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Les Espoirs de l’ASM vont devoir franchir l’obstacle de l’UBB (ce dimanche à 15 heures à Saint-Yrieix-la-Perche ; une rencontre à suivre en direct vidéo sur notre site) pour jouer la finale de la catégorie et briguer un nouveau titre de champion de France. Ils compteront entre autres sur leur capitaine, Lucas Oudard, un flanker au parcours très atypique.
Il aura 22 ans dans quelques jours et sa carrière dans le rugby est à un tournant décisif. En 4e année d’école d’ingénieur à Polytech, Lucas Oudard a la tête bien faite, il lui faut maintenant prouver qu’il a un avenir chez les pros puisqu’il n’entend pas rester plus longtemps chez les Espoirs, dont il sera une nouvelle fois capitaine ce dimanche en demi-finale avec l’ASM.
A l'aile la semaine avec l'ASM, en 3e ligne le week-end à Cournon
« Je suis arrivé à Clermont à l’été 2019 pour les études qui étaient ma seule priorité. Là, c’est un peu différent car le rugby est devenu ma passion et j’ai envie de tenter ma chance. L’ASM me propose un an supplémentaire en convention de formation. Mais mon objectif n’est pas de jouer encore en Espoirs, c’est de tenter de performer en pro. Au mieux, je vis de ma passion du rugby, au pire je suis ingénieur dans un an et je vais m’amuser dans un club sympa en Fédérale ».
Alors qu’il intégrera bien la prochaine préparation estivale du groupe retenu par Christophe Urios, Lucas Oudard envisage néanmoins toutes les pistes concernant son avenir à court terme. « J’ai la carte du rugby à 7, puisque je suis pris avec l’équipe de France développement sur plusieurs tournois la saison prochaine. Cela peut être une porte de sortie. En janvier prochain, après avoir validé mon premier semestre à Polytech, j’aurais aussi l’option, pourquoi pas, d’un prêt, en ProD2 ou en Nationale ».
Troisième ligne à l’activité sur le terrain remarquable, Oudard est donc arrivé il y a quatre ans à Clermont. Il a d’abord été sollicité par l’ASM au poste d’ailier. Car son problème, pour un joueur du pack, c’est son poids.
4,2 kilos perdus durant un match !
« A l’époque, je faisais 78 kg (pour 1,85 m). Ma première année (2019-2020), j’étais en concurrence avec Donovan Taofifenua à un poste où je n’avais jamais joué. J’avais la particularité ensuite d’être en double licence avec Cournon. J’ai joué 13 matchs en Fédérale 2 à 18 ans en troisième ligne. Je m’entraînais la semaine à l’aile avec les Espoirs de l’ASM et le vendredi je filais au R3CA pour jouer flanker ».
Aujourd’hui, Lucas Oudard est un « gaillard » de 95 kg. Suffisant pour le monde pro?? A voir.
J’ai une morphologie qui me fait perdre du poids dès que je fais des efforts. La semaine dernière, lors du quart de finale contre Brive, je me suis pesé avant le match à 95,6 kg et le soir, je faisais 91,4?!
En attendant de savoir s’il fera réellement le poids avec les pros, Lucas Oudard (et ses partenaires) vise la finale des Espoirs. Pour cela, l’ASM doit battre, enfin (après deux nuls en phase de poule), l’UBB.
« Bordeaux est favori sur le papier mais nous, le quart gagné contre Brive nous a mis sur une bonne dynamique. On va jouer avec nos armes. On ne possède pas un pack très lourd mais l’état d’esprit nous fait vraiment avancer. Notre groupe est jeune, n’a pas une grosse expérience mais les plus jeunes apportent un super engouement ».
Rappelons que les Espoirs de l’ASM sont à quatre-vingts minutes d’une finale. Ce serait la 10e depuis 2003 et la création de ce championnat.