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Parole d'Ex


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200 réponses à ce sujet

#181 Good Shvili

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Posté 21 octobre 2022 - 18:50

Enc..lééé
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#182 Silhouette

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Posté 21 octobre 2022 - 19:17

 

allez y . défoulez vous !

 

Paroles d'Ex - Philippe Bonhoure : 
 
Avez-vous vécu un grand moment de honte ?

Il y en a eu beaucoup (rires). Le plus beau, c'est à Tulle, en 1990. J'étais avec Alain Carminati et on n'était pas trop en forme. Il faut dire que la veille, on avait joué aux cartes jusque tard dans la nuit... Bref (sourire). On va sur le terrain, avant le match, et devant les vingt-deux mètres, Carmi jette son mégot de cigarette et me lance : ''Tu vois, là, tu vas prendre un ''voyage'' sur une chandelle !'' Bah, des conneries, quoi... Le match démarre et les Tullistes montent un immense up-and-under sur moi, pile à l'endroit que m'avait montré Carmi. Et devinez où j'ai pris le ballon ? Sur l'épaule ! Bim, il a giclé en touche. Quelle honte ! Et lui, ce salaud, il était mort de rire...

 

C'est marrant, j'en avais d'autres en tete perso ...  :angryfire:  :angryfire:  :angryfire:  :angryfire:



#183 Good Shvili

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Posté 21 octobre 2022 - 19:19

C'est marrant, j'en avais d'autres en tete perso ...  :angryfire:  :angryfire:  :angryfire:  :angryfire:

Ben en fait, c'est pas pour humilier, mais je crois que ce n'est pas en tête que tu les as


https://www.ina.fr/i...-ne-pardonnerai
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#184 Gourine63

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Posté 21 octobre 2022 - 20:55

Y'a pas le passage sur sa meilleure baise en 2016.

#185 epo03

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Posté 21 octobre 2022 - 21:12

Vous êtes durs quand même 

 

il rêve maintenant « de devenir grand-père »

 

C'est mignon non ?  :mdr:



#186 el landeno

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Posté 28 octobre 2022 - 19:43

attention, là c'est vraiment pour les papys du forum  B)

 

Paroles d'Ex - Jacky Merquey : « Comme capitaine, je n'étais pas un grand parleur » Capitaine de l'équipe de France à XIII victorieuse de l'Australie lors de la tournée de 1955, Jacky Merquey a été l'un des plus grands trois-quarts centre français dans les deux rugby, XV et XIII.

 

« Quel est le partenaire qui vous a le plus impressionné ?
J'en ai connu beaucoup, en particulier un joueur comme Puig-Aubert (arrière international à XIII de 1946 à 1956), qui avait un talent extraordinaire et un coup de pied fabuleux. Mais j'ai toujours été intéressé par ceux qui parvenaient à influer sur le jeu, et je pense en particulier à notre arrière Jean Dop, qui nous a permis, par son culot, sa désinvolture, de surprendre les Australiens et de semer la panique dans leur défense afin de remporter la tournée de 1955 à XIII. Un boute-fou, tellement atypique que nos adversaires ne comprenaient pas ce que nous faisions. Au centre, à XV, je me suis bien entendu avec Pierre Lauga, un excellent joueur. Puis Gaston Comes en équipe de France à XIII. Et Raymond Gruppi, avec Villeneuve. On l'appelait "le nouveau Dauger". Il était grand, mince, rapide, élégant, précis dans ses mouvements.

 
 
 

Quel est l'adversaire qui vous a le plus marqué ?
J'avais plus de souci en Championnat de France à XIII que lors des matches internationaux. À Bordeaux XIII, puis à Lézignan, il y avait André Carrère. Il était très véloce, avec des changements de pied imprévisibles. C'était un joueur difficile à cerner. Comme Jep Maso, le père de Jo. Il y avait Gaston Combes, qui jouait pour le XIII Catalan. La première fois que je l'ai affronté, il m'a fait passer ce qu'il appelait "un examen", qui consistait à remonter la main lorsqu'il me plaquait, et comme on lui avait amputé l'auriculaire, ça faisait comme un petit gourdin...

Quel est le moment inoubliable qui reste gravé à jamais ?
Ma modestie va en pâtir, mais en 1955, j'étais capitaine de la tournée de l'équipe de France en Australie. Lors du deuxième test, alors que nous avions perdu le premier, j'ai inscrit deux essais, qui nous ont permis de l'emporter. Et comme nous avons gagné le troisième test, et donc cette tournée, ça reste un moment honorifique.

 
 
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Jacky Merquey, avec l'équipe de France à XIII, contre l'Angleterre. (R. Covo/L'Équipe)

Et a contrario, quel est le moment que vous aimeriez oublier ?
Il y en a beaucoup. J'ai joué dans les équipes de France à XV et à XIII de 1949 à 1960. Alors, il est évident que je n'ai pas toujours été en forme (sourire). Mais le rugby reste un jeu et je me trouvais toujours des excuses... Un journaliste avait un jour écrit : "Dépourvu de condition physique, Merquey est un joueur tout à fait ordinaire." Il avait raison. Quand on n'a pas de vista, on est cuit. Et davantage que le résultat, c'est le contenu des matches qui m'intéresse. Comme capitaine, je n'étais pas un grand parleur, je ne savais pas faire de discours, mais j'ai toujours cherché à montrer l'exemple sur le terrain. J'ai donné tout ce que je pouvais, même si certaines fois, ça n'a pas été assez.

Y a-t-il un entraîneur dont l'impact a été marquant ?
Jusqu'à vingt ans, je n'ai pas connu d'entraîneur. J'étais pensionnaire à Cahors et je jouais dans la cours du lycée, au basket, à la pelote, au handball. J'ai été sélectionné en France B sans jamais avoir suivi un entraînement en club. Ensuite, l'entraîneur qui m'a marqué, c'est Robert Samatan. Ce fut mon entraîneur lors de la première tournée en Australie. Il imposait des règles. Il ne rigolait pas beaucoup et nous demandait toujours de donner le maximum. Quand c'était le cas, il était ravi. Mais c'était un type très rigide.

Quel est le club où vous auriez aimé jouer ?
À XV, le Stade Toulousain est venu me voir quand j'ai été international B, pour me recruter. Mais mes parents voulaient que je poursuive mes études. Et c'était l'occasion pour moi de réussir dans la vie. À XIII, j'ai été très bien traité à Avignon. J'ai été reçu de façon formidable et je n'ai jamais eu à m'occuper de quoi que ce soit. Après avoir été à Marseille (1951), où ça s'est mal terminé, je ne serais pas allé ailleurs qu'à Avignon. En revanche, ce qui m'a marqué, ce sont les clubs australiens. Particulièrement celui de Parramatta. Il y a des terrains partout, un casino, des restaurants, des magasins. Le club avait droit à la moitié du bénéfice des casinos. C'est pourquoi les clubs australiens à XIII roulent sur l'or. Mais je n'étais pas intéressé pour y jouer. En 1955, j'étais en dernière année de faculté, en pharmacie, et je ne me voyais pas rester là-bas...

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Percée de Jacques Merquey face à l'Ecosse en 1949 à Murryafield. L'ailier Maurice Siman est à son extérieur. (L'Équipe)

Gardez-vous le souvenir d'une action, dont vous seriez encore aujourd'hui le plus fier ?
Il y en a une, qui a influé ma carrière. À mes débuts à XV, en 1949, je jouais à Toulon, et nous recevons Oxford, à Mayol. Oxford venait de remporter le Varsity match contre Cambridge et la ligne de trois-quarts des universitaires anglais, c'était quasiment celle du XV de l'Angleterre. Pour moi, ça avait valeur de test. Voilà que j'intercepte un ballon dans mes vingt-deux mètres, je remonte tout le terrain avec les Anglais aux fesses et, à deux mètres de l'en-but, je sers mon ailier, qui était Roger Lacaussade, et nous avons remporté ce match.

Quel est l'essai dont vous êtes les plus fier ?
Contre l'Écosse, dans le Tournoi des Cinq Nations, en 1949. Mon ailier s'appelait Maurice Siman, il valait 10''4 aux cent mètres, et il y avait aussi notre arrière, Gaston Calixte. Aux cinquante mètres, on tape à suivre et nous voilà à la course tous les trois. Mais je suis arrivé le premier dans l'en-but pour marquer (sourire). C'était mon premier match international et ce souvenir ne m'a jamais quitté.

Quelle est l'anecdote que vous n'avez jamais racontée ?
Au risque de vous décevoir, je n'ai pas l'impression d'avoir eu une vie cachée (rires). Pour moi, le rugby de haut niveau s'est arrêté en 1960, mais j'ai fait partie de nombreuses équipes corpos, en particulier celle de l'hôpital de Lyon. Et je me suis presque plus amusé avec eux que durant mes années internationales. On se rendait en Angleterre, en marge du Tournoi des Cinq Nations, et on affrontait l'équipe de l'aéroport d'Heathrow. Et j'ai même joué avec mon fils, Michel, qui avait dix-neuf ans, à l'époque, et faisait médecine. Et je lui ai fait marquer un essai, sur une feinte que nous avions annoncé. Le père que je suis était heureux. »

Sa vie d'Ex
Pharmacien en 1957 à Villeneuve-sur-Lot. Dix ans plus tard, il vendra son officine pour s'inscrire à l'université et devenir biologiste, avant de créer son laboratoire à Avignon. Compte quatre sélections à XV (1949) et vingt-neuf à XIII (1951-1960). A disputé trois Coupes du monde à XIII (1954, 1957, 1960). À la retraite depuis 1992, il habite Avignon, mais se rend très souvent à Souillac, où il a gardé la maison familiale. Père de deux enfants, grand-père de huit petits-enfants. A fêté ses 93 ans le 25 septembre dernier : « Ça commence à faire... », rit-il. Suit assidûment le rugby à la télévision. « Il y a deux ans, j'ai été époustouflé de voir que les Anglais trouvent toujours un joueur extraordinaire. Cette fois-ci, c'est Marcus Smith. C'est le meilleur Anglais que j'ai vu depuis fort longtemps. Sur une accélération, il décale tout le monde. Nous, nous avons Antoine Dupont, capable de désarçonner la défense adverse. »
 


#187 el landeno

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Posté 03 novembre 2022 - 21:57

RIP , grand joueur et grand homme

 

Paroles d'ex - Benoît Dauga : « Là où nous mettions les pieds, Walter Spanghero mettait la tête » Décédé jeudi à 80 ans, Benoît Dauga, ancien basketteur et recordman des sélections entre 1972 et 1980, a été marqué par le talent de Walter Spanghero, avec lequel il a été coéquipier.

Benoît Dauga fut considéré comme le meilleur preneur de balle en touche à une époque où l'ascenseur n'existait pas et qu'il fallait se faire une place dans l'alignement à coups de coudes et de détente verticale. Au téléphone, la voix est douce, le débit mesuré et les éclats de rire réguliers : le rugby a toujours été pour lui un jeu, pratiqué avec la dextérité d'un trois-quarts à Mont-de-Marsan, épicentre du jeu d'attaque. Revenir sur les moments qui ont marqué la carrière de cet ancien capitaine tricolore (9 fois entre 1970 et 1972) n'est pas pour lui un exercice difficile tant sa mémoire, imaginée, est vive.

 
 
 

« Quel a été l'adversaire le plus difficile que vous ayez eu à affronter ?
Sans hésiter, Colin Meads ! À cette époque, c'était le plus réputé des deuxièmes-lignes : il suffit de regarder sa carrière (55 sélections entre 1957 et 1971). Ce qui m'a marqué, sur le terrain, c'est sa puissance : il était solide, massif. À l'opposé de moi (sourire). Nous n'avions pas du tout le même jeu. Ce n'était pas un preneur de balle en touche, et il ne m'a jamais gêné dans l'alignement, mais s'il mettait la main sur le ballon dans un regroupement, vous pouviez être certain qu'elle sortait dans son camp... Je l'ai affronté en 1967 à Colombes et trois fois en 1968 lors de la tournée que nous avions effectuée en Nouvelle-Zélande. En 1967, il a cru que je lui avais ouvert la tête d'un coup de pied. Ça pouvait arriver à d'autres, de faire ce genre de trucs, mais pas à moi (rires).

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Colin Meads (à droite) a marqué Benoît Dauga. (L'Équipe)
 
 

Quel a été le partenaire qui vous a le plus impressionné ?
Comme coéquipier, c'est Walter (Spanghero). C'était un joueur tellement généreux... Et puis doté d'une excellente technique individuelle. Il avait tout pour lui. Là où nous mettions les pieds, lui, il mettait la tête (sourire). Il jouait très collectif et savait s'exprimer plein champ. Les sélectionneurs ont cherché à nous opposer et certains journalistes sont tombés dans le panneau. Il paraît que nous voulions jouer tous les deux troisième-ligne centre en équipe de France... Des conneries ! Moi, je m'en foutais complètement : je jouais plus souvent deuxième-ligne (40 fois) que numéro huit (23 fois). C'est une histoire qui ne tenait pas debout.

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Walter Spanghero (1er joueur en blanc en partant de la gauche) était « très collectif » pour Benoît Dauga (3e en blanc). (L'Équipe)

« 12 janvier 1975. Sur le terrain, je suis resté lucide et j'ai dit aux secours qu'il ne fallait pas me toucher parce que j'étais paralysé. C'était un plaquage à la hanche sur un deuxième-ligne de Dijon, à Barbe d'or... J'ai eu un pincement de la moelle épinière. Ça a été la fin de ma carrière. »

 

 
 
 

Quel a été le match référence de votre carrière ?
Contre le pays de Galles à Colombes, en 1965. Ça faisait deux saisons que je jouais en équipe de France. C'était un jour béni et notre réussite ne s'explique pas. Michel Crauste, notre capitaine, nous avait mis en confiance. Dans le car qui se rendait à Colombes, il nous avait fait reprendre en choeur « La victoire en chantant »... C'est extraordinaire, non ? Le rituel s'est ensuite perdu mais ce jour-là, tout le monde chantait ! Même si certains avaient du mal compte tenu de leur concentration d'avant-match (sourire). Au bout d'une demi-heure, sur le terrain, on menait vingt-deux points à zéro quand l'arbitre irlandais s'est blessé. Le juge de touche, qui était Bernard Marie, l'a remplacé et il nous a délibérément désavantagés. Sinon, on leur aurait mis cinquante points (score final : 22-13 pour les Bleus).

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Pour Benoît Dauga (1er joueur en maillot blanc), le France-Galles de 1965 à Colombes avait commencé par « La victoire en chantant ». (L'Équipe)

Quel est le pire souvenir de votre carrière ?
Mon accident, ça c'est sûr... Je n'ai pas oublié. 12 janvier 1975. Sur le terrain, je suis resté lucide et j'ai dit aux secours qu'il ne fallait pas me toucher parce que j'étais paralysé. C'était un plaquage à la hanche sur un deuxième-ligne de Dijon, à Barbe d'or (l'ancien nom de l'actuel stade de Mont-de-Marsan)... J'ai eu un pincement de la moelle épinière. Ça a été la fin de ma carrière. Je le regrette parce que je me voyais bien continuer au moins une saison de plus en équipe de France. Après un match à Agen avec une sélection régionale en novembre 1974 face aux Springboks, les sélectionneurs m'avaient demandé de revenir dans le Tournoi suivant pour encadrer quelques nouveaux, comme Francis Haget et Robert Paparemborde, qui débutaient. Et voilà que quinze jours avant le premier match du Tournoi, je suis planté.

Quel entraîneur vous a le plus marqué ?
J'ai débuté en équipe de France en 1964 avec Jean Prat (ancien capitaine de l'équipe de France et de Lourdes dans les années 50) en tournée en Afrique du Sud. Il avait de l'aura, de l'autorité et il savait de quoi il parlait. Il avait aussi une facilité d'élocution, ce qui lui donnait beaucoup d'emprise sur nous. Il m'appréciait parce qu'en deuxième-ligne je pouvais jouer indifféremment à droite ou à gauche. La plupart des deuxièmes-lignes étaient spécialisés à un poste ; du coup, je changeais de côté en fonction de mon partenaire (sourire).

« Jo Maso se blesse, Claude Dourthe entre. Sur sa première action, il veut donner un coup de pied dans le ballon qui roule au sol mais il le loupe et frappe un Springbok, ce qui déclenche une bagarre générale. Quand on voit ce qui se passe avec Mohamed Haouas qui met un marron que l'Écossais n'a même pas senti, je me marre parce que là, à chaque coup de poing il y avait un mec qui tombait au sol (rires). »

 

 
 
 

Quel a été la bagarre la plus violente à laquelle vous avez participé ?
Celle de Durban, en Afrique du Sud, pendant la tournée de 1971. J'avais été nommé capitaine. Le match était tendu. Les Springboks voulaient massacrer notre ailier Roger Bourgarel (premier joueur de couleur à jouer face aux Springboks en Afrique du Sud). Jo Maso se blesse, Claude Dourthe entre. Sur sa première action, il veut donner un coup de pied dans le ballon qui roule au sol mais il le loupe et frappe un Springbok, ce qui déclenche une bagarre générale. Quand on voit ce qui se passe avec le pilier français (Mohamed Haouas) qui met un marron que l'Écossais n'a même pas senti, je me marre parce que là, à chaque coup de poing il y avait un mec qui tombait au sol (rires). Bon, la bagarre s'arrête. Mais sur l'action suivante, Paul Biémouret pète les plombs, file un coup de pompe et allez, la bagarre reprend, encore plus énorme. Si c'était aujourd'hui, il y aurait trois cartons rouges de chaque côté et on finirait à douze (sourire). Là, une fois les esprits calmés, le match a repris comme si de rien n'était...

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Benoît Dauga (à gauche) en action avec Claude Spanghero lors de la tournée en Afrique du Sud en 1971. (L'Équipe)

Quel est votre plus grand regret ?
C'est aussi mon meilleur souvenir : il s'agit de la tournée de 1968 en Nouvelle-Zélande. On avait une super équipe et on jouait bien au rugby, avec une ligne de trois-quarts (Bérot, Maso, Trillo, Dourthe, Lux, Bonal, Villepreux) qui avait de l'allure. Lors du premier test-match, l'arbitre a accordé un essai à l'ouvreur All Black Earle Kirton alors qu'un troisième-ligne est hors-jeu de cinq mètres dans notre en-but. Et lors du troisième test, qu'on a perdu, on a marqué trois essais mais l'arbitre nous en a refusé deux ! C'est à partir de ce scandale que l'International Board a décidé de désigner des arbitres neutres pour les tests-matches dans l'hémisphère sud. »

Ses tops :
La préparation athlétique. « Je suis impressionné par la condition physique irréprochable des joueurs. Ils sont préparés pour multiplier les temps de jeu. C'est leur boulot mais quand même, c'est fort. »
La troisième-ligne tricolore. « Cros, Alldritt et Ollivon se complètent parfaitement. Défensivement, ils sont extraordinaires et j'apprécie aussi leur technique individuelle, balle en mains. »
Ses flops :
Le gagne-terrain. « On appelle ça du « ping-pong rugby » mais il y a sans doute autre chose à faire que de filer des coups de pompe dans le ballon. Au bon d'un moment, pour le spectateur, c'est irritant. C'est une contre-publicité. »
La fragilité au contact« On voit se multiplier les entorses aux genoux et aux chevilles. Comme les joueurs sont hyper-préparés, ils souffrent beaucoup sur les appuis quand il y a des chocs. Comme les pur-sang de compétition. »
Sa vie d'Ex :
Père de deux filles et grand-père (cinq petits-enfants), ce géant des Landes réside avec son épouse à Grenade-sur-Adour. Retraité depuis 2002 après avoir été chargé des relations publiques pour Ricard, il suit toujours l'actualité du rugby et se déplace souvent au stade Guy-Boniface pour voir jouer son club de toujours, le Stade Montois, actuellement en Pro D2. Joueur, il avait ouvert un bar-tabac à Mont-de-Marsan tenu pendant douze ans, épicentre du rugby landais. « Puis j'ai monté avec un copain une société de location de véhicules. Ensuite, j'ai bossé chez Ricard à mi-temps et, en 1988, j'ai été salarié à plein temps au Château La Voisine. » C'est là, en forêt de Rambouillet, que « je me suis occupé de l'intendance pour les séjours de l'équipe de France pendant vingt-deux ans, avec Christian Carrère (capitaine du Grand Chelem 1968). » Benoît Dauga n'a rien oublié des rituels qui ponctuaient les séjours tricolores. « Quand il y avait un nouveau sélectionné, ses coéquipiers glissaient une tête de sanglier dans son lit, rit-il. D'autres voulaient monter à cheval, car nous avions une écurie, mais souvent les cavaliers étaient par terre et les chevaux revenaient tous seuls... Parfois aussi, un joueur disparaissait. Soit il allait ramasser des champignons, soit il était devant le lac, en train de pêcher, ce qui était le cas de Raphaël Ibanez (actuel manager des Bleus)... »R. E.

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https://www.lequipe....fouroux/1362993

Preneur de l article svp

#189 el landeno

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Posté 04 novembre 2022 - 19:35

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je rentre du boulot et je l'édite !



#190 el landeno

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Paroles d'Ex - Philippe Sella : « Je balance un coup de tête à Fouroux » Entre 1982 et 1995, le trois-quarts centre international agenais, Philippe Sella, a affronté l'Australie à onze reprises. L'occasion de revenir sur sa grande carrière et sur cet échauffement musclé avec l'ancien sélectionneur qui avait mal tourné en 1990.

« Quel adversaire vous a posé le plus de problèmes sur le terrain ?
Tim Horan, le trois-quarts centre australien. Il avait des petits appuis très toniques. C'était une boule de muscles. Tout jeune, en 1989, inconnu, il était déjà très fort. Je me suis dit "Celui-là, c'est quelque chose..." Il avait un style qui lui était propre, ballon tenu à bout de bras ou calé sur la poitrine. Un joueur unique dans son genre, sur lequel il était difficile de défendre.

 
 
 
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L'Australien Tim Horan est le joueur qui a posé le plus de soucis à Philippe Sella. (POCHAT/L'Équipe)

Et le partenaire qui vous a le plus marqué ?
Avant même que je joue avec lui, il m'a inspiré et pourtant, je n'ai jamais joué à son poste. Ce partenaire, c'est Jean-Pierre Rives. C'était mon idole et ça l'est encore aujourd'hui. Et ça dépasse le rugby. J'ai du mal à expliquer l'admiration que j'ai pour lui. Quand je jouais centre et parfois arrière, j'ai étudié les caractéristiques de nombreux joueurs, mais Jean-Pierre, lui, c'est autre chose. Pendant trois saisons, entre 1982 et 1984, j'étais à ses côtés en équipe de France ainsi qu'avec les Barbarians français, et durant les entraînements, je ne cessais d'observer ce qu'il faisait... Je voulais tout savoir de la façon dont il abordait ce jeu.

 
 

Quel est votre pire souvenir ?
Ma 99e sélection en équipe de France. C'était en 1994, au Canada. L'arbitre m'a expulsé parce qu'il a pensé que j'avais donné un coup de poing, alors que je n'ai fait que repousser un adversaire. Heureusement, j'ai été blanchi six mois plus tard, mais à l'époque j'avais pris un match de suspension. Avec le recul, je me dis que j'aurais pu prendre un carton rouge à d'autres moments (sourire). Je n'ai pas donné beaucoup de coups de poing durant ma carrière, mais, en revanche, celui que j'envoie à Peter Fitzsimons (deuxième-ligne wallaby), contre l'Australie en 1990 (troisième test, victoire 28-19 à Sydney) méritait un rouge (sourire). Il fallait que je sois vraiment con pour faire ça, mais bon, c'est arrivé... J'en ai balancé un autre, et c'est à Rob Andrew en quarts de finale de la Coupe du monde 1991 au Parc des Princes (défaite 19-10 contre l'Angleterre). Il m'avait retenu par le maillot et bim, c'est parti. J'étais désolé mais franchement, il le méritait, même si c'est un mec adorable (rires).

« En 1995, la troisième mi-temps avec les Anglais a duré toute la nuit avec de la moutarde, du ketchup, de la mayonnaise et de l'eau sur la tête

 

 
 
 

Quelle est votre plus belle troisième mi-temps ?
Celle de Pretoria en 1995. Un très beau moment d'amitié, avec les Anglais, après la finale pour la troisième place de la Coupe du monde (victoire, 19-9). Elle a duré toute la nuit, avec de la moutarde, du ketchup, de la mayonnaise et de l'eau sur la tête. Même les barmen ont participé à cette fête complètement folle... Il y a aussi celle de 1987, à Dublin (victoire 19-13), qui nous permettait de remporter le Grand Chelem dans le Tournoi des Cinq Nations. Nous étions élégants, en smoking. Franck Mesnel avait de la gomina et nous en avions mis sur nos cheveux, façon Borsalino. Je garde cette image à vie mais je ne sais plus dans quel état ni à quelle heure nous sommes revenus à notre hôtel (rires).

En bref
60 ans.
111 matches en équipe de France, 128 points.
Carrière : SU Agen (1980-1996), Saracens (ANG, 1996-1998).
Palmarès : Finaliste de la Coupe du monde 1987, 3e de la Coupe du monde 1995 ; 6 Tournois des Cinq Nations (1983, 1986, 1987, 1988, 1989 et 1993).
En clubs : champion de France (1982, 1988) ; Vainqueur du Challenge Yves-du-Manoir (1983, 1992) ; Coupe d'Angleterre (1998).

Quel est votre meilleur souvenir ?
C'est tellement difficile (sourire). Il y a la demi-finale victorieuse (30-24) de Coupe du monde en 1987 contre l'Australie, mais aussi en 1994 la série de victoires (22-8, 23-20) en Nouvelle-Zélande. Mais s'il faut choisir, je citerai mon premier titre de champion de France, en 1982 avec Agen (victoire face à Bayonne, 18-9). J'avais 20 ans. Je marque le premier essai de ce match. C'était magnifique. Pour l'anecdote, j'étais tellement ému que j'ai oublié de monter en tribune officielle pour aller chercher le bouclier... Je suis resté sur le terrain, avec nos supporters.

Quel est le moment le plus loufoque ?
En 1992, face à l'Angleterre dans le Tournoi des Cinq Nations (défaite 31-13). Autour de l'heure de jeu, sur un dégagement de Rob Andrew, je me retrouve K.-O. : j'avais pris le ballon en pleine tête ! Je sors du terrain, remplacé par Jean-Luc Sadourny, et je regagne le vestiaire. Peu de temps après entre Christophe Mougeot, blessé au genou. Moins de dix minutes plus tard, je vois débarquer Jean-Luc Sadourny, blessé. Puis entre Grégoire Lascubé. Je lui demande : "Tu es blessé, toi aussi ?" Il me répond : "Non, moi je suis expulsé". Et voilà qu'arrive Vincent Moscato, qui nous annonce qu'il a été expulsé, lui aussi. J'étais étourdi et je me dis : "Ils se foutent de ma gueule, ce n'est pas possible... Qu'est-ce qui se passe ?" J'avais vraiment la tête à l'envers (rires).

« Je le vois encore tomber au sol, sur le côté du vestiaire. Je ne savais plus où me mettre (rires). Je me disais "Mais tu es complètement fou ! Après ça, il ne te reprendra plus jamais en équipe de France..." »

 

 
 
 
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L'ancien trois-quarts centre et Serge Blanco lors de la finale de la Coupe du monde perdue face aux All Blacks en 1987 (29-9). (R. Legros/L'Équipe)

Avez-vous un regret ?
Oui, celui de ne pas avoir été champion du monde. En 1987, belle année pour le XV de France, nous aurions pu. Ce XV de France était très mature mais nous avons laissé beaucoup d'influx en demi-finales contre l'Australie, à Sydney. Nous avions bien fêté cette victoire et il y avait peut-être une ou deux bières de trop... En 1995, je ressors aussi très frustré de notre défaite (19-15) en demi-finales à Durban contre les Springboks. Mais franchement, je n'ai jamais été aussi près d'un titre de champion du monde qu'ont pu l'être les joueurs du XV de France de 2011 à Auckland (défaite face à la Nouvelle-Zélande, 8-7).

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Jacques Fouroux, sélectionneur du XV de France de 1981 à 1990. (LEGROS/L'Équipe)

Quelle est l'anecdote que vous n'avez jamais racontée ?
Nous nous préparions à affronter l'Irlande dans le Tournoi des Cinq Nations, en 1990. Un échauffement musclé à coups d'épaule, comme on le faisait régulièrement. Jacques Fouroux (entraîneur-sélectionneur du XV de France) nous motivait à sa façon. C'était le moment des dernières consignes. Et là, verbalement, voilà Jacques qui s'adresse directement à moi et pique mon amour-propre. Ça m'a réveillé, brutalement. Ses mots faisaient mouche et là, bim, je lui balance un coup de tête pour lui montrer à quel point j'étais prêt à tout donner sur le terrain. Mais je n'ai pas retenu mon geste. Et je le vois encore tomber au sol, sur le côté du vestiaire. Je ne savais plus où me mettre (rires). Je me disais "Mais tu es complètement fou ! Après ça, il ne te reprendra plus jamais en équipe de France... Tu vas jouer là ton dernier match..." Et à la fin de la rencontre (victoire, 31-12), il a été le premier à venir vers moi et, du doigt, il m'a montré en riant la bosse qu'il avait sur le front... »

Sa vie d'Ex
Après avoir été le premier joueur international à compter cent sélections, l'enfant de Clairac a créé Sella Communication, société d'événementiel rachetée en 2017. À 60 ans, il est père de deux enfants, grand-père depuis cinq ans de deux petits-enfants et il vit toujours à Agen mais se rend très souvent au Pays Basque. Consultant télé (1998-2012), manager de l'équipe de France des moins de vingt ans (2009-2011) et actuellement président du centre de formation du SU Agen, il reste toujours proche de l'équipe professionnelle, qu'il accompagne lors des rencontres de Pro D2.

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Posté 07 novembre 2022 - 12:50

Aurais-tu la possibilité de partager l'interview de Martin Johnson disponible sur le midol mag du jour El ? Je l'ai lu et c'est franchement l'interview la plus sincère et "vraie" que j'ai pu voir sur la carrière d'un sportif de haut niveau et les coulisses derrière tout ce qui brille.

Beaucoup de recul sur ce qu'il a vécu et sur la place en général que prend le rugby sur la vie alors que cela doit rester un jeu.

Une belle leçon qui pourrait servir d'exemple aux supporters si prompts à brûler les gars après des mauvaises performances et qui ruminent quatre jours sur des défaites qui ne les concerne pas.

#192 el landeno

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Posté 07 novembre 2022 - 22:08

moi, j'ai pas



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Posté 13 novembre 2022 - 23:31

Et de Peter de Villiers

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Posté 20 novembre 2022 - 09:19

Paroles d'Ex - Yann Delaigue : « Sur le coup, Bernard Laporte, il a déprimé » Issu d'une lignée de rugbymen, formé à Vienne puis à Toulon, passé par Toulouse et Castres, Yann Delaigue révèle quelques moments forts d'une carrière haute en couleur.

« Quel est l'entraîneur qui vous a le plus marqué ?
Guy Novès. Sa rage de vaincre dépassait toute mesure. Mais il avait des mots pour chacun d'entre nous. Ce qui avait de l'effet sur moi, c'était le lien familial, cette fierté que j'avais en pensant à mon grand-père et à mon père qui avaient joué au rugby avant moi. C'était mon ressort et il savait le remonter.

 
 
 

Justement, votre père, Gilles, a connu sa première sélection en équipe de France face au Japon. Il vous en a parlé ?
Oui, bien sûr. Il a été appelé en 1973, année de ma naissance (rires). Il en garde beaucoup d'émotion, mais n'en parle pas tous les jours... Pour la petite histoire, mon neveu, le fils de ma soeur, Louis Le Brun, évolue numéro 10 à Castres et il a été pris en tournée au Japon avec l'équipe de France en juillet dernier. Ç'aurait été marrant qu'il débute lui aussi contre le Japon... Mon grand-père, Paul Grenouillet, évoluait ouvreur à Vienne, et mon père a joué au rugby pour être accepté dans sa belle-famille (rires). Ça lui a plutôt bien réussi... J'ai pris le relais et, bientôt j'espère, ce sera au tour de Louis.

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Gilles Delaigue a été sélectionné à deux reprises avec le quinze de France en 1973. (L'Équipe)

Quel est votre meilleur souvenir rugbystique ?
Il y a l'émotion du premier titre de champion de France en 1992, un rêve de gosse qui se réalise. Mais j'ai savouré le titre de 2001 avec Toulouse d'une manière différente, en prenant conscience de la difficulté de revenir soulever le bouclier.

 
 

Et le pire ?
C'est une blessure qui me prive d'une grande histoire. C'est une rupture du tendon du biceps contre l'Argentine en 2003. À cette époque, j'étais titulaire pour disputer la Coupe du monde. J'ai ressenti beaucoup de frustration, mais je me suis vite recentré sur mon retour à la compétition.

Quelle est l'action dont vous êtes le plus fier ?
Elle remonte à ma première sélection (1994, en Écosse), quand je fais marquer Jean-Luc Sadourny. C'est une "sautée un" (une passe directe de l'ouvreur vers le deuxième centre) et je me place à l'extérieur de Scott Hastings. À la prise de balle, je m'engouffre dans l'intervalle et j'accélère. L'arrière Gavin Hastings monte vite défendre sur moi, je regarde à l'intérieur et à l'extérieur et je vois qu'il y a un défenseur entre "Sadour" et moi. Je risque l'interception. Alors je choisis de glisser le ballon au pied dans l'en-but, et Jean-Luc marque.

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Yann Delaigue (premier rang, à droite) a remporté trois Boucliers de Brennues, dont deux avec le Stade Toulousain. (Alain Landrain/L'Équipe)

Et votre plus gros moment de honte ?
Je n'ai été qu'une seule fois Barbarians français, à Toulon en 2001. Remplaçant, j'entre dans le dernier quart d'heure et, à deux minutes de la fin du match, on hérite d'un but de pénalité, 22 mètres face aux poteaux. Je revenais de pubalgie, je n'avais pas buté depuis presque un an. Je regarde autour de moi et je m'aperçois que je suis le seul à pouvoir taper ce but. C'est le but de la gagne, alors je suis bien obligé de le prendre. Mais je le loupe. Ce jour-là, j'ai vraiment eu envie de me faire tout petit...

"Jean-Baptiste Élissalde arrive travesti en femme. Son déguisement était tellement réussi que le président, René Bouscatel, ne l'a pas reconnu et s'est mis à le draguer

 

 
 
 

Quelle est la plus mémorable de vos troisièmes mi-temps ?
En 2003, à Toulouse, en période d'Halloween. Après un match, la connerie nous prend et on fait une soirée déguisée. Jean-Baptiste Élissalde arrive travesti en femme. Son déguisement était tellement réussi que le président, René Bouscatel, ne l'a pas reconnu et s'est mis à le draguer... C'était magique (sourire). On est ensuite allés dans un bar. Nicolas Jeanjean et Jean Bouilhou étaient eux aussi déguisés en femmes : les pompiers se sont arrêtés pour les faire monter dans leur camion (sourire). Émile Ntamack, qui n'a jamais été un grand déconneur, était déguisé en Dark Vador : derrière son masque, il s'est complètement lâché (rires). Quand je suis rentré chez moi, ma belle-mère m'a ouvert la porte et elle a été surprise de voir débarquer un éléphant qui s'est mis à déverser un tombereau de confettis dans le salon...

Quel a été le partenaire le plus déjanté ?
Julien Laharrague. Après un briefing en tournée avec l'équipe de France, il part à l'entraînement en claquettes. Bernard Laporte, notre coach, lui fait remarquer qu'il n'a pas ses crampons. Juju lui répond : "Je préfère m'entraîner en claquettes parce que lorsque je cours, ça fait clac-clac-clac et j'ai l'impression que les gens m'applaudissent." Sur le coup, Bernard, il a déprimé (rires). Il y a aussi Domi (Christophe Dominici). Le vrai "kikou" de Solliès-Pont, qui sort d'une voiture tunée en santiags pour son premier entraînement à Toulon... Il n'avait peur de rien ni de personne, et relevait tous les défis, sur le terrain et en bringues.

Quelle est l'anecdote que vous n'avez jamais racontée ?
Le jour de ma première feuille de match avec Toulon, à l'hiver 1990, pour un déplacement à Bayonne. J'ai 17 ans. On part très tôt vers Marseille pour prendre l'avion et, dans le bus, Thierry Louvet poursuit sa nuit, allongé sur la banquette arrière. C'est la place attitrée d'Yvan Roux. Mais Thierry ne veut rien entendre. On prend l'avion, on arrive à Bayonne et là, on s'aperçoit qu'il manque un joueur : c'est Thierry Louvet ! Arrivé à l'aéroport, Yvan, qui tenait sa vengeance, avait laissé sortir tout le monde et oublié de le réveiller... On bat Bayonne, on rentre à Toulon et on dîne ensemble à la brasserie de Bernard Herrero. Thierry Louvet nous rejoint. Il est dans ses petits souliers. Le "Barbu" (Daniel Herrero, l'entraîneur) lui met un savon terrible et nous, on se tenait les côtes pour ne pas éclater de rire.



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Posté 02 décembre 2022 - 19:33

Paroles d'Ex - Julien Pierre : « Entre Paris et Clermont, on a transformé le train en discothèque » De La Rochelle à Pau, en passant par Bourgoin et Clermont, l'ancien deuxième-ligne international a connu les débuts d'un professionnalisme qui n'excluait pas l'aspect festif.

« Quels adversaires vous ont le plus impressionné ?
Les Irlandais Paul O'Connell et Donncha O'Callaghan, associés au Munster et sous le maillot de l'Irlande. En deuxième-ligne, je les ai affrontés à de nombreuses reprises. La première fois, c'était avec Bourgoin, quand j'étais associé à Pascal Papé. Ils étaient dynamiques et costauds. Au Munster, il est de tradition que les deux équipes prennent la douche ensemble, et ils m'avaient impressionné tellement ils étaient gaillards (il souffle). De vrais athlètes...

 
 
 

Avec quel partenaire avez-vous été le plus complice ?
Julien Bonnaire. On a joué tellement longtemps ensemble, que ce soit à Bourgoin, à Clermont ou en équipe de France... On se comprenait sans avoir besoin de se parler. On n'évoluait pas au même poste mais on se trouvait bien dans le jeu. Je me souviens qu'au moment des discours dans les vestiaires, il suffisait que l'entraîneur accroche un mot pour qu'on se regarde en souriant : nous pensions souvent la même chose... Nous étions amis dans la vie et nous le sommes restés.

« Je dois prendre un carton rouge car ma main a malencontreusement heurté le visage d'un adversaire (rires). L'arbitre me met juste un jaune parce qu'il sait que c'est mon dernier match (sourire).

 

 
 
 

Quel match aimeriez-vous effacer de votre mémoire ?
La finale de Coupe d'Europe perdue en 2013 à Dublin avec Clermont (défaite 16-15 face à Toulon). J'étais remplaçant et je n'étais pas entré en jeu. Mais ce n'est pas la raison principale. Je n'en garde aucune frustration. On maîtrisait vraiment le match et on a commencé à en perdre le fil petit à petit à partir de la cinquantième minute. Je ne pense pas que j'aurais pu apporter quelque chose si j'étais entré. On ne le saura jamais. Mais c'est la défaite de tout un groupe, pas seulement de ceux qui étaient sur le terrain.

 
 

Quel est votre meilleur souvenir rugbystique ?
C'est compliqué parce que j'en ai beaucoup, mais si je ne devais en garder qu'un, ce serait le dernier, à Pau. Au terme d'une belle saison (2017-2018). Les tribunes sont pleines, j'y vois ma famille et mes amis. Conrad (Smith, trois-quarts centre des All Blacks) et moi partons à la retraite et le club a organisé une belle fête. C'est contre Toulon (victoire, 38-26) et je dois prendre un carton rouge car ma main a malencontreusement heurté le visage d'un adversaire (rires). L'action passe sur grand écran et tout le monde voit la "poire" que je mets. L'arbitre, Laurent Cardona, appelle les deux capitaines, c'est-à-dire Guilhem Guirado et moi, et il me met juste un jaune parce qu'il sait que c'est mon dernier match (sourire).

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C'est au Hameau avec Pau que Julien Pierre met un terme à sa carrière, le 5 mai 2018. Ici avec l'ouvreur béarnais Tom Taylor. (F. Faugère/L'Équipe)

Parmi les entraîneurs que vous avez côtoyés, quel est celui qui vous a marqué ?
Celui qui m'a donné envie... Il s'agit de mon premier entraîneur, Dominique Bizière, aux Sables d'Olonne. J'avais dix ans à mes débuts et il m'a suivi jusqu'à l'âge de seize ans. À l'entraînement, il nous faisait travailler par poste et il m'a fait aimer le rugby. C'était un perfectionniste et il avait aussi un grand sens du partage.

Avez-vous connu un grand moment de honte ?
À dix-huit ans, lorsque j'étais Espoirs à La Rochelle, il manquait un joueur et j'ai été appelé à suivre l'entraînement de l'équipe première. C'était l'époque où Jean-Pierre Elissalde entraînait. Sur une action, il me dit : "Julien, il ne faut pas faire ça !" Et je lui réponds "oui, mais..." avant de me lancer dans une explication. Mais un de mes partenaires passe à côté de moi et me glisse en souriant : "Ici, il ne faut pas dire « oui mais »". J'ai bien compris la consigne et j'ai beaucoup appris, ce jour-là...

« J'étais tout jeune. Sur les conseils d'un partenaire, j'ai mis mon bras en opposition sur la première touche pour bloquer le sauteur. Je n'avais pas fini de mettre la main que j'ai reçu une poire dans la gueule. »

 

 
 
 

Y a-t-il une troisième mi-temps plus marquante qu'une autre ?
Après le titre de 2010 (victoire de Clermont sur Perpignan, 19-6). Là, ça avait été long... Je partais avec l'équipe de France en Afrique du Sud et en Argentine dans la foulée. Mais, du samedi soir au lundi soir, je n'ai pas dormi. Le lendemain de la finale, entre Paris et Clermont, on a transformé le train en discothèque. Mais on nous a fait descendre à Riom tellement il y avait de monde à la gare de Clermont. Je pense qu'on n'aurait pas pu sortir du wagon. On est monté dans un bus à impériale pour rejoindre la place de Jaude. Je remontais avec les sélectionnés clermontois le mercredi à Paris. Nous sommes arrivés les premiers à Orly et, immédiatement, on a commandé des bières (rires). Un journaliste s'est approché de nous et il a halluciné. Mais il n'en a pas parlé... Douze ans après, je ne suis pas persuadé que ce genre de choses passerait bien auprès des médias...

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Julien Pierre avec Bourgoin face à Brive. (L. Argueyrolles/L'Équipe)

Quelle est la plus grosse bagarre à laquelle vous avez participé ?
Bourgoin-Agen, en 2005. Tout le monde s'était battu, y compris le public. Ça part juste avant la mi-temps sur une embrouille entre deux joueurs (Mickael Forest et Luc Lafforgue) et ça se poursuit contre les balustrades... Mais le plus gros coup de poing que j'ai reçu, c'est contre Castres avec La Rochelle. J'étais tout jeune. Sur les conseils d'un partenaire, j'ai mis mon bras en opposition sur la première touche pour bloquer le sauteur. Je n'avais pas fini de mettre la main que j'ai reçu une poire dans la gueule. Je crois bien que c'était David Barrier, mais je ne veux pas l'accuser à tort (sourire).

Auriez-vous aimé évoluer à l'étranger ?
En 2010, j'avais vingt-neuf ans et je me suis posé la question. J'aurais bien aimé aller en Afrique du Sud. Afin de pouvoir découvrir ce pays, aussi. Mais je n'ai jamais cherché à ce que ça se fasse. J'ai enchaîné les sélections avec l'équipe de France et je me suis retrouvé à trente-deux ans, et c'était un peu tard.

Quelle est l'anecdote qu'il est temps de raconter ?
En 2011, on ne fait pas un super Tournoi : même si on termine par une victoire sur le pays de Galles, on perd en Angleterre et surtout en Italie. Je reviens à Clermont et on va jouer à Agen. Je suis capitaine et on prend une "branlée" (défaite, 26-17). Le lendemain, Morgan Parra, qui entraîne un petit club des alentours de Clermont, me demande de donner le coup d'envoi du match. Je n'avais pas prévu de rester longtemps mais je tombe dans un traquenard. On se retrouve à trois ou quatre et on prend une "caisse" monumentale. Pour vous dire, on a essayé de rentrer le joug dans le club-house (rires)... Le lundi, à l'entraînement, Vern (Cotter) me demande si j'ai bien récupéré du Tournoi et si je veux prendre un jour de repos. Je lui assure que tout va bien et j'ajoute même une séance de préparation physique, ce qui pouvait paraître louche (rires). Le lendemain, il me pose la même question, et comme ça jusqu'au jeudi. Et là, il me dit : "Tu sais, j'habite à cinq cents mètres de là où vous étiez, dimanche soir..." En fait, tout le staff était au courant de notre soirée très arrosée après cette défaite à Agen. Avec le recul, heureusement que je n'ai pas accepté un jour supplémentaire de repos, parce que j'aurais pris cher... (rires). »

Sa vie d'Ex
Marié et père d'une petite fille, Julien Pierre (41 ans) vit à Paris. 27 fois international au poste de deuxième-ligne entre 2007 et 2012, il est passé par La Rochelle (1998-2003), Bourgoin (2003-2008), Clermont (2008-2015) et Pau (2015-2018). En 2013, il a créé Play for nature, fonds de dotation pour la protection des espèces menacées en France et à travers le monde. Coordinateur sportif de la Section paloise de 2018 à 2020, il a aussi conçu Fair Play for Planet, premier label environnemental pour les clubs, les sites et les événements sportifs, qui compte aujourd'hui quatre salariés. « Nous avons de nombreux partenariats avec des clubs de rugby, de football et de handball, ainsi qu'avec la ligue nationale de rugby et de hand, précise-t-il. L'environnement est devenu un sujet central et le monde du sport a son rôle d'exemple à tenir compte tenu de son effet multiplicateur. »
 
 

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