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EDF de Galthié


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#9871 el landeno

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Posted 29 February 2024 - 07:03 AM

Les vérités de Patrick Arlettaz après le début de Tournoi compliqué des Bleus Quatre jours après le match nul des Bleus contre l'Italie, le nouvel entraîneur de l'attaque a accepté de revenir sur un début de Tournoi compliqué. Il pointe un manque de fraîcheur physique et mentale chez les joueurs, sans exonérer les responsabilités du staff.

En ce milieu de semaine off pour les Bleus, Patrick Arlettaz nous a ­accueilli ce mercredi après-midi chez lui, dans sa chère ­Catalogne, où les rafales de tramontane étaient fidèles au rendez-vous. Ça souffle aussi fort ­autour de l'équipe de France après un début de Tournoi compliqué, que le match nul contre ­l'Italie dimanche dernier à Villeneuve-d'Ascq (13-13) n'a pas ­arrangé.

 
 

Le nouvel entraîneur de l'attaque des Bleus s'est replongé dans le match la veille au soir. En ressort surtout une frustration sur le manque d'efficacité en première période avec toutes ces occasions gâchées près de la ligne ­italienne, qui auraient pu changer la face du match. Arrivé dans le staff après la Coupe du monde, Arlettaz assume sa part de responsabilité dans les difficultés, mais se veut combatif pour la suite, espérant que ce ­passage compliqué permettra aux Bleus de revenir plus forts. Si possible à ­Cardiff dans dix jours.

Les difficultés dans le jeu

« Être plus rapide dans notre jeu sans ballon »

Animation offensive brouillonne, retards au soutien, difficultés de placements dans les structures de jeu, notamment les blocs d'avants... Le match contre l'Italie n'a pas rassuré, loin de là, sur des problèmes offensifs déjà visibles contre l'Irlande à Marseille (défaite 17-38) et lors de la victoire en Écosse (16-20)« Contre l'Italie, on est trop impatients près des ­lignes alors que le premier essai est bien construit, estime Patrick Arlettaz. Quand vous manquez de confiance, vous avez envie de très vite marquer, pour vous mettre à l'abri et vous libérer. Là, c'est l'effet casino : vous voulez gagner ce que vous avez perdu, mais vous vous précipitez et vous perdez le double, vous voulez vous rattraper et ainsi de suite... Sur les zones de marque, on a mis les choses à l'envers et ça a donné ce déchet, ce gâchis. »

 
 

La charnière Lucu-Jalibert et ses trois-quarts ont autant de responsabilités selon Arlettaz - « ils n'ont pas fait de très bons matches et nous, le staff, on n'a pas su les mettre dans les meilleures dispositions » - que des avants sans gaz - « si vous êtes le chef d'orchestre et que vous n'avez que des mauvais violons, le concert n'est pas super réussi ».

« On n'a pas changé le projet de jeu, on leur demande la même chose qu'avant mais on a du mal à très vite se mettre en place, analyse Arlettaz. Il manque devant ce dynamisme, cet enthousiasme pour être bien et vite placé et faire vivre notre animation. On est en retard et il faut éveiller tout le groupe sur la nécessité de faire les choses plus vite. Les joueurs ­doivent en prendre conscience, et dans le staff, on doit les aider pour faire en sorte que pendant les entraînements, on soit très clairs sur les attendus. On doit tous faire beaucoup mieux. On doit être plus rapides et plus actifs dans notre jeu sans ballon. Tout n'est pas à jeter : contre l'Italie, les choses avaient été faites dans l'ordre en première ­période pour les dominer. Vous ne passez pas 35 minutes dans leur camp italien par hasard. ­Maintenant, il faut trouver comment faire mieux pour marquer. »

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Posolo Tuilagi tente de servir Charles Ollivon face à l'Italie dimanche dernier. (A. Mounic/L'Équipe)

La tête et les jambes

« Pas suffisamment de fraîcheur et de spontanéité »

Patrick Arlettaz associe les difficultés ­physiques et mentales des Bleus sur ce début de Tournoi : « Le mental joue sur le physique, et inversement. » Pour les cadres qui ont fini la saison de Top 14 fin juin, enchaîné sur une longue préparation de Coupe du monde puis de nombreux matches en bleu et en Top 14, le coup de mou physique semble humain, même si l'écart de tonus a surpris en interne contre l'Irlande.

« Certains joueurs ont été beaucoup sollicités, il faut une certaine fraîcheur pour enchaîner les tâches au très haut ­niveau et elle manque, c'est une réalité, poursuit le Catalan. Elle manque ­physiquement, ce qui peut expliquer ce petit retard dans tout ce qu'on fait, mais aussi mentalement. »

Arlettaz n'a pas vécu directement le traumatisme de l'élimination à domicile en quarts de finale de la Coupe du monde contre l'Afrique du Sud (28-29, le 15 octobre), il reconnaît avoir eu du mal à palper la gestion de cette déception avant le Tournoi. « Dans le jeu, on arrive à être cohérents mais on n'a pas suffisamment de ­fraîcheur et de spontanéité, avoue-t-il. Attention, cette équipe n'est pas malade mais on sent que le doute est notre plus gros ennemi. Si vous hésitez une demi-seconde, vous avez neuf chances sur dix de ne pas prendre la bonne décision à ce niveau. En ce ­moment, c'est ce qu'on fait. On a ces petites hésitations alors que les situations semblent claires d'en haut. Il faut retrouver de la confiance pour que ça redevienne naturel. Le staff, moi le ­premier, il faut que, pendant la semaine, on soit capables de mettre dans le contenu des séances ce petit plus qui va leur permettre de faire le bon choix en une demi-seconde, sans hésiter. L'équipe de France doit être plus forte que ça et on le sera sans doute. »

Sa situation

« Je ne suis pas abattu »

Nouveau membre du staff et ­responsable d'une attaque en ­difficulté (seulement cinq essais marqués depuis le début du Tournoi), Patrick Arlettaz n'a pas vécu des débuts rêvés en équipe de France. « Ce n'est jamais très agréable, reconnaît l'ancien ­manager de Perpignan. Mais je ne suis pas abattu. Je sais que ça passera par du travail. On a notre rôle à jouer, chacun, dans la construction d'une bonne dynamique et je me projette dans le travail pour la construire. Si on s'en sort, c'est que j'aurai eu un rôle là-dedans. La difficulté ne me fait pas peur, ça ne veut pas dire que je l'apprécie mais je veux m'en nourrir et la surpasser pour devenir plus fort. Peut-être qu'il faut d'ailleurs que toute l'équipe en passe par là, pour ­devenir plus forte. »

Sa voix ­rocailleuse et son ton parfois cash animeront avec la même énergie les prochaines séances d'entraînement à Marcoussis. « Là-dessus, je n'ai pas changé, en sourit Arlettaz. Je ne vais pas être trop différent parce que je suis en équipe de France. C'est une super expérience, les joueurs ont été merveilleux pour m'accueillir. Maintenant, on est dans la difficulté tous ensemble et on va s'en sortir tous ensemble. Moi, je ne les abandonnerai pas. »

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Gaël Fickou et les Bleus ont désormais deux matches dans cette fin de Tournoi pour afficher un autre visage. (P. Lahalle/L'Équipe)

La suite du Tournoi

« Sentir une amélioration sur les deux derniers matches »

Avec un déplacement au pays de Galles (le 10 mars) et la réception de l'Angleterre (16 mars) au menu, les Bleus s'attendent à deux matches compliqués pour conclure le Tournoi. « On a réussi à se remobiliser entre l'Irlande et l'Écosse, poursuit Arlettaz. Il va falloir le refaire entre l'Italie et le pays de Galles et ensuite conserver de la confiance pour l'Angleterre. On a un groupe très fort, compétiteur, solide face aux critiques, on l'a vu lors de la semaine de l'Écosse. On est bien conscients qu'on ne pourra pas retrouver de la fraîcheur en quinze jours mais on doit mieux faire les choses, mieux s'entraîner. Il faut qu'on sente une amélioration sur les deux matches qui arrivent pour se projeter vers une dynamique nouvelle et balayer ce passage difficile. »

Y a-t-il urgence à gagner ? « On l'a toujours en équipe de France, certifie Arlettaz. Et encore, ça ne suffit pas si on se fie aux commentaires après l'Écosse. On aura une semaine de préparation, il faut lancer une dynamique positive dès lundi pour qu'on ait un match avec un contenu intéressant au pays de Galles. Et si on a un contenu intéressant, on ne sera pas loin de la victoire. »

Le staff des Bleus a prévu de se réunir aujourd'hui pour dessiner le groupe qui préparera le voyage à Cardiff. Où il faudra faire sans l'ouvreur Matthieu Jalibert, blessé au genou gauche face à l'Italie, ni le centre Jonathan Danty, suspendu. L'arrière ­Thomas Ramos tient la corde pour passer à l'ouverture. Qui au poste de premier centre ? Qui à l'arrière ?

« On peut réfléchir à quelque chose qui amène un peu de qualité et de fraîcheur, sans rien révolutionner non plus, a répondu, énigmatique, Arlettaz. On a un choix ouvert de possibilités pour avoir une équipe performante au pays de Galles. » La stabilité parlerait pour Yoram Moefana au centre et Melvyn Jaminet à l'arrière. La nouveauté pour Émilien Gailleton (Pau) ou Nicolas Depoortere (Bordeaux-Bègles) au centre et Léo Barré (Stade Français) à l'arrière.

 

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#9872 cocotte 63

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Posted 29 February 2024 - 09:07 AM

Ce qu'il dit est assez opposé à la compo d'équipe alignée depuis 3 matchs, si tu as des mecs physiquement et mentalement à la peine dans ton équipe, régénère-la avec quelques éléments qui t'apporteront de l'enthousiasme et du peps.

 

Sans parler de changer les 3/4 de l'équipe, tu as matière à faire rentrer des mecs, de Gailleton à Colombe, en passant par Deporteere, Le Garrec d'entrée etc... 

 

Je suis désolé de faire le focus sur lui, que j'ai suivi contre l'Ecosse puis l'Italie, mais Aldegheri, c'est vraiment pas possible, il est rétamé après 3 minutes de jeu, je ne l'ai pas quitté des yeux contre l'Italie, je vous assure c'était aberrant comme dirait GMK...

 

(i.e un vidéaste amateur qui parle de grosses bagnoles, pour les 95 % du forum qui n'ont pas compris ma réf !  :fume: )



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Posted 29 February 2024 - 09:57 AM

Ce qu'il dit est assez opposé à la compo d'équipe alignée depuis 3 matchs, si tu as des mecs physiquement et mentalement à la peine dans ton équipe, régénère-la avec quelques éléments qui t'apporteront de l'enthousiasme et du peps.

 

Sans parler de changer les 3/4 de l'équipe, tu as matière à faire rentrer des mecs, de Gailleton à Colombe, en passant par Deporteere, Le Garrec d'entrée etc... 

 

Je suis désolé de faire le focus sur lui, que j'ai suivi contre l'Ecosse puis l'Italie, mais Aldegheri, c'est vraiment pas possible, il est rétamé après 3 minutes de jeu, je ne l'ai pas quitté des yeux contre l'Italie, je vous assure c'était aberrant comme dirait GMK...

 

(i.e un vidéaste amateur qui parle de grosses bagnoles, pour les 95 % du forum qui n'ont pas compris ma réf !  :fume: )

 

Ce GMK, il joue 10 ? C'est le frère caché de DMK ? 



#9874 cocotte 63

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Posted 29 February 2024 - 10:15 AM

il est gaillard, un profil d'avant plutôt... mais un cardio incertain, rien à voir avec notre futur talisman !  :D



#9875 Alex chocolatines

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Posted 29 February 2024 - 10:57 AM

C'est bien Arletaz connait nos problèmes, déjà il est pas miro, mais je rappelle que pour ce qui est de la patience, c'est quand meme le grand chef des datas qui a donné des temps précis de possessions, qui, si ils ne sont pas convaincants donnent lieu à un coup de tatane ou une percée kamikaze. Autre point si il est conscient de la fatigue des mecs (putain 3 matches pour arriver à voir ça  :ermm: ) ; faudrait donc proposer une rotation des effectifs, déjà pour reposer les plus éprouvés et puis intégrer progressivement les titulaires de demain (c'est à dire la prochaine cdm) . 

Bon en gros encore de l'enfumage estampillé Galthie. 



#9876 cocotte 63

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Posted 29 February 2024 - 11:37 AM

Il y a aussi un point désagréable avec le jeu de notre EDF, quand nous avons un avantage, nous faisons tout pour le jouer en mode "all in / tout en un" au lieu de persévérer et de garder le ballon. Cela arrive à tous les matchs, contre les Italiens, c'est Ramos qui se débarrasse du ballon par un mauvais jeu au pied alors que l'on pouvait garder le ballon tenter de faire 2/3/4 actions de plus et voir si cela débouché sur quelque chose.

 

Nos amis Irlandais dans ce même type d'action, ils gardent le ballon au max, et tentent d'aller au bout du bout... je ne comprends pas que l'on évolue pas sur ce point. Sinon sur la première mi-temps, j'ai vu des actions qui ne sont pas allés au bout car certains joueurs ont trop croqué.



#9877 Y&B

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Posted 29 February 2024 - 12:26 PM

Ce qu'il dit est assez opposé à la compo d'équipe alignée depuis 3 matchs, si tu as des mecs physiquement et mentalement à la peine dans ton équipe, régénère-la avec quelques éléments qui t'apporteront de l'enthousiasme et du peps.
 
Sans parler de changer les 3/4 de l'équipe, tu as matière à faire rentrer des mecs, de Gailleton à Colombe, en passant par Deporteere, Le Garrec d'entrée etc... 
 
Je suis désolé de faire le focus sur lui, que j'ai suivi contre l'Ecosse puis l'Italie, mais Aldegheri, c'est vraiment pas possible, il est rétamé après 3 minutes de jeu, je ne l'ai pas quitté des yeux contre l'Italie, je vous assure c'était aberrant comme dirait GMK...
 
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Aldegheri c’est une farce.
Pas de cardio, pas de mains, ce mec ne tient pas en mélée et ne pousse pas droit depuis la capitulation du Japon.
Presque jamais sanctionné en Top14 (on en sait quelque chose, remember juin 2019 … :( ) il nous coûte un max de pénalités en EdF (remember le 1/4 contre l’AfSud) et ce qui m’énerve le plus c’est cet air ahuri qu’il prend quand il se fait choper par la patrouille comme s’il ne comprenais pas que son impunité toulousaine ne fonctionnait plus …

#9878 Alex chocolatines

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Posted 29 February 2024 - 13:37 PM

Il y a aussi un point désagréable avec le jeu de notre EDF, quand nous avons un avantage, nous faisons tout pour le jouer en mode "all in / tout en un" au lieu de persévérer et de garder le ballon. Cela arrive à tous les matchs, contre les Italiens, c'est Ramos qui se débarrasse du ballon par un mauvais jeu au pied alors que l'on pouvait garder le ballon tenter de faire 2/3/4 actions de plus et voir si cela débouché sur quelque chose.

 

Nos amis Irlandais dans ce même type d'action, ils gardent le ballon au max, et tentent d'aller au bout du bout... je ne comprends pas que l'on évolue pas sur ce point. Sinon sur la première mi-temps, j'ai vu des actions qui ne sont pas allés au bout car certains joueurs ont trop croqué.

Bin c'est ce que je dis plus haut : Le chronométrage de Galthie pour chaque phase de jeu, il ne veut pas que les gars gardent le ballon trop longtemps, parait qu'on s'épuise pour rien  :ermm:


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#9879 Bon Chasseur

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Posted 01 March 2024 - 09:03 AM

mental-physique-tactique-le-triple-defi-

 

"les gars, on a 3 actions en attaque, OK. Si on arrive à en jouer au moins une correctement à un moment sur les 80min, si ça se trouve, on bat ces Italiens ! Il faut penser grand les mecs. Grand."


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#9880 Bougnat et Breton

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Posted 06 March 2024 - 01:00 AM

XV de France : Galthié, pour une fois, ne donne aucun indice sur sa compo
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Aurélie Sacchelli, Media365, publié le mardi 05 mars 2024 à 19h44

 

Alors que Fabien Galthié avait pris l'habitude de donner des indices sur sa composition d'équipe lors du premier entraînement de la semaine avant un match important, cela ne fut pas du tout le cas ce mardi, où titulaires habituels et remplaçants ont été mélangés.

 

 
Fabien Galthié vit actuellement la plus mauvaise période depuis son arrivée en tant que sélectionneur du XV de France début 2020, et le coach de bientôt 55 ans a décidé de changer ses habitudes ce mardi, à cinq jours du déplacement au pays de Galles pour le compte de l'avant-dernière journée du Tournoi des 6 Nations. Alors que la tradition voulait qu'il donne des chasubles différentes aux joueurs titulaires et aux joueurs remplaçants lors du premier entrainement de la semaine avant un match important, il a décidé de mélanger tout le monde ce mardi à Marcoussis. Ainsi, un joueur comme Damian Penaud, machine à essais et attendu comme titulaire à l'aile, a disputé l'opposition du jour avec Maxime Lamothe, le troisième talonneur dans la hiérarchie. Grégory Alldritt, le capitaine, et Charles Ollivon, le vice-capitaine, ne jouaient quant à eux pas dans la même équipe. Reste à savoir si Fabien Galthié est troublé au point de ne pas savoir qui sera titulaire dimanche, ou s'il souhaite brouiller les cartes aux yeux de ses joueurs et des médias. A noter que Peato Mauvaka et Posolo Tuilagi n'ont pas participé à l'entraînement collectif. Le Toulousain s'est entraîné à part, alors que le Perpignanais, souffrant ne s'est pas entraîné du tout.

 

Barré et Le Garrec titulaires ?

Malgré ces multiples options présentées par Fabien Galthié et son staff lors de la séance du jour, les observateurs ont toutefois noté que Thomas Ramos s'acheminait vers une titularisation à l'ouverture, Léo Barré à l'arrière et Nolann Le Garrec à la mêlée. Après un début de Tournoi complètement raté (défaite à domicile contre l'Irlande, victoire à l'arraché en Ecosse, nul à domicile contre l'Italie), le XV de France doit absolument reprendre confiance en gagnant à Cardiff chez des Gallois qui ont perdu tous leurs matchs jusque-là. Et cela passera peut-être pas un gros renouvellement d'effectif.



#9881 el landeno

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Posted 06 March 2024 - 06:44 AM

Cros (troisième-ligne du XV de France) : « Je n'ai pas de super-pouvoirs » Le Toulousain (29 ans, 30 sélections) est l'un des meilleurs tricolores depuis le début du Tournoi des Six Nations. Il évoque son profil atypique et son appétence pour le travail de l'ombre.

 
La semaine passée, deux jours après le nul face à l'Italie (13-13), François Cros profitait d'une semaine de repos en famille. « Le résultat a été difficile à encaisser, a reconnu le troisième-ligne des Bleus. Heureusement, Garbisi loupe la dernière pénalité, sinon le résultat aurait été encore plus dramatique. Nous traversons une situation inédite, je n'ai jamais connu ça en équipe de France. Mais il faut continuer d'avancer, relever la tête. Place désormais au pays de Galles (dimanche 10 mars à Cardiff, 16 heures). Nous allons passer au révélateur du combat et du jeu. » En attendant, le Toulousain nous explique en quoi il est un joueur à part.
 
 
UN PROFIL HYBRIDE
« J'aime jouer, peu importe le numéro dans le dos »

« Je n'ai pas un gabarit très imposant (1,90 m, 111 kg). J'ai beaucoup travaillé pour me construire physiquement et répondre aux attentes du haut niveau. J'ai vite compris que ma force serait d'être complet. Certains partenaires ont des super-pouvoirs, sur le plan offensif ou défensif, sur le jeu au sol ou le domaine aérien. Je n'ai pas cette chance (il sourit). J'essaie d'être à mon maximum dans chacun de ces secteurs de jeu. Je prends autant de plaisir à faire un ruck qu'à porter un ballon ou à faire une touche qu'à plaquer.
Mais ça ne veut pas dire que je travaille plus que les autres. Mon principal objectif est de répondre aux besoins de mon équipe ! Mon côté hybride a toujours été un avantage plus qu'un inconvénient. Ma polyvalence en troisième ligne m'a permis de beaucoup jouer. C'est aussi une façon de relever de nouveaux challenges. J'aime jouer, peu importe le numéro dans le dos ! C'est également lié à mon parcours atypique... J'ai débuté derrière puis, en minimes, j'ai basculé devant. J'ai été formé au poste de numéro 8. La chance au poste de troisième-ligne est de pouvoir avoir une multitude de profils différents. Ce qui me permet de trouver ma place. Depuis mes débuts en pros (2016), j'ai plus l'habitude de jouer troisième-ligne aile, mais je n'ai pas de préférence, même si je dois reconnaître que ce poste me correspond mieux par rapport à mon tempérament et mon caractère. »

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François Cros (et Maxime Lucu en arrière-plan) lors de la défaite contre l'Irlande à Marseille (17-38), le 2 février. (A. Mounic/L'Équipe)
UN APPÉTIT POUR LES TÂCHES INVISIBLES
« Ce sont des valeurs qui me correspondent »

« Les joueurs sont plus mis en avant quand ils portent un ballon ou font une action spectaculaire. À l'inverse, tout le travail au sol ou de soutien, de l'ombre, est moins mis en valeur et plus difficile à percevoir. Raison pour laquelle j'analyse mes prestations à la vidéo. Et je suis rarement satisfait. Je suis très perfectionniste. Mon état d'esprit est qu'il y a toujours matière à s'améliorer. Ce qui me plaît aussi dans les tâches invisibles, c'est qu'elles permettent aux autres joueurs d'être efficaces et performants. Si un partenaire marque, c'est notamment parce qu'il a reçu le ballon dans de bonnes conditions, grâce à ce travail de l'ombre. J'y prends plaisir. On me l'a enseigné dès l'école de rugby. À savoir : faire marquer est presque plus gratifiant que de marquer soi-même. Ce sont des valeurs qui m'ont suivi, et qui correspondent à mon environnement familial. Cet état d'esprit m'a sans doute guidé pour exister au plus haut niveau. J'ai ainsi trouvé de l'intérêt à faire ces tâches obscures qui sont indispensables au rugby. Être un joueur efficace plutôt que spectaculaire correspond à ma personnalité. Je n'ai aucune frustration, aucun problème de reconnaissance. Jouer est ma récompense. »

UN JOUEUR INTELLIGENT, TOUJOURS BIEN PLACÉ
« On m'a appris à être collé au ballon »

« Être intelligent, ça se travaille aussi ! Il y a beaucoup d'analyse, pour ne pas perdre d'énergie dans des déplacements inutiles. Mais se déplacer reste capital. Plus tu te déplaces, plus tu as de chances d'être au bon endroit au bon moment. On m'a appris à être collé au ballon. La base est de bien comprendre le système de jeu proposé par le staff. C'est aussi une question d'anticipation pour être vite replacé et déjà tourné vers l'action suivante. Ça devient petit à petit une question d'habitude, de repères collectifs.
Dès que vous êtes dans le dur physiquement, en manque de lucidité, les automatismes créés aux entraînements nous permettent de garder une certaine cohérence. Je parlais d'anticipation, mais l'adaptabilité est aussi primordiale. Nous pratiquons un sport où il est difficile de tout prévoir, notamment pour nous, Français. Nous n'aimons pas trop ça (il se marre). Notre jeu est fait de libertés. Il est donc important de bien lever la tête et d'être capable d'analyser une situation en une fraction de seconde. À force de regarder tous les matches, je connais les points forts et les points faibles de beaucoup de joueurs, ce qui me permet d'affiner mon placement. Une dernière chose que les gens ne perçoivent peut-être pas consiste à utiliser le temps non joué. Il sert à communiquer avec ses partenaires et régler certains détails. »

UN PLAQUAGE TRÈS BAS
« En plaquant haut, je subissais »

« Dès mon plus jeune âge, j'ai commencé à plaquer très bas. C'était lié à mon profil, mon physique. En plaquant haut, je subissais. J'ai réussi à trouver une technique efficace liée à mon gabarit. Ensuite, au fur et à mesure que je me suis étoffé physiquement, j'ai étoffé dans le même temps ma palette de plaquages. Il existe une multitude de techniques. Il n'est pas aisé de toutes les maîtriser pour adapter son plaquage à chaque situation rencontrée en match. C'est ça le plus difficile.
C'est lié au gabarit de l'adversaire, sa vitesse, l'espace dont il dispose, mais également les partenaires qui sont autour de vous. Si j'ai Peato (Mauvaka) ou Julien (Marchand) qui sont des super contesteurs, le meilleur plaquage, aux jambes, est celui qui va vite amener l'adversaire au sol pour offrir une possibilité de contest. À l'inverse, si l'adversaire est en situation de surnombre, il faut empêcher le offload, dans ce cas, il faut plaquer haut.
Pour plaquer, il faut aussi se servir de sa tête, pas seulement plaquer fort. Il y a de nombreux paramètres qui entrent en compte, comme la zone du terrain. Mais parfois, ça va tellement vite que vous n'avez pas le temps de réfléchir. Plaquer bas reste la solution de secours la plus efficace. J'ai beaucoup travaillé le plaquage à l'école de rugby pour ne pas avoir d'appréhension et avoir la bonne technique, sans se mettre en danger et en limitant au maximum le risque d'être pénalisé. »

 
 

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Posted 06 March 2024 - 19:08 PM

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euh ouais c'est le bordel et on doit se remettre à chercher une équipe type quoi


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Posted 06 March 2024 - 19:20 PM

 

 

 

euh ouais c'est le bordel et on doit se remettre à chercher une équipe type quoi

Faudrait surtout pas vexer les sénateurs non plus 



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Posted 07 March 2024 - 06:49 AM

Léo Barré, le parcours d'un joueur au talent immense Léo Barré (21 ans) va vivre sa première sélection en équipe de France, à l'arrière, au pays de Galles dimanche. Découvrez l'itinéraire de ce gamin en or, formé à l'ouverture à Versailles et issu d'une famille de rugbymen de père en fils sur plusieurs générations.

 
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Léo Barré de ses débuts à Versailles à l'entraînement avec le XV de France. (A. Mounic/L'Équipe)
Maxime Raulinmis à jour le 7 mars 2024 à 00h39
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Commençons par un secret. À ses débuts, Léo Barré a porté les couleurs de deux clubs ! Pas d'inquiétude, il y a prescription. Explications. Le nouvel arrière des Bleus débute le rugby à l'âge de 6 ans et demi. À Versailles dans les Yvelines (78), où son père, Arnaud, a joué demi d'ouverture et entraîne désormais la catégorie des moins de 18 ans. Son grand-père paternel, Michel, a également un passif dans le club yvelinois. D'abord comme éducateur puis comme président au milieu des années 1970.

 
 

Même son arrière-grand-père paternel, Marcel, qu'il n'a pas connu, a tâté le ballon ovale du côté de Chevreuse (Yvelines) au poste de pilier. Pourtant, la première fois que Léo foule la pelouse du stade de Porchefontaine à Versailles, accompagné de son frère cadet Louis, à la rentrée 2008, « aucun des deux n'accroche » se remémore le papa. Ce dernier n'est pas du genre à pousser ses deux fistons.

Léo avait aussi testé le poney et le karaté, sans grand succès non plus. Quelques mois plus tard, tout bascule. L'heure des vacances de Pâques a sonné. Direction le bassin d'Arcachon (Gironde), où les grands-parents paternels coulent une retraite paisible. Michel, le papi, possède toujours le virus rugby. Il est éducateur à l'école de rugby de Gujan-Mestras. Léo et son frère Louis, jamais très loin (ce dernier pratique désormais le handball au centre de formation de Billère au poste de gardien de but), tentent à nouveau le coup. Cette fois, la greffe prend, notamment pour Léo. Premier tournoi et première coupe soulevée. « Il a sans doute mieux accroché parce que j'étais éducateur dans sa catégorie d'âge, glisse Michel Barré, le grand-père, ancien arrière à Chevreuse (Yvelines) et Saclay (Essonne). Ce qui a fait la différence, c'est le plaisir. Il était heureux sur le terrain. »

« C'est à l'âge de 10 ans qu'on a senti qu'il avait un truc à part. Il parlait déjà stratégie, il repérait les espaces libres, il était à l'aise techniquement

Nicolas Loubar, responsable de l'école de rugby de Versailles

 
 
 
 
 

« S'entraîner avec son grand-père a été le déclic, quand Léo est revenu, il a fallu que je l'inscrive tout de suite ! » sourit son père Arnaud. Il signe officiellement sa première licence à Versailles où il finit la saison. Mais à chaque fois qu'il a l'occasion de passer quelques jours de vacances chez ses grands-parents, Léo vient prêter main-forte à Gujan-Mestras, où il est même nommé capitaine de l'équipe sur un tournoi ! Le ballon ovale ne le quittera plus.

« Léo était un mangeur de ballons, il aimait se faufiler dans la défense, se souvient Nicolas Loubar, responsable de l'école de rugby de Versailles où l'ouvreur de formation a passé cinq années (2009 à 2014). C'est à l'âge de 10 ans qu'on a senti qu'il avait un truc à part. Il parlait déjà stratégie, il repérait les espaces libres, il était à l'aise techniquement et utilisait son jeu au pied. Il appréciait avoir des responsabilités. C'est un gagneur. »

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Léo Barré, lorsqu'il évoluait à Massy. (Picasa)

Barré, tignasse blonde bien dorée, et ses grands compas, déjà, qu'il tient de sa maman Shaden (1,78 m), ne passe pas inaperçu, d'autant que l'école de rugby de Versailles jouit d'une belle réputation en région parisienne. « La première fois que je l'ai vu joué, c'était lors d'un plateau à Clamart (Hauts-de-Seine) précise Bruno Ghiringhelli, responsable de la formation à Massy. J'avais été alerté par un éducateur. Léo était déjà très longiligne, mais il allait très vite. À seulement 11 ans, il était très technique, très à l'aise. » La famille Barré est contactée. Le fiston est invité à participer à des entraînements d'intégration. « Mais nous n'étions pas seuls sur le coup », se marre le dirigeant du RCME.

À commencer par le Racing 92. Un club où le papa a joué de cadets jusqu'en espoirs, glanant au passage deux titres de champion de France. Le premier en cadets (1992), le second en crabos (1994) au côté d'un certain... Thomas Lombard, ex-centre international (12 sélections), aujourd'hui directeur général du Stade Français. Après plusieurs semaines de drague, Bruno Ghiringhelli reçoit un appel d'Arnaud Barré : « Il me demande de passer chez eux. Léo souhaitait m'annoncer sa décision en personne. Le jour J, je pensais que c'était cuit car je savais que le responsable du Racing était venu avant moi. Léo a finalement choisi Massy. Il a justifié son choix en parlant de jeu, d'ambiance, plutôt que d'infrastructures ou de la renommée des joueurs de l'équipe pro. Il savait déjà ce qu'il voulait. Il était très mature. »

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Léo Barré aura joué six années à Massy (2014-2020, ci-dessus) avant de rejoindre (DR)

Direction Massy. Léo a 12 ans. Deux saisons en minimes, deux saisons en cadets et enfin deux saisons en Crabos plus tard, avec en parallèle trois années au Pôle Espoirs Lakanal, la fabrique à champions (Sceaux, Hauts-de-Seine), assurent sa progression vers les sommets. « C'est un joueur qu'on n'oublie pas, reconnaît Didier Faugeron, entraîneur en chef de l'équipe fanion entre 2015 et 2019. Au-delà de ses qualités rugbystiques, c'était un joueur leader avec une belle éducation. Un jeune réservé, très humble, mais déterminé. Je me souviens qu'il avait reçu des propositions pour partir plus tôt. Mais il avait eu l'intelligence de rester à Massy pour s'épanouir. Un choix payant. » Comme celui de rejoindre le Stade Français a l'été 2020 après une deuxième année en Crabos où il explose, au retour d'une tournée estivale 2019 en Afrique du Sud avec l'équipe de France des moins de 18 ans durant laquelle il forme la charnière avec Nolan Le Garrec. Le Racing 92 tente encore sa chance pour récupérer le prodige. En vain.

« Il me fait penser à Romain Ntamack. Léo sait ce qu'il veut et passe les étapes les unes après les autres. »

Antoine Ratineau, conseiller de Barré

 
 
 

Pascal Papé, alors directeur de la formation du Stade Français, joue un rôle crucial. Il propose à Barré, pas encore 18 ans, d'être l'ouvreur n° 3 derrière Nicolas Sanchez et Joris Segonds. « L'argent ne lui a jamais fait tourner la tête, admire Bruno Ghiringhelli. Il a toujours été guidé par un apprentissage par le temps de jeu. Léo est très câblé. » « Léo a été très vite formaté pour le haut niveau, expose son conseiller Antoine Ratineau, ex-centre ayant fait toute sa carrière à Massy. Il est très à cheval sur la récupération. Malgré son jeune âge, il démontre un côté très professionnel. Il me fait penser à Romain Ntamack. Léo sait ce qu'il veut et passe les étapes les unes après les autres. Malgré les réticences, à chaque fois, il assume ! »

Si demi d'ouverture reste son poste de prédilection, Barré a longtemps mal vécu le fait d'être trimballé à l'ouverture, au centre ou encore à l'arrière. Le couteau suisse idéal, souvent sur le banc, de par sa polyvalence. La donne a changé cette saison au Stade Français. Il a été installé au poste d'arrière par le nouveau staff du club de la capitale. « Nous avons décidé d'arrêter de le balader car ça nuisait à sa progression, expliquait Laurent Labit, le directeur du rugby du Stade Français, fin décembre (voir L'Équipe du 23 décembre). Léo est un formidable relanceur. Il me fait penser à Matthieu Jalibert ou Finn Russell sur l'envie de tenter des choses. À l'arrière, il a plus de possibilités de le faire. En 10, ce désir nuit parfois à l'équipe. En 15, il a plus de liberté, plus de temps de réflexion et moins de responsabilités qu'à l'ouverture. »

Dimanche, dans l'ambiance électrique de l'ex-Millénium Stadium, Barré passera une nouvelle étape importante de sa jeune sa carrière. « Il a les pieds sur terre, insiste Ratineau. Il se protège au maximum de cette nouvelle médiatisation. Il prend de plus en plus confiance en lui. » « Il n'appréhende pas, il est déterminé », assure son papa, fier et ému. Malheureusement, faute de passeport à jour, il ne pourra pas se rendre au pays de Galles pour la première cape de son fils en bleu. Il espère se rattraper dès le samedi suivant face à l'Angleterre à Lyon. Mais chaque chose en son temps. Chez les Barré, l'humilité est reine. « Je ressens beaucoup d'envie chez Léo » conclut son père.

 
 


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Posted 08 March 2024 - 06:46 AM

D'Uini Atonio à Emmanuel Meafou, les Bleus et le paradoxe des gros dans un rugby qui s'allège Dans un rugby où le poids moyen des joueurs diminue depuis quelques années, les gabarits hors norme restent malgré tout des atouts.

 

« Les profils de joueurs très costauds, type (Emmanuel) Meafou, on n'en voit pas tous les jours. Une fois par an, et encore. Et c'est très dur de se positionner car les sommes proposées sont tout de suite très élevées, même en espoir. » Attaché au club de Montpellier, Damien Bruno est un des quelques recruteurs du rugby français chargés de dénicher les futurs talents. Pour cela, depuis dix ans, il visionne 25 matches par semaine. « Dans le Championnat, chaque entraîneur veut son gros numéro 5 déménageur », éclaire-t-il. En équipe de France aussi, où Emmanuel Meafou, Australien d'origine, qui connaîtra sa première sélection dimanche, était attendu depuis de longs mois, lui qui affiche des mensurations impressionnantes (2,03 m pour 145 kg).

 
 

Pourtant, depuis quelques années, la tendance générale est à la baisse et les joueurs de rugby sont de moins en moins lourds. « Très peu d'internationaux sont au-dessus des 120 kg aujourd'hui, constate l'ancien directeur de la performance des Bleus, Thibault Giroud, aujourd'hui à Bordeaux-Bègles. Les temps de jeu augmentent, les nouvelles règles favorisent l'attaque, ce qui signifie plus de déplacements pour les avants, qui doivent enchaîner des séquences plus explosives en termes d'accélération et de vitesse. » Et si la France a fait le choix d'avoir quelques poids lourds (ils étaient quatre à plus de 130 kg contre l'Italie : les frères Taofifenua, Atonio et Tuilagi), il leur est tout de même demandé de beaucoup se déplacer, ce qui ne pardonne pas quand le physique ne suit pas.

Pour évoquer Meafou, son entraîneur en club, le Toulousain Ugo Mola expliquait l'an dernier : « Son poids est à la fois sa force et sa faiblesse, ce qui le met souvent dans la lumière, mais aussi dans la difficulté car il doit se battre contre son corps. » Sur le même thème, le sélectionneur des moins de 20 ans, Sébastien Calvet, raconte les efforts du jeune Posolo Tuilagi (1,92 m pour 149 kg) la saison dernière : « Beaucoup de ces gabarits hors norme sont originaires des îles du Pacifique, avec une génétique, un métabolisme lent et une culture alimentaire qui les prédisposent à ces physiques impressionnants. Se nourrir, pour Posolo, c'est une lutte, un combat quotidien. On n'imagine pas la complexité de ce qu'il doit faire, trois à quatre fois par jour, pour calibrer ses aliments. Cela demande une volonté exceptionnelle pour des jeunes de 17 ou 18 ans. »

 
 

« L'objectif, c'est de trouver le bon ratio entre force absolue et poids de corps »

Thibault Giroud, directeur de la performance de l'UBB

 
 
 

Le mental est d'ailleurs le paramètre qui fait toute la différence entre ceux qui atteignent le niveau professionnel, voire international, et les autres. Pensionnaire du Pôle France à Marcoussis en 2017, puis du centre de formation du RCT, Walid Maamry, qui mesurait 1,99 m pour 160 kg à 17 ans, n'a jamais réussi à franchir le cap. « Quand le poids est un handicap parce qu'il favorise les blessures ou empêche des déplacements, il faut trouver des solutions, reprend Thibault Giroud. Chez des joueurs très lourds, le développement physique suit une courbe exponentielle à chaque kilo perdu. Réguler son poids est à la portée de tous, le talent n'entre pas en ligne de compte, il faut juste le décider et porter une attention continue à la façon dont on s'alimente. » Ce que font des joueurs comme Meafou qui, à son arrivée à Toulouse il y a cinq ans, pesait 162 kg. « Quand j'ai vu le chiffre s'afficher sur la balance, racontait-il en février 2023 sur RMC, je me suis dit : "Ça va être compliqué de jouer en Top 14, et même en espoirs." Je n'avais plus qu'à me mettre au travail. »

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Emmanuel Meafou fait la différence balle en main face à la défense de Bath, avec Toulouse, en Coupe des Champions, le 21 janvier dernier. (N. Luttiau/L'Équipe)

Aujourd'hui, son poids de forme se situe entre 140 et 145 kg mais l'important est ailleurs : « L'objectif est de trouver la puissance relative optimum de chaque joueur, c'est-à-dire le bon ratio entre force absolue et poids de corps, détaille Giroud. Il y a quelques années, on fonctionnait avec des standards. Il fallait tel pourcentage de masse grasse, tel joueur devait perdre tant de kilos mais il n'y avait pas d'éléments concrets de mesure. Désormais, les outils technologiques grâce auxquels on mesure la charge de travail, les accélérations, les pics de puissance, permettent de déterminer le poids idéal de chacun. Et on constate que pour certains joueurs très lourds, il n'y a pas forcément de poids à perdre car la puissance relative est bonne. »

Il précise aussi que la qualité principale de ces joueurs au gabarit atypique n'est pas « de porter le ballon sur plusieurs mètres trois ou quatre fois par match. Non, c'est la répétition de séquences de presque deux minutes sans ballon, c'est-à-dire 80 % du temps, celles qui font arriver sur un ruck avec un temps d'avance ou gagner la ligne d'avantage. » Et Sébastien Calvet de conclure : « Dans le rugby d'aujourd'hui, on demande aux joueurs de s'adapter à un projet de jeu et, au-delà du gabarit, c'est cette qualité de se mettre au service du collectif qui est recherchée par les entraîneurs. »

 
 

À la découverte d'Emmanuel Meafou, le colosse surdoué des Bleus titulaire face au pays de Galles Pour son baptême avec les Bleus, le deuxième-ligne du Stade Toulousain sera l'une des attractions du match face au pays de Galles. Ce colosse multitâche de 2,03 m pour 145 kg présente un profil quasiment unique dans le rugby.

 

Voilà, nous y sommes. Enfin détenteur d'un passeport français et guéri d'une entorse au genou gauche contractée courant janvier, le deuxième-ligne d'origine australienne Emmanuel Meafou, alias « Manny », honorera sa première sélection en équipe de France face au pays de Galles, dimanche, à Cardiff. Le joueur du Stade Toulousain exposera donc dans le Six Nations toutes les qualités qui font de lui un joueur atypique, voire unique, en Top 14 et en Coupe des champions. C'est d'ailleurs pour sa singularité, notamment ses mensurations hors norme, que le club rouge et noir l'a recruté en décembre 2018. « On l'a enrôlé parce que son profil ne se trouve pas dans nos clubs partenaires », nous disait Jérôme Cazalbou, manager du haut niveau du club toulousain. Ce colosse de 25 ans ne ressemble à aucun autre joueur. Voici pourquoi.

 
 
Il enchaîne les tâches sans répit

Jérôme Thion, ex-deuxième-ligne international aujourd'hui consultant sur Canal+, assure que Meafou est le type de joueur « qu'on n'a jamais eu en équipe de France ou en Top 14 ». Il serait plus une anomalie qu'une rareté, d'ailleurs, au regard de son physique XXXL. « C'est un joueur tonique qui se déplace beaucoup, qui met beaucoup d'intensité dans les rucks, qui sait jouer après contact, qui a vraiment toutes les qualités du joueur de rugby ultime », décrit l'ancien Biarrot. « J'ai rarement vu un joueur de ce gabarit capable d'enchaîner des matches de quatre-vingts minutes en ayant une telle activité sur le terrain », ajoute un autre ancien deuxième-ligne, David Gérard, aujourd'hui sélectionneur de la Roumanie.

Meafou n'a pas toujours été comme ça. Plus jeune, il était plus lourd (160 kg), moins mobile. Mais son club a su en faire un infatigable décathlonien. « Comme c'est quelqu'un de très intelligent, il a compris qu'il ne fallait pas qu'il se perde dans des courses inutiles, décrypte Jean Bouilhou, l'entraîneur des avants toulousains. Il sait que sa force est d'être au milieu du terrain, que ce soit en attaque ou en défense. Du coup, il ne se disperse pas en faisant des courses de troisième-ligne. Ça rend ses tâches hyper-efficaces. » « Aujourd'hui, Meafou a l'activité d'un 4 et la puissance d'un 5, renchérit Gérard. Avez-vous vu combien de ballons il gratte au sol pour un mec de 2,03 m ? »

 
 
Il casse les plaquages

Ce qui frappe en premier, chez Meafou, c'est cette force brute qui lui permet systématiquement de casser le premier plaquage en percussion. « Il est hyper-pénétrant, nous confiait un jour l'ancien deuxième-ligne international Fabien Pelous. Ce n'est pas très spectaculaire, mais c'est d'une efficacité redoutable parce qu'il est très difficile à faire tomber. En fait, tu n'arrives pas à en faire le tour, c'est d'ailleurs pour ça qu'ils s'y mettent à deux ou trois pour le plaquer. » La facilité, chez le futur néocapé, serait de s'enfermer dans un jeu frontal, stéréotypé.

Mais le bonhomme a suffisamment d'habileté dans son jeu de mains pour varier les plaisirs. « Sa gestuelle lui permet de s'adapter à toutes les situations, observe Thion. C'est un mec qui sait lire les défenses adverses et qui est capable de jouer debout et de passer après contact avec justesse. S'il y a un 3 contre 2 à négocier, il le jouera parfaitement. » Paradoxalement, Meafou est aussi un joueur qui écope de très peu de cartons, au regard de la férocité de son jeu (seulement 1 rouge et 3 jaunes en 5 saisons à Toulouse). « Quand on a sa taille, ce n'est toujours évident d'être très bas, note Servat. Lui y arrive. Ça fait une grosse différence pour gagner les duels. »

Il marque beaucoup d'essais

Avec Toulouse, Meafou a planté 26 essais depuis ses débuts en décembre 2019 (19 en Top 14, 7 en Coupe des champions), ce qui est considérable pour un deuxième-ligne. Des essais qui, souvent, se ressemblent. Sollicité à 5 m de l'en-but, le colosse se dégage la route façon bulldozer pour aplatir. « À un ou deux mètres de la ligne, quand il se baisse, personne ne peut pas l'arrêter », encense Bouilhou. « À ce niveau-là, je le trouve encore plus destructeur que le Rochelais Will Skelton, estime Gérard. Pour le stopper, il te faut une voiture ou dresser un mur. Et encore, il casse les murs. Un Meafou lancé face à deux mecs arrêtés, ça ne suffit pas. Je me demande d'ailleurs s'il ne faudrait pas que les défenseurs acceptent de le laisser franchir la ligne pour mieux essayer de se mettre sous le ballon pour l'empêcher d'aplatir. »

Les défenseurs, pourtant, sont prévenus. Mais le Toulousain parvient toujours à marquer. « C'est parce que son club a su s'adapter, décrypte Gérard. Au départ, ils l'ont beaucoup sollicité sur des pénalités jouées à la main. Désormais, ils l'utilisent parfois comme un leurre, ce qui crée beaucoup d'incertitude chez l'adversaire. Cette confusion profite à ses partenaires ou à lui-même quand il est servi. »

Il rayonne en conquête

Aucun pilier droit du Stade Toulousain ne s'est encore plaint d'avoir Meafou derrière lui pour pousser en mêlée. Et pour cause. « C'est un boeuf, décrit Gérard. Il suffit qu'il ait une technique de base propre pour que sa puissance fasse le reste. » Dimanche, à Cardiff, son attelage côté droit avec Uini Atonio pèsera près de 300 kg. « Avec ça, tu n'es pas trop mal, tu peux voyager, s'amuse Thion. Ça donne une belle assise à l'équipe de France. »

En touche, Meafou n'est évidemment pas un sauteur émérite, mais il se rattrape sur tout le reste. « C'est un porte-palette quand il lifte, illustre Gérard. Et quand tu l'as en face dans l'alignement, tu sais que tu auras peut-être un ballon gratuit en l'air, mais que tu vivras ensuite un enfer sur terre. Parce qu'il défonce tout en bas. Comme destructeur de mauls, pour passer les mains et bloquer le ballon, Skelton était la pointure mondiale. Mais aujourd'hui, il faut croire qu'il a enfanté de Meafou. »






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