ASM Clermont : Baptiste Jauneau a su garder la tête froide après un début de match manqué face à Toulouse
Baptiste Jauneau, le demi de mêlée de l'ASM Clermont, a connu une entame de match délicate, ce dimanche soir face à Toulouse (24-34). Avant de se reprendre tout de suite et de signer finalement une bonne sortie. Cela n’aurait pas été forcément le cas il y a encore quelques semaines. Explications.
Baptiste Jauneau l’a toujours reconnu : en cas de coup dur dans un match, le demi de mêlée avait tendance à ruminer. Une bévue personnelle et la faute pouvaient lui trotter dans la tête pendant plusieurs dizaines de minutes. C’est un homme perfectionniste, surtout envers lui-même.
« Il faudrait essayer, dans l’idéal, de pondérer les choses. Garder ce côté, tout en essayant d’être bienveillant envers moi-même quand je rate des choses. J’ai tendance à être toujours dans le négatif. C’est quelque chose que j’ai en moi. Il faut donc essayer de le gérer du mieux possible. Car ce qui est important, c’est le geste d’après ou le match d’après », nous avait-il confié il y a tout juste un an.
Dans le rugby professionnel, et surtout dans le Top 14, un an peut paraître un siècle. Mais au regard de son match face au Stade Toulousain ce dimanche soir, on est en droit de penser que ces mots prononcés à l'époque ont été suivis de faits.
Un 50-22 qui amène le premier essai de l'ASM
Baptiste Jauneau n’a pas débuté sa partie sous les meilleurs auspices. Son premier coup de pied de dégagement a été contré par Léo Banos dès la première minute de jeu. Quelques secondes plus tard, sa première introduction en mêlée ne fut pas correcte. Deux erreurs consécutives qui ont mis l’ASM Clermont sous pression d’entrée. Et lorsque sa transmission pour Alivereti Loaloa fut elle aussi mal exécutée (5e), on se disait que le demi de mêlée allait vivre une bien mauvaise soirée. Ce fut tout le contraire.
Lors du temps de jeu suivant, Baptiste Jauneau a trouvé une merveille de 50-22 dans les 5 mètres toulousains. Un jeu au pied qui a directement provoqué le premier essai clermontois sur le lancer en touche (Massa, 6e). Cette capacité à se remettre immédiatement dans son match en sortant un geste juste et décisif, le capitaine clermontois ne l’aurait peut-être pas eue il y a quelques mois. L’importance du geste d’après, comme il le soulignait déjà en début de saison dernière.
« C’est un gros travail qu’il a à faire, car il ne faut pas s’autodétruire. Je pense que Baptiste en a conscience, confiait Christophe Urios, l'entraîneur auvergnat, ce dimanche soir. Il se fait contrer sur son premier ballon et il aurait pu le ruminer pendant quelque temps. Finalement, il est revenu dans le match pour être le leader que l’on veut. Il avance dans le bon sens. Baptiste connaît ses fragilités et ses points à régler. Il est sur le bon chemin. »
Une tournée estivale riche en enseignements
Un changement qui trouve peut-être son origine du côté de la Nouvelle-Zélande, cet été. Avec l’équipe de France, le demi de mêlée n’a joué que 29 minutes lors du premier test-match face aux All Blacks (défaite 31-27). Son entrée en jeu n’avait pas convaincu Fabien Galthié de lui redonner sa chance lors des deux matchs suivants. Une mésaventure qui lui a permis de comprendre un peu mieux ce qu’il fallait produire pour regoûter au maillot bleu.
« Tout le monde le sait, c’est le jeu au pied. Il y a aussi la technique au poste, avec le jeu de passe. Et surtout rester froid mentalement. Sur cet aspect-là, cela a été un peu compliqué pour moi. Prendre un peu de hauteur sur les choses, même durant les matchs », relate Baptiste Jauneau.
Le joueur n’a pas tardé à mettre les choses en application. Dimanche soir, il fut le Clermontois qui a fait le plus de différences (4 défenseurs battus et 56 mètres gagnés). Le signe qu’il n’a pas tergiversé après un début de match poussif.