Merci Silhouette, j'étais sûr que tu me répondrais. Mais j'avais bien compris que ces deux vaccins, celui de la grippe et celui de Pfizer, utilisait deux techniques différentes et cette dernière est nouvelle à tout point de vue.
Mon interrogation sur ses 90% d'efficacité (qui devrait en pratique être ramenés autour de 80% mais c'est encore beaucoup) portait davantage sur ce passage de l'article que j'ai mis en lien :
https://www.francetv...ce_4175005.html
Des interrogations sur le public visé
Pour l'infectiologue, il faut parvenir à savoir si "c'est un vaccin qui protège uniquement une personne infectée, ou si c'est un vaccin qui empêche le portage du virus". Car ce ne sont pas du tout les mêmes populations qui seraient visées, alerte-t-il.
Et enfin le fait que les effets secondaires du vaccin Pfizer ne puissent être réellement mesurés que longtemps après les injections c'est pas banal.
Comment peut-on être sûr que le corps réagira bien à cette nouvelle technologie, est-ce qu'on ne ferait pas une sorte de saut dans le vide ?
Alors lui (Jean-Paul Stahl), je sais pas ou ils sont alle le chercher, mais faut qu'il arrete de parle aux medias, je crois que c'est pas son truc
Ou alors c'est le journaliste (anonyme j'ai l'impression, en tout cas j'ai pas trouve de signature, c'est jamais bon signe) qui est nul, ce que semble indiquer la faute de sens des la deuxieme citation de l'infectiologue "qu'ils ont engrangées à travers les effets cliniques sont assez prometteuses". Bien evidemment c'est "essai" clinique, pas "effet" ... ... ...
Pour repondre globalement:
- La technologie n'est pas nouvelle, des vaccins a ARN on en fait depuis les annees 2000 (https://pubmed.ncbi....h.gov/11828001/). On l'utilise pour les animaux notamment. On a juste jamais eu l'occasion de l'utiliser sur l'humain parce que les dernieres grandes epidemies virales pour lesquelles un vaccin a ARN aurait pu etre efficace (SRAS, MERS, Zika) ont toutes ete gerees via d'autres moyens qu'une campagne de vaccination
- Il n'y a pas 2 vaccins different, un qui "protège uniquement une personne infectée", et un qui "empêche le portage du virus". Si on est dans le premier cas c'est pas un vaccin, c'est un medicament. Je pense que je vois ce que voulait dire l'infectiologue, mais qu'il n'a pas ete clair ou qu'il a ete mal retranscrit (et quand on retranscrit "essai" par "effet", je soupconne quelques problemes de comprehension..). Il explique un peu mieux ce qu'il veut dire plus loin, en gros c'est un choix de sante publique: est-ce qu'on se sert de ce vaccin pour proteger les cas individuels a risque, et on laisse le virus circuler jusqu'a epuisement ? Ou est-ce qu'on procede a une campagne de vaccination globale pour stopper la transmission ? Pour moi, compte tenu des effets secondaires graves de cette infection au SARS-CoV-2, c'est la deuxieme solution la plus prudente et la plus sure. Et vu le nombre de doses deja commandees, je pense qu'on s'oriente dans cette direction.
- Pour les effets secondaires tout le monde a peur des anti-vaxx maintenant, mais ces vaccins n'ont rien de special. Les essais de phase 3 sont les memes que tout le monde, on continue a suivre les cohortes au cas ou il y ait des effets secondaires "retardes", mais pour l'instant tout semble bien se passer, a la fois pour le Pfizer et le Moderna (meme technologie).
- Enfin: "Comment peut-on être sûr que le corps réagira bien à cette nouvelle technologie, est-ce qu'on ne ferait pas une sorte de saut dans le vide ?" -> Pas vraiment, c'est le but des essais de phase 3. Mais les principes actifs de ce vaccin sont assez facilement degrades (c'est pour ca que le vaccin doit etre stocke a -80°C, ce qui pourrait etre d'ailleurs un probleme pour le deployer en zone rurale). En gros, l'injection va faire reagir ton systeme immunitaire pour qu'il apprenne a reconnaitre le virus, mais derriere tous les composants du vaccin sont naturellement evacues par le corps, aucune raison qu'il y ait le moindre souci de ce cote la. Donc je vois pas ca comme un saut dans le vide, si on compare a une autre technologie, c'est plus comme le changement de l'imprimante jet d'encre a laser: tu gagnes enormement en rapidite, la technologie derriere change, mais le principe final reste le meme et il n'y a aucune raison de penser que cette nouvelle technologie va etre particulierement problematique.
Et en plus, on ne connaît pas l'efficacité de ce (ou ces) vaccins !
Sera t-il efficace pour tout le monde ?... A voir !
Par exemple, il sera peut-être bon pour les jeunes asymptomatiques mais pas pour les vieux et il y a bien d'autres cas.
Il y a aussi le fait que Pfizer déclare lui-même que son vaccin est prêt et efficace sans q'un organisme ou un autre n'ait donné son avis.
Je ne pense pas, un vaccin c'est un vaccin, je n'ai pas en tete un cas ou l'efficacite serait differente en fonction de l'age ou d'autres facteurs. Un vaccin peut parfois etre trop "dur" pour des personnes au systeme immunitaire affaibli, mais c'est pour ca qu'on parie plutot sur l'immunite collective.
Ensuite Pfizer fait un communique de presse parce qu'ils avaient annonce qu'ils le feraient (et en realite ils l'auraient sans doute fait avant sans la campagne presidentielle americaine). Ils donneront leurs resultats une fois que la phase 3 serait terminee, c'est-a-dire quand ils auront 164 cas de COVID dans leur cohorte (vaccin & placebo). Pour l'instant ils sont a 94, et seulement 9 de ces 94 avaient ete vacines (d'ou l'efficacite de ~ 90%). Donc on est pas dans le cas de Putin qui dit "mon vaccin est pret, regardez je le donne a ma fille, pas besoin de test". Pour Pfizer (et Moderna), ce sont des entreprises serieuses, qui font pour l'instant un developpement rapide mais qui suit toutes les recommendations. Et l'une de cles de la phase 3 c'est justement d'etre sur que, parmi les gens testes, on a une grande variete de profils, donc je n'ai aucun doute qu'il y a des jeunes, des vieux, des sportifs, des gens en surpoid, etc etc.
Quant aux vaccins, entre le temps de déploiement et le % des antivax... je doute que ça n'arrive à produire des effets avant longtemps.
Bref, on part pour du confinement régulier avec son fardeau de problèmes économiques et psychologiques.
Et au bout du bout un fossé générationnel entre des jeunes qui l'auront eu de plus en plus et des vieux qui continuent à faire des courses à 2...
Quelque chose me dit qu'apres ~ 1 an comme ca, quand on dira aux gens: si tout le monde se fait vacciner, on peut repartir vivre normalement, re-ouvrir les stades, salles de concert, magasins, etc, il n'y aura plus beaucoup d'antivax...
C'est d'ailleurs pour ça que je n'ai jamais cru au testé tracé... Comment être efficace avec près d'un asymptomatique sur deux !
Aujourd'hui, seuls les asymptomatiques cas contacts sont détectés, les autres ne pensent pas à aller se faire tester.
Et, cerise sur le gâteau, la moitié des transmissions surviendrait durant la phase pré-symptomatique du patient, donc avant l'apparition des symptômes.
L'Australie, la Nouvelle-Zelande, la Coree du Sud, ou la Finlande l'ont parfaitement reussi le contact tracing, donc je ne pense pas qu'il soit impossible (du tout). Apres plus un pays est grand ou a un habitat dense, plus ca demande des moyens, c'est vrai. Mais c'est uniquement une question de volonte: on a les outils pour faire ce genre de contact tracing, y compris tester massivement la population (symptomatique ou non) mais egalement tester les eaux usees (qui permet de tester en une seule fois un immeuble ou un quartier entier) et faire un suivi longitudinal d'une cohorte definie dans chaque commune (tres important pour comprendre les dynamiques d'infection locales). On a pas voulu y mettre les moyens, tant pis pour nous .. mais c'est totalement faisable.