Tiens, puisque plusieurs d'entre nous s'emm.... entre les matchs, article sympa sur les origines.
Merci d'avance au Vieux Tullois de rectifier si erreurs....
La légende veut qu’en 1823, lors d’une partie de football, le dénommé William Webb Ellis ait pris le ballon dans ses mains et ait inventé ainsi le rugby dans la ville britannique du même nom. Deux siècles plus tard, sa tombe située au cimetière du Vieux-Château à Menton (Alpes-Maritimes) est devenue un lieu de pèlerinage.
Lorsque l’on se promène sur le front de mer de Menton, il suffit de lever les yeux au ciel pour apercevoir le cimetière du Vieux-Château. Vu d’en bas, quelques sépultures d’inspiration anglicane laissent deviner qu’il y a plusieurs décennies de nombreux ressortissants britanniques avaient choisi la Riviera pour finir leurs vieux jours. William Webb Ellis fait partie de ceux-là.
Si vous n’êtes pas un féru de rugby, ce nom ne vous dira certainement rien du tout. Mais pour les passionnés, ce patronyme résonne immanquablement. Le trophée récompensant les futurs champions du monde le 28 octobre prochain porte en effet le nom de celui qui est enterré à Menton (Alpes-Maritimes) depuis sa mort le 24 janvier 1872.
Jusqu'à la fin des années 1950, personne ne savait réellement que l’inventeur du rugby (lire par ailleurs) était inhumé au bord de la Méditerranée. C’est Roger Driès, journaliste sportif à Nice-Matin, qui a découvert la tombe dans le vieux cimetière à l’abandon. Écumant les caveaux de la Côte d’Azur à la recherche de la dernière demeure de Webb Ellis, le reporter a fini par trouver son Graal un beau jour de 1958. Là, sous la mousse et l’érosion du temps, les lettres du nom de l’inventeur du rugby sont apparues une à une.
Le cimetière du Vieux-Château à Menton a été bâti à partir de 1814 sur les ruines d’une ancienne forteresse du Moyen Âge située sur la colline de la Colla Rogna. La beauté des lieux et du panorama avait inspiré Gustave Flaubert qui avait ainsi dédié quelques lignes au cimetière dans son carnet de « Voyage en Italie et en Suisse » en avril-mai 1845.
Le mystère de cette présence à Menton était jusqu’ici entier. Pas de famille, pas de proches, pas d’amis… Devenu pasteur, William Webb Ellis avait lui-même acheté sa concession quelque temps avant sa disparition à l’âge de 66 ans. « À ce jour, jamais un seul descendant de la famille ne s’est manifesté pour faire rapatrier sa tombe en Angleterre, explique Jean-Pierre Alarcon, adjoint aux sports à la ville de Menton. Dernièrement, nous avons dû réhabiliter sa tombe face à l’afflux de curieux venant se recueillir chaque jour. »
Au milieu des sépultures d’anonymes ou d’anciens princes russes, le caveau n° 957 est facilement reconnaissable. La tombe de William Webb Ellis est recouverte d’objets déposés comme des offrandes. Il y a là des maillots, des cravates et même des ballons de rugby.
Un vrai pèlerinage autour du caveau n°957
Tous les quatre ans, lors de chaque édition de la Coupe du monde, une sorte de pèlerinage se forme dans les allées escarpées du cimetière du Vieux-Château. Les amateurs de rugby du monde entier se pressent pour rendre hommage à l’inventeur du jeu.
Elise et William sont âgés d’une cinquantaine d’années. Elle est sud-africaine, il est irlandais. Entre deux matchs de Coupe du monde à Bordeaux et Saint-Denis, ce couple a fait le trajet jusqu’à Menton pour venir visiter le caveau 957 du cimetière du Vieux-Château. Ils ont ainsi vaincu les rues étroites et les pentes très abruptes pour venir se recueillir. Un moment hors du temps qui méritait bien cet effort.
« Cela fait beaucoup de trajet mais il fallait que nous le fassions. Nous adorons ce sport et il était important pour nous de venir rendre un hommage à celui qui l’a inventé. »
Depuis le début du mois de septembre, Elise et William ne sont pas les seuls à avoir eu l’idée. Les offrandes garnissent en effet la sépulture. Il y a là des maillots des All Black ou de l’université de Rugby (ville où William Webb Ellis aurait entrepris son fameux geste inventant ainsi le sport), des cravates attachées sur des grilles érodées par le temps, des ballons déposés et surtout un parterre incroyable de plaques et couronnes.
Le club de rugby local porte son nom
La présence du défunt britannique a bien évidemment influencé la culture locale. L’église anglicane située en contrebas du cimetière du Vieux-Château porte ainsi un hommage gravé sur ses murs. Le club de rugby local aussi fut influencé par le glorieux défunt. Et ce jusqu’au nom de l’association : Le Rugby club Menton Webb Ellis.
« C‘est à partir de 1995 que le club a porté son nom, explique le co-président Jean-Baptiste Martini. Mais l’influence de Webb Ellis ne se limite pas seulement à l’appellation. Nous essayons de transmettre son héritage aux licenciés de notre école de rugby en expliquant aux enfants qui il était. Son histoire est à jamais liée à notre ville de Menton. Il est là ad vitam. »
A priori, le cercueil de William Webb Ellis ne traversera plus jamais la Manche. Mais son esprit et son legs franchiront eux les années et les frontières. La Rugby School de Rugby s’est déjà ainsi rapprochée du club de Menton pour de futurs échanges. L‘histoire d’amour entre la Grande-Bretagne et la Côte d’Azur est loin d’être terminée…
Sa statue à l'entrée du cimetière de Menton. Photo AFP
La légende infondée autour de Webb Ellis - Si le trophée offert aux champions du monde porte officiellement le nom de « The Webb Ellis Cup », ce n’est pas pour rien. Mais cela mérite quelques explications… Il y a presque 200 ans, un beau jour de novembre 1823, les parties de football battent leur plein sur les terrains du collège de Rugby, petite ville du comté de Warwickshire en Angleterre centrale. En plein match, William Webb Ellis, étudiant âgé de 16 ans, décide de ramasser le ballon puis de courir en le portant vers la ligne de but de ses adversaires. La légende autour de ce geste a depuis traversé les siècles jusqu’à être considéré aujourd’hui comme la genèse du rugby tel que nous le connaissons. Sans pour autant que cela soit totalement fondé. D’autres hypothèses ont été émises sur la véritable origine du ballon ovale. Selon l’historien Joris Vincent, par ailleurs passionné de rugby, ce geste aurait plutôt été démocratisé quelques années plus tard par un autre collégien de Rugby nommé Jem Mackie. Mais comme cet étudiant était un peu insurrectionnel, il ne serait pas resté dans la postérité. World Rugby a en tout cas opté pour la légende Webb Ellis.