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Benoit Baby


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5 réponses à ce sujet

#1 el landeno

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Posté 11 février 2023 - 08:11

Les souvenirs de Benoît Baby : « L'endroit où j'ai marqué en Irlande est resté gravé en moi » Auteur, dès sa première sélection, d'un exploit personnel au Lansdowne Road de Dublin en 2005 face à la star irlandaise Brian O'Driscoll, l'ancien trois-quarts centre raconte son unique essai international, point d'orgue d'une carrière en dents de scie.

Rendez-vous est pris à Marcoussis. En tenue sportive, short et polo fédéral siglé, Benoît Baby nous invite à prendre place dans les confortables fauteuils installés non loin du bar, au rez-de-chaussée de la résidence du quinze de France. Le temps n'a pas de prise sur l'ancien trois-quarts centre des Bleus : affûté, la poignée de main franche, le regard perçant, le débit rapide et précis, le Biarrot est disert. Visiblement, Dublin est un souvenir encore frais.

 
 

« À quoi ressemble votre premier souvenir irlandais ?
J'ai commencé à regarder jouer l'Irlande en 1998, après la finale du Championnat du monde des moins de 19 ans disputée à Toulouse. Je venais de Lavelanet (Ariège), j'étais dans les tribunes ce jour-là et ça m'avait marqué. La France, avec la génération David Skrela et Damien Traille, était censée dominer, mais la puissance que dégageait Brian O'Driscoll, dont je n'avais jamais entendu parler, était phénoménale. Il avait vraiment humilié cette équipe de France à lui seul (l'Irlande l'avait emporté 18-0).

Vous avez continué à suivre l'Irlande ?
Oui. Mon deuxième souvenir, c'est la première apparition d'O'Driscoll face à la France dans le Tournoi 2000 où il marque trois essais (victoire irlandaise, 25-27 au Stade de France). J'étais devant ma télévision et je me suis identifié à lui dans la mesure où mon gabarit correspondait au sien.

Cinq ans plus tard, vous découvrez Lansdowne Road avec l'équipe de France.
Traille se blesse le samedi et le lendemain, Bernard (Laporte) m'appelle. J'ai 21 ans,
je sors de deux opérations d'un genou et d'une déchirure d'un l'ischio-jambier. Je ne rejouais que depuis deux mois et demi. Au début, je croyais à un canular, et puis j'ai reconnu sa voix (sourire). Et me voilà à Marcoussis. Le jeudi, Valbon se déchire l'ishio et je me retrouve titulaire.

 
 

« J'ai été parcouru par un grand frisson. L'endroit où j'ai marqué est resté gravé en moi »

 

 
 
 

Que gardez-vous de l'avant-match ?
À la fin de l'entraînement du capitaine au Lansdowne Road, on a bu quelques coupes de champagne sur le terrain pour fêter la centième sélection de Fabien (Pelous). Et ensuite, de retour à l'hôtel, Fabien a eu beaucoup d'attention pour moi, en m'expliquant ce qu'était un match international.

Que vous a-t-il dit ?
Dans la mesure où j'étais entouré des meilleurs joueurs français, il me suffisait de faire les choses plus rapidement, avec davantage d'intensité, de rester connecté en permanence dans le moment présent. De son côté, Bernard a été très paternel, mais il m'a fait comprendre que le meilleur joueur du monde, il fallait que je lui saute à la gorge, que je ne le laisse pas respirer.

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Le Français avait déposé plusieurs Irlandais grâce à une accélération soudaine. (D. Fèvre /L'Équipe)

Vous inscrivez un essai sublime dans ce match.
Sur une touche irlandaise, Nyanga contre l'alignement et dévie le ballon dans les mains de Thion. Le ballon m'arrive ensuite après deux passes sur un pas de Delaigue et de Jauzion. Je m'apprête à le passer pour Laharrague, intercalé, mais je me rends compte qu'O'Driscoll est placé très au large et que son partenaire à l'intérieur est en retard. Alors, en une fraction de seconde, je change d'option.

Benoît Baby en bref
Ancien trois-quarts centre.
Directeur du centre de formation de Biarritz.
39 ans.
9 sélections.
Clubs : Toulouse (2001-2007) ; Clermont (2007-2011) ; Biarritz (2011-2017).

2005 : il fête sa première sélection et inscrit son unique essai en bleu lors d'une victoire en Irlande dans le Tournoi (26-19, le 12 mars).

Palmarès : champion de France avec Toulouse (2001) et Clermont (2010) ;
vainqueur de la Coupe d'Europe avec Toulouse (2003 et 2005) ;
vainqueur du Challenge européen avec Biarritz (2012).

Tout se joue aussi vite ?
Oui, dans l'anticipation et la prise de décision. Je m'engage à toute vitesse dans l'intervalle, je regarde extérieur puis intérieur, et je ne vois aucun partenaire à ma hauteur. Alors je me dis : "Fonce, c'est ta chance". J'ai soixante mètres devant moi et je vise le poteau de touche, mais comme aucun défenseur ne revient, je redresse un peu ma course vers les poteaux. À proximité de la ligne d'en-but, je mets le ballon sous le bras pour ne pas qu'il tombe et je plonge.

Qu'avez-vous ressenti à ce moment-là ?
J'ai été parcouru par un grand frisson. L'endroit où j'ai marqué est resté gravé en moi. Je voyais mes coéquipiers courir pour me féliciter, mais je n'ai pas pensé à grand-chose : j'étais à 200 % dans mon match.

« Tout ce que j'ai vécu en Irlande, c'était fantastique. Ce qui est amer, c'est que je me blesse de nouveau quatre mois plus tard »

 

 
 
 

Puis il y a ce coup de tête sur O'Driscoll...
J'ai senti les Irlandais frustrés. J'ai vu O'Driscoll arriver droit pour déblayer Marconnet dans un ruck et j'ai fait la même chose, mais de haut en bas, alors que lui, il l'avait fait en avançant. Je n'ai pas maîtrisé mon geste. J'ai failli prendre un carton jaune. Aujourd'hui, ce serait peut-être un rouge. Ça peut sembler un coup de tête sur un joueur au sol mais pour moi, c'était un contre-ruck... Ce geste, je le regrette.

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L'ancien trois-quarts (n° 12) au plaquage sur le centre Brian O'Driscoll. (B. Fablet /L'Équipe)

Il vous en a voulu ?
Je ne pense pas. Il est resté dans son match et a inscrit un essai à l'heure de jeu. J'ai continué à lui sauter à la gorge. De retour au vestiaire à la fin du match, j'ai voulu qu'on échange nos maillots mais, par l'intermédiaire de Jo Maso (manager du quinze de France), il avait déjà pris l'initiative de m'offrir le sien. J'aurais aimé lui serrer la main, mais il n'est pas venu dans notre vestiaire... De retour à Paris, j'ai appris que j'étais cité par un officiel écossais. J'ai été convoqué, j'ai plaidé coupable et j'ai pris quatre semaines de suspension, c'est-à-dire moitié moins que le tarif car je n'avais jamais été sanctionné auparavant. Mais pour moi, c'était la fin du Tournoi.

Vous en gardez de l'amertume ?
Non. Tout ce que j'ai vécu en Irlande, c'était fantastique. Ce qui est amer, c'est que je me blesse de nouveau quatre mois plus tard. Ensuite, il y a une mauvaise rééducation, l'apparition d'un staphylocoque. J'en étais à ma sixième opération... Je me suis rendu compte que je ne serais plus jamais le joueur que j'avais été. Je me suis reconstruit en acceptant de continuer ma carrière avec un corps diminué. J'ai dû quitter le Stade Toulousain, où j'avais tous mes amis. C'était une forme d'échec. Mais je suis parvenu à retrouver l'équipe de France trois ans plus tard. »

Sa vie d'Ex
Entre 2000 et 2017, le Biarrot a subi sept opérations à un genou, deux au dos et deux à l'épaule. Après avoir entraîné dès 2018 les moins de 15 ans du Biarritz Olympique, puis toutes les autres catégories jeunes du club basque, il a intégré le staff pro en 2019. Aujourd'hui, il dirige le centre de formation du BO et, depuis 2022, entraîne l'équipe de France des moins de 20 ans. Marié, deux enfants, il s'entretient quotidiennement en effectuant deux heures de renforcement musculaire. Sans oublier le vélo, la pelote basque et le foot.
 
 

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#2 Alligator427

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Posté 11 février 2023 - 08:19

Un joueur que j'ai adoré. Souvent blessé, beaucoup critiqué, mais tellement doué.

Carrière très frustrante comme il l'explique bien.
  • ELSAZOAM aime ceci

#3 Gourine63

Gourine63

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Posté 11 février 2023 - 08:50

C'est souvent le problème avec les esthètes de ce jeu (les vrais, pas les faux techniques à la Marcus Smith :fume: )

#4 Le Marseillais

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Posté 11 février 2023 - 08:57

Doué, agréable à voir jouer, mais trop inconstant.

Il restera dans la mémoire collective l'inventeur de la Babinade.


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#5 el landeno

el landeno

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Posté 11 février 2023 - 09:42

et son association avec Duncan Bell a laissé le monde entier baba  :P



#6 Murena

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Posté 11 février 2023 - 12:35

Le passage sur sa reconstruction avec un corps diminué...dur pour lui...et sans doute loin d'être le seul dans ce cas...




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