j'ai toujours mis un point d'honneur à les épargner, à éviter ce sujet. Mais je me suis senti seul. Comme Nassim d'ailleurs. On était très amis, une amitié profonde, eh bien cette amitié a décuplé. On s'est replié l'un sur l'autre. On n'avait pas les moyens d'extérioriser. Mais comment il peut être sélectionné une fois ? Et ensuite rappelé ? Et là, Thierry Dusautoir et Pierre Rabadan ont été les seuls à s'exprimer, et ils ont été insultés et menacés.

« Je crois profondément à la deuxième chance. Il a reconnu ses problèmes de violence, d'alcool, il a travaillé avec un psy pour évoluer. Mais pour l'instant, je ne lui accorde pas cette deuxième chance, car il n'a pas reconnu le mobile raciste »

 

 

 

 

Pensez-vous que le sport est plus important que tout, et que parce que vous êtes sportif de haut niveau, vous avez plus de passe-droits ?
C'est une question qu'on s'est beaucoup posée avec Nassim. Est-ce que, pour des raisons de performance, on peut tout cautionner d'un joueur ? Certainement pas.

Pensez-vous que les institutions, les fédérations font le nécessaire pour éradiquer ces fléaux de la société ?
J'insiste sur un point : je n'incrimine personne et j'ai mes idées. Mais il faut poser la question à la Fédération quant à l'intégration d'un module de gestion de ce type de situations - conflits raciaux - dans la formation des éducateurs. Il faut aussi absolument fuir et s'éloigner de cette vérité qui n'en est pas une : "Le racisme n'existe pas dans le rugby." Ce n'est pas vrai. Demandez aux gamins de couleur, à certains professionnels. Je pense à Yves Donguy, l'ancien ailier de Toulouse (de 2007 à 2014), qui, lors d'un match sur une chandelle, fait un en-avant avec devant lui l'ailier de l'équipe adverse qui imite le gorille... En 2021, l'ailier de Nevers (Christian Ambadiang) a été insulté et traité de "mangeur de bananes". Aix-en-Provence avait licencié le joueur(Ludovic Radosavljevic) et je me félicite de la réaction du club.

À l'époque des faits, Bastien Chalureau avait été mis à pied par Toulouse puis transféré à Montpellier. Il y a des histoires toutes les semaines. À Balma (commune de la banlieue de Toulouse), en amateurs, ça m'est arrivé à la fin de ma carrière, lors d'un match contre un club gersois. Si je n'avais rien dit, le joueur aurait continué à insulter. Tout le monde sait, mais personne n'agit. Ça fait deux lignes dans un journal, et deux jours après, c'est oublié. Il faut, selon moi, accompagner, éduquer les jeunes à l'âge où ils sont en mesure de comprendre leurs erreurs, dès l'école de rugby où il faut travailler à éradiquer certaines attitudes et paroles, et en tirer parti avant de sanctionner sans expliquer. Je dois beaucoup au rugby et je veux l'aider à grandir positivement. Il ne faut plus rien laisser passer.

Bastien Chalureau affirme haut et fort qu'il n'est pas raciste et qu'il ne l'a jamais été.
Si en plus de cette affaire, il avait fait des vagues à Montpellier... Cela dépasserait l'entendement. Il dit qu'il n'est pas raciste, qu'il dort en chambre avec Yacouba Camara, le capitaine du MHR, qui est noir. Combien de fois aussi j'ai entendu, "j'aime pas les Arabes, mais les Noirs et les métis, ça va." Cela veut dire quoi ? Qu'on est raciste, partiellement raciste ? Répondez-moi.

Vous souhaiteriez qu'il ne joue plus au rugby ?
Non, absolument pas. Je ne veux pas la fin de sa carrière. J'insiste sur un point : je crois profondément à la deuxième chance. Il a reconnu ses problèmes de violence, d'alcool, il a travaillé avec un psy pour évoluer. Mais, pour l'instant, je ne lui accorde pas cette deuxième chance, car il n'a pas reconnu le mobile raciste. Car lui et moi on sait ce qui s'est passé, il sait ce qu'il a dit. Et son ami Victor Moreaux a dit lors de l'instruction qu'il n'avait pas entendu l'insulte, mais que Bastien Chalureau aurait pu la dire... »

 

Yannick Larguet avec Colomiers, et face au Stade Français, en 2002. (B. Papon/L'Equipe)

 

[Y&B]

Et bé, joli Monsieur le Chalureau … et pas que lui malheureusement.
Merci pour l’article.