Chaque année, le rugby français met en lumière de nouveaux talents toujours plus épatants. Porté par une équipe de Mont-de-Marsan en confiance et leader du Championnat de Pro D2, Léo Coly fait partie des révélations de ce début de saison. Le numéro 9 dans le dos, le jeune joueur de 22 ans, actuellement meilleur marqueur d'essai (7) et deuxième meilleur réalisateur (120 points), s'est imposé comme titulaire indiscutable du Stade Montois sur les sept rencontres disputées. « Il a beaucoup de classe, résume Patrick Milhet, manager du Stade Montois. Il a su beaucoup travailler pour progresser rapidement malgré un parcours atypique. »
Ce parcours atypique, le garçon de Biscarrosse (Landes), l'explique par des débuts dans le football lorsqu'il jouait avec sa « bande de copains ». À 12 ans, il laisse tomber très vite le ballon rond, refroidi par les sacrifices qu'il fallait faire : « Cela a pris de plus en plus de place dans ma vie, jusqu'à ce que je sois appelé par le centre de formation du Havre. Mais j'ai refusé, car j'ai pris conscience de ce qu'était le football à haut niveau. »
Alors, c'est Léo Coly s'est tourné « par hasard » vers le rugby. « Accro à la sensation de rentrer sur le terrain et de re-rentrer encore », le Landais fait d'abord ses classes dans le club sa ville, au Biscarrosse Olympique Rugby. Pour ensuite rejoindre le centre de formation du Stade Montois avant de faire ses débuts professionnels en 2018.
« En deux ans à peine, je suis passé de jouer avec mes potes à Biscarrosse à jouer en Pro D2 »
Léo Coly, demi de mêlée de Mont-de-Marsan
« Tout est allé très vite, en deux ans à peine, je suis passé de jouer avec mes potes à Biscarrosse à jouer en Pro D2 », se souvient Léo Coly, avant de rejoindre les Bleuets et de remporter la Coupe du Monde U20 en 2019. Titulaire lors de la finale face à l'Australie aux côtés de Matthis Lebel, Louis Carbonel ou Killian Geraci, le numéro 9 considère cette expérience comme l'un de ses « plus beaux souvenir rugbystiques ». Une mise en lumière qui lui permet en suivant d'être sélectionné pour participer à des entraînements avec le XV de France au mois de janvier. Après avoir ressenti « le syndrome de l'imposteur », celui qui n'évolue alors qu'en Pro D2 se souvient d'une « très bonne expérience » au milieu de « ces joueurs dont j'avais l'habitude de voir jouer le week-end à la télé ».
Pourtant, Léo Coly n'est pas arrivé au haut niveau sans efforts. Passée une saison 2020-2021 galère pour la jeune équipe du Stade Montois, les efforts ont payé pour le numéro 9 et ses coéquipiers, actuellement leaders de leur Championnat, avec sept victoires en neuf journées avant d'affronter Bayonne, vendredi (19h). Une progression et une prise de maturité qu'il doit notamment à une précise préparation des matches.
Le joueur de 22 ans consacre en effet une bonne partie de sa préparation à l'analyse vidéo. L'objectif est de regarder « tous les aspects du poste de 9, le jeu au pied et les passes. J'analyse les adversaires, mais aussi ce qu'on peut améliorer. Il y en a qui s'en fichent complètement, mais pour moi cela a une importance capitale », résume Coly. Des efforts qui payent sur le terrain, à l'image de sa prestation face à Bourg-en-Bresse en début de saison, auteur d'un triplé.
« On verra comment il se comportera durant les matches d'hiver où il aura un rôle vraiment décisif »
Léo Coly, demi de mêlée de Mont-de-Marsan
Le demi de mêlée montois, buteur passionné, « se sent en confiance » auprès de ses coéquipiers. Se considérant comme « un joueur intelligent », Coly aime « prendre le jeu à son compte, mettre un coup d'accélérateur dans le match ou bien le calmer ». Cependant, Patrick Milhet voit encore du potentiel à exploiter chez l'espoir français : « Il doit s'améliorer à trier les bons et mauvais ballons pour faire avancer les avants notamment. On verra comment il se comportera durant les matches d'hiver où il aura un rôle vraiment décisif. »
Celui qui suit une formation dans l'immobilier ne cache donc pas ses ambitions, épanoui grâce à « l'ambiance familiale » du Stade Montois. Appelé pour la première fois avec la sélection des Barbarians pour affronter les Tonga le samedi 13 novembre, Coly attire les regards, courtisé par certains clubs de Top 14. Lié à Mont-de-Marsan jusqu'en 2025, il est « gratifié de l'intérêt » porté sur lui. Mais, lucide, Coly ne réfléchit pas encore à la possibilité de jouer en Top 14 prochainement : « C'est encore très tôt dans la saison, cela peut aller très vite. Je réfléchirai quand tout cela sera plus concret, il y a le temps. »